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Qu'est ce que l'Ecologie ?
Définition : selon Dajoz "l'Ecologie est la science qui étudie les conditions d'existence des êtres
vivants et les interactions de toutes natures qui existent entre ces êtres vivants et entre ces
êtres et leur milieu"
Autécologie et synécologie
Tous les organismes vivants sont à la fois dépendants du monde naturel pour leurs besoins
fondamentaux en énergie et transformateurs des systèmes naturels dans lesquels ils vivent.
Des variétés innombrables d’animaux,de plantes et de micro-organismes occupent la terre. Pour
se nourrir,pour se reproduire et pour maintenir leur condition corporelle,les organismes vivants
doivent interagir avec d’autres organismes et répondre aux conditions physiques de l’endroit dans
lequel ils vivent.
Chaque organisme possède un ensemble de caractéristiques morphologiques,physiologiques et
comportementales qui sont typiques du groupe d’organismes auquel il appartient et qui reflètent
son histoire.
Lorsque nous faisons référence à l’ensemble des êtres vivants, aux conditions physiques dans
lesquelles ils vivent et aux interactions entre les organismes d’une part et entre les organismes
et le monde physique d’autre part nous appelons cela le monde naturel. Comprendre la manière
dont la nature fonctionne reléve du champ de l’écologie moderne.
Du grec oikos,signifiant maison,l’environnement immédiat de l’homme;l’écologie est l’étude des
relations que les organismes entretiennent les uns avec les autres et qu’ils ont également avec
leur environnement.
Les recherches en écologie peuvent se concentrer sur la manière dont les organismes individuels
interagissent avec leur environnement. Les questions sur la manière dont les organismes sont
adaptés à répondre à la température,sur la façon qu’ils ont de maintenir leur équilibre en eau et
en sel,ou en oxygène et en dioxyde de carbone sont qualifiés d’écologie physiologique ou
écophysiologie ou autoécologie.
Les organismes individuels doivent obtenir leur énergie soit par la phtosynthése ,soit en
consommant d’autres organismes. Les mouvements des énergies au sein des organismes et entre
eux et entre les organismes et leur environnement sont associés à cette transformation de
l’énergie.
Certains chercheurs sont intéressés par cette dynamique de la transformation de l’énergie et
du transfert de matière entre les grands assemblages d’organismes et l’environnement physique
occupé par ces organismes,le tout formant une entité en interaction appelé l’écosystème. C’est
un des domaines de l’écologie appelé l’écosystèmologie.
L’étude de l’écologie des groupes d’organismes peut se faire à différents niveaux. Les
organismes de la même espèce qui vivent en même temps au même endroit sont considérés comme
constituant une population écologique;leur étude relève de l’écologie des populations ou
démécologie. Nous pouvons envisager par exemple la dynamique de 02 populations celle d’un
prédateur et de sa proie ou d’un parasite et de son hôte – La gestion des populations de poissons
comestibles,d’animaux gibiers,…etc
Des organismes coexistent partout dans la nature. Chaque espèce d’organisme existe localement
sous forme d’une population. Les populations de différents organismes sont liées les unes par
rapport aux autres par des relations alimentaires ou d’autres interactions. Ces groupes de
populations en interactions sont appelées des communautés écologiques et leur étude constitue
l’écologie des communautés ou synécologie.
La synécologie se distingue de l’écosystémomlogie par le fait que la première se consacre
surtout à la manière dont les interactions biotiques,comme la prédation et la compétition
influencent le nombre et la distribution des organismes,plutôt que sur la façon dont les
transferts d’énergie et les mouvements de matières entre les individus et leur environnement
biotique(vivant) et abiotique(non vivant).
L'écologie est nécessairement pluridisciplinaire : elle fait appel à d'autres sciences, comme la
chimie, la physique, la géologie, la géographie ou les mathématiques. Elle requiert également
les concepts et méthodes d'autres disciplines de la biologie, comme la physiologie, la génétique,
l'éthologie ou l'étude de l'évolution, y compris la systématique, la biogéographie et la taxonomie .
