Courants et systèmes économiques

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Principaux courants de la pensée économique
L’antiquité et le Moyen-âge.
La civilisation grecque fournit grâce à Platon et Aristote (Ve et Ive siècles av. J.-C.) des amorces de
théorie économique. Cependant, le but de ces écrits est d’apporter des lignes de conduite morales ou
politiques. L’économie n’est pas un sujet d’étude en soi.
Platon s’inquiétait de l’importance croissante des préoccupations matérielles, alors qu’Aristote
mettait en garde contre le développement des échanges monétaires.
La Rome antique est encore plus pauvre que la Grèce en raisonnements économiques. Avant tout,
Rome a le mépris du travail, attitude suffisante pour empêcher la naissance et le développement de
l’économie.
Cicéron (106-43 av. J.-C.), homme d’Etat et philosophe, disait : « Rien de noble ne pourra jamais
sortir d’une boutique ou d’un atelier ». Rome préconise une vie simple, et combat toute forme
exagérée de richesse. Dans la pensée latine, il est immoral de vouloir s’enrichir. Les Romains
s’intéressaient beaucoup plus à la science du droit.
Au Moyen-âge, l’économie n’est pas une préoccupation dominante ; la société est entièrement tournée
vers la foi. Cependant, le christianisme a réhabilité le travail : « tu gagneras ton pain à la sueur de ton
front », mais celui-ci restera une sanction nécessaire, voulue par Dieu et ce jusqu’à la réforme.
La religion chrétienne enseigne à l’individu qu’ « il est plus facile à un chameau de passer par le trou
d’une aiguille, qu’à un riche d’entrer au Royaume Eternel »(Marc, 10.25). Dans ces circonstances,
chacun se méfie de la richesse et les conditions de la naissance de la science économique ne sont pas
remplies.
La religion a souvent été un obstacle important au développement économique. Voici quelques autres
exemples :
• Par son influence sur la famille (l’Eglise catholique s’oppose toujours à l’utilisation de
moyens de contraception), la religion peut provoquer des phénomènes de surpopulation et
empêcher le démarrage économique (misère, famine, épargne impossible)
• L’attitude de rejet par rapport à la richesse fait que l’élite ne s’intéresse pas à l’économie
• Les interdits et les tabous. Exemple : le Moyen-âge interdit le commerce à but lucratif et le
prêt à intérêts aux Chrétiens, car on ne peut échanger de l’argent contre du temps ; en effet,
le temps appartient à Dieu. On permet cependant aux Juifs d’exercer ces activités. Le résultat
fut simple : ce furent les juifs au Moyen-âge qui constituèrent l’élément moteur de l’économie.
Ils tinrent ce rôle encore longtemps.
Avec une telle emprise de la foi, l’essor de l’économie ne pouvait être rendu possible que par une
révolution brutale de la doctrine. Et c’est Calvin (1509-1564) qui va complètement bouleverser
l’échelle des valeurs du Moyen-âge.
Calvin prêche à une société genevoise de banquiers des nouvelles valeurs ; le profit et l’intérêt ne sont
plus des péchés. Ces idées vont se répandre dans toute l’Europe et les industriels et les commerçants
deviennent, dans la société, des gens honorables.
Cependant, Calvin ne prêche pas le relâchement des mœurs, au contraire. Il est défenseur farouche de
la réglementation, de l’interventionnisme. Il interdit les bijoux, les souliers pointus, inutiles à son avis,
les boucles d’oreilles, etc. Il s’élève contre les dépenses des riches et prône la simplicité. Il a compris
que l’épargne, qui résulte d’une vie simple, est le moteur de l’économie.
Questions
1.
Pourquoi les civilisations grecques et romaines ne fournissent-elles que très peu de
raisonnements économiques ?
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2.
Pourquoi ne trouve-t-on que des ébauches de théorie économique au Moyen-âge ?
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3.
Expliquez pourquoi les juifs sont devenus les maîtres du commerce occidental au Moyenâge ?
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4.
Pourquoi Calvin s’oppose aux dépenses de luxe ?
