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LE RENARD
Vulpes vulpes
Le renard roux est une espèce très commune en Région bruxelloise. Il fait désormais partie du
paysage, aussi bien dans la périphérie verdoyante que dans le centre-ville. Malgré cela,
d’aucuns se posent des questions à son sujet, qui prennent parfois la forme d’une plainte: n’y at-il pas trop de renards ? Est-ce normal qu’ils soient si peu farouches ? Peuvent-ils être porteurs
de maladie ? Ne sont-ils pas dangereux ? Que puis-je faire contre un terrier de renard mal
situé?... Cette info-fiche tente de documenter autant que possible le phénomène des renards
roux et de répondre aux questions les plus fréquemment posées.
COMMENT LE RENARD EST-IL ARRIVE EN VILLE ?
Les renards roux sont arrivés dans la Région de Bruxelles-Capitale de manière spontanée et
naturelle, en provenance de la campagne flamande. Aucun renard n’a jamais été introduit par
l’homme, ou capturé et déplacé. Les premières observations datent de la moitié des années
1980. A l’époque, des renards ont été remarqués dans les quartiers résidentiels jouxtant la Forêt
de Soignes, ce qui laisse supposer que ce massif forestier a servi de corridor pour atteindre la
ville.
En ville, les renards ont manifestement trouvé suffisamment de nourriture, de quiétude et de
congénères pour s’y établir et s’y reproduire. En outre, la chasse est interdite par la loi en
Région de Bruxelles-Capitale, contrairement à la Flandre.
Le phénomène des renards roux n’est pas propre à la Région de Bruxelles-Capitale. Dans de
nombreuses autres grandes villes européennes (Londres, Paris, Madrid, Oslo, Zürich, La Haye,
etc.), le même phénomène s’est produit ces dernières décennies.
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ROLE ECOLOGIQUE
Le renard est un véritable omnivore: son menu se compose aussi bien d’aliments d’origine
animale que végétale. En ville, les poubelles seront souvent la cible de renards, à la recherche
de restes de nourriture.
Les petits mammifères font également partie de leurs proies, et plus précisément les rongeurs
(rats surmulots, etc.). Etant donné que les renards se nourrissent également de cadavres
d’animaux, ils peuvent être considérés comme des charognards.
MODE DE VIE
Le renard reste confiné dans son territoire durant toute l’année. Un territoire peut être comparé à
une pièce de puzzle. Chaque pièce de puzzle est de forme et de taille différente, en fonction de
la nourriture disponible: plus il y a de nourriture, plus la pièce du puzzle ou le territoire sera petit.
Chaque territoire compte au moins un terrier de mise bas. C’est là que sont élevés les petits au
printemps. Outre ce terrier principal, on trouve souvent dans le territoire un ou plusieurs terriers
secondaires ou gîte de repos.
Sur chaque territoire, vivent au moins une femelle dominante et un mâle. Si la nourriture est
disponible en suffisance, il arrive souvent que le territoire accueille d’autres femelles. Durant les
mois d’hiver et le début du printemps, les mâles partent à la recherche de femelles pour
s’accoupler. Durant cette période, les renards peuvent être très bruyants: les femelles peuvent
‘hurler’ ou ‘aboyer’ la nuit.
Au printemps, le calme revient et les jeunes naissent. Au début, les jeunes jouent dans les
environs immédiats du terrier parental. En juin et en juillet, lorsque les jours s’allongent et que
beaucoup de gens sortent attirés par le beau temps, on peut voir de nombreuses familles de
renard. Dès la fin de l’été, les jeunes ont atteint l’âge adulte et ils deviennent ‘concurrents’ de
leurs parents pour la nourriture. Conséquence : les jeunes, surtout les mâles, quittent le territoire
parental et partent à la recherche de leur propre habitat. C’est une période très dangereuse pour
les renards: les jeunes animaux déambulent aux ‘abords’ des ‘pièces de puzzle’ et parcourent
souvent de longues distances. Le risque qu’ils soient victimes de la circulation est dès lors
maximal durant cette période.
Il est impossible de dire combien de renards sont présents en Région de Bruxelles-Capitale. On
peut toutefois affirmer que la Région est « pleine », ce qui signifie que les territoires sont
contigus partout. Autrement dit, le ‘puzzle’ dont on parlait plus haut est ‘terminé’.