La recherche en écologie est confrontée à d'extraordinaires difficultés posées par la complexité
des questions auxquelles elle est confrontée, la diversité des sujets qu'elle aborde et la variété
des échelles d'espace et de temps requises pour la compréhension des processus biologiques qui
interviennent.
Tout organisme est soumis dans son milieu à l'action simultanée d'agents climatiques, édaphiques,
chimiques ou biologiques très variés. Un facteur écologique est un élément du milieu susceptible
d'agir directement sur les êtres vivant au moins durant une phase de leur cycle de vie. Ces
facteurs peuvent être abiotiques ou biotiques; nous nous intéresserons exclusivement aux
premiers. L'action des facteurs écologiques abiotiques se traduit par:
(1) l'élimination des espèces de territoires dont les caractéristiques climatiques ou physico chimiques ne leur conviennent pas;
(2) la modification des taux de survie et de fécondité des individus, ou leur migration, donc en
intervenant sur la densité des populations;
(3) l'apparition de modifications physiologiques ou comportementales (changement du métabolisme,
comme le passage en vie ralentie).
La loi du minimum de Liebig (1840) est à l'origine de la notion de facteur limitant . Liebig
souligne que la croissance des végétaux est limitée par l'élément dont la concentration est
inférieure à une valeur minimum sous laquelle les synthèses ne peuvent plus se faire. Par
exemple, le bore est un élément rare, à l'état de trace dans le sol. Mais s'il vient à manquer
totalement, la croissance des plantes s'arrête, même si les autres éléments nutritifs sont
présents en abondance.
Cette loi du minimum a été étendue: un facteur écologique est limitant lorsqu'il est absent ou
réduit au-dessous d'un minimum critique, ou encore s'il excède un niveau maximum tolérable. La
notion de facteur limitant s'applique donc non seulement aux divers éléments indispensables aux
organismes vivants, comme dans la loi de Liebig, mais aussi à tous les facteurs écologiques et
cela aussi bien pour leur limite inférieure que supérieure. Chaque organisme présente donc vis -àvis des divers facteurs écologiques qui constituent son environnement des limites de tolérance
entre lesquelles se trouvent son optimum écologique (Figure 1).
A/ Loi du minimum de Liebig
Au début cette loi a été définie par rapport aux espèces végétales. Elle stipulait que la
croissance des végétaux n'était possible que dans la mesure où tous les éléments indispensables
pour assurer cette croissance étaient présents en quantité suffisante dans le sol.
B/ Loi de tolérance de Shelford
Un facteur écologique joue le rôle de facteur limitant lorsqu'il conditionne les possibilités
de succès d'un organisme dans ses tentatives de colonisation d'un milieu.
Ce facteur peut être limitant par son absence ou par excès.
Cette notion de facteur limitant s'applique à tous les facteurs écologiques.
Ainsi chaque être vivant présente vis-à-vis des facteurs écologiques des limites de
tolérance entre lesquelles se situe la zone de tolérance et l' optimum écologique (optimum de
Shelford
Preferendum écologique et intervalle de tolérance
Espèce euryoique (euryéce) ou sténoique (stenoéce).
Valence écologique
Par analogie avec la notion de valence en chimie, la valence écologique d'une espèce est la
faculté de cette espèce à peupler des milieux caractérisés par une plus ou moins grande
variation des facteurs écologiques. Une espèce à valence élevée se rencontrera dans des milieux
très différents ou très variables; elle sera appelée espèce euryèce. Au contraire, une espèce
qui ne supporte que des variations limitées des facteurs écologiques aura une faible valence
écologique; il s'agira d'une espèce sténoèce.
Cette nomenclature désignera également la réponse d'un organisme aux différents facteurs
abiotiques: les espèces seront qualifiées d'eury- ou sténothermes suivant leur réponse à la
température, eury- ou sténohalines en fonction de leur réaction à a salinité, etc.
De manière générale, une espèce eurytope qui a une large distribution et possèdera une valence
écologique élevée alors qu'une espèce sténotope, étroitement localisée, sera sténoèce.