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L’époque classique
On assiste, vers 1750, à la naissance de l’ère industrielle. L’artisanat perd de son importance et la
fabrique, en tant que nouvelle forme de production, s’impose. Pour des raisons démographiques,
économiques et sociales, le capitalisme prend un essor considérable. La croissance économique est
sans précédent, les biens disponibles sont considérablement multipliés. En revanche, les conditions de
travail dans les fabriques sont inhumaines et l’homme est amené à l’état de machine.
Définition du capitalisme : système économique reconnaissant la propriété individuelle des moyens de
production. Le capitalisme préconise la recherche du plus grand profit possible et le développement de
l’esprit de concurrence.
En Angleterre puis en France, se crée un courant de pensée que la tradition a appelé classique. Adam
Smith (1723-1790), philosophe écossais, est le fondateur de l’École classique. Toutes ses
démonstrations reposent sur le principe de la liberté qui lui apparaît comme étant la condition première
du progrès. D’après la théorie classique, l’État ne doit s’occuper que de ce qui lui revient : l’armée,
l’administration courante et la diplomatie. La richesse des nations dépend avant tout de la richesse des
individus. Il faut donc laisser faire l’individu en toute liberté et la nation s’enrichira beaucoup mieux
que si l’État voulait s’en mêler.
Pour beaucoup, David Ricardo (1772-1823), né à Londres, est le plus grand des auteurs classiques.
Chaque nation doit produire les biens pour lesquels elle est le a mieux adaptée, ceux pour lesquels le
coût de production est le plus faible par rapport à la valeur internationale.
L’Angleterre, par exemple où la terre est médiocre, dépense trop de travail pour la culture, elle a donc
intérêt, dit Ricardo, à importer du blé et à se consacrer à l’industrie. Ceci permettra l’essor
extraordinaire de l’économie anglaise au XIXe siècle.
Questions :
5. Pourquoi est-ce que le capitalisme se développe si rapidement ?
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6. Quels sont les fondements de cette théorie ?
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7. Si David Ricardo vivait actuellement en Suisse, quelle serait probablement son attitude face au
problème de l’agriculture ?
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La pensée de Karl Marx
S’il a été générateur d’un bien-être matériel nouveau et de l’amélioration progressive du niveau de vie,
le capitalisme libéral du XIXe siècle n’en a pas moins engendré les pires conditions de vie que
l’Europe avait connues depuis bien longtemps.
En 1850, la condition des ouvriers est misérable : horaires très lourds (11 à 14 heures par jour, 6
jours de travail par semaine), salaires très bas, logements malsains, associations et grèves interdites.
A Lille, ville fortement ouvrière, 72 % des enfants meurent avant l’âge de 5 ans dans les quartiers
pauvres. Certaines années, 64% des jeunes ouvriers meurent avant 15 ans.
Marx constate que les prolétaires sont complètement écrasés par les bourgeois. Il explique que la
croissance de l’économie se fait au profit des capitalises, tout en ignorant les travailleurs. D’après lui,
le capitaliste ne recherche que le profit, et ceci par une exploitation maximale de la force de travail.
Marx voit dans cette opposition une lutte à mort qui entraînera la destruction des deux groupes
antagonistes, et la création d’un monde et d’un système nouveau : le communisme.
Marx décrit le communisme comme une société d’hommes libres de laquelle les États auront été
supprimés. Dans cette ère d’abondance la rareté aura disparu, les biens n’auront plus de valeur et la
monnaie disparaîtra à son tour. Le travail aura cessé d’être une contrainte, il fera place à des activités
librement choisies, sources de joies profondes pour chacun, débouchant sur une production spontanée.
Cependant, Marx explique qu’entre la destruction du capitalisme et l’avènement du communisme, il
peut y avoir une longue période de transition. Cette phase intermédiaire est la dictature du prolétariat :
Elle devrait éliminer physiquement la bourgeoisie.
On peut considérer que la Révolution d’octobre en URSS en 1917 correspond à l’explosion du système
capitaliste russe. Les communistes d’aujourd’hui – ou du moins ceux qui croient encore en ces thèses
– se considèrent comme des socialistes et non comme des communistes, puisque, d’après la théorie
marxiste, il se trouvent toujours dans la phase intermédiaire qui les amènera à l’ère de du
communisme.
