Ladynamiquede court-terme:
inationetchômage
²Danslapremièrepartiedu cours:dynamiquedemoyen-longterme(l’investissement
accroîtlestockde capital ; ledécitpublicaccroîtladettepublique)
²Jusquàprésentdanslasecondepartiedu cours:modèles statiques(étude
del’e¤etdeschocs surcertainsagrégatsmacroéconomiques)
²Nousallonsmaintenantanalyserladynamiquede court terme,en nous
concentrantsurlesanticipationsdesagentsetlaformation des salaire
commesourcesdedynamique.Celavanouspermettredenousintéresserà
l’in‡ation,aurôledesanticipationsetau débatsurlapossibilitédarbitrage
entrein‡ationetchômage.
Pourécrireun modèledynamiqueavec anticipations,ilfautpréciserlordre
danslequel lesagentsprivésetpublicsprennentleursdécisions.Nousallons
supposerl’enchaînementsuivant:
²Ala…n duneannée donnée (notée t-1)onconnaîtleniveau del’ensemble
des stocksdisponibles(stockde capital, niveau desconnaissances,dette
etpatrimoine).Lesagentsformentalorsdesanticipationsd’in‡ation pour
lannée suivante(notons-les¼e
t)etnégocientdesaugmentationsdesalaires
nominalespourl’année suivante.
²Unefoisqueles salaires sontdécidés, l’économiefonctionne ensuite comme
celaaétédécritdansleschapitresprécédents:du côtédelademande,
leschémaISLM(éventuellementenéconomieouverte)permetderéaliser
léquilibresimultanésurlemarchédesbiensetsurceluidelamonnaie;du
côtédel’o¤re, lesalairenominalétantxéau niveau négocié en débutde
période, lesentreprisesdéterminentunedemandedetravail etun niveau
do¤re.Leniveaugénéraldesprix estdéterminéparlaconfrontation de
lo¤re etlademandedebiensetservices.Danslemêmetemps,deschocs
(favorablesou défavorables)ontlieuetlespolitiquesmonétairesetbudgé-
taires sontmisesenœuvre. Onobtientalorsleniveau delensembledes
grandeurséconomiquesetil sepeutquel’in‡ationobservée (¼t)soitnale-
mentdi¤érentede cellequiavaitétéanticipée (¼e
t).
²... Etle cyclereprend avec formation desanticipationspourlapériode
suivante,négociation des salaires,......
1
1Formation des salairesetdesanticipations
1.1Laformation des salaires
Onintégrelesanticipationsdansun cadreprochede celuiétudiéprécédemment
lorsdel’élaboration del’o¤reglobale. Onavu:
²Ducôtédelademandedetravail : @F(K;L)
@L=W
P.Sousleshypothèses
deproductivitémarginaledu travail constante etunitaire.
demarchésimparfaitementconcurrentiels surlesquelslesentrepriseschar-
gentun prix supérieur,dun tauxdemarge¹;aucoûtmarginal
larelation devientalors:Pt=Wt(1+¹)
²Ducôtédelo¤redetravail, larelation positive entreo¤redetravail LS
etlesalaireréel(W=P)peutseréinterprétercommeunerelation négative
entretauxde chômageutetsalaireréel. Cestici quinterviennentles
anticipations: lorsqueles salairesnominauxsontxés, les salariésnesavent
pasencorequelseraleniveau futurdesprix. Les salairesnominauxsont
généralementxéspour1 an,doncsi leniveaugénéraldesprix augmente
surcettepériode, lesalairenominalnestpasréajusté.Lestravailleurs
doiventdonc estimerquelleseral’évolution futuredesprix surlannée à
venir. Finalement:
Wt=Pe
t=G(ut;z)
oùutestletauxde chômage entetzestunevariable compositereprésen-
tant touslesautresfacteursa¤ectantl’o¤redetravail (latailledelapop-
ulationenâgedetravailler,sacomposition, l’environnementsocialetcul-
turel...). Ona@G=@ut<0et@G=@z>0:
En combinantces2relations,onobtient…nalement:
Pt=Pe
t(1+¹)G(ut;z)
²En supposantlaformefonctionnellesuivante:G(ut;z)=1¡®ut+z,on
obtient:
Pt=Pe
t(1+¹) (1¡®ut+z))¼t=¼e
t+(¹+z)¡®ut(1)
2
où¼testletauxd’in‡ationet¼e
testletauxd’inationanticipé.Parailleurs,
commedu côtédelademandedetravail : Pt=Wt(1+¹)avec ¹constant,ona
aussi :
¼wt=¼e
t+(¹+z)¡®ut
où¼wtestletauxde croissance des salairesnominaux.
Remarque:Cenestvraiquesouslhypothèsedeproductivitémarginaledu
travailconstante.
Onobserveainsi que:
²pourdesniveauxdonnésdeut,zet¹, l’ination(commeletauxde crois-
sance des salairesnominaux)croîtavec l’in‡ationanticipée :sionanticipe
unein‡ation plusforte celarevientpourun niveau deprix delapériode
précédentePt¡1donné,àPe
tplusélevé)Wtplusélevé)Ptplusélevé,
ce qui, pourun niveau donnédu niveaugénéraldesprix delapériode
précédente, impliqueuneination¼tplusforte.
²pourun niveau donnédel’in‡ationanticipée etdeut,pluslesfacteurs
regroupésdanszsontélevés,ou pluslamarge¹quelesentrepriseschargent
surle coûtmarginalestimportante,plusl’in‡ationestforte:unemarge
plusélevée accroîtlesprix courantspourun prix Pt¡1donné,doncaccroît
l’in‡ation.Ilenestdemêmepourz:si lapopulationenâgedetravailler
augmente,celaréduitz,et tireverslebasles salairesnominaux)réduit
Pt.
