LE MOT DU PRESIDENT
DE LA COMMUNAUTE
Avant tout, des excuses s’imposent envers nos membres et nos nombreux lecteurs pour le retard survenu dans la parution
de cette édition. En effet, la maquette était prête début juillet, mais l’arrivée des vacances a retardé le processus normal de
correction et d’impression. Voilà pourquoi cette revue est arrivée avec tant de retard.
Depuis le mois d’avril, beaucoup d’eau a coulé sous les ponts, tant sur le plan international qu’au sein de notre communauté.
Et, comme d’habitude, il y a eu des moments de joie mais aussi des moments plus tristes. Permettez-moi d’en faire une petite
rétrospective.
Cette année, encore et toujours, nous avons célébré les « 3 Yom ». D’abord, Yom Hashoah, le Jour de commémoration de
l’Holocauste. Ce jour-là, nous nous sommes recueillis en souvenir des six millions de Juifs victimes de la Shoah. Ce jour-là,
aussi, nous avons décidé de nous souvenir de ces hommes et de ces femmes, non-juifs, qui, au risque de leur propre liberté
ou même de leur vie, ont tendu une main secourable pour sauver des enfants ou des familles juives. Ce sont les « Justes
parmi les Nations ». En Israël, le jour de Yom Hashoah, les sirènes retentissent pendant deux minutes à travers tout le pays.
Les voitures, les bus s’arrêtent et les passagers en sortent. Les piétons s’arrêtent également et tout le monde respectent
deux minutes de silence. Une semaine plus tard, nous avons commémoré Yom Hazikaron, le Jour du Souvenir des soldats
israéliens tombés au champ d’honneur et des victimes innocentes des actes de terrorisme. Evènement solennel s’il en est !
Le 7 mai 2008, l’Etat d’Israël a fêté en grande pompe le soixantième anniversaire de sa création, le 14 mai 1948, le Yom
Haatsmaout. Soixante ans pendant lesquels il a accueilli des centaines de milliers d’immigrants juifs de tous horizons. Ces
populations ont retrouvé un destin commun et ont bâti un Etat reposant sur deux principes : la judéité et la démocratie. En
revanche, la société israélienne est divisée en plusieurs communautés, ethnique, religieuse, géographique ou sociale, qui
s’affrontent sur la vision de la société. Malgré l’environnement régional hostile et conflictuel, Israël a développé une économie
dynamique. Entré dans le club des pays développés, il affiche de bonnes performances, notamment dans le secteur des
hautes technologies.
A Kinshasa, nous avons aussi fêté cette échéance spéciale. En organisant une grande soirée communautaire dans les jardins de
la synagogue : hymnes nationaux israélien et congolais, barbecue, chansons israéliennes. Aucun membre de la Communauté
présent à Kinshasa ne pouvait rater cet événement, aussi modeste fut-il.
Un fait tragique s’est produit en République démocratique du Congo, au mois d’avril. Un D.C.-9 de la
compagnie aérienne Hewa Bora (HBA) effectuant un vol passager entre Goma et Kinshasa s’est écrasé
dans un marché de la banlieue de Goma. L’appareil a eu des problèmes au moment du décollage. Le
pilote a essayé de stopper son avion sur la piste mouillée, mais le D.C-9 a dérapé, est sorti de piste,
et s’est écrasé sur un village situé en bout de piste. L’aéronef a traversé la barrière qui séparait la
piste du marché du village, s’est coupé en deux lors de l’impact, et le feu a pris de l’arrière. Cet
accident n’est pas sans rappeler celui qui s’est produit à Kinshasa-N’dolo en janvier 1996 et
qui avait occasionné la mort de quelques centaines de personnes. Cette fois, la piste de Goma
était en mauvaise état ; l’éruption du volcan Nyiragongo, en 2002, avait recouvert de lave
une partie de la piste, réduisant la longueur praticable d’un tiers, et obligeant les avions
à décoller court.
Le 2 juillet, le monde apprenait, avec surprise et plaisir, qu’Ingrid
Betancourt avait retrouvé la liberté après plus de six ans de captivité aux
mains des Forces armées révolutionnaires de Colombie. La candidate à
l’élection présidentielle de 2002 en Colombie a été libérée avec 14 autres
personnes. Nous ne pouvons que nous réjouir de cette libération ; en
revanche, j’ai été très surpris, voire choqué de la médiatisation exagérée
de l’événement. Les retrouvailles d’Ingrid Betancourt avec sa famille et
ses amis sont une affaire privée, exclusivement privée. De même que les
moyens utilisés pour la libération doivent rester une affaire d’Etat, ou d’Etats.