Q Modèle de Drude – Loi d’Ohm locale (33-302) Page 1 sur 5 JN Beury
MODÈLE DE DRUDE – LOI D’OHM LOCALE
EFFET HALL
I. ÉTUDE D’UN MILIEU CONDUCTEUR OHMIQUE
I.1 Loi d’Ohm locale
La loi d’Ohm locale relie la densité volumique de courant
)
,jMt
en un point M à l’intérieur du conducteur
au champ électrique
)
,EMt
G
en ce point.
Loi d’Ohm locale :
)
)
,,jMt EMt
γ
=
La loi d’Ohm s’applique dans le référentiel où le conducteur est au repos.
est appelé conductivité électrique du conducteur.
est toujours positif.
)
,jMt
et
()
,EMt
G
sont dans
le même sens.
Dans certains exercices, on peut la noter
mais il faut faire attention à ne pas la confondre avec la densité
surfacique de charge.
C’est une loi phénoménologique basée sur l’observation expérimentale. Elle est vérifiée par certains
conducteurs, dans certaines situations. Un conducteur suivant la loi d’Ohm est dit ohmique.
I.2 Modèle de Drude – modèle classique de la conduction dans les métaux
Le modèle suivant permet de retrouver la loi d’Ohm et d’en préciser la validité.
Un métal est modélisé par un réseau cristallin d’ions positifs fixes dans lequel des électrons de conduction se
déplacent librement. La densité d’électrons de conduction dans le métal est n.
L’agitation thermique des électrons et leurs collisions incessantes sur les ions du réseau et entre eux sont un
frein à l’établissement d’un mouvement d’ensemble des électrons. Nous modélisons cela en introduisant une
force de frottement égale à mv
−G où
est une constante de temps1 et v
la vitesse moyenne des électrons.
Nous supposerons pour simplifier que chaque électron à la vitesse v
.
• Système = électron de masse m et de vitesse v
• Référentiel terrestre galiléen.
• Bilan des forces : force électrique qE eE
−
G
et la force de frottement mv
−G. On néglige le poids
devant ces forces.
• PFD : d
d
vm
meEv
t
=− −
GGG, d’où d1
d
ve
vE
tm
τ
+=−
.
Si le champ électrique ne dépend pas du temps, la solution est :
t
e
vEAe
m
τ
−
−
=+
.
Le deuxième terme correspond au régime libre qui tend vers 0 au bout de quelques
. Nous verrons
que l’ordre de grandeur de
est 10-14 s.
Pour t
, c'est-à-dire en régime forcé : e
vE
m
−
=
. On définit u la mobilité : vuE=G
G.
Le mouvement d’ensemble des électrons donne une densité volumique de courant :
()
2
ene
j nqv n e E E
mm
τ
−
==− =
G
GG
Le conducteur ainsi modélisé vérifie la loi d’Ohm et sa conductivité est
2
ne
m
γ
=.
Application numérique : La conductivité électrique du cuivre est
= 5,9×107 S.m-1, sa masse
volumique est
= 8,96×103 kg.m-3. La masse molaire du cuivre est M = 63,5×10-3 kg.mol-1 (attention :
M doit être en kg.mol-1 et non en g.mol-1 comme c’est souvent donné dans les tables).
La masse d’un électron est m = 9,1×10-31 kg et le nombre d’Avogadro NA = 6,02×1023 mol-1. On admet
qu’un atome de cuivre libère en moyenne un électron de conduction.
1 On peut montrer que
est la durée moyenne entre deux collisions.