occidentaux dans la lutte contre le changement climatique tout en tenant compte des droits des
pays en développement à la croissance et la nécessité d'un soutien financier et technologique
apporté par les pays développés afin d'engager des actions climatiques adaptées à leur milieu.
Cependant, depuis le sommet de Kyoto en 1997, qui était le premier sommet mondial
intégré sur le changement climatique, au sommet de Lima en Décembre 2014, ce repère
historique d’équité a été affaibli. Les pays développés ont presque réussi à amener tous les pays,
qu'ils soient développés ou en développement, sur la même plate-forme pour répondre au
changement climatique. Au lieu de se concentrer sur les émissions historiques, les négociations
internationales actuelles sur les changements climatiques sont délibérément concentrées sur les
émissions actuelles, refusant ainsi aux pays en développement leur droit fondamental à la
croissance et au développement.
L'Inde, comme d'autres pays en développement, s’est humblement pliée au stratagème
des pays occidentaux pour modifier le cours des négociations sur le climat en fonction de leurs
intérêts. Le sommet de Lima sur le changement climatique en témoigne.
Dans le texte final adopté à Lima, le principe de différenciation est exprimé dans la
langue juridique comme « responsabilité commune mais différenciée » avec l’ajout " compte
tenu des circonstances nationales". Ceci est présenté comme l'un des principaux résultats du
sommet de Lima, où les pays occidentaux d'une manière plutôt hégémonique ont réinterprété
le principe de base de la Convention des Nations Unies de 1992.
Ainsi, d'un seul coup les pays riches ont ignoré leur responsabilité historique pour faire
face au changement climatique, limitant le droit au développement des pays en développement.
C’est dans ce contexte qu’il faut comprendre la dernière proposition en Inde de discuter de la
réduction des émissions du secteur de l'agriculture.
Bien qu’elle n’ait pas encore été approuvée, cela pourrait très bien se produire dans les
réunions à venir. Si elle est approuvée, cela pourrait être désastreux pour les pays en
développement en vue du prochain sommet de Paris en Décembre, où il est prévu d’officialiser
un nouvel accord sur le climat.
Avec un poids économique et politique de plus en plus important, l'Inde est un acteur
essentiel dans le débat climatique. La rencontre entre le Premier ministre Narendra Modi et le
président américain Barack Obama à l'occasion du Jour de la République était crucial à cet
égard, lorsque les deux dirigeants ont réaffirmé la nécessité de lutter contre le changement
climatique et espéraient une issue heureuse à Paris. Maintenant, à l’approche du sommet, l'Inde
ne doit, en aucune circonstance, céder aux exigences de l'Occident pour réduire davantage ses
objectifs d'émissions, annoncer son année de pic ou ajouter les émissions agricoles dans le cadre
de l'action sur le climat.
Il est grand temps que l'Inde se ressaisisse pour garantir à la fois son droit au
développement et à l’autonomie énergétique. Elle devrait lutter pour remettre l'équité dans le
programme sur le climat en acceptant une révision des "contributions prévues et déterminées
au niveau national" et jouer un rôle clé parmi les pays en développement pour garantir un accord
juste et inclusive sur le climat.