A partir de 5 ans • primaires Saison 2006-2007 © JMF Banza, Banjo Le Spectacle Axe que i g ago ped strument découverte d’un in au parcours surpre nant, voire chaotiq ue. Programme • Chant africain (Banza) • John Brown's body (morceau très populaire pendant la Guerre de Sécession) guitare Pierre-Claude Ar tus : banjos, guitare, percussions, chant Patrick Couton : banjos, guitare, percussions, chant • Chant sur l'esclavage Gourd-banjo • Boatmen's dance (chanson de minstrels) chant, Gourd banjo, tambourin • La lettre à Elise (Beethoven) banjo à 5 cordes sans résonateur Vega, cello-banjo • Shady grove (Old time ) banjo Vega, lumberjack • Adios muchachos (tango) chant seul • El Calavera (tango) banjo ténor Weymann, guitare • Whipped cream (ragtime) banjo ténor, guitare • Reels irlandais banjo ténor, cuillères sheikh of Araby (standard de comédie musicale) banjo ténor, guitare • On a coconut island banjo-ukulele et banjo 5 cordes "slide" • Old Joe Clark et Little Maggie (bluegrass) banjo 5 cordes avec résonateur Clifford & Essex, guitare • Final Surprise Programme sous réserve de modifications © JMF • The Les artistes Bio express Pierre-Claude Artus : banjos, guitare, percussions, chant Ce musicien-comédien doit son originalité à une formation et à des activités très diverses : nombre incalculable de stages, enseignements variés, “multiinstrumentiste”, créateur de spectacles musicaux. Ses diplômes ? Cela va d’un diplôme supérieur de vietnamien, en passant par une maîtrise d’ethnologie à Paris VII, à l’obtention d’une licence de chinois, en terminant par un Diplôme d’Etat de musiques traditionnelles obtenu en 2004. Les stages et apprentissages qu’il a effectués ? Stages en Irlande pour l’apprentissage traditionnel de la musique irlandaise au banjo. Cours de saxophones, stages de percussions africaines, cours de chant, stages pour la voix et instruments (saxo). Patrick Couton : banjos, guitare, percussions, chant Tout jeune, il joue du classique à la flûte traversière et du musette sur l’accordéon paternel. A la fin des années 60, il découvre la musique traditionnelle américaine puis française et du coup s’intéresse à la guitare et aux instruments à cordes. Il commence à se produire en public au Bateau-lavoir de Nantes. L’enseignement qu’il a dispensé ? Enseigne en milieu associatif, animations et initiations musicales pour enfants (les Musicoliers), école primaire Montessori. Les instruments dont il joue ? Ce musicien qui a été membre du pupitre Cornemuse du “Bagad Bleimor”, qui pratique le biniou-coz, qui a été banjoïste dans “Rhapsodie in Blue” de Gershwin, qui pratique la guitare folk, qui enfin a participé à la bande son de “Macbeth” au théâtre de la Plaine à Paris, a été un des membres de la troupe du “Théâtre Equestre et Musical Zingaro”. Ses créations musicales ? Depuis la formation de la “Compagnie Artus”, en 1994, il a créé de nombreux spectacles musicaux : “Gordon McArthur, piper”, “Fred et Pierre-Claude, chanteurs sincères”, ou encore “Gordon’s Sound System”, “Pam et Randy”. Ces spectacles mêlent musiques traditionnelles, convivialité et jeu théâtral. Fondateur du folk-club “la Pibole”. Il a été ou est encore membre de différents groupes très différents les uns des autres : Vertigo,Yazoo, Roquio, Couton-Fischer, BrouCouton-Sibéril, ou encore Erin. Il interprète alors aussi bien le répertoire de Bourvil, que celui de la musique irlandaise, en passant par les chansons de marins du pays nantais ou la musique américaine. © JMF Musicien professionnel depuis 1974, ce poly-instrumentiste avec Georges Fischer en particulier sillonnera la France, l’Europe et les Etats-Unis. Interwiew de Pierre-Claude Artus Avec tous les instruments que vous pratiquez, pourquoi s’être particulièrement intéressé au banjo ? Parce qu’en Bretagne, je jouais de la cornemuse et du biniou-coz, et ayant effectué ensuite plusieurs séjours en Irlande, l’apprentissage du banjo m’a semblé indispensable pour jouer de la musique irlandaise. Quel répertoire de musique pour banjo préférezvous ? Le banjo est un instrument de danse c’est pourquoi j’aime jouer du banjo dans les bals irlandais et aussi dans les jazz-bands, style années 20. Quelles difficultés rencontre-t-on