1 Propriétés du conducteur à l’équilibre.
1.a Définition.
Dans la matière, on appelle charge libre une charge que son interaction avec son envi-
ronnement ne peut empêcher de se déplacer si elle est soumise à une force.
Cette définition est floue, précisons.
En pratique, les charges libres sont soit des ions dans une solution ionique, soit des
électrons sur des orbitales délocalisées dans un solide, soit des ions et des électrons dans
un gaz partiellement ou totalement ionisé (un plasma).
Les forces qui peuvent les mettre en mouvement sont, bien sûr, les forces électromagné-
tiques (force de Lorentz −→
F=q(−→
E+−→
v∧−→
B)) car on sait que pour des entités chargées
à l’échelle moléculaire, les forces de gravitation sont de très loin négligeables par rapport
aux forces électromagnétiques et sont donc hors-jeu.
Quelles sont les forces qui pourraient s’y opposer ? Des interactions avec les proches
voisins qui seraient assimilables avec des forces de type frottement solide (suivant la loi de
Coulomb, cf chapitre B-IX, à ne pas confondre avec le théorème de Coulomb qui apparaît
un peu plus loin). On sait que ces forces de frottement solide peuvent contrecarrer une force
motrice pas trop grande et empêcher le mouvement. C’est ce qui est exclu dans le modèle
de la charge libre.
Par contre une force de type frottement fluide proportionnelle à la vitesse 1n’empêche
pas le mouvement, tout au plus lui donne-t-elle une vitesse limite. C’est du reste le modèle
couramment utilisé pour expliquer la conduction électrique.
Bien sûr, à cette échelle, seule une explication quantique serait pertinente. Il s’agit
ici de donner un modèle classique plus aisé à manipuler, pourvu qu’il rende compte des
résultats expérimentaux.
1.b Champ et potentiel électriques, densité volumique de charges.
•Champ électrique.
Un conducteur (électrique) est un milieu qui contient des charges libres.
Il est dit à l’équilibre (électrostatique) si ses charges libres ne se déplacent pas ; elles
sont dites au repos.
L’équation générale du mouvement d’une charge libre de masse met de charge q(non
nulle bien sûr, sinon, ce ne serait pas une charge), soumise à une force électromagnétique
1. car avec des particules si petites, on a un nombre de Reynolds très petit (voir chapitre B-XIII de
mécanique des fluides).
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