Rapport Colibri

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Rapport Colibri
Les différents religions au Japon
Au Japon, deux religions cohabitent et se mélangent dans la vie d’un japonais : le shintoïsme et
le bouddhisme. On y trouve aussi une petite communauté chrétienne (2% de la population), issue
des comptoirs portugais que le Japon a connu de 1543 jusqu’à leur fin et l’interdiction du
christianisme en 1637.
Le shintoïsme:
Le shintoïsme est la principale religion qui existe au Japon avec 107 millions de croyants soit
84 % de la population. C'est un mélange entre animisme, chamanisme et culte des ancêtres. Il
regroupe en réalité un ensemble de croyances et de superstitions populaires liées à la nature. A
chaque élément de la nature correspond une divinité, ou plutôt un esprit (kami). On trouvera par
exemples des divinités pour les animaux, les forêts, les montagnes, les rizières, les eaux, les sols,
etc. Ces kami peuvent être bienveillants ou maléfiques, on cherche donc dans tous les cas à s’attirer
leur bienveillance par des offrandes, des rituels et des fêtes.
Les origines du shintoïsme remontent très loin dans le passé, on se demande même si il existait déjà
une forme de shintoïsme à l'époque Jomon (environ 11 000 à 300 avant J-C). Puis il s'est développé
plus nettement à l'époque Yayoi (environ 300 avant J-C et 300 après J-C) suite à l'introduction de la
culture du riz qui a apporté des rites liées aux semailles et à la moisson.
Le bouddhisme:
Le bouddhisme, originaire de Corée, fut importé au Japon par l’intermédiaire de la Chine au
VI° siècle. Le bouddhisme s'est introduit par le « haut », dans les classes sociales dominantes, avant
d'atteindre le peuple, car ses enseignements relativement difficiles ne pouvaient pas encore être
compris par l'ensemble de la population, non lettrée, du Japon. Il a introduit la culture chinoise au
Japon dont les kanji, le thé, la peinture et la calligraphie mais aussi de l'achitecture notament celle
des temples et des pagodes.
Il y a 91 millions de bouddhistes au Japon (71% de la population). Le bouddhisme conduit à un
certain fatalisme : la misère, l’injustice sont certes regrettables mais sont le fruit de l’action
humaine. On a donc ce que l’on mérite. Ceux qui souffrent paient leurs actes passés ou ceux d’une
vie antérieure. Cela explique le grand sentiment de culpabilité de ceux qui échouent et la pratique
de la charité moindre.
Proverbe bouddhiste japonais : “Nombreux sont les chemins qui mènent au mont Fuji, mais certains
sont moins escarpés que d’autres.”
Autres religions:
Il existe d'autres religions au Japon comme le christianisme, venu d'Europe qui représente 2%
de la population. Il est arrivé en 1543 par les comptoirs portugais mais la majorité des chrétiens ont
abandonné leur foi aprés les persécutions, par suite de l'interdiction du christianisme en 1637.
Le judaïsme est également présent depuis peu. A Tokyo se trouve deux synagogues et à Kobe une
communauté juive originaire de Syrie, du Yémen et d'Iran est très active. Cette communauté de juifs
de différentes nationalités est arrivée entre 1845 et 1865. Une seconde vague arriva au Japon : il
s’agissait de juifs fuyant la guerre civile en Russie de 1917 à 1920.
On peut aussi noter la présence de l'Islam, venu de Turquie et d'Asie centrale. L'histoire de l'islam
au Japon est récente. En 1877, l’islam est introduit sur l’archipel en tant que philosophie
occidentale. Cette religion s'est développée après la première guerre mondiale avec l'arrivée des
musulmans d'Asie centrale. La mosquée de Kobe a été construite en 1935 et celle de Tokyo en
1938. Les statistiques actuelles incertaines indiquent que 100 000 à 200 000 musulmans vivraient
au Japon concentrés principalement dans de grandes villes urbaines telles que Hiroshima, Kyoto,
Nagoya, Osaka et Tokyo.
Lorsqu’on sonde directement les Japonais sur leur religion de prédilection, les trois cinquièmes
se déclarent sans religion ou ne répondent pas, ce qui est surprenant sachant que tous participent au
cours de leur vie à de nombreux rites religieux concernant la naissance, la santé des enfants, le
mariage, les changements saisonniers, la bénédiction des affaires, les funérailles, etc.