Marx s’est très peu intéressé à la gestion de l’économie de la société nouvelle qu’il annonçait. Il a
concentré son effort sur l’analyse de l’exploitation de la force ouvrière par la bourgeoisie. Il ne dit
pratiquement rien de la politique de croissance qui doit être mis en œuvre après la révolution
prolétaire. Le marxisme laisse ainsi les nouveaux maîtres sans indications sur la politique à suivre. Ce
n’est pas pour rien que dans les ex-pays de l’Est les réformes succédaient aux réformes. Le marxisme
débouche sur l’empirisme et finalement sur la dictature totalitaire d’une nouvelle classe dominante : la
nomenklatura.
Définitions :
Prolétaires : travailleurs qui n’ont pas la propriété des moyens de production mais leur seule force de
travail qu’ils sont obligés de vendre pour vivre. Pour Marx, le prolétariat est la classe qui supporte
toutes les charges de la société sans jouir des avantages. On peut l’associer au monde ouvrier.
Capitalistes : propriétaires des moyens de production qui en retirent les profits grâce à leur utilisation
par d’autres travailleurs.
Communisme : régime économique caractérisé par l’absence de propriété privée des moyens de
production. Selon Marx, phase suprême de la révolution socialiste.
Nomenklatura : En ex-URSS, classe privilégiée constituée de membres du parti communiste occupant
les postes-clés de la politique et de l’économie
1.
Pour quelles raisons Karl Marx élabore-t-il sa théorie ?
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2.
Quels sont les fondements de sa proposition ?
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Les néo-classiques
A la fin du XIXème siècle, certains économistes voulurent démontrer, d’une part le mal fondé des idées
marxistes, et, d’autres part, les avantages du libéralisme économique, mais en adoptant une démarche
nettement différente, d’où le terme néo-classiques pour qualifier ces nouveaux auteurs.
Définition : Libéralisme : doctrine économique qui se fonde sur la liberté individuelle et qui prétend
qu’il faut laisser agir les lois naturelle de l’économie (autorégulation sans intervention de l’État). Ce
sont les idées de l’École classique.
L’économie Néo-classique s’intéresse au comportement individuel des hommes en tant que
producteurs-consommateurs, alors que les classiques analysaient la société par grands groupe sociaux
tels que propriétaires, industriels, ouvriers, etc. Les néo-classique étudient la manière dont le
consommateur satisfait au mieux ses besoins par la meilleure distribution de ses dépenses et la façon
dont les producteurs rentabilisent le plus efficacement possible leur appareil de production :
Ce système supposait dans le cas le plus probable le plein emploi, et dans le pire un chômage
minimum.
Cette théorie fut suivie mais elle a été contredite par les faits qui se sont déroulés dans les années 30.
Rappelons les faits : en octobre 1929 éclate le célèbre Krach boursier de Wall Street, la bourse de
New-York. Le cours des actions s’effondre et beaucoup de banquiers et d’industriels sont au bord de la
faillite. Ils sont obligés de licencier et ainsi on compte plus de 13 millions de chômeurs aux USA en
1932 et plus de 15 millions en Europe. La production chute et la pression des chômeurs sur le marché
du travail entraîne une baisse des salaires. Et pour vendre, les entreprises doivent baisser les prix.
La théorie Keynésienne
L’homme qui va véritablement dénoncer les lacunes des théories néoclassiques s’appelle John
Maynard Keynes (1883-1946). Les classiques raisonnaient comme si le plein emploi était toujours
réalisé, si toutes les personnes désireuses de travailler pouvaient trouver un emploi à un certain salaire.
Pour Keynes, cette hypothèse ne correspond pas à la réalité.
Il va démontrer qu’en période de crise, l’Etat doit intervenir pour soutenir et régulariser l’activité
économique. C’est en créant un pouvoir d’achat que l’Etat va inciter les consommateurs à acheter, que
les entreprises vont réduire leur stock, qu’elles vont à nouveau engager des travailleurs, investir,
distribuer des salaires qui à leur tour permettront la consommation.
