Focus SFO 2011 L’ophtalmo-pédiatrie toujours à la une à la SFO D. Brémond-Gignac (Service d’ophtalmologie, CHU d’Amiens) C ette année encore, l’œil de l’enfant n’a pas été en reste à la Société française d’ophtalmologie. Sessions plénières et ateliers interactifs Dès le premier jour, une session de communications orales était organisée par les Pr D. Denis et C. Speeg-Schatz sur divers sujets d’ophtalmo-pédiatrie allant de la rétinopathie des prématurés à la réfraction et au traitement chirurgical du strabisme. En parallèle, deux ateliers interactifs, l’un sur l’examen de l’enfant organisé par le Pr D. Brémond-Gignac et l’autre sur les cas cliniques d’ophtalmo-pédiatrie organisé par le Pr S. Milazzo, ont permis une discussion sur des cas difficiles et ainsi de montrer l’intérêt de la coopération avec les pédiatres pour poser des diagnostics précis. Ont été évoqués : anomalies de l’hémostase et occlusion de la veine centrale de la rétine (OVCR), tumeur cervicale entraînant un syndrome de Claude Bernard-Horner, œdème papillaire iatrogène chez l’enfant, kératoconjonctivites complexes et apport des nouvelles thérapeutiques comme la ciclosporine. Lors de la conférence de neuro-ophtalmologie, le Dr C. Vignal a accueilli le Pr V. Biousse, d’Atlanta. Cette session, qui a porté sur les anomalies pupillaires, nous a détaillé le bilan étiologique à entreprendre face à un syndrome de Claude Bernard-Horner de l’enfant en l’absence de cause évidente. L’atelier interactif du Pr F. Chiambaretta colligeait aussi quelques cas cliniques d’une pathologie peu fréquente et difficile à identifier, l’œil sec de l’enfant. Une conférence du Pr C. Hamel sur la thérapie génique dans les rétinopathies pigmentaires a ouvert des perspectives encourageantes sur cette pathologie cécitante. Dans le cadre de la Société d’explorations visuelles et d’électro­physiologie (SEVE), le Pr C. Arndt et le Dr S. Defoort-Dhellemmes ont abordé les maladies héréditaires de la rétine. Le dimanche, la session larmoiement du Dr C. Elmaleh et du Pr A. Ducasse a fait le point sur les nouveaux dispositifs d’intu­bation lacrymale chez l’enfant permettant une pose sous sédation réduite. Une partie de l’enseignement sur la surface oculaire des Prs T. Hoang-Xuan et P.J. Pisella a été consacrée aux formes pédiatriques, en insistant tout particulièrement sur les diagnostics et les thérapeutiques innovantes. Le lundi, la session d’­orbito-palpébral organisée par le Pr P.Y. Robert et le Dr C. Vignal a précisé l’examen et le diagnostic clinique du ptosis de l’enfant. L’Association francophone de strabologie et d’ophtalmologie pédiatrique Parallèlement à ces cours, l’Association francophone de strabo­logie et d’ophtalmologie pédiatrique (AFSOP) a tenu son 74 Images en Ophtalmologie • Vol. V • no 2 • avril-mai-juin 2011 congrès annuel le dimanche après-midi et le lundi toute la journée, sous la présidence du Pr A. Péchereau. Deux thèmes ont été abordés : la pathologie du nerf optique et le strabisme précoce. Pour le premier, la conférence du Pr D. Denis, qui a porté sur l’exploration par IRM cérébrale du colobome du nerf optique, a été suivie par la conférence du Pr M. Brodsky, de la Mayo Clinic de Rochester, sur le nourrisson apparemment aveugle, abordant le thème épineux des leucodystrophies. Le lundi, l’éthiopathogénie visuo-­vestibulaire du strabisme précoce a été abordée par le Pr M. Brodsky. Une table ronde sur la pathologie de l’ésotropie précoce a ensuite eu lieu. L’Association française d’ophtalmo-pédiatrie L’Association française d’ophtalmo-pédiatrie (AFOP), sous la présidence du Pr J.L. Dufier, a regroupé des communications sur la recherche clinique des troubles neuro-visuels ou dyspraxiques, le mardi après-midi. Les troubles dyspraxiques et les dyslexies nécessitent une meilleure compréhension de la maturation cérébrale. L’analyse oculo-motrice b­ inoculaire soulignée par Z. Kapoula met en évidence des “micro­ dyspraxies” infracliniques, les tests neuro-psychologiques (Stroop) montrent des problèmes du contrôle de l’attention et de la fonction inhibitrice, et le test de posturographie révèle un posturogramme normal mais avec un contrôle moins efficient des fréquences des oscillations du corps supposées être contrôlées par le cervelet. Les autres sociétés impliquées dans la pathologie de l’enfant Le Groupe d’étude français de la rétinopathie des pré­maturés (GEFROP), organisé par le Dr G. Caputo, a bien entendu évoqué l’étude récente sur les anti-VEGF dans la rétinopathie des prématurés. Le Groupe Ophtalmo-Allergo (GOA) organisé par les Drs J.L. Fauquert et B. Mortemousque a souligné l’importance d’une interface entre allergologues pédiatres et ophtalmologistes pour un diagnostic plus précis et une thérapeutique plus adaptée à l’enfant allergique. L’Association française d’orthoptique (AFO) a réuni ophtalmologistes et orthoptistes, montrant les liens forts les unissant. Les o­ rthoptistes prennent en charge des patients adultes mais aussi beaucoup d’enfants, les impliquant fortement dans le dépistage. Cette liste est loin d’être exhaustive et bien d’autres communications portant sur l’ophtalmologie pédiatrique ont été présentées au cours de cette session de la SFO. Ces mises au point annuelles sont faites pour que tous y ­trouvent des applications pratiques pour une meilleure prise en charge des petits dans l’exercice quotidien. II