devront se rendre tous les renforts destinés au maquis. Le massif boisé est organisé et défendu de toutes parts
par quatre compagnies de combat sous le commandement d'un Chef de Bataillon. L'état-major est sous les
ordres du Commandant Poirier et comprend : une compagnie des services, des secrétaires et des
dactylographes, un service de transmissions, un service sanitaire, une armurerie, un trésorier, une sécurité
militaire et une compagnie franche pour la sûreté et l'action immédiate. L'effectif total dépassera le millie
d'hommes. L'armement proviendra de parachutages.
Ils se déplacèrent ensuite au Val du Puits du massif, dans le sud du département dans la région de Mussy-
Crancey et était rallié par le maquis de "Libération-Nord", puis de "Ceux de la Libération". Le 2 août 1944, on
comptait 1 080 hommes armés, équipés et encadrés.
C'était le maquis le plus important du département. Il fut attaqué par une division allemande et après 36 heures
de combat, il battit en retraite. Il sera rapidement reconstitué à partir du 20 août. Il participera à la libération du
département et de Troyes.
Résistance-Fer
Quant à Résistance-Fer son action se spécialise logiquement dans la destruction du réseau et du matériel
ferroviaire. Outre les différents sabotage, fut mis en place un plan de défense de la gare de Troyes pour le cas ou
l'ennemi s'en emparerait à l'heure H. Le 5 juin 1944, une action globale sera déclenchée en collaboration avec le
maquis de Montaigu qui fournit le matériel explosif. Les FFI et les Commandos M, suite à des accords organisés
par Bernard et Aubin avec le commandant Poirier du groupe Montcalm et le lieutenant "Mammouth", doublent les
effectifs. L'objectif était l'arrêt complet du trafic ferroviaire. Une série d'actions furent menées au moment de la
Libération de Troyes.
Un exemple : La libération de Troyes
Dès le 22 août, les sabotages et les bombardements alliés alourdissent le climat. Du 6 juin 1944 au 1er août, on
compte quelques 234 sabotages ferroviaires, 172 agressions contre des collaborateurs et 893 attentats. Puis le 3
août, c'est le bombardement du nœud ferroviaire de Saint-Julien, le 7 de la batterie DCA de Creney, le 8 du pont
de Bernières et le pilonnage de Creney ; enfin le 17, de la batterie de Brienne le Château.
Si les autorités d'occupation évacuent progressivement la cité, l'armée allemande reste sur place avec l'intention
de se défendre. L'état major allemand organise une retraite générale car elle sait que la bataille de France est
perdue. Ainsi il lui faut éviter l'encerclement et conserver une route vers les Vosges. En effet, elle est poursuivie
par les armées alliées qui remontent de l'Ouest et de la vallée du Rhône.
Le département de l'Aube, ainsi que ceux de la Marne et de la Côte d'or, prennent une importance capitale.
L'état major allemand décide de la mise en défense de la ville et utilise pour cela des troupes qui remontent de la
région parisienne et du Centre dont l'Afrika-Korps entre Châtillon et Chaumont. Le général Von Schram,
commandant du secteur, installe une défense en profondeur qui s'appuie sur une double ligne de défense. La
première ligne débute au Haut clos pour rejoindre Les Charteux, la Seine à Saint-Julien, le digue de Pont-Hubert,
Pont-Sainte-Marie, le moulin de Fouchy, l'église de la Chapelles, les Noës, Chanteloup et Echenilly. La deuxième
ligne prend à Rosières et rejoint Bréviandes, Villechétif, Creney, Lavau, Barberey, le croisement de la route de
Montgueux, la ligne de Sens, la fontaine Nagot, le croisement de la route nationale entre Saint-André-les-Vergers
et Saint-Germain. Les forces allemandes dans la ville sont d'environ 3 000 hommes en majorité issus de la
51ème brigade de Panzergrenadier SS et 12 000 entre Saint Lyé et Bréviandes. Le poste de commandement est
à l'école normale et deux groupes SS sont installés avenue Pasteur et aux établissements Gilliers, rue de la
Mission. Quelques batteries d'artillerie sont installées rue de l'Isle, au palais des Sports et à Saint-Julien. Le 21
août, des unités SS prennent position sur le boulevard de Dijon. Le lendemain, la Milice occupe l'Hôtel de ville.
Parallèlement les ponts de l'agglomération sont minés.
Tandis que les SS procèdent à l'évacuation de la Rivières de Corps, de Torvilliers, de Sainte Savine et d'une
partie de Saint-André-Les Vergers. Il apparaît que la Gestapo tente d'installer un climat de terreur dans la ville
pour que la Résistance et la population restent calmes. C'est l'épisode tragique des fusillés de Creney. La
Gestapo de Rennes vient chercher 49 détenus à la prison Hennequin de Troyes sur le prétexte de creuser des
tranchées. Ces 49 hommes seront fusillés. Autour de la ville, on compte plusieurs massacres dont Buchères et
Précy-Saint-Martin.
En tout état de cause, la libération de la ville ne s'annonce pas comme une promenade de santé. Les troupes
allemandes sont présentes et disposent d'une artillerie importante. On compte près de 80 canons dans le secteu
de Romilly. La IIIème armée américaine du général Patton se divise en deux colonnes après Orléans, la 4ème
division reçoit l'ordre de prendre Troyes. Celle-ci est commandée par le général Bruce C. Clarke. Sur le plan
stratégique, il est clair que la mission de l'armée Patton est de s'enfoncer dans le système défensif allemand pou
l'empêcher d'être opérationnel. La vitesse devient donc un élément déterminant dans un gigantesque mouvement
en tenaille qui doit se terminer à Troyes. Ainsi la branche principale de l'armée Patton se dirige sur l'Aube.
Villemaur, elle se divise en deux, le groupe Oden doit franchir la Seine par le nord et le groupe West doit
s'emparer de la ville et sécuriser les ponts. Pendant ce temps là, une colonne plus légère de l'armée Patton
occupe Nogent sur Seine, puis Romilly. La manœuvre d'encerclement se déroule sur deux échelles et paralyse la
défense allemande qui manque de soutien aérien et est assez mal équipée en liaison radio. Les américains
jouent donc sur la surprise et la désorganisation due à l'action de la résistance.
La résistance auboise va jouer un rôle dans l'action militaire qui s'engage. Les FFI du commandant Montcalm
tiennent solidement le triangle formé par les routes de Troyes, Belfort et Saint-Florentin. Un bataillon s'engage
dans le pays d'Othe. Une compagnie franche se tient en réserve près de Buchères. Les FTP du commandant
Deglane prennent position dans l'espace compris entre les routes de Saint-Florentin et Sens. Ils procèderont au
"nettoyage" des îlots de résistance allemande dans le secteur de la forêt Chenu. Les commandos M du
commandant Yvan reçoivent les parachutistes canadiens et doivent couper la retraite à l'ennemi et protéger les
ponts de l'Aube de Précy saint Martin à Arcis sur Aube. Ils reçoivent l'appui de l'aviation américaine pour agi
efficacement.
Le 25 août, une première colonne arrive de Montgueux et pénètre par les Noes et les Marots… Les américains
lancent à grande vitesse les chars suivis de half-tracks dans la ville afin de surprendre l'adversaire et éviter le
piège du combat de rue. Cependant les Allemands parviennent à décrocher. Les officiers allemands connaissent
leur métier. L'état major allemand sait que la bataille de France est perdue et que l'essentiel est le repli en bon
ordre en s'appuyant sur quelques axes de communications.