Thèmes d'histoire des faits économiques : Le choc technologique des années 1990
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La révolution technologique des années 1990
Dernière mise à jour le 4 avril 2011
À partir des années 1980, mais surtout des années 1990, une nouvelle grappe d’innovations va se
concrétiser par une relance de la croissance économique. Parmi ces innovations, on peut citerle
numérique et Internet et, depuis les années 2000, les nanotechnologies. Des innovations moins
spectaculaires, car anticipées depuis longtemps, préparent néanmoins des évolutions considérables :
c’est le cas de la voiture électrique.
Internet et la révolution numérique : Internet est né en 1969 sous l'impulsion du département
américain de la défense. Le réseau, qui s'appelait alors ARPANET, devait assurer les échanges
d'informations électroniques entre les centres névralgiques américains dans le contexte de la guerre
froide.
À partir de 1990, l'anglais Tim BERNERS-LEE et son collègue belge Robert CAILLIAU développent les
trois principales technologies du World Wide Web (WWW) : les adresses internet (avec le fameux
signe "@"), le langage HTML (qui permet d'écrire le contenu des pages Web) et le protocole de
transfert HTTP qui permet le transfert de ces pages WEB à travers la planète.
En mars 1993 apparaît MOSAÏC le premier des navigateurs grand public, doté d'une interface
graphique, inventé par Marc ANDREESSEN. L’Internet commercial tel qu’on le connaît aujourd’hui va
prendre un envol exponentiel, tandis que la puissance de calcul des ordinateurs double environ tous
les 18 mois à 2 ans (loi de MOORE
) et que le débit de transmission des données numériques ne
cesse de s’accélérer. C’est la naissance de la nouvelle économie, largement basée sur la connaissance
(on a parlé à cet égard de capitalisme cognitif), qui va relancer la croissance économique un peu
partout dans le monde. Après avoir marqué un coup d’arrêt à la suite de l’explosion de la bulle
Internet en mars 2000, l’essor du secteur des nouvelles technologies reprend de plus belle depuis le
milieu des années 2000, confirmant les théories de Joseph SCHUMPETER (1883 – 1950) sur le rôle
des grappes d’innovations dans le déclenchement et le soutien des phases ascendantes des cycles
longs.
Le 1er microprocesseur (Intel 4004) a été inventé en 1971. Il s’agissait d’une unité de calcul de 4 bits, cadencé
à 108 kHz et intégrant 2 300 transistors. Mais la loi de MOORE (que l’on devrait appeler la conjecture de
MOORE) a été exprimée dès 1965 dans « Electronics Magazine » par Gordon MOORE, ingénieur de Fairchild
Semiconductor, un des trois fondateurs d'Intel. Cette loi comporte 3 versions successives. Première version :
Constatant que la complexité des semiconducteurs proposés en entrée de gamme doublait tous les ans à coût
constant depuis 1959, date de leur invention, il postulait la poursuite de cette croissance (en 1965, le circuit le
plus performant comportait 64 transistors). Cette augmentation exponentielle fut rapidement nommée Loi de
MOORE ou, compte-tenu de l'ajustement ultérieur, « première loi de MOORE ». Deuxième version : en 1975,
MOORE réévalua sa conjecture en posant que le nombre de transistors des microprocesseurs (et non plus de
simples circuits intégrés moins complexes car formés de composants indépendants) sur une puce de silicium
double tous les deux ans. Bien qu'il ne s'agisse pas d'une loi physique mais juste d'une extrapolation empirique,
cette prédiction s'est révélée étonnamment exacte. Entre 1971 et 2001, la densité des transistors a doublé
chaque 1,96 année. En conséquence, les machines électroniques sont devenues de moins en moins coûteuses
et de plus en plus puissantes. Troisième version : ensuite des versions ont circulé dans les media, énonçant
que « quelque chose » doublait tous les dix-huit mois, ce quelque chose étant qui « la puissance », qui « la
capacité », qui « la vitesse » et bien d'autres variantes mais de plus en plus rarement la densité des transistors
sur une puce. Cette troisième version, dite « pseudo » loi de MOORE par les puristes, a donné elle-même
naissance à une nouvelle « loi » selon laquelle cette fois c’est l’énoncé de la loi de MOORE qui change en
moyenne tous les 18 mois.