Un renard qui meurt est immédiatement remplacé par un autre renard. Il peut s’agir tout aussi
bien d’un ‘nouveau’ renard à la recherche d’un habitat que d’un jeune ou un membre de la
famille, qui restera plus longtemps sur le territoire parental. Capturer ou éliminer un renard
lorsqu’un problème se pose n’est donc pas une mesure efficace.
Bien que l’on puisse rencontrer des renards roux partout en Région de Bruxelles-Capitale, la
densité est maximale dans le sud-est (Woluwe-St-Pierre, Auderghem, Watermael-Boitsfort et
Uccle).
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CARTE D’IDENTITE
 Classification : Carnivora (ordre) – Canidae (famille) – Vulpes (espèce).
 Description : roux sur le dessus, ± pâle sur le dessous ; relativement court sur pattes,
museau allongé et queue touffue ; mesure en moyenne 60 à 75 cm de long + la queue (±
40 cm de long) ; le mâle est un peu plus grand que la femelle ; vit en moyenne 1,5 à 2
ans; poids d’un animal adulte : en moyenne 5 à 7 kg (le mâle est un peu plus lourd que la
femelle) ; animal essentiellement nocturne.
 Statut et dispersion : espèce indigène, très fréquente à Bruxelles. Espèce protégée.
Présente partout en Belgique.
 Autres espèces avec lesquelles une confusion est possible : aucune ; la nuit, il peut
faire penser à un chien ou un chat mais il se différencie des autres espèces par la finesse
de son museau, ses oreilles courtes, sa queue touffue et son allure typique.
NUISANCES
Sacs-poubelles éventrés, terriers mal situés (sous des terrasses ou des cabanes de jardin),
présence d’excréments ou de restes de nourriture, sont les principales nuisances signalées à
Bruxelles Environnement. Certains se plaignent parfois aussi de nuisances sonores durant la
période de reproduction.
Les plaintes concernant des renards qui s’attaquent aux poules sont assez rares. Construire des
poulaillers sécurisés pour les renards (voir ci-dessous) est donc une mesure qui a prouvé son
efficacité.
« COHABITER » AVEC LE RENARD
A l’instar de tous les mammifères indigènes de la Région de Bruxelles-Capitale, le renard est
er
une espèce strictement protégée (Ordonnance du 1 mars 2012 relative à la conservation de la
nature). Cette protection implique notamment que les animaux ne peuvent pas être tués,
capturés, déplacés ou dérangés.
Fin des années 1990, à la demande de Bruxelles Environnement, l’Institut Scientifique de Santé
Publique (ISSP, l’ancien Institut Pasteur) a réalisé une étude pour identifier les éventuelles
maladies dont le renard pouvait être porteur, ainsi que les éventuels faits d’agression vis-à-vis
de l’homme et des animaux domestiques.
Dangereux pour l’homme ?
On peut dire de manière générale que les renards roux bruxellois sont en bonne santé et qu’ils
n’ont pas un comportement agressif. Les renards sont toutefois des animaux sauvages qui, tout
comme les autres espèces de même taille, doivent être approchés avec prudence et respect.
L’aperçu ci-dessous tente d’analyser succinctement quelques maladies dont ils peuvent être le
vecteur.
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La rage, que le renard peut véhiculer, n’a jamais été observée dans notre pays au
nord du sillon Sambre et Meuse. Depuis 2001, la maladie a même été éradiquée
parmi les animaux sauvages en Belgique.
L’échinococcose alvéolaire est une maladie provoquée par un parasite. On sait
depuis 1996 que le parasite en question (le vers du renard) est présent chez les
renards de notre pays. Une étude a démontré que ce parasite apparaît principalement
dans les Ardennes. La maladie peut se développer chez l’homme après ingestion des
œufs qui se trouvent dans les excréments du renard. Une étude (réalisée auprès de
100 renards) n’a pas pu démontrer que le parasite sévissait en Région bruxelloise.
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INFO-FICHES SUR LA BIODIVERSITÉ EN RÉGION DE BRUXELLES-CAPITALE
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La toxocarose, une troisième maladie, est également provoquée par un parasite. Elle
peut contaminer les chiens, les chats et les renards. Dans ce cas également, la
maladie peut se développer chez l’homme après ingestion des œufs qui se trouvent
dans les excréments de chiens, de chats ou de renards contaminés.
Agressif vis-à-vis de l’homme ?
Le renard est essentiellement un animal nocturne mais on peut occasionnellement l’observer en
journée lorsqu’il est dérangé dans son gîte de repos. Il n’y a aucune raison pour que le renard
attaque l’homme. Il n’y a aucun cas connu de renard ayant attaqué des adultes ou des enfants.