Les pratiques, traditions et fêtes religieuses
Le shinto ne s’embarrasse pas de métaphysique et reste terre à terre, quelque peu égocentrique.
Les japonais y croient sans y croire et aiment à maintenir le folklore. Par superstition et sensation de
bien-être, il est toujours bon de faire une offrande et un vœu pour avoir une bonne santé, de l’argent
ou à la veille d’un évènement important : passage d’examen, voyage, naissance, mariage, etc. Le
shinto est ainsi entouré d’une atmosphère bon enfant, festif, dénué de tout sens tragique.
Dans le bouddhisme zen, la méditation (zen) est au centre de la pratique religieuse et aide le
fidèle à atteindre l'éveil spirituel (saton). La méditation vise à faire passer l'esprit de Bouddha dans
celui de la personne qui est en train de méditer. Pour y arriver, le croyant doit totalement purifier
son esprit, ce qu'il ne peut atteindre qu'en méditant sur la vanité de toute chose. Le zen a
profondément influencé l'art japonais, en particulier la peinture de la nature.
Au Japon, l’année se déroule au rythme des quatre saisons caractéristiques du climat de
l’Archipel. Chaque mois comporte en outre des fêtes, des célébrations, des rites et des coutumes,
certains très anciens, d’autres plus récents. Voici, mois après mois, les événements les plus
importants du calendrier japonais.
Janvier:
Shôgatsu: le Nouvel An
Lors de cette fête les japonais décorent leur maison, portent des vêtements traditionnels et mangent
la cuisine traditionnelle de Nouvel An (osechi), des gâteaux de riz glutineux pilés (mochi) servis
dans un bouillon à base de légumes et de poisson et d'autres ingrédients qui diffèrent suivant les
régions. Ils se rendent à un sanctuaire shintô ou dans un temple bouddhiste pour la première visite
de l'année. Les enfants reçoivent des étrennes.
Février:
Setsubun: passage de l'hiver au printemps
En général le 3 ou 4 février, les habitants de l'Archipel ont coutume de jeter des haricots dans leur
maison pour chasser les mauvaises influences en répétant Oni wa soto, fuku wa uchi (les démons
dehors ! Le bonheur, dedans !)
Mars:
Hina matsuri: fêtes des poupées
Le 3 mars les familles décorent leur maison avec une petite estrade à gradins où sont exposés des
figurines représentant l'empereur et l'impératrice en compagnie de leur suite et de leur mobilier. On
dépose des offrandes devant les poupées sous la forme de saké blanc, de petites galettes sèches de
riz colorées et de fleurs de pêcher.
Avril:
Hanami: contempler les cerisiers en fleurs
Au printemps, les japonais de se promener et de pique-niquer sous les cerisiers en fleurs. A Tokyo,
la floraison commence en général au début du mois d'avril et elle dure une semaine.
Mai:
Tango no sekku: fête des enfants
Ce jour-là, les familles dressent des mâts au sommet desquels on accroche de grandes bannières en
forme de carpes colorées (koi nobori) qui flottent au vent un peu partout dans l’Archipel. A
l’intérieur de la maison, elles exposent des figurines représentant des guerriers, un casque ou une
armure. Beaucoup de Japonais profitent aussi de l’occasion pour prendre un bain traditionnel
parfumé avec des feuilles d’acore odorant.
Juin:
Tsuyu: la saison des pluies
Elle commence vers la fin du printemps et dure jusqu'à la mi-juillet. La plupart des fêtes
traditionnelles de l’été étaient à l’origine destinées à repousser les épidémies ainsi que les parasites
et les maladies affectant très souvent les cultures durant cette période de l’année.
Juillet:
O-bon: fête des morts
A la mi-juillet, les Japonais rendent hommage aux esprits des défunts, en particulier ceux de leurs
proches parents et de leurs ancêtres. C’est la fête des morts (O-bon ou Bon), une célébration
d’origine bouddhique qui dure trois jours. Pour guider les défunts, leur famille place des lampes le
long de la route qui va du cimetière à la maison. La coutume veut aussi que l’on nettoie les tombes
et qu’on y dépose des offrandes. On décore le petit autel bouddhique de la maison, on y fait diverses
offrandes et on demande à un moine de réciter un sutra à la mémoire des membres de la famille
défunts.