quand on apprend à jouer du banjo ? Le travail du médiator est difficile, et le travail du “picking” avec deux ou trois doigts n’est pas évident non plus ! Histoire de la musique Univers artistique Technique : le banjo Description : Le banjo serait originaire d’Afrique occidentale se rattachant à la vaste famille des luths et des guitares. De nos jours, il comporte une caisse de résonance circulaire, construite de la même manière qu’un tambour. Le manche est très allongé muni de frettes à partir de 1870. Il se termine enfin par un petit chevillier à peine incliné vers l’arrière. Les banjos peuvent avoir de quatre à huit cordes en boyau, nylon ou métal. Evolution : Le banjo, construit par les musiciens eux-mêmes en Afrique, est très rudimentaire : la caisse de résonance est une calebasse évidée, la peau qui la recouvre est en serpent, les cordes sont des crins végétaux ou animaux. © JMF Vers 1830, les premiers “Minstrels blancs” voulant imiter les noirs chantaient en s’accompagnant du banjo, instrument qui les fascinait ! ils confectionnaient eux aussi leurs banjo-calebasse (gourd-banjo). Histoire de la musique A partir de 1840, de véritables facteurs d’instruments de musique perfectionnent l’instrument : la longueur du manche raccourcit, (l’instrument peut se jouer plus Chevillier facilement), une 5e corde (grave) est ajoutée. mécanique Pendant 30 ans, traversée par la Guerre de Sécession (1861-1865), le banjo à 5 cordes devient un instrument superbement travaillé : de riches décorations en ivoire, en nacre, des incrustations d’or ou d’argent ornent la caisse et le manche. Nous sommes bien loin de la calebasse ou des courges évidées et séchées ! Grand sillet Cheville de la corde du pouce Corde de pouce Résonateur Sillet Au début du XXème siècle, les premiers banjos ténors Touche apparaissent, utilisés pour la danse dans les Big Bands de jazz. Il existe alors une multitude de banjos : banjo plectrum, banjo ténor, banjo-mandoline, banjo ukulele ou banjo-guitare. A partir de la guerre de Sécession, le banjo s’était imposé dans tout les Etats-Unis. Il disparaîtra cependant quelques temps de la scène musicale pour retrouver sa place après la seconde guerre mondiale en 1945. Il faut remarquer que le banjo a traversé l’Atlantique pour jouer du jazz et que sa grande rivale sera la guitare électrique. Le banjo 5 cordes trouve sa place dans le courant folk et dans le style “Bluegrass”, le banjo ténor dans le courant “New Orleans Revival”. Technique de jeu : les cordes du banjo étant pincées, le “picking” correspond donc au Cadre mécanique pincement des cordes. Deux techniques sont possibles avec Vis de tension les doigts ou avec un médiator. Table de parchemin Tendeur Seconde technique : avec un médiator, petite pièce autrefois en écaille, en os, en plume ou même en pierre… De nos jours, les médiators sont le plus souvent en plastique. © JMF Manchon Première technique : avec les doigts, deux termes sont alors à Chevalet retenir : le “two fingers picking” : on utilise deux doigts, le pouce et l’index de la main droite. Le “three fingers picking” : un doigt de plus s’ajoute, le majeur. Les banjoïstes de three finger picking glissent généralement des onglets sur les trois doigts qui pinçent les cordes. Histoire de la musique Qu’évoque pour nous le banjo ? Vers la fin du XVIIIème siècle, des immigrants d’origine anglaise et irlandaise s’installent dans les contrées sauvages des Appalaches (vaste ensemble montagneux de l’est de l’Amérique du Nord). Ce sont des trappeurs, des chasseurs, des bûcherons qui vont le dimanche à l’église chanter des hymnes… le soir à la veillée, ils chantent de vieux airs du folklore celtique, ballades anglaises ou irlandaises, rythmes de danses accompagnés par le violon (fiddle). Jusqu’en 1914, ces montagnards vivent complètement à l’écart d’un monde qui se modernise… Au fil des années, cette région s’est ouverte exploitant des mines de charbon. La main d’œuvre, est constituée en partie d’esclaves noirs : ces esclaves ont sous le bras leurs banjos dont la sonorité fascine nos trappeurs ! Un nouveau répertoire de chansons voit le jour, accompagné bien sûr par le banjo ! Au début du XXème siècle, ce que l’on