« Et quand, demain, vos fils demanderont : “Que signifient pour vous ces pierres ?”,
Vous répondrez : “Les eaux du Jourdain se sont séparées devant l’arche de l’Alliance du Seigneur
quand elle passa dans le Jourdain. Les eaux du Jourdain ont été séparées, et ces pierres deviendront un
mémorial pour les fils d’Israël à jamais”. » (Js 4, 6-7)
« Josué inscrivit tout cela dans le livre de la loi de Dieu. Il prit une grande pierre et la dressa sous le chêne
qui était dans le sanctuaire du Seigneur.
Il dit à tout le peuple : « Voici une pierre qui servira de témoin contre nous, car elle a entendu toutes les
paroles que le Seigneur nous a dites ; elle servira de témoin contre vous, pour vous empêcher de renier votre
Dieu. » (Js 24, 26-27)
Cette notion de se souvenir des engagements est présente dans la notion d’anniversaire, en
particuliers celui de mariage ou de d’ordination, se souvenir de cette date comme fondatrice et
s’appuyer sur ce que nous avons reçus à cette date pour construire sa vocation, jour après jour.
Peu à peu la notion de mémorial va passer par l’écrit, la tradition est plutôt orale. On raconte
puis on met par écrit, particulièrement en temps de crises et de conflits.
Il faut trouver une solution pour continuer à se souvenir, à raconter afin d’observer le
commandement de Dieu et on choisit de mettre tous les témoignages qui se juxtaposent ou
s’explicitent. La tradition orale s’est enrichie au cours de l’histoire car Dieu, au fur et à mesure,
donne des éléments qui annoncent son Fils. Le mot Bible met en avant cette notion, le mot grec
ta biblia veut dire bibliothèque, la Bible est donc une collection de livres.
Après la destruction du Temple de Jérusalem en l’an 70 ap. JC sous le règne de Titus, se pose,
avec urgence, la question de la délimitation du canon (canon règle) des livres sacrés qui norment la
vie religieuse. Ayant perdu le Temple et ses autorités sacerdotales, le judaïsme a ressenti le besoin
de se doter du corpus de l’Ecriture sainte qui constituerait désormais le cœur du judaïsme. Le
« concile » de Yavné (ou Yavna) clôt le canon de la Torah, ce que nous appelons l’Ancien
Testament. C’est le début du judaïsme moderne. Tout ce qui va venir enrichir la Torah sera du
domaine de la tradition orale. Le livre devient très important : on fait des processions avec les
rouleaux de la Torah dans les synagogues, sur la place du mur du Qotel (appelé aussi à tort le
mur des lamentations, pour les garçons devenant bar mitsvah, c’est-à-dire fils du
commandement). Ainsi la Tradition précède l’Ecriture et s’approfondit en l’interprétant.
LE GRAND MEMORIAL : LA PAQUE.
Pessaḥ = le passage, Dieu est passé au-dessus des maisons des juifs pour frapper seulement celle
des Egyptiens ; grâce à Dieu les juifs sont passés de l’esclavage à la liberté, du désert à la Terre
promise.
Le mémorial était représenté par un objet, une parole qu’on se transmet puis qui est écrite. Le
mémoriel devient une action liturgique. Pour la Pâque, il passe par un repas très codifié = le
seder pascal.
- On mange accoudé à la table comme les romains en signe de liberté même si on est
esclave car, par la Pâque, Dieu a rendu l’homme libre (d’où le geste rituel du prêtre
lors de la consécration qui s’accoude à l’autel dans la forme extraordinaire du rit
romain).
- On y mange le pain Azyme sans levain (40 jours avant la Paque on nettoie la maison
pour y enlever toute trace de levain ; de même pendant les 40 jours de Carême, les