Selon votre site internet, 45,8% des
investissements média réalisés par media-
schneider vont à la presse écrite. Qu’est-ce qui
explique une telle proportion?
La presse écrite permet d’acquérir rapidement
une forte notoriété, même si l’on observe des
déplacements vers le numérique. C’est un mé-
dia puissant pour véhiculer l’image d’une
marque et pour réaliser des objectifs de vente.
Chez nous, la presse écrite est fortement repré-
sentée, car nous concevons de nombreux en-
carts publicitaires. Le visuel et le ressenti sur
papier sont, pour ce type de publicité, plus
tangibles que l’internet, par exemple.
Quels avantages présentent selon vous les an-
nonces de presse, en tant que moyens publici-
taires?
Un des avantages est qu’une annonce de
presse ne dérange pratiquement jamais. Au
contraire: imaginez un magazine féminin sans
publicité... Impensable! Une double page de
publicité Chanel, par exemple, capte autant
l’attention qu’un reportage photo réalisé par la
rédaction. En outre, la presse écrite est très
crédible et cette crédibilité se reporte sur les
annonces si la publicité est bien faite.
Et les inconvénients?
Il n’y en a pas! [Elle rit.] Je plaisante, bien sûr!
Je pense que le manque de possibilités de me-
sure au niveau du moyen publicitaire est un
inconvénient. Pour les campagnes en ligne, on
peut compter le nombre de clics, une possibili-
té qui n’existe pas pour la presse écrite. Pour
cela, il faudrait faire des recherches supplé-
mentaires, dont les résultats ne seraient dispo-
nibles que bien plus tard encore. Second point
faible, à mon avis: l’immédiateté de l’actualité.
L’info brute sort aujourd’hui en premier lieu
sur internet, à la radio ou à la télé.
Sur quelles bases statistiques travaillez-vous
lorsque vous planifiez les médias de presse
écrite?
Je travaille essentiellement à partir des études
de la REMP, c’est-à-dire avec MACH Basic et
MACH Consumer ou encore MA Leader et,
en fonction de la phase de planification, aussi
avec MA Strategy. Pour les campagnes locales
et régionales, j’utilise également les données
de diffusion.
Comment considérez-vous ces bases de travail?
Les études MACH sont très bonnes, surtout
parce qu’elles ne fournissent pas uniquement
des informations sur le lectorat, mais per-
mettent également des analyses détaillées des
groupes cibles. Il serait souhaitable de pouvoir
disposer de critères supplémentaires pour les
planifications B2B. Ils existent certes dans
MA Leader, mais ne portent que sur les reve-
nus élevés et ne concernent encore que
quelques rares titres. Mon rêve serait une
étude qui évalue tous les médias sur la base
d’un même dénominateur.
L’importance des réseaux sociaux et des médias
en ligne est croissante. Quelle importance ac-
cordez-vous à ces médias dans le mix média?
Je pense qu’on ne peut pas répondre à cette
question de manière générale; en effet, le
groupe cible, l’objectif poursuivi, le message et
bien d’autres facteurs jouent ici un rôle déter-
minant. Mais sur le principe, même avec un
petit budget, on peut créer un buzz, à condi-
tion que l’idée de départ soit vraiment bonne.
A long terme, c’est vrai, les démarches en ligne
capteront de plus en plus l’attention. Elles per-
mettent de créer ce qu’il convient d’appeler un
«bruit de fond» sur toute l’année.
Qu’est-ce qu’internet a de plus que la presse
écrite en tant que support publicitaire?
Internet est plus facile à mesurer, plus souple
et plus réactif. Internet, ce n’est pas simple-
ment un média, mais également une gigan-
tesque base de données qui permet de travail-
ler de manière ciblée, ce que l’annonce ne
permet pas de la même façon.
Et qu’est-ce que la presse écrite a de plus qu’in-
ternet?
La presse écrite permet d’intégrer la publicité
au support. C’est pourquoi la publicité dans
la presse écrite ne gêne pratiquement pas,
contrairement à ce qui est le cas sur internet.
Sur internet, une publicité que l’on remarque
peut vite devenir une publicité que l’on ressent
comme dérangeante. En plus, le papier peut se
toucher, on peut joindre des échantillons et
mieux communiquer avec des photos bril-
lantes qu’avec des bannières à faible résolu-
tion. Là où internet excelle surtout dans la ra-
pidité et la brièveté de l’information, la presse
écrite, elle, laisse une empreinte plus profonde:
le lecteur prend son temps et assimile plutôt
une information de fond.
Vous avez 26 ans et malgré votre jeune âge,
vous avez déjà quelques années d’expérience
en tant que conseillère médias. Qu’est-ce qui a
changé ces dernières années dans la planifica-
tion média?
La planification média est devenue plus exi-
geante et surtout plus éphémère. Elle com-
mence aujourd’hui plus tôt. Nous rencontrons
le client et discutons de l’ensemble de la com-
munication. C’est à partir de là que nous éla-
borons la stratégie média. Nous réfléchissons
aujourd’hui de manière plus globale et regar-
dons au-delà de notre propre horizon. Nous
recherchons davantage le dialogue avec les
entreprises de médias. Il ne s’agit plus unique-
ment de placer une annonce publicitaire, mais
de transmettre un message. C’est ainsi qu’ap-
paraissent des mises en scène spécifiques, im-
pensables autrefois.
Et comment vous informez-vous de l’évolution
rapide dans le secteur des médias?
Essentiellement à travers les newsletters de la
profession, mais aussi lors de manifestations
et d’événements de branche et, bien entendu,
auprès des entreprises de médias. A l’agence,
nous avons une réunion hebdomadaire au
cours de laquelle les principales nouveautés
sont résumées et discutées, média par média.
Nous suivons de très près l’évolution des mé-
dias.
Aline Kuhn,
conseillère
médias chez
mediaschneider,
à propos de
publicité tangible.
«IMAGINEZ UN
MAGAZINE FÉMININ
SANS PUBLICITÉ...
IMPENSABLE!»
“La presse écrite a un
impact plus profond parce que
l’on consacre une attention
plus soutenue à ce média.
”
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