Les archives juives à l`Irak Extrait de « Actualités Juives Hebdo»,

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 Les archives juives à l’Irak Extrait de « Actualités Juives Hebdo», Mai 2013 : Début octobre 2013, les Archives Nationales américaines ont présenté au public une exposition de certains des objets et documents provenant des « archives juives » d’Irak qu’elles ont restaurés. Ces archives avaient été trouvées en 2003 par des soldats américains, dans un état lamentable, dans les sous-­‐sols inondés d’un des bâtiments officiels du régime Saddam Hussein. Ces objets, avaient été « saisis » dans les années 70 dans des synagogues et maisons de Juifs. Pour pouvoir sauver ces témoignages d’une vie juive ancestrale dans le pays, des responsables des Archives nationales américaines s’étaient rendues sur place. Puis après avoir congelé le tout, pour empêcher une totale dégradation, ceux-­‐ci, avec l’accord de représentants irakiens, avaient ramené ces archives (soit 2700 livres et des dizaines de milliers de documents en hébreu, arabe, judéo-­‐arabe et anglais) à Washington où, pendant des années, ces archives ont été restaurées, photographiées et cataloguées. C’est cette aventure unique allant de la découverte à la restauration qui est présentée dans deux sections de l’exposition qui explore aussi la vie des Juifs irakiens. Ainsi dans la partie intitulée « Texte et Patrimoine », sont évoquées l’histoire et les traditions du judaïsme irakien via, notamment une Bible avec ses commentaires datant de1538 et un Talmud de 1793 tandis que, dans celle nommée « Constance et Changement », est montrée la vie locale avec Haggadah (de 1902), sidour et même calendrier lunaire (imprimé en 1972, soit quasiment la dernière publication hébraïque locale). La vie quotidienne proprement dite est, quant à elle, restituée grâce à la présentation de correspondances, telle celle commerciale de la famille Sasson, de manuels scolaires, voire d’illustrés. Mais aussi en rappelant les moments douloureux comme le grand pogrom de Bagdad en juin 1941 ou la loi de 1951 sur la saisie des biens des Juifs irakiens. A noter, enfin, que des fragments de rouleaux de la Torah qui n’ont pu être restaurés devraient, en principe, être donnés à la communauté juive irakienne américaine, afin qu’elle les enterre dans son cimetière de New York. Pour le moment, les Irakiens ont donné leur aval pour cette procédure ; ce qui n’est pas encore le cas du Département d’Etat. Extrait de « Actualités Juives Hebdo», Septembre 2013 Alors qu’approche la date prévue de la « restitution » des archives juives retrouvées dans l’un des palais de Saddam Hussein et restaurées aux Etats Unis, des voix de plus en plus nombreuses se font entendre contre ce retour. Cette restitution est fortement contestée par tous ceux qui s’intéressent au judaïsme irakien. Une pétition circule sur le Net contre ce retour. « Ce matériel n’est pas la propriété du gouvernement irakien, que ce soit le régime de Saddam qui l’a volé ou ses successeurs chiites qui disent le vouloir mais qui ne veulent pas des Juifs qui le possédaient, écrit Daniel Greenfield dans le magazine américain Front Page. Il appartient aux réfugiés juifs d’Irak et à leurs communautés reconstruites en Amérique, en, Israël ou ailleurs ». « Les documents personnels, tels que contrats de mariages ou livres d’école devraient être rendus aux familles qui les possédaient ou à leurs descendants, poursuit-­‐
il quant au matériel religieux dont un pays musulman, qui s’est débarrassé de ses communautés juives et chrétiennes n’a nul besoin, il devrait être donné aux communautés religieuses de Juifs irakiens où qu’elles se trouvent aujourd’hui. Les Bibles juives saisies par les nazis n’auraient pas été renvoyées au gouvernement allemand ». Si la comparaison semble excessive, il suffit de laisser parler (voire délirer) des responsables irakiens pour mettre en doute le fait que ces archives, comme l’a déclaré leur ambassadeur aux Etats-­‐Unis, Samir Sumaidaie, « représentant une partie de notre histoire, une partie de notre identité ». Par exemple, certains ont prétendu que, si Israël voulait obtenir la restitution de ces documents, c’était pour prouver que les Juifs avaient construit la Tour de Babel afin de déformer l’histoire du Moyen-­‐Orient dans son propre intérêt ! Certes, le gouvernement américain a promis à son « allié » la « restitution » des documents, qui comprennent, entre autres, de très anciennes versions de la Bible, du Talmud et autre littérature de la Torah (dont on dit que le gouvernement irakien pourrait chercher à les revendre). Mais, comme le précise Daniel Greenfield : « les réfugiés juifs d’Irak, comme beaucoup d’autres réfugiés juifs des pays arabes, ont perdu tout ce qu’ils avaient. Ils ne devraient pas être forcés à subir le pillage de leurs biens une seconde fois. » Pillage cette fois-­‐ci perpétré par le gouvernement des Etats-­‐Unis. Extrait de « Actualités juives Hebdo », Mai 2014 : Un accord a été trouvé entre le Département d’Etat et le gouvernement irakien concernant les Archives juives en provenance d’Irak a, visiblement, été conclu. Bien qu’on ne connaisse pas tous les termes exacts de cet accord, les dites archives devraient très probablement rester au Etats-­‐Unis encore deux ans au moins. « Je suis content d’annoncer qu’afin de continuer ce travail important et pour permettre que l’exposition soit montrée dans d’autres villes des Etats-­‐Unis, le gouvernement de l’Irak m’a autorisé à étendre la période durant laquelle cette exposition peut rester aux Etats-­‐Unis », a déclaré Lukman Faily, l’ambassadeur irakien à Washington. Concrètement, certains ouvrages dont il existe de multiples copies dans la collection seront, partiellement, rendus à l’Irak comme le seront aussi les livres non-­‐juifs et les documents trouvés dans le bâtiment avec ces archives mais qui relevaient plus du travail de la police secrète dont l’édifice était le quartier général. A ce propos, l’Organisation Mondiale des Juifs d’Irak a assuré ses membres qu’aucun duplicata ne serait restitué s’il portait une quelconque annotation. « Nous allons travailler avec les Archives nationales pour identifier les duplicata qui peuvent être rendus sans problème » a précisé son président. Cette communauté devrait avoir accès à ses précieux biens. Mais, si cet accord permet un « sursis », il ne résout pas forcément le problème de fond comme l’a souligné le Sénateur Charles Schumer. « J’applaudis à la décision de permettre aux Archives juives irakiennes de rester aux Etats-­‐Unis jusqu’à ce qu’on leur trouve un lieu permanent. Cependant, nous ne cesserons pas notre action avant que la collection soit rendue accessible pour toujours à la communauté juive irakienne, a déclaré celui qui, en octobre dernier, avait demandé au Département d’Erat, ce avec plusieurs de ses collègues, que ces archives ne soient pas rendues à l’Irak. Ces objets sacrés et chéris ont été pris à la communauté juive d’Irak à une époque de discrimination approuvée par l’Etat et cette communauté devrait avoir accès à ces précieux biens qu’elle a été forcée d’abandonner ». Ce qui, en toute logique, si l’on considère que la grande majorité de cette communauté vit, aujourd’hui, en Israël, devrait exclure toute restitution à l’Irak. Découverte des archives Restauration 
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