MICHELPATY
science" or that of a "social production of science". In the first case, science is conceived as the
"hard core" of its statements and results at the period under consideration, and its supposed univer-
sality ignores factors that relativize its contents of knowledge, and which can be of a conceptual as
well as a social nature. Conversely, an exclusive focalization on the social aspects of the produc-
tion of scientific knowledge ignores the objective character of these knowledge contents, be they
either thought objects such as mathematical ones, or phenomena of the real, physico-biological as
well as human and social, world. These two extreme positions, although caricatural, are shared by
many. They illustrate the absence or ignorance of interdisciplinar analyse between philosophy, the
various sciences, history of sciences and general history.
We first evoke some elements of the critique set against the universality of science as it stands
nowadays from inquiries of philosophy of knowledge, sociology of knowwledge, history of scien-
ce,
history and anthropology. Then we shall try to set philosophically the problem of the universa-
lity of science as a philosophical idea, strongly linked to science and to philosophy since their
genesis. We shall see, by following the idea at various stages of the history of thought, that the
philosophical statement of universality of science has to be confronted with the historical reality of
the production, diffusion and assimilation or appropriation of scientific knowledge, always speci-
fying the various dimensions of that one (which include its applications and its links to techniques
and to technology).
1. INTRODUCTION. POSITION DU PROBLÈME
Je voudrais examiner de manière critique l'idée de ¡'"universalité de la science" et
la confronter à la "réalité de la science" telle que nous pouvons la percevoir dans ses
modalités actuelles aussi bien que par les leçons de l'histoire des sciences. Ce thème,
éminemment philosophique, qu'est l'idée d'universalité de la science, est particu-
lièrement propre à faire voir comment la philosophie des sciences ne peut être
conçue séparée de l'histoire de ces dernières.
Il est possible, certes, d'analyser de manière critique des notions comme celle de
science ou comme celle
d'universel,
sur lesquelles se fonde l'idée
d'universalité
de la
science,
de dégager les présuppositions qui les accompagnent, explicitement ou non,
et par là de déterminer, jusqu'à un certain point, ce qu'elles peuvent avoir de contin-
gent, de relatif ou de transcendantal. Mais l'histoire des sciences fournit évidemment
sur ce sujet à la pensée critique rationnelle des éléments que celle-ci ne pouvait in-
venter par son seul exercice: elle informe sur les contenus effectifs et sur les prati-
ques,
aux diverses époques et dans les différents contextes, de ce qui est considéré
comme science, et permet de confronter cette réalité a l'idée, telle qu'elle peut être
alors conçue, d'universalité.
Réciproquement, les faits historiques de ce que l'on appelle science, y compris
ceux de notre époque, dans la diversité des disciplines, et dans la pluralité -qui reste
encore pour beaucoup, à être inventoriée- des manières dont elle est produite, reçue,
assimilée,
interprétée et transformée, ne peuvent être saisis en profondeur que selon des
mises en problèmes qui font appel à une pensée
critique,
c'est-à-dire philosophique.
6 Asclepio-Yol XLIX-2-1997
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