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La grande majorité de ces efforts portent sur des domaines spécifiques et spécialisés, de
la biologie, des affaires et de l'environnement à l'informatique, à l'économie et au
développement. Ils abordent les problèmes d'éthique dans un contexte particulier. Ils se
préoccupent des profondes ramifications sociétales et éthiques des mutations et des progrès
qui se produisent notamment dans le secteur des sciences et des technologies, et qui
nécessitent des penseurs pour chercher des solutions à des problèmes et des situations
jusqu'alors inconnus. Mais ils ne sont pas forcément prévus pour couvrir dans son ensemble le
champ de l'éthique. De fait, on imagine mal qu'une éthique sectorielle puisse servir de
parapluie à d'autres branches de l'éthique, ni jeter les bases d'une réponse aux problèmes
d'éthique planétaires auxquels est confrontée la société contemporaine.
Ce qui fait défaut aux différents appels à la réflexion éthique, c'est de poser des
questions fondamentales : qu'est-ce que la responsabilité ? qu'est-ce qui constitue des
valeurs ? qu'est-ce que la notion de communauté ? qu'entraînent, supposent et projettent ces
notions ? Il manque un organisme coordonnateur qui offre un lieu où résoudre les difficultés
conceptuelles sous-jacentes à ces appels. Il faut un agent capable d'instituer un dialogue et une
interaction fructueux entre les intéressés et d'amener les différents groupes concernés à
aborder et débattre les aspects fondamentaux de l'éthique. A cet égard, l'UNESCO doit jouer
un rôle de premier plan.
Le but de cette réunion d'experts était d'achever le Projet d'éthique universel en
abordant certains problèmes et en analysant la contribution qu'un tel projet peut apporter au
discours international sur l'éthique (Annexe I - Programme de la réunion). De par son mandat,
l'UNESCO doit être le point de convergence de tous les efforts entrepris en matière d'éthique
à l'échelon national et international, avec la participation de penseurs, de décideurs et de
représentants de la société civile (Annexe II - Liste des participants).
Au nom du Directeur général, le Sous-Directeur général de l'UNESCO pour les sciences
sociales et humaines a prononcé un discours de bienvenue dans lequel il a souligné
l'importance de la réflexion éthique dans la sphère internationale (Annexe III).
S. E. M. R. Carazo Odio, ancien président du Costa Rica, a pris la parole ensuite pour affirmer
la nécessité de l'éthique sur le chemin de la paix mondiale. Il a insisté sur le fait que le
désarmement ne suffit pas pour construire la paix. Une société pacifique repose sur des
valeurs telles que le respect et la tolérance et doit être motivée par un sens de la responsabilité
partagé par la communauté mondiale. "L'ère planétaire" a besoin d'une "foi commune" édifiée
sur la solidarité et le pluralisme.
Un message du Secrétaire général du HCR a été lu, dans lequel le professeur Lubbers
soulignait la nécessité d'un dialogue sur l'éthique au regard de l'avenir de la démocratie
mondiale et d'une société durable et participative, et présentait la Charte de la Terre comme la
volonté de réaliser "une vision commune de valeurs fondamentales qui donneront une base
éthique à la nouvelle communauté planétaire".
Le Dr Muller, président honoraire de l'Université pour la Paix au Costa Rica, a fait
observer la portée de la réflexion éthique dans la résolution de différentes "catégories de
problèmes humains" affrontées par le monde du XXIe siècle. Il a évoqué sa propre expérience
de la guerre et de la violence, ainsi que sa croyance dans la capacité de l'être humain à trouver
des voies pour la paix et la solidarité.
Le Dr Eide, ancien président de la Commission nationale norvégienne pour l'UNESCO,
a mis l'accent sur l'importance d'un dialogue libre et ouvert en matière d'éthique et sur la