CHARPENTIER Florian Master 1 Management des Événements et Loisirs Sportifs
Mémoire de Recherche
La France et l’Angleterre, « les frères ennemis »
Etude de l’élaboration des représentations sociales à travers les
rapports rugbystique et sociétaux de la France et l’Angleterre, de la
genèse du rugby à nos jours.
Sous la Direction de :
Jean-Marc CHAMOT, Maître de Conférences à l’Université de Nanterre Paris
Ouest la Défense
UFR STAPS, Université de Nanterre Paris Ouest la Défense 7/06/2010
1
Remerciements
Avant tout développement sur cette expérience de recherche universitaire, il apparaît
opportun de commencer ce mémoire par des remerciements, à ceux qui m’ont beaucoup
appris au cours de cette dernière année, et également à ceux qui ont eu la gentillesse de
rendre ces moments très enrichissants.
Ainsi, je remercie Jean-Marc CHAMOT, directeur de mon mémoire, pour sa disponibilité et
ses conseils avisés permettant de toujours me recadrer dans ma démarche.
Je remercie aussi Jacques DE FRANCE, professeur d’université spécialisé en Histoire et
Sociologie du Sport, pour sa présence parmi le jury lors de ma soutenance de mémoire.
Je tiens également à remercier Jean-Jacques SARTHOU, enseignant spécialisé en rugby à
l’UFR STAPS Nanterre Paris Ouest la Défense, pour ses nombreuses références
bibliographiques qui ont grandement enrichis mon étude.
Je souhaite aussi remercier Jean-Pierre BLAY, Maître de Conférences, pour l’attention qu’il
m’a accordée lors d’un entretien riche d’apprentissagAe.
Enfin je remercie Marion LE PONTOIS, Charlotte MAURIE et Lucie PERON pour m’avoir
soutenu à chaque instant en cette année universitaire et notamment lors de la mise en place
et la distribution des questionnaires autour du Stade de France.
2
SOMMAIRE
I. Introduction ........................................................................................................................ 3
II. Cadre théorique .................................................................................................................. 6
III. Etude historique : Trois positionnements politico-rugbystiques ..................................... 10
1. De la genèse du Rugby à l’Entente Cordiale .............................................................................. 10
a. Positionnement historique .................................................................................................... 11
b. Rapprochement unilatéral sportif et égarement politique ................................................... 13
c. Entente Cordiale, entente désirée ........................................................................................ 19
2. 1914-1939 Entre alliance et rejet .............................................................................................. 21
a. Appauvrissement et éloignement des nations ...................................................................... 22
b. veloppement de deux pratiques différentes : entre conservatisme et populisme .......... 25
c. Réunion des forces militaires et césure rugbystique ............................................................ 27
3. 1980-1990 : Les années Thatcher/Blanco ................................................................................. 30
a. Les années Thatcher .............................................................................................................. 30
b. Les années Blanco ................................................................................................................. 32
IV. Etude empirique ............................................................................................................... 36
1. Positionnement étatique actuel, quelques années après le centenaire de l’Entente Cordiale.36
a. Au niveau sociétal.................................................................................................................. 36
b. Au niveau rugbystique ........................................................................................................... 39
2. Etude de terrain ......................................................................................................................... 44
a. Elaboration du questionnaire. ............................................................................................... 45
b. Dépouillement et analyse du questionnaire ......................................................................... 46
V. Conclusion ......................................................................................................................... 62
VI. Bibliographie ..................................................................................................................... 65
VII. Webographie .................................................................................................................... 66
VIII. Annexes ............................................................................................................................. 67
3
I. Introduction
« Il faut vous méfier des Anglais, pour la bonne raison qu’ils sont anglais, c’est-à-
dire des étrangers pour nous, et que nos intérêts, évidemment, ne sont pas
toujours les mêmes que les leurs ».
C’est en 1961 que le général De Gaulle, alors président de la Ve publique Française,
prononçais ces quelques mots. Ils mettent en exergue le fils rouge de ce mémoire. « Il
faut vous méfier des Anglais, pour la bonne raison qu’ils sont anglais » : le fait que les
anglais le soient, doit-il constituer une preuve concrète de la méfiance du peuple
français ?
