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Colombie-Britannique : l’économie tourne à plein régime, le gouvernement fait ce qu’il faut pour
calmer un marché de l’habitation en ébullition
L’économie de la Colombie-Britannique connaît une période d’expansion parmi les plus fastes de son histoire. Le
taux de croissance du PIB réel dépassera 2,5 % une troisième année de suite en 2016. La situation sur le marché du
travail est également excellente. Ce printemps, le taux de chômage en Colombie-Britannique est devenu le plus bas
parmi les provinces canadiennes pour la toute première fois. La hausse des personnes mobiles qui résidaient
auparavant en Alberta et qui sont attirées par les postes vacants dans la région de Vancouver constitue le principal
catalyseur de cette croissance. Cette migration alimente la formation de ménages et les dépenses. Le flux migratoire
interprovincial positif, qui s’approche d’un sommet des 20 dernières années, devrait se maintenir durant notre
horizon prévisionnel 2016-2018 puisqu’une bonne partie d’anciens résidents de la Colombie-Britannique qui étaient
déménagés en Alberta durant la dernière décennie devraient revenir.
Pour sa part, le secteur des exportations se porte moins bien. La valeur des exportations internationales de la
Colombie-Britannique a augmenté d’à peine 1,0 % depuis le début de l’année, le reflet de la lente reprise de
l’économie mondiale. Les hausses dans les secteurs de la foresterie, l’agriculture et les produits minéraux ont tout
juste contrebalancé les baisses marquées dans les secteurs de l’énergie et des pâtes et papier. Par destination, les
exportations nominales sont en hausse vers les États-Unis depuis le début de l’année, mais en diminution vers
d’autres marchés clés, comme la Chine et le Japon.
Nous sommes d’avis que l’offre de logements ne suffit pas à la demande en raison de la formation de ménages
élevée. Les constructeurs travaillent à pleine capacité, puisque les mises en chantier dans la province sont en voie
de dépasser 40 000 unités cette année, renouant avec le record atteint au début des années 1980 et 1990. La
demande excessive d’habitations gonfle les prix des logements et contribue à maintenir le taux d’inoccupation du
marché locatif de Vancouver à moins de 1 %. Dans son budget de 2016, le gouvernement de la Colombie-
Britannique a fait état du problème d’offre de logements et nous sommes d’accord avec ce constat.
Pourtant, l’augmentation du parc immobilier au fil du temps ne suffira pas à calmer le marché, parce que certains
facteurs indésirables nuisent à l’abordabilité du marché de l’habitation de Vancouver. Par exemple, il est peu
probable que la flambée de 50 % des prix des logements ces quatre dernières années soit entièrement attribuable à
l’offre insuffisante. La bonne nouvelle, c’est que le gouvernement de la Colombie-Britannique mets en place des
mesures ciblées et appropriées visant à corriger la situation. Ainsi, les droits de mutation de la propriété sur les
logements neufs valant jusqu’à 750 000 $ ont été éliminés à la mi-février. En mai, le gouvernement de la Colombie-
Britannique a annoncé une mesure pour mettre fin au stratagème d’achat-revente, qui permettait à un courtier
immobilier de vendre une propriété plusieurs fois au moyen d’une transaction unique; selon la nouvelle exigence,
l’agent immobilier devra obtenir le consentement des vendeurs visés et le profit supplémentaire sera versé aux
vendeurs, plutôt qu’à l’agent.
Et enfin, d’après les données récentes recueillies par le gouvernement de la Colombie-Britannique, les acheteurs
étrangers créent une distorsion ont compté pour 10% de toutes les transactions sur le marché de la revente du
Grand Vancouver entre le 10 juin et le 14 juillet. Cette demande externe semble plus présent aujourd’hui que lors
des multiples cycles antérieurs d’appréciation des prix des logements, et cela pour deux raisons : 1. la quête de
rendement des investisseurs mondiaux est de plus en plus vive; 2. la dépréciation passée du dollar canadien procure
un énorme rabais à certains acheteurs étrangers. Ainsi, nous sommes donc d’accord avec la décision du
gouvernement de la Colombie-Britannique d’imposer une taxe de 15 % acheteurs étrangers désirant acheter une
maison ou un condo dans la région du Grand Vancouver.
Il va sans dire que tenter d’empêcher les prix des logements de dépasser excessivement les paramètres
fondamentaux locaux constitue un exercice délicat. Il importe aussi d’empêcher une perte importante de la valeur
des actifs immobiliers pour ceux qui sont déjà propriétaires dans l’éventualité d’une chute des investissements par
les étrangers ou d’une baisse de confiance des acheteurs locaux; surtout que les prix exorbitants ont alourdi