La valence écologique peut varier chez une même espèce en fonction du stade de
développement. Le gastéropode prosobranche Littorina neritoides vit à l’état adulte dans l’étage
supralittoral et supporte chaque jour des émersions de longue durée,mais sa larve est
planctonique et mène une vie strictement marine.
La valence écologique règle les possibilités d’expansion des organismes vivants,on constate
fréquemment que les espèces eurytopes (large distribution)sont celles qui ont des valences
écologiques élevées,inversement,les espèces sténotopes(étroitement localisées)sont souvent
sténoéces.
Comportement en fonction de la température
- eurytherme
- sténotherme élevée
- sténotherme moyenne
- sténotherme basse
- eurythermes : les espèces susceptibles de supporter des variations de grande amplitude entre
une température inférieure a 13°C et une température supérieure a 43°C (flaques
supralittorales);
- sténothermes : les espèces ne tolérant que des variations de faible amplitude autour de
températures moyennes :
comprises entre 43°C et 18°C (sténothermes "chauds");
comprises entre 18°C et 14°C (sténothermes "tempérés");
inférieures a 14°C (sténothermes "froids").
Comportement en fonction de la lumière
On peut, en première approximation, considérer les organismes marins comme :
- euryphotiques : supportant de grandes variations d'éclairements ;
- photophiles : recherchant des éclairements importants ;
- sciaphiles : ne tolérant que des éclairements atténués ;
aphotiques : vivant normalement dans une obscurité complète.
L'affectation d'une espèce à l'une de ces classes est parfois subjective car il est exclu, à
l'heure actuelle, de fixer une limite, même arbitraire, entre "photophiles" et "sciaphiles" pa r
exemple.
Comme précédemment, seules les tolérances des adultes seront envisagées, le comportement par
rapport à la lumière étant susceptible de varier ou même de s'inverser au cours du cycle vital
Comportement en fonction de la salinité
- euryhaline
- sténohaline élevée
- sténohaline moyenne
- sténohaline basse
- euryhalines les espèces supportant des variations de grande amplitude autour de salinités
moyennes allant de quelques grammes à plus de 100 p. 1000; D’une manière générale, les
organismes vivants dans les estuaires sont euryhalins. En effet, ils passent plusieurs fois par
jour d’une salinité proche de celle de l’eau de mer (35 ‰) à une salinité proche de l’eau
douce (2 – 4 ‰).
- sténohalines les formes ne tolérant que des variations de faible amplitude avec trois
subdivisions :
basses salinités ne pouvant survivre dans des eaux dont la salinité moyenne dépasse 30 p. 1000.
salinités normales peuplant les eaux dont la salinité moyenne est comprise entre 30 et 40 p.
1000.
fortes salinités ne pouvant tolérer des salinités moyennes inférieures à 40 p. 1000.
II-Les organismes & l’environnement physique
La partie de la terre ou l'on rencontre la vie, la biosphère, est une couche relativement mince
composé des mers, des lacs et cours d'eau, du sol jusqu'à une profondeur de quelques mètres
ainsi que de l'atmosphère jusqu'à une altitude de quelques kilomètres. Dans cette sphère, les
facteurs écologiques abiotiques qui influencent la vie peuvent être groupés en deux catégories:
les facteurs climatiques et les facteurs physico-chimiques. Nous allons décrire les grandes
variations de ces deux catégories et envisager comment les êtres vivants y réagissent.
Valence écologique
(SUITE)
Dans un milieu où un des facteurs écologiques présente des variations importantes la faune sera
en général pauvre en espèces douées d’une valence écologique élevée.
Dans les eaux saumâtres(exemple estuaire)il existe une grande variation de salinité(eaux douces
et eaux marines) seules subsistent quelques espèces euryhalines représentées cependant par de
nombreux individus,les espèces sténohalines originaires de la mer ou de l’eau douce sont
éliminées.
Ce sont donc les éléments déficitaires et rares qui vont conditionner la croissance. Par
conséquent, le rendement de la biomasse ne dépend qu'en partie de cet élément décrit comme
facteur limitant.
