26 / L’EMBARQUÉ / N°3 / 2013
Application Communication sans l
tante. En effet, la plupart des capteurs
fonctionnent avec une seule cellule
de batterie, aussi est-il opportun de
choisir une alimentation de moins de
2 V. Il faut donc que l’émetteur-récep-
teur radio courte portée soit conçu
pour fonctionner sous une basse ten-
sion d’alimentation (idéalement,
aussi basse que 1,1 V) afin d’optimiser
la flexibilité et réduire les contraintes
de gestion d’alimentation. Il faut
savoir que les puces radio qui fonc-
tionnent sous 2,5 V brûlent deux fois
plus d’énergie que celles alimentées
sous 1,25 V, pour la même consom-
mation de courant. Et comme la puis-
sance de sortie excède rarement
0 dBm dans les applications à courte
portée, il est possible et bénéfique
d’alimenter la radio sous moins
de 2 V. Les autres points à
vérifier, concernant l’ali-
mentation de l’émet-
teur-récepteur, sont la per-
formance obtenue en
transmission comme en
réception, et la courbe de
courant qui doit s’adapter à
l’impédance de l’alimentation
sans valeur crête excessive.
Le courant de crête est le second
point important à regarder. En
effet, la grande majorité des réseaux
de capteurs sans fil fonctionnent,
d’une manière ou d’une autre, par
cycles de service (« duty cycling »), ce
qui économise de l’énergie et limite
l’occupation de la bande radio. D’un
autre côté, le duty cycling génère des
crêtes de consommation de courant
dans le « nœud capteur ». Un émet-
teur-récepteur radio à faible courant
de crête aidera à réduire les
contraintes sur l’alimentation du cap-
teur sans fil, ce qui est particulière-
ment important pour les capteurs à
récupération d’énergie. Car il arrive
souvent que l’impédance de sortie
des transducteurs de récupération
d’énergie soit supérieure à celle des
batteries. La couche de gestion de
micropuissance entre le transducteur
et le capteur convertit alors les para-
mètres caractérisant l’alimentation,
dont l’impédance de la source.
C’est pourquoi une faible crête de
consommation au niveau de l’émet-
teur-récepteur radio aidera à réduire
les contraintes de l’alimentation du
capteur.
Le troisième paramètre à prendre en
compte est la consommation de
l’amplificateur de puissance de
l’émetteur-récepteur radio, qui peut
être considérable. De nombreuses
radios 802.15.4 ou Bluetooth
consomment en effet de 25 à 40 mW
pour une portée de 25 m sans obsta-
cle, et gaspillent une bonne partie de
cette énergie. Les principaux facteurs
influant sur la consommation de
l’amplificateur de puissance sont son
impédance de sortie, sa fréquence
de porteuse et ses caractéristiques de
modulation. Ensemble, ces facteurs
combinés peuvent faire varier sa
consommation de deux ordres de
grandeur pour une portée identique.
La sensibilité du récepteur est ici par-
l’impédance de l’antenne dépend de
sa taille, de sa forme et de la fré-
quence de porteuse. En général, un
réseau d’adaptation assure l’interface
entre l’amplificateur de puissance (et
le récepteur) et l’antenne. La tension
d’alimentation, l’architecture de
l’amplificateur de puissance, la fré-
quence de porteuse et la conception
de l’antenne impactent la concep-
tion du réseau d’adaptation et les
pertes d’insertion associées. Ce qui
peut représenter plusieurs dB.
Dans les bandes ISM,
ne pas sous-estimer
le sub-GHz
Deux sous-bandes disponibles dans
les gammes de fréquence industrielle,
scientifique et médicale (ISM) sont la
bande 2,4 GHz et la bande située
sous le gigahertz (sub-GHz). Les pro-
tocoles 2,4 GHz les plus répandus en
contrôle industriel, en automatisation
de processus et dans les services
publics sont Wi-Fi, Bluetooth et Zig-
Bee. Les concepteurs développant
des solutions pour applications
ultrabasse consommation devraient
envisager d’utiliser la bande sub-GHz
avec le protocole le mieux adapté à
leur besoin. Les systèmes sub-GHz
offrent en effet plusieurs avantages
pour les applications sans fil indus-
trielles et médicales de bas débit,
dont une consommation réduite et
une plus longue portée pour une
puissance donnée.
L’équation de Friis permet ainsi de
quantifier la meilleure adéquation
des paramètres de propagation d’une
porteuse sub-GHz. L’affaiblissement
de propagation à 2,4 GHz surpasse
de 8,5 dB l’affaiblissement à
900 MHz. Ce qui se traduit en une
portée 2,67 fois plus grande pour
une radio de 900 MHz, puisque la
portée double approximativement à
chaque montée en puissance de
6 dB. Une solution à 2,4 GHz
demande plus de 8,5 dB de puis-
sance en plus pour atteindre la por-
tée d’une radio de 900 MHz. Un
autre avantage des porteuses situées
sous le GHz est leur plus grande
immunité aux obstacles physiques
par rapport aux porteuses à 2,4 GHz.
Le risque d’interférence est égale-
ment réduit puisque les bandes sub-
GHz sont moins fréquentées que les
bandes 2,4 GHz, qui sont utilisées
par les signaux Wi-Fi, Bluetooth et
ZigBee des concentrateurs sans fil,
ticulièrement importante, car elle
détermine la puissance que l’ampli-
ficateur doit émettre pour une portée
donnée. De leur côté, la sensibilité
des puces radios peut évoluer de
- 85 dBm à - 95 dBm, ce qui fait varier
la consommation de l’amplificateur
de puissance d’un facteur 10.
L’impédance de sortie de cet élément
affecte aussi sa consommation. Cette
impédance est liée à la fréquence de
porteuse, à l’architecture du circuit
et à d’autres paramètres, tandis que
● B.- L’émetteur-récepteur ZL70250 de Microsemi
est encapsulé dans un boîtier CSP (Chip-Scale
Package) de 2 x 3 mm.