Historiquement parlant c’est un fait, « la perfide Albion » (une expression péjorative
française courante désignant l'Angleterre et, par extension, la Grande-Bretagne et le
Royaume-Uni), a souvent fait, dans un souci de sauvegarde et d’expansion, la girouette
politico-militaire :
Ainsi en 1415, à la bataille d'Azincourt, les Anglais achèvent, sur ordre d'Henri V, les
chevaliers français faits prisonniers, alors que le code d'honneur commandait de les
épargner et de négocier une rançon en échange de leur libération. De même, bien plus
tard, en 1940, alors que l'armistice a été signé entre la France et le Troisième Reich, les
Britanniques lancent l'opération Catapult. Elle vise à neutraliser la marine française par
tous les moyens possibles, de peur que celle-ci ne tombe entre les mains des forces de
l'Axe. Elle entraine la mort de centaines de marins français et la perte de plusieurs
navires lors de la Bataille de Mers el Kebir. Mais l’histoire prouve qu’ils ont aussi été des
alliés de choix durant les deux guerres mondiales.
Ceci illustre le fait que les relations entre deux pays, quelles qu’elles soient, sont
forcément complexes, ambivalentes, changeantes et même souvent contradictoires et
incohérentes, à l’image de ce que sont les pays.
Ces relations bilatérales, concernent bien sûr le monde du sport. Les nations
britanniques revendiquent d’être le berceau du sport, car elles furent les premières à
codifier les différents « jeux » de l’aristocratie. Ainsi à partir de 1830, les règles des jeux
folkloriques se multiplient adoptant un cadre plus formel, plus civilisé et c’est en 1871
qu’est crée, par scission avec le football, la « Rugby-Football Union ».
La diffusion de la pratique du rugby a alors été contrôlée par les britanniques qui l’ont
implanté dans leurs colonies, notamment en Nouvelle-Zélande, en Australie et en
Afrique du Sud. En France, les premières apparitions du rugby ont été constatées dans
les zones de contact avec le Royaume-Uni, c’est-à-dire près des accès maritimes, les
premiers clubs ayant été recensés au Havre et à Bordeaux. Le rugby français s’est alors
4
développé grâce aux Britanniques résidant en France. Cependant, a contrario de leur
homologues anglais, les français ont donné d’emblée un rôle éducatif aux clubs, ce qui a
rapidement donné au rugby français une dimension sociale.
Par la suite la différence d’évolution de ces pratiques, résolument amateur et élitiste en
Angleterre, « pro » (amateur marron) et facteur de l’intégration sociale en France,
entraina de nombreuses frictions entre ces deux nations. La France ne fut intégrée dans
l’IRB que le 17 mars 1978.
Il semble donc intéressant d’utiliser ce sport, riche d’échanges perpétuels et particuliers,
pour étudier l’ambivalence des rapports franco-britanniques. On admettra donc que les
individus sensibles au monde de l’ovalie sont des sujets avec un ressentis et des
appréhensions plus fortes que la « population normale ».
« Pour les Français il est clair que chaque adversaire est anglais et l’ont sait que
l’Angleterre est l’ennemie historique de la France. L’Angleterre est responsable de la
perte de notre empire aux Indes, de la défaite de Montcalm au Québec, du coup de
Trafalgar et de l’incident de Fachoda. Dans le cœur des français, l’Ecosse, l’Irlande et le
Pays de Galles sont moins méprisables et seront soutenus lorsqu’eux-mêmes
rencontreront l’Angleterre »1
Cette citation de Michel POUSSE est significative des rancœurs profondes qui animent
le peuple français contre son voisin anglais. On est en droit de se questionner sur les
point suivants : Ce contexte historique épineux influence t-il notre relation actuelle avec
les anglais ? Les relations rugbystiques franco-anglaises sont elles fondées sur une
rivalité d’identité nationale ? En d’autres termes les rapports qu’entretient le peuple
français avec leurs homologues britanniques ont-ils une portée métaphysique ? Chaque
rencontre sportive porte-elle le poids de siècles d’histoire ? Sommes-nous plus attachés
à ce que représente l’anglais qu’à ce qu’il est vraiment ?
Au vue de la richesse de ce sujet, cette liste de questions est naturellement non
exhaustive.
Nous nous attacherons donc par ce mémoire, à démontrer le bienfondé des croyances
collectives affirmant que les facteurs historiques, politiques, militaires, culturels et
sportifs sont les principaux responsables des sentiments ambivalents animant les peuple
français et britannique.
1 « Rugby : les enjeux de la métamorphose », p.85, Michel POUSSE, éd l’Hamatton (2004)
1 / 108 100%
La catégorie de ce document est-elle correcte?
Merci pour votre participation!

Faire une suggestion

Avez-vous trouvé des erreurs dans linterface ou les textes ? Ou savez-vous comment améliorer linterface utilisateur de StudyLib ? Nhésitez pas à envoyer vos suggestions. Cest très important pour nous !