
La Philosophie bantoue 
Notice Biographique 
Le père Tempels est né à Berlaar (Province d’Anvers, Belgique), le 18 février 1906, 
de parents limbourgeois. Au baptême, il reçut le nom de Frans. Après ses études 
secondaires, il entra au noviciat de l’Ordre des Frères Mineurs Franciscains à Thielt, 
le 17 septembre 1924, où il prend le nom de Placide. Ordonné prêtre le 15 août 1930, 
il se prépare à la vie missionnaire et il part à l’ex-Congo Belge  (actuellement 
République démocratique du Congo), le 3 novembre 1933. Il arrive à Dilolo, le 22 
novembre de la même année. Dès son arrivée dans la région du lac Moïro, il est à 
l’écoute du peuple et au jour le jour il enregistre des devinettes d’enfants, des 
proverbes et des chansons populaires, notamment à Luabo, Lukonzolwa et Lumbu, 
au diocèse de Kamina. 
Dans un témoignage autobiographique, Tempels décrit lui-même ses premières 
années de vie missionnaire : 
“Je suis venu en Afrique en 1933 comme Européen, comme blanc, dans une 
Afrique colonisée… et, surtout en croyant être porteur d’un message divin. J’adoptais 
cependant des attitudes de blanc, de maître, de Boula Matari. Et le message que Dieu 
me confia m’inspirait des attitudes cléricales, de maître spirituel, de docteur 
autoritaire, de fonctionnaire religieux, de chef ou de pasteur, vis-à-vis d’ouailles qui 
n’avaient qu’à écouter, obéir et se taire”. 
Après dix ans de travail missionnaire en brousse, après bien des recherches, 
d’essais et de désespoirs, il trouve sa voie, en s’intéressant directement à l’homme 
même : 
“Je regardais donc cet homme en m’adressant à lui : “Qu’avez-vous ? Que vous 
manque-t-il ? Quel homme êtes-vous ? Que pensez-vous ? Que désirez-vous par-
dessus tout ? Pourquoi vos remèdes magiques ? Que signifient-ils ? Comment 
opèrent-ils ?” etc.” 
Le but de Tempels était de se sentir “bantou” au moins une fois. Il voulait penser, 
sentir, vivre comme lui, avoir une âme bantoue. Une fois parvenu à voir et sentir la 
vie comme lui, il reprendrait la personnalité européenne, mais parlant un langage 
vraiment adapté et compréhensible. 
Mais, dit Tempels, dans cet effort de confier sa personnalité à l’autre, l’homme 
bantou parvint “à s’exprimer clairement, en découvrant lui aussi, pour la première 
fois, d’une façon réfléchie, le fond même de sa personnalité, le mystère de son être et 
de son âme”. Tempels fut lui-même bouleversé par celui qui lui confiait tout son être. 
Un dialogue se fait entre lui et l’homme africain, qui lui exprimait ce qu’il désirait 
par-dessus tout : 
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