Notes de mise en scène
Molière, l’auteur de la profusion
Créer une pièce qui soit tout à la fois un hommage à Molière, au métier de comédien, au XVIIesiècle
— âge d’or du théâtre classique — et une invitation à (re)découvrir des textes aussi variés dans leur
rythme, que dans leur sujet ou leur genre ;
Tenter de révéler la profusion du maître français de la comédie classique sans se contenter d’un
best of, d’un zapping, montrer la liberté créatrice de l’humoriste sans tomber dans la caricature
démagogique, faire revivre le plaisir des farces de tréteaux tout autant que de la comédie sérieuse ;
Tel était le pari un peu fou, le véritable défi de la création Merci Monsieur Molière.
Spécialement destiné à un public scolaire, ce spectacle veut aussi convaincre les jeunes de la
richesse, de la variété, mais surtout de la modernité des scènes de Molière ; redonner à la comédie
classique ses lettres de noblesse auprès d’un public peu habitué à la langue du XVIIe. La langue de
Molière n’est pas une langue morte !
Mise en abyme, rythmes et ruptures
D’une durée d’une heure, cette pièce est le lieu d’une mise en abyme perpétuelle : Arnaud
Beunaiche et Sophie Corbel interprètent les rôles de La Grange et Marie Ragueneau, tous deux comé-
diens de l’Illustre Théâtre. Ces derniers, occupés à ranger l’atelier de la troupe incarnent tour à tour
une vingtaine de personnages différents du répertoire de Molière. Mais le vertige est à son paroxys-
me dans le Malade imaginaire quand Toinette singe à son tour un médecin pour effrayer son maître.
Schéma actantiel Arnaud Beunaiche
La Grange
Argan
Sophie Corbel
Marie Ragueneau
Toinette
médecin
Ce tour de force qui consiste à incarner tour à tour onze personnages chacun nécessite une
rigueur d’interprétation que les comédiens ont pu puiser dans une mise en scène exigeante, virevol-
tante qui entraînent les spectateurs dans un tourbillon de surprises. Mais il s’agit moins d’un rythme
effréné que d’un tempo bien cadencé. Ce spectacle propose en effet les ruptures nécessaires pour
redonner constamment un nouvel élan, une nouvelle respiration à l’ensemble : alternance des genres
(farces, comédies, comédies sérieuses), des registres du comique (situations, gestes, caractères, mots,
répétitions), d’écriture (prose et vers), de longueur (scène intégrale ou extrait).
Merci Monsieur Molière