Cette loi peut être étendue à l'ensemble des acteurs écologiques et à l'ensemble des
organismes.
L'amplitude écologique
Chaque espèce ne peut vivre qu'entre des limites qui correspondent à des valeurs déterminées
des différents facteurs du milieu
Impact des facteurs écologiques
Ils peuvent agir de différentes façons sur la biocénose. Ils vont intervenir sur :
l'aire de répartition biogéographique des espèces : une espèce peut être éliminée par un certain
facteur d'une aire biogéographique. Il y aura incompatibilité avec les exigences vitales de
l'espèce ;
la densité des populations : modification des taux de natalité-mortalité-fécondité ;
l'apparition de modifications adaptatives : modification du comportement, du métabolisme.
Remarque importante
Mais la valence écologique ne peut à elle seule expliquer la répartition des êtres vivants. La
biogéographie nous enseigne qu'il faut faire intervenir d'autres causes, comme l'histoire ou les
facteurs biotiques. Il faut également remarquer que les limites de tolérance pour une même
espèce peuvent varier en fonction de l'origine géographique des individus étudiés. Les adaptations
locales, d'origine génétique, des populations aux pressions de sélections particulières d'un
environnement donné. Les différentes formes portent alors le nom d' écotypes.
Les facteurs écologiques
Facteurs abiotiques :
Climatiques : température,
lumière
pression,
l’eau
hydrodynamisme, etcEdaphiques : pH,
salinité,
teneurs en nutriments,
teneurs en O2, co2 etc
I/- La température
1-Température dans l’atmosphère
La moyenne à zéro mètre d’altitude est de 13°c dans l’hémisphère nord, avec 14°c d’écart
entre la nuit et le jour ; elle est de 15°c dans l’hémisphère sud, avec 7°c d’écart entre le
jour et la nuit.
Cette différence entre les deux hémisphères est due a une inégale répartition des continents et
des océans ; l’eau est un tampon thermique et les masses d’eau en circulation sont surtout
abondantes dans l’hémisphère sud, et répartissent mieux la température.
Les valeurs extrêmes enregistrées à l’altitude zéro mètre sont de +58°c dans les déserts du
Mexique et de la Libye ; et –78°c en Sibérie.
La T° moyenne de l’eau de mer en surface varie beaucoup suivant les régions:de -2°C dans les
eaux polaires à +27°C dans les eaux équatoriales en plein océan; dans les mers fermées elle
est encore plus élevée;on note 34°C dans la mer rouge.
Moyenne mensuelle de la température de surface des océans. - Photo
© ESA
On observe une diminution des températures avec l’altitude, d’en moyenne 0,5°c par 100 mètres
d’élévation.
Les oscillations entre jours et nuits et entre saisons, sont à cause du pouvoir tampon de l’eau
plus importantes en atmosphère sèche et loin de la mer, que dans des conditions opposées.
L’oscillation maximale entre le jour et la nuit est observée dans les déserts, elle va de +50°c
à –10°c ; celle entre saisons est observée dans les régions polaires variant de +15°c à –
70°c.
2-Températures des océans:
a/- Généralités :
Les grands fonds océaniques montrent des températures inférieures à 0°c ; Les plus basses
températures observées dans l’eau sont aptes à préserver la vie ; en revanche les organismes
aquatiques meurent aux hautes températures par manque d’oxygène.
b/- Stratification de la masse des eaux :
Une couche d’eau est stratifiée, quand elle est stable verticalement , si elle est peu stratifié
elle est considérée comme étant instable.
Pour briser la stratification de cette couche d’eau, il faut une action extérieure puissante ;
coups de vent important en surface, des courants puissants dans la masse d’eau,….
c/- La thermocline :
C’est une couche d’eau plus ou moins mince, et horizontalement continue, à l’intérieur de laquelle
la température varie rapidement, l’épaisseur de la couche d’eau qui la surmonte peut varier
entre une 20aine et un peu plus d’une 100aine de mètres d’épaisseur ( 30 à 40 au plus, mais
généralement beaucoup moins ) et la chute de température peut atteindre 5 à 6°c. Une telle
structure thermique stable et constante constitue pour une partie mobile de la faune une
barrière importante.
