Lors de l’utilisation des explosifs, il convient de tout mettre en oeuvre
pour lutter contre les risques de ratés. Ces derniers sont, en eet,
une source importante d’accidents. Dans le cas du tir électrique,
ils seront pratiquement éliminés
si l’on prend les deux précautions suivantes :
— emploi d’exploseurs en bon état et d’une puissance adaptée au nombre de
mines à tirer ;
— contrôle systématique, avant le tir, de la bonne réalisation du tir.
Ce mémo-pratique est entièrement consacré à ce deuxième point.
D5 M 02 91
Mémo-pratique
Le contrôle du circuit de tir
lors du tir électrique
PRINCIPE DU CONTRÔLE
Il s’agit de vérier que le circuit de tir est
correctement réalisé, c’est-à-dire qu’il
ne présente pas d’anomalies risquant de
provoquer des ratés. Pour ce faire on
compare la valeur de la résistance d’un
circuit correct à celle du circuit réelle-
ment réalisé sur le terrain.
Ce contrôle est obligatoire dès que le
circuit de tir comporte plus d’un
détonateur.
Il comprend quatre phases bien
distinctes :
1. Vérication du bon fonctionnement
de l’ohmmètre ;
2. Calcul de la résistance que devrait
présenter le circuit s’il était correctement
réalisé ;
3. Mesure, avant le tir, de la résistance
eective du circuit de tir ;
4. Comparaison des valeurs résultant
du calcul et de la mesure.
VERIFICATION
DU FONCTIONNEMENT
DE L’OHMMÈTRE
On doit utiliser un ohmmètre d’un
modèle agréé par le service des mines.
Il en existe 2 types :
l’ohmmètre à pile la résistance est
indiquée par une aiguille se déplaçant
devant un cadran gradué. Cet appareil
contient une che qui, lors de la mesure,
envoie du courant dans le circuit de tir.
Il ne doit donc être utilisé qu’au poste
de tir.
l’ohmmètre à achage digital : cet
appareil peut être utilisé à proximité
immédiate des mines.
La vérication du bon fonctionnement
consiste à vérier que les indications
fournies par l’appareil sont correctes
lorsque l’appareil est au repos et lorsque
ses bornes sont court circuitées.
Dans le 1 er cas, il doit indiquer une résis-
tance inme (g. 1).
Dans le 2 ecas, il doit indiquer une résis-
tance nulle (g. 2).
Excepté le changement de pile, toute
intervention sur l’ohmmètre est interdite.
En cas de mauvais fonctionnement
l’appareil doit être renvoyé au fabricant
pour réparation.
CALCUL
DE LA RÉSISTANCE
DU CIRCUIT
Les diérents éléments du circuit de tir
(ligne de tir et détonateur) doivent être
montés en série, c’est-à-dire être bran-
chés les uns à la suite des autres.
Dans ce cas, la résistance totale du cir-
cuit est égale à la somme des résis-
tances de chacun des éléments.
Le calcul de la résistance du circuit est
donc très simple. Elle s’obtient en ajou-
tant à la résistance de la ligne de
tir la résistance des détonateurs reliés
à cette ligne.
Pour mesurer la résistance de la ligne,
il sut de brancher l’ohmtre à l’extré-
mité de celle-ci et de connecter les deux
conducteurs à l’autre extrémité.
L’aiguille indique directement la valeur
sur le cadran (g. 3).
Pour calculer la résistance totale des
détonateurs, il faut multiplier la résis-
tance d’un détonateur par le nombre de
détonateurs compris dans la volée.
Le tableau ci-dessous donne la
résistance de diérents types de
détonateurs, en fonction de leur in-
Edition novembre 2002.
D5 M 02 91
DOCUMENTS À CONSULTER :
— Guide pratique D5 G 01. Emploi des explosifs — Mémo-pratique : D5 M 01. Le tir électrique.
— Fiches de sécurité :
D5 F 01 «Détonateurs électriques».
tensité et de la longueur des fils
utilisées :
EXEMPLE DE CALCUL
On utilise une ligne de tir d’une résis-
tance de 6 pour tirer une volée de 50
détonateurs moyenne intensité. La
résistance totale du circuit est :
R = 6 + (50 x 1) = 50 Ω.
S’il s’agissait de détonateurs haute
intensité avec des fils de 3 m de lon-
gueur, la résistance du circuit serait :
R = 6 + (50 x 0.5) = 31 Ω.
MESURE DE LA RÉSISTANCE
EFFECTIVE DU CIRCUIT
Elle est lue directement sur le cadran de
l’ohmmètre, après branchement des
extrémités de la ligne de tir sur les
bornes de cet appareil. Cette mesure
se fait au poste de tir.
RÉSULTATS DU CONTRÔLE
Si les valeurs obtenues par le calcul et
par la mesure sont identiques ou sen-
siblement identiques (à 5 % près), le
circuit peut être considéré comme cor-
rect et la mise à feu peut être exécu-
tée. Dans le cas contraire, le circuit
présente un défaut qu’il convient d’éli-
miner avant de tirer.
DÉFAUTS POSSIBLES
DANS LE CIRCUIT
Pour bien interpréter les résultats du
contrôle, il faut toujours se référer au
principe suivant : plus la résistance du
circuit est grande, plus le courant a de
difficulté à le parcourir ; inversement,
plus la résistance du circuit est faible,
plus le courant circule facilement.
Trois types d’anomalies dans le circuit
de tir peuvent être détectés.
La valeur de la résistance effective est
inférieure à la valeur calculée.
Le courant circule alors plus facilement
que prévu. Cela peut provenir :
— de l’oubli dans la réalisation du circuit
d’un certain nombre de mines qui n’ont
pas été raccordées à l’ensemble de la
volée ;
— dans le cas d’une résistance très
faible, de la présence d’un court-circuit
dans la ligne de tir.
Un examen minutieux de l’ensemble du
circuit permet de déceler l’anomalie et
d’y remédier.
La valeur de la résistance effective est
supérieure à la valeur calculée.
Dans ce cas, il s’agit de connexions mal
réalisées, pas assez serrées ou effec-
tuées avec des fils recouverts d’impure-
tés. Il faut alors resserrer et nettoyer
l’ensemble des connexions.
La valeur de la résistance effective est
infinie et l’aiguille de l’ohmmètre ne
bouge pas.
Cela est dû à une coupure dans le cir-
cuit. Si cette coupure se situe le long de
la partie visible du circuit, un examen
minutieux de celui-ci permet de la
découvrir et de la supprimer. Par contre,
si elle est localisée à l’intérieur d’un trou
de mine, son repérage est plus labo-
rieux.
La meilleure méthode, dans ce cas, est
de procéder par fractionnements suc-
cessifs de la volée (fig. 4) :
— on divise d’abord la volée en deux
parties sensiblement égales et l’on
contrôle l’une des deux pour découvrir,
par élimination, la mauvaise ;
— on divise ensuite la fraction du circuit
présentant l’anomalie en deux nouvelles
parties, ce qui permet de localiser le
quart défectueux ;
— en procédant ainsi, par divisions suc-
cessives, on finit par découvrir la mine
qui recèle la coupure.
Cette mine doit alors être isolée de
l’ensemble du circuit et traitée comme
s’il s’agissait d’un raté.
RÉGLEMENTATION Décret du 27 mars 1987 et circulaire d'application du 2.11.87.
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