Si le renard se sent en sécurité, il peut s’approcher très près.
Agressif vis-à-vis des chats et des chiens ?
Le renard n’a aucun intérêt à attaquer un chat ou un chien. Il sait qu’il risque d’être blessé en
cas de confrontation et essaie autant que possible d’éviter tout contact avec les chiens et les
chats. Les attitudes que chacun peut adopter pour s’intimider l’un l’autre peuvent toutefois être
impressionnantes. Il n’y a aucun cas connu de renard ayant attaqué des animaux domestiques
vivants.
CONSEILS
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Laissez les renards tranquilles, même s’il s’agit d’un jeune renard ou d’un renard affaibli.
L’animal pourrait se sentir menacé. Le renard est un animal sauvage qui peut se montrer
agressif s’il se sent en danger.
Ne nourrissez jamais les renards! Cela peut entraîner une augmentation artificielle de la
densité (les territoires deviennent alors des ‘pièces de puzzle’ plus petites, voir ci-dessus). Il
est interdit par la loi de nourrir les renards et les autres animaux dans les espaces verts
publics (Règlement de parc + règlements de police).
Ne laissez pas de nourriture pour chats ou chiens à l’extérieur.
Poubelles : si nécessaire, sortez le sac juste avant que le camion ne passe. Si vous avez
des questions ou des plaintes à formuler au sujet de la collecte des déchets ou de l’hygiène
en général, prenez contact avec votre commune.
Compost : utilisez votre tas de compost pour ce à quoi il sert. N’y jetez donc jamais de
viande ou de poisson. Référez-vous également à la brochure "Composter pour réduire mes
déchets" de Bruxelles Environnement.
Gazon : n’épandez pas de produits contenant des substances d’origine animale sur le
gazon. Voir aussi la brochure: ‘Un jardin naturel et convivial : 100 conseils pour respecter
l’environnement et favoriser la biodiversité.’ de Bruxelles Environnement.
Ne touchez JAMAIS un renard, même un jeune, un renard affaibli ou mort. C’est également
valable pour tout autre animal (retourné à l’état) sauvage. Si vous rencontrez un animal
affaibli (malade, blessé ou épuisé), mieux vaut prendre contact avec la ligue pour la
protection des oiseaux (LRBPO ; http://www.protectiondesoiseaux.be ; 02/521.28.50).
Terrier mal situé : si à votre grand désespoir, un renard a creusé son terrier dans votre
jardin, prenez rapidement contact avec Bruxelles Environnement au 02/775 75 75.
Renard mort :
 si le cadavre se trouve dans un espace vert ou sur une route qui est la propriété
ou géré par la Région bruxelloise : prendre contact avec Bruxelles
Environnement (02/775 75 75).
 si le cadavre se trouve dans un espace vert ou sur une route faisant partie d’une
propriété privée, ou qui est la propriété ou géré par la commune : prendre contact
avec votre commune (éco-conseiller ou agent en charge de l’environnement).
Pour trouver les coordonnées de l’éco-conseiller de votre commune, surfez sur le
site: http://www.bruxelles.irisnet.be/nl/region/region_de_bruxellescapitale/communes.shtml
Poulailler : pour la nuit, rentrez vos poules dans un abri fermé, muni d’un toit solide et d’un
revêtement au sol. Vous pouvez télécharger le plan d’un poulailler sécurisé sur notre site
Internet. Vous pouvez également visiter un tel poulailler au Domaine des Silex (chemin des
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Silex, Watermael-Boitsfort) : le domaine est ouvert le samedi et tous les premiers
dimanches du mois de 9h00 à 18h00.
Cueillette : il est plus prudent de ne pas cueillir les fruits, les champignons ou tout autre
organisme comestible se trouvant à moins de 60 cm du sol. Rappel : la cueillette des
champignons est interdite en Forêt de Soignes et dans les parcs bruxellois.
Chiens et chats : il est préférable de leur administrer régulièrement un vermifuge.
Excréments : il est fortement déconseillé de toucher des excréments ou des restes
d’excréments à mains nues.
EN SAVOIR PLUS ?
 Service Info-environnement de Bruxelles Environnement-IBGE : tél. : 02 775 75 75,
[email protected]
 Autres infos :
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http://www.inbo.be cliquer sur kenniscentrum / fauna / zoogdieren / vos
http://www.afsca.be/sp/sa-rage/rage_nl.asp
http://www.iph.fgov.be/epidemio/EPINL/plabnl/echino.htm
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