appellera la “Old Time Music” sera un style facilement reconnaissable : voix nasillarde soutenue par le banjo, la mandoline et le violon. Cette musique traduira les sentiments de deux populations déshéritées d’Amérique du Nord, repliées dans les montagnes : les esclaves noirs d’une part, et les gaéliques d’autre part. La “Old Time Music” a précédé les musiques “Hillbilly” ou “Bluegrass”. Avec les spectacles des “Minstrels” qui voient le jour entre 1830 et 1840, le banjo passe dans d’autres mains : des artistes blancs, souvent d’origine irlandaise, se barbouillent le visage avec du charbon brûlé pour avoir l’air de musiciens noirs ! Ils © JMF L’aventure du banjo est liée à l’histoire des EtatsUnis. Amené par les noirs, il est devenu “l’instrument américain par excellence”. S’adaptant à des contextes très différents, créés aussi bien par le mode de vie que par les nouveaux courants musicaux, il traversera l’Amérique, du nord au sud, pendant les XIXème et XXème siècles. Histoire de la musique se font appeler “blackface minstrels”. La société nord-américaine se divertira de ces shows où l’on se moque des Noirs. Leur instrument qu’ils aiment tant devient l’élément le plus important du spectacle… Dans ces chansons, les Noirs n’ont jamais le beau rôle. Dans les villes, les Minstrels, banjoïstes blancs (plus tard il y aura des Minstrels noirs) se produisent dans les cabarets, les salles publiques ou les cirques. Après la Guerre de Sécession, de véritables troupes se créent dans tous les états : citons par exemple les “Virginia Minstrels” qui se produiront en Europe, et remporteront un véritable succès en Angleterre et en Irlande. Chants et danses sont accompagnées par un ou deux banjos et un fiddle. Itinéraires parallèles Le bluegrass (apparu vers 1945) Le ragtime Le jazz Bizarrement, pour un instrument qui a contribué à la naissance du jazz, le banjo ténor est plutôt absent dans les orchestres qui animent la Nouvelle Orléans. Dès la fin de la Première Guerre mondiale, et pendant une dizaine d’années, le banjo ténor s’implantera dans les grands orchestres (Big Band). Le style de ce jazz est très dansant et le banjo fait danser ayant le rôle de base rythmique et harmonique. Qui plus est, les musiciens comptent sur le banjo pour assurer le tempo, puisqu’il est doté d’une sonorité si particulière ! Le banjo à 5 cordes est indissociable de la musique bluegrass. C’est la forme moderne de la “Old Time Music” dont nous avons déjà parlé. Pourquoi ce nom “herbe bleue” ? On raconte qu’à la tombée de la nuit, l’herbe qui recouvre les grandes prairies du Kentucky paraissent bleues. C’est Bill Monroe qui crée ce nouveau style de musique. Né dans les Appalaches, très jeune, il a appris à jouer du fiddle (nom anglais du violon) et de la mandoline. Cette musique réunit cinq instruments :fiddle, mandoline, guitare, banjo et contrebasse. Les solos instrumentaux sont entrecoupés de chants (trois voix dont une de fausset). Le répertoire de bluegrass est très varié, inspiré du gospel, du jazz et bien entendu du répertoire des Appalachiens. Bill Monroe chante et joue de la mandoline, vêtu de blanc, coiffé d’un chapeau à larges bords. Dans son groupe “Les Bluegrass boys”, Earl Scruggs joue du banjo. Le terme “bluegrass music” n’apparaît qu’en 1957. La bluegrass music s’oppose à la batterie et aux guitares amplifiées que l’on entend dans le rockabilly ou le célèbre “Nashville sound” (Nashville étant la capitale de la musique country). A la fin des années 50, le bluegrass décline et B. Monroe se retire dans sa ferme du Kentucky. Cela ne l’empêchera pas d’enregistrer d’excellents albums jusqu'à sa mort en 1996. Le bluegrass, c’est aussi une technique de jeu né avec ce courant musical. Earl Scruggs est celui qui a imposé une façon de jeu particulière : les 5 cordes sont pincées avec le pouce (vers le bas), l’index et le majeur (vers le haut), dans des arpèges incessants. © JMF Le ragtime, ce genre musical qui, avec ses rythmes syncopés, a contribué à la naissance du jazz, a accordé un rôle important au banjo. Savez-vous que Scott Joplin, dont le nom est associé au ragtime, était fils d’esclave et que sa mère était banjoïste ? Les ragtimes (rag signifie tissu déchiré