Donc en plus simplifié , l’échauffement de surface en été, éventuellement associé à une
turbulence des couches supérieures, aboutit à la formation d’une couche homogène relativement
chaude, marquée à sa base par une diminution rapide de la température dite thermocline.
Création d’une thermocline :
Les isothermes: Lignes de mêmes températures
Permettent de définir des surfaces isothermes
Dans les milieux marins les Coraux constructeurs de récifs ne peuvent vivre que dans les
eaux ayant au moins une T° de 20°C ce qui les localise approximativement à la région
intertropicale. Les variations des T° en milieu marin constituent des barrières de distribution
efficaces en raison des sténothermies de beaucoup d’animaux
Action de la température
Les êtres vivants ne peuvent subsister que dans un intervalle de T°compris entre 0°C et 50°C
en moyenne,ces T° étant compatibles avec une activité métabolique normale. Mais il existe un
certain nombre d’exception remarquables.
Le crustacé Thermosbaena mirabilis a été découvert dans des sources dont la T° oscille entre
45°C et 48°C prés de Gabés en Tunisie.
Parmi les insectes la fourmi Cataglyphis bombycina est active à la surface du sable au Sahara
lorsque la T° dépasse 50°C.
II-La lumiére
Presque toute l’énergie reçue par la biosphère est utilisée pour la synthèse de la biomasse,
et une grande partie de celle permettant le maintien des conditions de vie de l’activité animale
et humaine, ont pour origine le rayonnement solaire. La photosynthèse, les mouvements des
grandes masses d’eau et d’air, indispensables au maintien de la vie sur terre, utilisent de
l’énergie d’origine solaire.
Actions biologiques de la lumière :
a/- Rendement photosynthétique : La photosynthèse augmente quand l’intensité lumineuse
augmente ; c’est ainsi que les espèces végétales terrestres et marines se classent le long d’un
gradient d’exigences allant des :
- Heliophiles ; espèces nécessitant de forts éclairements.
- Sciaphiles ; espèces se développant dans une lumière atténuée.
En milieu marin la photosynthèse diminue avec la profondeur (30-100 mètres sous la surface
selon la transparence de l’eau).
Cependant il faut noter qu’une diminution de l’activité photosynthétique a lieu très prés de la
surface, le phytoplancton étant dans son ensemble sciaphile.
On peut, en première approximation, considérer les organismes marins comme :
- euryphotiques : supportant de grandes variations d'éclairements ;
- photophiles : recherchant des éclairements importants ;
- sciaphiles : ne tolérant que des éclairements atténués ;
aphotiques : vivant normalement dans une obscurité complète.
LA LUMIERE EN MILIEU MARIN
C'est un facteur indispensable à la vie des algues,des phanérogames marines et de toutes les
espèces phytoplanctoniques ;il agit quantitativement et qualitativement sur ces végétaux
photosynthétiques. En effet, l'intensité lumineuse qui parvient à une certaine profondeur dépend
de la turbidité de l'eau mais en même temps la hauteur d'eau traversée modifie aussi la
composition spectrale de cette lumière
L'absorption de lumière croit avec la profondeur
Les espèces chlorophylliennes vivent dans la zone euphotique (10 % de l'eau de mer!) où elles
jouissent de suffisamment de lumière pour que s'équilibrent énergétiquement les processus de
synthèse de matière vivante et de dégradation respiratoire; ainsi chaque espèce possède une
limite inférieure profonde de compensation où ces 2 processus s'équilibrent.
L'absorption de lumière dépend de la transparence des eaux qui peut varier de quelques cm dans
les zones portuaires à 200 mètres dans les Baléares, de quelques cm à 40 mètres dans
l'Atlantique nord!
Soulignons que les aménagements littoraux provoquent la remontée de la profondeur de
compensation qui est en moyenne d'une trentaine de mètres et la réduction de la zone littorale où
est implanté le phytobenthos végétal.
