Chapitre 6 La dynamique de la répartition des revenus
A. Les revenus primaires et leur répartition
Les agents qui ont participé à la production, à l’activité économique reçoivent une partie du
partage du PIB ; c’est la répartition des revenus.
1. Les différents types de revenus primaires
Les revenus primaires des ménages être classés en trois catégories :
- les revenus d’activité liés au travail qui regroupent les revenus d’activité salariée (salaire,
traitement, appointement) et les revenus d’activité non salariée qui correspondent aux revenus
touchés par les professions indépendantes (honoraires pour les professions libérales, bénéfices
pour les artisans, commerçants, agriculteurs) ;
- les revenus mixtes qui sont des revenus touchés par les travailleurs indépendants et qui
proviennent en partie du travail fourni et en partie du capital dont ils sont propriétaires.
- les revenus de la propriété ou revenus du patrimoine qui sont constitués par des revenus
immobiliers (loyer, fermage, bail commercial) et des revenus mobiliers qui proviennent de la
détention d’un patrimoine financier (dividendes, intérêts perçus sur des placements financiers).
2. La répartition et l’évolution des revenus primaires
Actuellement, la répartition des revenus primaires se présente de la façon suivante :
- les salariés reçoivent la part la plus importante des revenus, soit environ 70,9 % ;
- la part des profits réalisés par les entreprises est d’environ 11,7 % ;
- les revenus du facteur capital et du facteur travail (revenus mixtes) est de 8,3 % ;
- la part concernant les revenus du patrimoine ou de la propriété est de 9,1 %.
Le revenu primaire des ménages a connu une forte progression depuis les années 1970. On
constate un ralentissement depuis 2009.
B. La modification de la répartition primaire des revenus :
la redistribution
1. Les revenus de transfert
Devant les inégalités de la répartition primaire des revenus, l’État et les organismes sociaux
procèdent à une redistribution des richesses. La redistribution consiste à prélever des revenus
par les cotisations sociales et les impôts chez certains pour les redistribuer à d’autres sous
forme d’allocations ou de prestations sociales appelées revenus de transfert. Les prestations
sociales sont destinées à couvrir des risques sociaux (maladie, vieillesse, chômage, accidents du
travail, maternité). Les revenus de transfert viennent s’ajouter aux revenus primaires pour
former le revenu disponible.
2. Du revenu primaire au revenu disponible : le mécanisme de
la redistribution
Les revenus primaires des ménages ne peuvent être totalement affectés à la consommation et à
l’épargne. Les ménages doivent verser des impôts à l’État et des cotisations sociales aux
organismes sociaux, qui leur permettront de bénéficier de prestations sociales. Cette
redistribution permet de déterminer le revenu disponible dont ils se serviront pour consommer
et épargner.
Le revenu disponible s’obtient de la manière suivante :
Revenu disponible = Revenus primaires + Revenus de transfert Impôts Cotisations sociales
La part des prestations sociales dans le revenu disponible brut des ménages a fortement
augmenté depuis les années cinquante jusqu’en 1995 (de 15 à 30 %). A partir de 1997, la part
des prestations sociales dans le revenu disponible est restée stable mais elle tient une place
importante dans le revenu des ménages.
C. Le partage de la valeur ajoutée
1. Les bénéficiaires du partage de la valeur ajoutée
La valeur ajoutée représente la richesse créée par les unités productives dans une économie. La
somme des valeurs ajoutées constitue le PIB. La valeur ajoutée ou richesse créée est partagée
entre différents bénéficiaires de la façon suivante :
- une part va aux salariés qui reçoivent des salaires ;
- une autre part va aux apporteurs de capitaux qui reçoivent des profits. L’entreprise
reçoit une part des profits non distribués ce qui lui permet de financer ses investissements par
l’autofinancement ;
- une autre part est attribuée à l’État sous forme d’impôts.
2. Les enjeux du partage de la valeur ajoutée
Un partage du revenu trop favorable au facteur capital nuit à la consommation car les profits ne
sont pas autant consommés que les salaires mais l’investissement est alors favorisé car
l’entreprise dispose de moyens pour investir.
Lorsque le partage de la valeur ajoutée est favorable au facteur travail, la consommation des
ménages est favorisée car ils reçoivent des salaires qui vont être affectés aux dépenses de
consommation en grande partie. À l’inverse, l’investissement sera pénalisé car les entreprises
auront moins de moyens financiers pour investir.
Le partage de la valeur ajoutée a des conséquences économiques et sociales. Lorsque la valeur
ajoutée qui est distribuée aux salariés augmente, cela joue un rôle favorable sur l’activité
générale et la croissance. Si la valeur ajoutée distribuée aux entreprises augmente,
l’investissement des entreprises sera plus important et cela favorisera l’activité économique
future. Le partage de la valeur ajoutée est souvent conflictuel car chaque partie défend ses
intérêts.
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