et time, le temps) sont écrits le plus souvent pour le piano. Ils ont souvent été joués par le banjo. Lorsque les musiques qui donneront naissance au jazz ont commencé à être enregistrées (cylindres puis disque 78 tours), les ingénieurs du son se sont aperçus que le son du piano passait très mal dans les cornets d’enregistrement de l’époque. La seule solution était de remplacer le piano par le banjo ! Ce qui fut fait pour de nombreux enregistrements. Il faut noter également que certains compositeurs ont écrit des ragtimes uniquement pour banjo. Outils pédagogiques ecouter, decouvrir Ecoutez les musiques incontournables pour bien profiter du spectacle : Old time : Bob CARLIN Bluegrass : Bela FLECK,Tony TRISCHKA, Bill KEITH Elmer SNOWDEN (Harlem banjo-Jazz) Musique irlandaise : Gerry O'CONNOR (No place like home) Nous vous recommandons l’excellent ouvrage de Nicolas Bardinet, “une Histoire du Banjo” édité chez Outre-mesure, 36, rue Pascal, F-75013 Paris. [email protected] Nicolas Bardinet a également créé le spectacle “Raconte moi un banjo” Il existe de nombreux témoignages visuels sur le banjo. Tableau : “le Joueur de banjo” de Pablo Picasso (reproduction facile à trouver). Films : “Mon oncle” de Jacques Tati. “La soupe au canard” des Marx Brothers C.D : Old time et bluegrass : the Music of Bill Monroe, MCAO14 avec E.Scruggs et Bill Keith. Jazz : Coffret de deux CD, “The Okeh Ellington” Columbia,466964 2. Epoque des Minstrels juste après la guerre de Sécession : “Créole belle,The ChesapeakeMinstrels ” Hypérion A 6 609. “Minstrel Banjo style” : Rounder, CD 0 321. Pièces pour banjo interprétées de nos jours sur instruments anciens par Bob Flesher, Bob Carlin et Tony Trischka. “The best of Bill Monroe. MCA Nashville-Universel Music Company, 20th century masters, the millenium collection. Faire écouter à vos élèves des chansons où il est question de banjo : à titre d’exemple : “Monsieur mon passé” de Léo Ferré “J’ai dans la tête un vieux banjo de 1925… “Y’a que trois cordes à mon banjo pourri, une qui pleure, une qui aime, une qui rit”. Il y a aussi extraite du film : “Les Demoiselles de Rochefort” la chanson accompagnée au banjo par Françoise Dorléac : “Nous sommes deux jumelles, nées sous le signe des gémeaux, jouant du violoncelle de la trompette ou du banjo”… © JMF Lire, ou vertures pédagogiques Choisir avec vos élèves des événements clés de l’histoire du banjo : Ex : l’esclavage qui a propulsé les Noirs avec leurs banjos en Amérique du Nord. Autres choix : la Guerre de Sécession (les Nordistes découvrent le banjo lorsqu’ils affrontent le Sud), ou encore le jazz des années 20. Essayer d’analyser la musique pour banjo à ces périodes là, le style (musique de danse ou chant accompagné), ou autres caractéristiques en tenant compte de l’évolution de l’instrument, nombre de cordes, façon d’en jouer etc… Travail libre : Vos élèves (par petits groupes) peuvent concevoir un document sur le banjo Ce document pourra prendre plusieurs formes : a) travail graphique : illustration du banjo de ses débuts jusqu’au nos jours. Imaginer des pochettes de C.D. b) travail sur le son : comparer les sonorités respectives d’un banjo, d’une guitare, d’une mandoline. A l’aide de plusieurs C.D, comparer le timbre de différents banjos. Ecouter enfin toutes les musiques de banjo possibles et imaginables : ballades irlandaises, hillbilly, folk, valses, ragtime. Le choix ne manque pas ! Discuter avec vos élèves des rythmes, des mélodies, des différents tempos, des nuances, de tous ces éléments qui font naître les phrases musicales. Documentation réalisée par le service pédagogique des JMF : France Duhamel et Sylvie Berthod, avec la participation des artistes. Direction artistique : Jacqueline Colombo et Raïssa Xiberras Conception réalisation : Raïssa Xiberras Illustration instrument : Nathalie Chanrion Les JMF reçoivent le soutien du Ministère de la Culture et de la communication, du Ministère de l’Education nationale, de l’enseignement supérieur et de la Recherche, de la SACEM, du FCM, de l’ADAMI, et de la SPEDIDAM © JMF Toute reproduction totale ou partielle de cette documentation est interdite en dehors de la préparation aux concerts et spectacles des JMF.