L'homme a été façonné avec de l'argile trempée dans la chair et dans le sang d'un
dieu sacrifié ; c'est ainsi que la créature s'est appropriée un peu de l'intelligence
divine.
Cosmogonie hindoue.
Dans cette conception le temps se déroule de manière cyclique et il existe donc une
succession de créations et de destructions du monde. Lorsque Brahma se réveille et
qu'il ouvre les yeux, l'univers est créé. Lorsque Brahma s'endort, tout est détruit.
Mais Vishnou protège l'univers mais Shiva le détruit et donc mène à sa renaissance.
Traditionnellement le cycle créateur impliquant les trois dieux est représenté comme
suit : Vishnou dort, allongé sur le serpent Ananta (l'infini). Ananta flotte lui-même sur
l'océan d'inconscience et de son nombril sort un lotus dans lequel se tient Brahma.
Tout en dormant Vishnou rêve le monde tel qu'il a connu et de ses souvenirs Brahma
donne naissance à un nouveau monde, nécessairement moins pur que le précédent.
En revanche c'est Shiva qui, par sa danse cosmique, anime l'univers conçu par la
pensée et, à la fin du cycle, le détruit.
Pour certaines sectes hindouistes notre univers n'est que le rêve de Dieu c'est-à-dire
une illusion. Cette illusion, la Mâyâ, est considérée par notre conscience comme la
réalité; c'est l'un des trois liens qui doivent être dénoués afin que l'homme se libère
du cycle des réincarnations. Les deux autres liens sont la conscience de soi et le
karma, la loi des actes. Le concept de Mâyâ est central dans les vedantas où il
désigne l'illusion cosmique, pouvoir de création qui engendre le monde manifesté. Le
concept devient négatif dans le bouddhisme mahâyâna, qui désigne Mâyâ comme
l'absence de nature propre à ce phénomène, c'est-à-dire la vacuité (c'est
l'inexistence de toute essence, de tout caractère fixe et inchangeant ; la vacuité ne
vide pas les choses de leur contenu, elle est leur véritable nature, il ne s'agit donc
pas de nihilisme).
Cosmogonie des aborigènes d'Australie.
Les aborigènes d'Australie sont les premiers humains qui peuplèrent ce pays. Nous
ne savons pas exactement d'où ils sont venus, ni à quelle date. Les preuves
scientifiques démontrent que l'occupation humaine date au maximum il y a 175 000
ans, ce qui est contesté, avec une moyenne fixée à environ 40 000 ans. Les
aborigènes d'Australie étaient des chasseurs-cueilleurs nomades ; ils vivaient dans
des huttes qu'ils reconstruisaient si nécessaire, d'une fois sur l'autre au cours de
leurs déplacements. Les femmes s'occupaient de la cueillette et du petit gibier, tandis
que les hommes chassaient le gros gibier. Ils vivent maintenant dans les villes, mais
on les retrouve aussi dans les villages les plus reculés, souvent dans des
communautés situées autour d'une ancienne mission d'évangélisation. Ce sont de
remarquables peintres sur écorce et sur tissu. Les dessins qu'ils peignent ont une
signification bien particulière que l'on peut assimiler à une forme d'écriture.
Leur conception du monde repose sur la notion de « temps du rêve ». Les ancêtres
surnaturels, comme le Serpent Arc-en-ciel ou les Homme Éclairs, ont créé le monde
par leurs déplacements et leur action. Le « Temps du rêve » (Tjukurpa) fournit une
explication du monde et définit le sens de la vie, la morale, ce qui est naturel ou ce
qui est vrai. Cette définition règle tous les aspects de la vie des peuples de l'Australie