ECONOMIE Série ES
Nº : 25008
Fiche Cours
LE TALENT C’EST D’AVOIR ENVIE
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Mais la création excessive de dollars par rapport à l’encaisse or des Etats-Unis rend peu à peu illusoire la référence à l’or de cette
monnaie. Le 15 août 1971, le président Nixon supprime alors la convertibilité ofcielle du dollar en or, mais le dollar reste la devise
de référence du système.
Les accords de la Jamaïque de 1976 ofcialisent l’abandon des taux de change xes au prot des taux de change ottants.
Désormais le cours de chaque monnaie se détermine quotidiennement en fonction de l’offre et de la demande, ce qui traduit la plus
ou moins grande santé économique d’un pays. Plus on va investir dans un pays et acheter ses produits, plus la demande de monnaie
fera augmenter son cours. En revanche, une réduction des investissements et des achats de biens fera baisser le cours.
L’Europe et l’intégration économique
L’intégration économique dénit la création d’institutions entre Etats pour développer leurs relations commerciales. On distingue,
du système le moins contraignant au plus contraignant :
• la zone de libre-échange : les pays qui la constituent suppriment les droits de douane et toute mesure restrictive dans les
échanges de leurs produits. Mais chaque nation conserve ses tarifs douaniers vis-à-vis des pays n’appartenant pas à la zone de
libre-échange. On peut citer par exemple l’Accord de libre-échange nord-américain (Alena), créé en 1994 entre les Etats-Unis, le
Canada et le Mexique ;
• l’union douanière ajoute à la suppression des droits de douane entre pays membres la mise en place d’un tarif extérieur com-
mun vis-à-vis des pays non-signataires de l’union. La Communauté économique européenne, créée par le traité de Rome en 1957,
prit d’abord la forme d’une union douanière ;
• le marché commun, avec l’adoption de l’Acte unique en 1986, ajoute à la libre circulation des marchandises entre pays membres
celle des capitaux, des services et des personnes ;
• l’union économique, avec le traité de Maastricht en 1992, créé une monnaie unique, l’euro, et une coordination des politiques
économiques et budgétaires des Etats membres.
Les avantages apportés par l’intégration européenne sont :
• une augmentation de la pression concurrentielle qui pousse les entreprises à réaliser les restructurations économiques néces-
saires ;
• une suppression, grâce à la monnaie unique, des coûts de conversion et du risque de change qui favorise la compétitivité des
entreprises et une baisse des prix pour les consommateurs ;
• la constitution d’un marché plus vaste, permettant aux entreprises de réaliser des économies d’échelle ;
• la construction d’une grande puissance économique qui, sous l’autorité de la Banque centrale européenne, devrait faire de l’euro
une monnaie de plus en plus utilisée comme monnaie de réserve ;
• cette stabilisation monétaire apportée par l’euro doit également conduire à une politique de taux d’intérêt modérés, générateurs
d’investissements pour les entreprises.
En revanche, certains inconvénients doivent être mentionnés :
• les conditions préalables à la création de la zone euro ont conduit les gouvernants à pratiquer une politique de rigueur et de lutte
contre l’ination qui a réduit la croissance et développé le chômage ;
• la création de la BCE ne permet plus aux Etats membres d’utiliser l’arme monétaire pour réguler la conjoncture économique ;
• la politique budgétaire, à présent encadrée par le Pacte de stabilité d’Amsterdam, limite la capacité des Etats à lutter contre le
ralentissement de la croissance et le développement du chômage ;
• l’ouverture à des pays dotés de structures économiques variées peut générer sur le court terme des délocalisations.
Théories et auteurs
La théorie de l’avantage absolu a été exposée par Adam Smith dans son livre Recherches sur la nature et les causes de la richesse
des nations paru en 1776. Chaque pays, selon lui, doit se spécialiser dans la production des biens où il possède un avantage absolu,
c’est-à-dire où les coûts du travail sont moins élevés qu’à l’étranger. Il serait en effet absurde qu’un pays produise ce qu’il peut
acheter moins cher à l’étranger.
« Si un pays étranger peut nous fournir une marchandise à meilleur marché que nous ne sommes en état de l’établir nous-mêmes, il vaut
bien mieux que nous la lui achetions avec quelque partie du produit de notre propre industrie, employée dans le genre dans lequel nous avons
quelque avantage. »
Théoricien du libre-échange, Adam Smith est cependant favorable à l’instauration d’un protectionnisme dans deux cas : « Le premier,
c’est quand une espèce particulière d’industrie est nécessaire à la défense du pays. […]
Le second cas dans lequel il sera avantageux, en général, de mettre quelque charge sur l’industrie étrangère pour encourager l’industrie na-
tionale, c’est quand le produit de celle-ci est chargé lui-même de quelque impôt dans l’intérieur. »
David Ricardo, dans Des Principes de l’économie politique et de l’impôt (1817), va plus loin qu’Adam Smith en développant la théorie
de l’avantage comparatif. Dans son exemple célèbre du commerce du drap et du vin entre l’Angleterre et le Portugal, il démon-
tre que :
• si un pays connaît des avantages absolus pour plusieurs produits, il doit se spécialiser à ne fabriquer que le bien où il est compa-
rativement le meilleur ;