Septembre:
Tsukimi: contempler la lune
Pour contempler la lune, on s’installe dans un lieu décoré, entre autres, avec des épis de miscanthe
(susuki), et on consomme des boulettes de riz glutineux spécialement préparées pour l’occasion
(tsukimi dango), des châtaignes et du saké.
Octobre:
Undô kai: fête du sport
À cette occasion, un grand nombre d’établissements scolaires et de municipalités organisent une
fête du Sport (undô kai) très animée qui dure toute une journée.
Novembre:
Shichi go san: fête des enfants de sept, cinq et trois ans
Le 15 novembre, les Japonais célèbrent la fête du Shichi go san. Ce jour-là, les fillettes de sept et
trois ans et les garçonnets de cinq et trois ans revêtent une tenue traditionnelle et ils se rendent à un
sanctuaire shintô en compagnie de leur famille. Cette célébration a pour but de remercier les
divinités d’avoir protégé les enfants et de leur demander de continuer à les garder en bonne santé.
Décembre:
Noël
Le Japon n’est pas un pays de tradition chrétienne. La fête de Noël y a pris surtout des allures
d’événement commercial. Dans beaucoup de maisons, on installe un sapin et des décorations de
Noël.
Lieux de culte
Les sanctuaires shintoïstes sont facilement reconnaissables grâce à leur entrée marquée par une
grande porte (torii) souvent de bois et recouverte d'une couleur rouge. Dans la majorité des
sanctuaires, le caractère sacré des lieux se manifeste aussi par un shimenawa, une grosse corde
tressée qu'on place autour des arbres.
Les temples bouddhistes sont caractérisés par une entrée plus imposante (mon) gardée de
chaque côté par des statues (niô) destinées à chasser les mauvais esprits.
On trouve également dans chaque lieu de culte une reproduction de Bouddha.
Les torii shinto marquent la séparation entre le monde des humains et celui des dieux. Aussi, les
visiteurs doivent s'incliner en le franchissant. Un temizuya, une fontaine, est mise à disposition pour
se purifier. D'abord la main droite, puis la gauche et enfin la bouche. Attention à bien recracher dans
le bassin prévu à cet effet et à rincer la louche.
Dans un sanctuaire shinto, la prière suit un schéma précis. Dans un premier temps, mettez une
pièce dans le tronc (une grosse caisse rouge à l'entrée du honden, le bâtiment principal) et faites
sonner la cloche. Il faut s'incliner deux fois puis taper deux fois dans vos mains pour signaler sa
présence à la divinité locale. Une fois le moment de recueillement terminé, s'incliner une dernière
fois.
La démarche est similaire dans un temple bouddhiste. Il se peut qu'il y ait des bâtons d'encens
disponibles dans le temple en guise d’offrande. La fumée d'encens est censée avoir des vertus
thérapeutiques et purificatrices, s'en asperger la tête et le corps est donc recommandé.
Voici quelques exemples de temples et sanctuaires visités lors de mon voyage.
Le sanctuaire shintô Tsurugaoka Hachiman Gu de Kamakura:
Ce sanctuaire se situ à Kamakura dans la préfecture de
Kanagawa. Il fut construit en 1063.
Les temples et sanctuaires de Kyoto:
Kyoto comporte plus de 1600 temples bouddhistes, 400 sanctuaires shintoïstes et 17 sites inscrits au
Patrimoine Mondial de l’UNESCO. L'étendue de son patrimoine est à donner le vertige!
Le temple bouddhiste Kinkaku-ji (temple du Pavillon d'or) fait
partit des temples les plus connus de Kyoto. C'est un bâtiment
recouvert de feuilles d'or qui a été construit en 1397. Il trône au
milieu d'un étang et se reflète dedans. Au sommet se trouve un
phénix en or également. C'est le shogun Ashikaga Yoshimitsu qui
a
fait construire le Pavillon d'or pour
son usage personnel lors de ses
déplacements à Kyoto. A sa mort la résidence est transformée en
temple zen.
Ginkaku-ji, le pavillon d'argent, est un temple bouddhiste situé dans
le quartier de Higashiyama à Kyoto. Il fut construit en 1482 par le
shogun Ashikaga Yoshimasa qui voulait rivaliser avec Kinkaku-ji
construit par son grand-père. Cependant ce temple reste inachevé.
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