Il ne faut pas croire que Keynes, en prônant la supériorité de l’État sur les individus, s’oppose au
fonctionnement du capitalisme. Au contraire il faut l’aider à contrer ses points négatifs en mettant en
place une politique économique efficace. Le gouvernement doit laisser chaque partenaire libre mais il
doit soigner l’économie si elle est malade. Son intervention ne doit pas être permanente mais doit se
manifester seulement aux moments difficiles.
Questions sur les principaux courants de pensées économiques
1. Quelles sont les principales différences entre les théories néoclassique et keynésienne ?
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2.
Dans la théorie keynésienne, pourquoi est-ce que l’État doit aider l’économie en temps de crise ?
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3.
Selon vous, quelle est la politique économique la plus utilisée aujourd’hui ?
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Applications pratiques
En vous basant sur les sources disponibles au CEDOC, déterminez pour chaque parti :
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•
Trois principaux thèmes abordés par le parti
Quelle(s) est(sont) la (es) théorie(s) économique(s) sous-jacente(s) vue(s) précédemment en
cours ?
Le parti des Verts suisse
Les trois principaux thèmes abordés par le parti
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La(es) théorie(s) économique(s) sous-jacente(s) vu précédemment en cours
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Le parti socialiste suisse
Les trois principaux thèmes abordés par le parti
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La(es) théorie(s) économique(s) sous-jacente(s) vu précédemment en cours
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Le parti démocrate chrétien suisse
Les trois principaux thèmes abordés par le parti
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La(es) théorie(s) économique(s) sous-jacente(s) vu précédemment en cours
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Le parti radical suisse
Les trois principaux thèmes abordés par le parti
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La(es) théorie(s) économique(s) sous-jacente(s) vu précédemment en cours
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Le parti libéral
Les trois principaux thèmes abordés par le parti
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La(es) théorie(s) économique(s) sous-jacente(s) vu précédemment en cours
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L’Union Démocratique du Centre Suisse
Les trois principaux thèmes abordés par le parti
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La(es) théorie(s) économique(s) sous-jacente(s) vu précédemment en cours
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Les systèmes économiques
Le système économique est le cadre juridique politique et social de l’activité économique. C’est
l’ensemble des règles – constitution, lois, usages, coutumes – qui engagent et lient tous les partenaires.
Les économies primitives ont longtemps fonctionné avec des règles issues de la coutume ou de
l’expérience. La complexité des économies modernes, par contre, implique un ordre légal.
Les systèmes économiques peuvent être classés en deux groupes qui s’opposent
Les économies de marché – caractérisés par la liberté des choix pour les producteurs et les
consommateurs ;
Les économies planifiées – où l’État s’approprie les moyens de production et réglemente l’activité
économique.
L’économie planifiée
Octobre 1917 : pour la première fois se met en place un régime politique se réclamant des idées de
Karl Marx. L’URSS est alors le premier État qui, voulant rompre avec le capitalisme, tente d’instaurer
une nouvelle organisation économique et sociale.
L’économie planifiée – ou collectivisme – est fondée sur la propriété collective des moyens de
production et sur la planification de la vie économique par l’État.
Dans un tel système, l’État occupe la première place ; c’est lui qui prend toutes les décisions
importantes. Les individus lui sont subordonnés et ne jouissent que de libertés et de droits très
restreints. Les systèmes collectivistes se distinguent essentiellement par l’existence de plans dressés
par un pouvoir central. L’État estime la production à réaliser dans tous les secteurs, organise la
distribution, fixe les prix, détermine les salaires, etc. , bref remplace les mécanismes de marché tels
que nous les connaissons dans le monde occidental.
La planification décide des moyens de production et impose les prix aux producteurs et aux
consommateurs. Le marché lui-même a ainsi disparu. En effet, dans un tel système, il n’y a plus lieu
de rencontre entre l’offre et la demande. De même la propriété privée des moyens de production a été
supprimée.
