variations, et non les niveaux de la compétitivité relative d'un pays, est généralement
celle qui est recherchée pour analyser les évolutions des échanges. De plus, le fait de
se limiter aux variations de compétitivité permet de justifier que les éléments
non
-
prix soient généralement omis des mesures. Ces derniers, en effet, varient
moins ou de facon moins systématique que les éléments de la compétitivité
prix. D'une manière générale, une bonne mesure de
la
compétitivité devrait satisfaire
au moins trois critères essentiels
:
premièrement, couvrir tous les secteurs exposés
à
la
concurrence,
à
savoir représenter tous les biens échangés ou échangeables
soumis
à
cette concurrence, et seulement ceux-là
;
deuxièmement, inclure tous les
marchés
où
la concurrence s'exerce
;
et, troisièmement, être élaborée
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partir de
données absolument comparables au niveau international. En pratique, les
indicateurs généralement disponibles présentent des imperfections au niveau de ces
trois critères.
En principe, afin d'appréhender au mieux
la
concurrence
à
laquelle se livrent les
exportateurs
et
les producteurs sur des marchés donnés,
il
faudrait effectuer des
analyses par catégories de produits échangeables
à
un niveau aussi désagrégé que
possible. Toutefois, on se restreint généralement au secteur des biens manufactu-
rés. Ce dernier ne représente bien entendu qu'une partie du commerce total, mais
élargir l'analyse
à
d'autres groupes de produits présente de nombreuses difficultés.
En
particulier, une part importante des services est échangée.
II
n'existe cependant
pas de statistiques de prix des services de bonne qualité pour un nombre suffisant de
pays. En ce qui concerne les transactions sur les matières premières et énergétiques,
on peut considérer qu'elles s'effectuent sur un marché mondial
où
les prix sont
déterminés globalement et donc pour lesquels des mesures de compétitivité relative
basées sur les prix ne fournissent que peu d'information.
II
en va de même pour les
produits agricoles dont les prix sont très réglementés sur un grand nombre de
marchés
y
compris les plus importants. Les indices construits sur
la
base des
échanges de produits manufacturés paraissent ainsi plus significatifs que des indices
composites généraux calculés pour un plus grand ensemble de biens échangeables.
En outre, les données disponibles pour ce secteur sont assez homogènes et
permettent d'effectuer des comparaisons internationales.
Ce
n'est généralement
pas
le
cas pour les autres types de biens.
Même en se restreignant au commerce de produits manufacturés, des
indicateurs différents sont en pratique utilisés pour mesurer
la
compétitivité
:
prix de
production ou prix de gros, indices de prix
à
la consommation, déflateurs du
PIB,
prix
d'exportation, coûts unitaires de main-d'œuvre et taux de change. De manière
générale, tous ces types d'indicateurs que nous allons maintenant présenter
possèdent des avantages
et
des inconvénients.
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