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Style de vie et gestion
nutritionnelle
une motivation bénéfique mais qu’un
changement du style de vie pouvait être
difficile à atteindre et à maintenir. Cette
directive exprimait une certaine inquiétude
quant aux problèmesthodologiques
lors des études d’interventions complexes.
La plupart des études ont été réalisées
à court terme et nous ne connaissons
pas encore la contribution à long terme
des mesures prises sur le style de vie
dès qu’une médication est introduite et
quel type de soutien estcessaire à
long terme. Soulignons que, dans l’étude
UK Prospective Diabetes Study (UKPDS),
l’éducation nutritionnelle initiale s’est avérée
très efficace pour réduire la glycémie après
le diagnostic et que certaines personnes
ont ensuite pu maintenir le contrôle
glycémique pendant plusieurs années
uniquement en modifiant leur alimentation.
Des essais cliniques aléatoires et des
études sur les résultats ont montré une
amélioration du contrôle glycémique global
(diminution de l’HbA1c de 1 % à 2 %)
lorsqu’il est fait appel à des diététiciens
(nutritionnistes), soit uniquement pour
des conseils soit en combinaison avec
une formation à la gestion autonome du
diabète. Les interventions incluaient une
réduction de l’apport énergétique et/ou
une réduction de l’apport en hydrates
de carbone/graisses et une nutrition de
base et des choix alimentaires sains pour
améliorer le contrôle glycémique.
Raisonnement
Les personnes atteintes de diabète de type 2
ont souvent des styles de vie (alimentation
et activiphysique) qui contribuent à
leurs multiples problèmes. Il semble donc
essentiel qu’elles roivent une aide peu
après le diagnostic afin d’analyser comment
elles peuvent modifier leur style de vie
d’une façon qui leur permette de prendre
le contrôle de leurs troubles de la glycémie,
des lipides sanguins et de la pression
artérielle – même si elles ont également
besoin d’une pharmacothérapie à court
ou à long terme (voir l’article Utilisation
des hypoglycémiants oraux et de l’insuline).
Données scientifiques
De nombreuses données scientifiques
confirment l’efficacide la thérapie
nutritionnelle et de l’activiphysique pour
la prévention et la gestion du diabète de
type 2. Cela se reflète dans les normes de
soins cliniques actuelles de l’Association
américaine du diabète qui se basent sur une
revue factuelle de la nutrition et une revue
plus récente de l’activité physique, ainsi que
dans la directive nationale canadienne.
Une directive britannique précédente
soulignait que s’impliquer dans une étude
sur le style de vie pouvait entraîner
Il est souvent dit que la gestion nutritionnelle est une pierre
angulaire des soins du diabète. Plus cemment, l’activité physique
a également été reconnue comme une intervention fondamentale
et utile. Lorsque l’on réalise que toutes deux peuvent influencer
de nombreux problèmes auxquels sont confrontées les personnes
atteintes de diabète – notamment le surpoids, l’hyperglycémie,
des taux élevés de lipides sanguins et l’hypertension artérielle – il
n’est pas difficile de comprendre pourquoi ces questions peuvent
être considérées comme fondamentales. Toutefois, ce domaine
thérapeutique n’est pas simple ; de meilleures connaissances
n’impliquent pascessairement un changement de comportement
et la combinaison optimale des différents types d’aliments reste
sujette à controverse.
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D’après des études sur des personnes
non atteintes de diabète, des changements
nutritionnels limitant les graisses saturées sous
le seuil de 10 % des calories quotidiennes et
le cholestérol alimentaire à 200-300 mg par
jour entraînait une baisse de 10 % à 13 % du
cholestérol total, une baisse de 12 % à 16 % du
cholestérol LDL (le ‘mauvais’ cholestérol) et
une baisse de 8 % des taux de lipides sanguins.
D’autres études importantes réalisées sur
des personnes non atteintes de diabète ont
montré qu’une limitation de l’apport en
sodium à ≤2,4 g/jour permettait une réduction
légère mais utile de la pression artérielle
chez les personnes atteintes d’hypertension.
Des analyses collectives soutiennent le
rôle anti-hypertenseur d’une réduction de
l’apport en sodium, d’une perte de poids
modeste (4,5 kg), d’une intensification de
l’activité physique, d’une alimentation pauvre
en graisse constituée de fruits, degumes
frais et de produits laitiers écrémés ainsi
qu’une consommation d’alcool modérée.
Une analyse d’études sur l’exercice physique
(aérobic et entraînement musculaire)
indiquait une amélioration utile du contrôle
glycémique, indépendamment d’une variation
du poids corporel, chez les personnes
atteintes de diabète de type 2. Dans des
études de cohorte à long terme sur des
personnes atteintes de diabète de type 2, une
intensification de l’activiphysique permettait
de réduire la morbidité et la mortalià long
terme et d’augmenter la sensibilià l’insuline.
La plupart des directives factuelles sur le
diabète n’abordent pas spécifiquement la
gestion de l’obésité. Toutefois, la directive
nationale canadienne inclut une section sur
la gestion de l’obésichez les personnes
atteintes de diabète de type 2, par le biais d’une
modification du style de vie accompagnée
d’options pharmacologiques et chirurgicales.