Dans la zone côtière on rencontre des algues photophiles qui ont besoin d'une quantité de lumière
importante alors que les algues dites sciaphiles qui ont des besoins en lumière plus réduits
occupent des profondeurs plus importantes.
Pourtant on peut assister à la remontée d'espèces sciaphiles Ex: Halimeda tuna dans des eaux
superficielles à la faveur de conditions topographiques favorables (fissures, anfractuosités,
surplombs rocheux) ou profitant du couvert d'autres algues.
En Méditerranée, la zone oligophotique (= qui jouit de peu de lumière, entre 200 et 500 m) et
la zone aphotique (= qui est privée de lumière, à patir de 500 m et au delà) constituent le
système aphytal où la quantité de lumière est trop faible voire absente pour permettre le
développement des végétaux.
Photopériode
b/- Les rythmes d’éclairements : L’étude des rythmes temporels en biologie est connue sous le
nom de chronobiologie, la lumière outre son action sur la photosynthèse, a un impact
physiologique sur les plantes et les animaux et éthologique (comportemental ) sur les animaux.
Avec à la fois un rythme nycthéméral ou circadien de 24 heures et des rythmes saisonniers,
elle va avoir des conséquences sur :
b.1/-Rythmes saisonniers :
L’alternance des coups de vents, des jours de calmes, des gelées épisodiques, ont une périodicité
généralement approximative ; le rythme lumineux est au contraire extrêmement stable puisqu’il a
pour origine des phénomènes astronomiques. En écologie les variations de lumière servent souvent
de déclencheurs, suscitant des adaptations aux variations du climat. Citons l’exemple de
l’Ombelle de fontaine ( Salvelinus fontinalis ; Salmonidé) elle fraie en automne et le phénomène
est déclenché non pas par la diminution de température (trop irrégulière ) mais par la
diminution de la longueur du jour ( photopériode ).
Si en élevage, on augmente artificiellement la longueur des périodes d’éclairement au
printemps et si on la diminue en été ; la reproduction se produit en été.
Donc l’évolution a sélectionné des mécanismes fondés sur des périodicités astronomiques
stables, ces mécanismes incorporés à la biologie des espèces, jouent le rôle d’une mémoire de
l’écosystème.
b2/-Rythmes nycthéméraux ou circadiens :
Il y a une alternance activité/repos sur un rythme de 24 heures pour la plupart des espèces,
ceci est très important pour le mode d’intervention de ces espèces dans les écosystèmes.
Exemple : En milieu marin, la production photosynthétique des cellules phytoplanctoniques est
réalisée le jour et sa consommation (broutage) par le zooplancton herbivore a lieu dans une
large mesure la nuit.
Cette alternance est liée à phénomène très général de migration verticale nycthémérale du
zooplancton.
Le zooplancton (formé essentiellement de petits crustacés herbivores) se tient en majorité à la
surface la nuit et migre en profondeur le jour. De cette façon le phytoplancton peut se
multiplier pendant le jour, en étant relativement peu consommé. En revanche la nuit tombée, le
zooplancton remonte en surface consommer l’excès de biomasse végétale ; celle-ci se régénère le
jour suivant et ainsi de suite.
De son côté, ce zooplancton de petite taille est consommé la nuit par des animaux planctoniques
de plus grande taille, qui effectuent une migration de 12 heures, venant consommer le jour à
des profondeurs moyennes le zooplancton herbivore et s’enfonçant la nuit à des profondeurs bien
plus grandes…..où ils sont à leur tour consommés par des calmars et autres macro-organismes
profonds.
L’ensemble du processus, réalise une migration active vers les profondeurs de la biomasse
synthétisée en surface ; c’est une migration rythmique, faisant alterner au niveau de chaque
maillon trophique, production et consommation.
c/- L’énergie auxiliaire :
Les bilans énergétiques classiques ne concernent habituellement que les quantités d’énergie qui
entrent dans la biomasse par photosynthèse ou chimiosynthèse, transitent dans les chaînes
alimentaires et sont finalement dégradées en chaleur lors respiration et fermentation.