²pour¼e
t,z,et¹donnés,plusletauxde chômage estélevé,plusl’in‡ation
courante estfaible caren périodedefortchômage, lesrevendications salar-
iales sontmoinsvirulentesce quiréduitleniveaucourantdesprix etdonc
(pourPt¡1donné)l’inationcourante:"ut)# Wt)# Pt.
1.2Laformation desanticipations
1.2.1Lesanticipationsadaptatives
EllesontétéproposéesparCaganen1956 dans sonmodèledhyperin‡ation.Les
anticipationsadaptatives supposentquelesagentsrévisentleursanticipationsen
fonction del’erreurdanticipationcommiseàlapériodeprécédente. On peut
donc écrirel’équation danticipationsouslaforme:
¼e
t¡¼e
t¡1=¯(¼t¡1¡¼e
t¡1)
3
où¯estle coe¢cientadaptatif.Suivantlavaleurde ce ¯, leshéma adaptatif
couvreun largespectre:
²¯=0:hypothèsedanticipations statiques¼e
t=¼e
t¡1.Lesanticipationsne
sontjamaisrévisées
²¯=1:hypothèsedanticipationsnaïves.Lesanticipationsnetiennent
comptequedeladernièreobservation del’ination
²lorsque0<¯<1, lamémoiredu processusestpluslongue:¼e
t=
¯P1
i=0(1¡¯)i¼t¡i¡1
1.2.2Lesanticipationsrationnelles
Lhypothèsedanticipationsrationnellesimpliquequelesagentsutilisent toutela
connaissance quilsontdu fonctionnementdel’économieainsi quetoutel’information
disponibleaumomentdelaréalisation desanticipationspouranticiperlefutur.
Ilsne commettentdoncaucune erreursystématiquedanticipation.Pratique-
ment,poserl’hypothèsedanticipationsrationnellesrevientàsupposerqueles
agentsconnaissentce modèledeléconomie etl’utilisentpourfairedesprévisions
ensupposantquenmoyenneleschocs serontnuls.
Lemodèledesagentsestsupposé conformeàlensembledeshypothèsesdu
modèle.Ainsi, lhypothèsedanticipationrationnelle établitune cohérence entre
lesanticipationsetlefonctionnementsupposédel’économie.
Remarque1:Cettehypothèsereprésenteuncaslimitedanslamesureoùles
agents sontsupposerintégrerdansleursanticipationstoutelinformationdontils
disposent,sansphasedapprentissage.
Remarque2:Ellenimplique cependantpasquelesagentsconnaissentpar-
faitementlefonctionnementritabledeléconomiemais seulementquelesagents
disposentdelamêmeinformationstylisée quelemodélisateur)lesanticipations
sadaptentàlalogiquedumodèle,que celui-cisoitd’inspirationmonétaristeou
keynésienne.
2LacourbedePhillips
A.W. Phillipsa observé en1958 unerelation négative entrein‡ationetchômage
entre1861 et1957 auRoyaume-Uni. SamuelsonetSolowontensuiteréitéré
lexercice surdonnéesaméricainesentre1900 et1960 etretrouvent (sauf pour
4
lapériode correspondantàlaGrandeDépression)cetterelation négativequils
baptisèrentcourbedePhillips: il sembleraitquelesgouvernementspuissent
choisirentredi¤érentescombinaisonsdetauxde chômage etdetauxdin‡ation.
Apartirdesannées70 cependant,onobserveunefortein‡ation jointeàun taux
de chômage élevé: quesest-il passéavec lacourbedePhillips?
²quelsfondementsthéoriquesderrièrelarelationempirique?
²pourquoietcommentlacourbedePhillipsa-t-elle évoluédanslesannées
70 ?
²quellesimplicationspourlapolitiquemonétaire?
2.1LacourbedePhillipsinitiale
Lorsdelapremièreformulation(danslesannées60)delacourbedePhillips,par
Phillipslui-même,maisaussiparSamuelsonetparSolow, l’in‡ationmoyenne
étaitquasimentnulle.Unehypothèse correcte consistaitdoncàsupposerque
l’in‡ationàvenirseraitelle-aussinulle:¼e
t=0.Léquation(1)devientalors:
¼t=(¹+z)¡®ut
ce quidonne exactementlarelation négativeobservée parceséconomistes.Dans
ce cas,un niveau deutfaible conduitàWplusélevédoncàunehaussedesprix,
cestàdireàunein‡ation plusforte.Celaprovientdelaboucleprix-salaires(aussi
appelée spiraleprix-salaires)déjaenoeuvreplushaut:#ut)" Wt)" Pt)" Wt
etc...
Pourl’Europe etdefaçon plusnette encorepourlesEtats-Unis, larelation
décroissante entrein‡ationetchômageaétévériée danslesannées50 et60.
En revanche,elledisparaîtdanslesannées70 (aucunerelationentrein‡ationet
chômagenestdistinguable);onremarquenotammentquàdemêmesniveaux
de chômage correspondentdesniveauxd’in‡ation beaucoup plusélevés.
Pourquoi lacourbedePhillipsa-t-elledisparu? Carsuiteàunemodication
du processusdin‡ation, lesagentsontmodiéleurprocessusdeformation des
anticipations:
1/ Modication du processusdin‡ation:àpartirdela…n desannées soixante
(1960 auxEtat-Uniset1968 enFrance), letauxd’ination
²reste constammentpositif
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