Réflexion
Le Groupe de travail sur les directives a
constaque, de façonnérale, le coût
des initiatives éducatives visant à changer
le style de vie était bas étant donné que,
contrairement à la pharmacothérapie, elles
étaient organisées de façon intermittente
et non de façon continue. Du point de vue
des prestataires de soins, une grande partie
des coûts n’affecte pas leur budget ; le
coût des aliments sains et des programmes
et équipements d’exercice physique est
généralement assumé directement par la
personne atteinte de diabète. Pour ces
raisons et aussi parce que, pour le contrôle
glycémique, le gain d’une modification du style
de vie est plus grand que celui de n’importe
quel traitement individuel, l’adaptation du
style de vie est fortement encouragée. Celle-
ci est cependant parfois difficile à maintenir à
long terme ou à intensifier après la mise en
œuvre des premiers changements. Lorsque
des nutritionnistes professionnels ne sont
pas disponibles, d’autres professionnels
de la sandevraient être formés pour
offrir une éducation nutritionnelle de
base et de modification du style de vie.
Style de vie et nutrition
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lorsqu’une personne utilise de l’insuline ou un
médicament qui stimule la sécrétion d’insuline.
L’activité physique est recommandée, adaptée
à la volonet aux capacités de l’individu.
Elle doit être introduite progressivement
et poursuivre des objectifs personnalisés
et spécifiques. Il est suggéré d’augmenter la
durée et la fréquence de l’activité physique
pour atteindre 30 à 45 minutes, 3 à 5 jours
par semaine. Lorsque les personnes ont
recours à desdicaments, notamment
l’insuline, il faut leur conseiller d’adapter les
doses ou l’apport en hydrates de carbone
lors des périodes d’activité physique.
Concernant la perte de poids chez les
personnes obèses atteintes de diabète de
type 2, il peut parfois s’arer approprié
d’envisager la prise dedicaments favorisant
la perte de poids en soutien au traitement.
Lorsque les ressources le permettent, une
formation régulière pourrait également être
proposée sur des thèmes spécifiques tels
que la lecture des étiquettes et le choix des
plats dans les restaurants. Afin de faciliter le
maintien des modifications du style de vie
et d’encourager la perte ou le maintien du
poids, une guidance personnelle intensive
pourrait être offerte régulièrement par
un professionnel de la santé spécialement
formé aux principes de la nutrition. Des tests
d’exercices physiques pourraient être mis
à la disposition de ceux qui envisagent de
suivre des programmes d’activité physique.
Des sessions d’aérobic et d’entraînement
musculaire pourraient être proposées,
accompagnées de tests et d’une formation
personnalisés assurés par des spécialistes
et un soutien permanent de ceux-ci.
Lorsque les ressources sont limitées, des
directives nutritionnelles de base peuvent
néanmoins être offertes pour améliorer le
contrôle de la glycémie, des lipides sanguins
et de la pression artérielle, parallèlement à
des conseils sur la façon de réduire l’apport
énergétique. Les conseils nutritionnels
peuvent être fournis par une personne
formée à la thérapie nutritionnelle, au
moment du diagnostic, et être suivis d’une
évaluation selon les besoins ou les demandes.
Des conseils et des encouragements à
pratiquer une activité physique régulière
doivent également être prévus.
Style de vie et nutrition
Style de vie et gestion
nutritionnelle – résumé
des recommandations
Les personnes atteintes de diabète de
type 2 doivent être informées qu’un
changement de style de vie, par le biais d’une
modification des habitudes alimentaires et
d’une intensification de l’activiphysique,
peut être efficace pour contrôler un certain
nombre des facteurs de risque défavorables
de la condition. Ces personnes doivent
être orientées au moment du diagnostic,
ou peu après, vers un nutritionniste ou un
autre professionnel de la santé formé aux
principes de la nutrition, à raison de trois à
quatre sessions individuelles ou en groupe.
Une guidance et une évaluation permanentes
doivent être garanties chaque année de
façon systématique, voire plus souvent
si nécessaire ou sur demande et lors de
changements dans la médication. Les conseils
relatifs aux aliments/repas doivent être
personnalisés pour s’adapter aux besoins,
aux préférences et à la culture de chacun. Ils
doivent inclure une restriction des aliments
riches en sucres, en graisses ou de l’alcool.
Dans le cas d’une insulinothérapie, des
questions spécifiques doivent être prises
en comptedans la mesure du possible
en adaptant l’insuline au style de vie
choisi par l’individu plutôt que l’inverse.
Les personnes qui choisissent d’avoir
recours à des traitements insuliniques fixes
doivent être encouragées à adapter leur
consommation d’hydrates de carbone lors
des repas. Ces personnes, comme celles
qui suivent des traitements insuliniques
flexibles au moment des repas, doivent être
formées à évaluer le contenu en hydrates
de carbone des difrents types d’aliments.
Des conseils sur l’utilisation des aliments
dans le cadre de la prévention et la gestion
de l’hypoglycémie doivent être donnés
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