D’autres énergies, purement physiques, sont nécessaires au fonctionnement des écosystèmes;
c’est l’énergie auxiliaire de l’écosystème
a/-Energie de mise en mouvements des masses d’eau et d’air :Une partie de cette énergie
auxiliaire est consacrée à la mise en mouvements des fluides ( air et eau ). Le rayonnement
solaire est absorbé par des corps nombreux. Les différences de températures d’un point à
l’autre de la planète mettent en mouvements les masses d’eau et d’air.
a 1/-Transport de matière :Nous donnons l’exemple suivant : Les eaux profondes des mers
généralement contiennent d’immenses réserves de nitrates et de phosphates, nécessaires à la
photosynthèse du phytoplancton. Cependant ils restent inutilisés tant qu’ils sont localisés dans
les couches profondes, où la lumière ne pénètre pas ; pour qu’il y ’ait photosynthèse, il faut
donc que ces sels soient transportés dans la zone éclairée.
La photosynthèse est active seulement dans les régions bien localisées où les mouvements de la
masse d’eau apportent de l’eau profonde en surface ; ces régions tiennent sous leur dépendance
la plus grande partie de la productivité océanique mondiale. Ces mouvements de masses d’eau
impliquent, à l’échelle des océans des quantités d’énergie considérables qui trouvent leur origine
dans le rayonnement solaire, qui échauffe les masses d’eau et d’air.
Ainsi pour que l’écosystème photosynthétise, il faut que se rencontrent en un même lieu et au
même instant des cellules chlorophylliennes, de l’énergie lumineuse, du dioxyde de carbone et
tous les éléments minéraux nécessaires
(Phosphates, nitrates, silicates, oligo-éléments,….) tout cet ensemble est « mis en
présence » grâce aux mouvements des masses, dont l’énergie auxiliaire représente l’énergie de
cette circulation.
b/- L’énergie auxiliaire secondaire :
Cette énergie secondaire est purement physique : on parle d’énergie auxiliaire primaire.
On parle d’énergie auxiliaire secondaire quand les êtres vivants eux-mêmes sont impliqués.
Certaines quantités d’énergie, au transit purement physique sont aussi nécessaires à
l’écosystème afin de créer et maintenir les conditions de vie. Cette énergie participant au
fonctionnement de l’écosystème sans transiter par la biomasse est considérée aujourd’hui comme
une énergie écologique appelée « énergie auxiliaire de l’écosystème ».
C’est l’énergie consacrée par les organismes à l’organisation de leur milieu ambiant, dans un
but de développement et de survie.
C’est une énergie extraite des aliments, donc de la production primaire ; elle est dite
« secondaire » au même titre que la production secondaire, qui est la production de biomasse
animale à partir de l’aliment végétal.
Les différentes Énergies Auxiliaires
la croissance d’une plante en hauteur permet de l’amener plus prêt de la lumière afin
d’optimiser la photosynthèse. Une partie de l’énergie issue de la photosynthèse est donc
investie dans cette croissance
•les déplacements des animaux (ex: migrations) peuvent permettre d’optimiser la recherche de
nourriture
•la bioturbation assure un meilleur recyclage de la matière organique
•les structures édifiées permettent de protéger l’individu (récifs coralliens)
Exemple en milieu marin : en milieu marin, la production de matière organique est due au
phytoplancton se développant dans les zones riches en phytoplanctons ; ils sont consommés par le
zooplancton lequel est consommé à son tour par des espèces supérieures de la chaîne trophique (
Poissons, Calamars, Cétacés,…) à l’endroit où elle s’est formée ; puis ils en émigrent, et de
ce fait vont enrichir de leur biomasse, de leurs déjections, de leurs cadavres, des zones
éloignées originellement plus pauvres en éléments nutritifs. On s’aperçoit donc qu’une partie de
l’énergie est consacrée à la dispersion et à la circulation de la biomasse à travers la planète.
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