L’économie de marché
Le terme de marché est aujourd’hui employé couramment. Son origine remonte à l’organisation de
foires de commerce, aux XIIe et XIIIe siècles. On appela alors marché le lieu de conclusion des
échanges entre les vendeurs de marchandises et les acheteurs potentiels. Durant plusieurs siècles, le
marché existait donc concrètement ; il était localisable. La multiplication des possibilités d’échange a
transformé le marché en un élément abstrait, pas nécessairement localisé en un endroit précis, qui
regroupe désormais l’ensemble des producteurs et des consommateurs d’un bien ou d’un service. Ce
qui importe donc, c’est que ceux qui ont l’intention de vendre et ceux qui ont envie d’acheter soient en
contact d’une manière ou d’une autre, par le téléphone, le fax, l’internet ou tout autre moyen de
communication.
Ce sont les écoles classiques des XVIIe et XIXe siècles qui ont décrit les principes de l’économie de
marché ou capitalisme. Ce système est caractérisé par la liberté individuelle, la concurrence, la
formation des prix par le jeu de l’offre et de la demande et l’existence et la recherche du profit.
C’est l’initiative personnelle qui est l’élément moteur du système. Chacun est libre de choisir sa
profession et de créer sa propre entreprise. Ce sont donc les individus qui organisent et dirigent toute
l’activité économique. L’État n’intervient pas dans l’économie et se contente de jouer un rôle d’arbitre
en faisant respecter les règles du jeu. Son action est limitée à des domaines d’intérêt général tels que la
défense du pays, les relations avec l’étranger, la police intérieure, l’éducation, la santé, etc.
Dans un tel système, les entrepreneurs privés jouent un rôle essentiel. En décidant de la nature et de la
quantité de leur production, ils offrent aux clients une multitude de produits différents. La rencontre
entre l’offre du producteur et la demande du consommateur s’effectue par l’intermédiaire du marché
d’où le terme d’économie de marché.
Comparaison entre libéralisme et collectivisme
Le libéralisme
Plus qu'une théorie politique, le libéralisme est également une conception économique de la gestion de
la production et de l'organisation des rapports sociaux qui en découlent. Issu de la montée en puissance
de la bourgeoisie à la fin du dix-huitième et au début du dix-neuvième siècle, la théorie libérale
s'oppose clairement aux conceptions féodales et proclame que tous les hommes naissent et demeurent
libres et égaux en droit. Elle fait de l'idée de liberté politique (entendue comme liberté d'expression)
ainsi que de l'idée de liberté économique (entendue comme liberté de jouissance de sa propriété) le
cœur de sa réflexion politique.
Les théoriciens du libéralisme développent également une conception de la société où l'homme est
représenté comme un simple individu séparé des autres individus. Ses intérêts sont conçus comme
antagonistes avec ceux des autres hommes. La compétition est ainsi comprise comme le mode général
de gestion des rapports humains : la concurrence universelle comme le seul mode possible d'existence.
Attachée à l'idée de liberté mais pas à celle "d'égalité fondée sur le partage des ressources existantes",
le libéralisme est très favorable aux personnes qui ont un capital à faire fructifier mais très défavorable
à ceux qui n'ont rien et qui sont obligés de vendre leur force de travail dans des conditions misérables.
La justification qu'elle apporte aux contradictions produites par le " marché libre " tend de ce point de
vue à en faire le pur et simple reflet idéologique du capitalisme.
On peut dire en ce sens du libéralisme politique qu'il est le reflet du libéralisme économique qui n'est
rien d'autre que l'organisation capitaliste de la production. Il est à noter également que de nos jours et
depuis la révolution française, le libéralisme va de pair avec les conceptions républicaines.
La sociale démocratie ou libéralisme social
Les représentants de la sociale démocratie se présentent comme les défenseurs d'un système politique
et économique qui serait la synthèse des revendications sociales des communistes et de celles des
libéraux en matière économique. Ils affirment qu'il est possible de concilier les intérêts du marché et
de ceux qui possèdent la réalité des moyens de production avec ceux des salariés et des citoyens les
plus pauvres. C'est autour de l'idée d'une redistribution partielle des richesses qu'ils fondent leur
croyance en un système social relativement équilibré : les riches étant censés partager une part de leur
richesse avec les pauvres pour que ceux-ci ne se montrent pas trop violents, ni ne se révoltent.
Issue de la dissidence avec les penseurs marxistes et communistes traditionnels, les théoriciens de la
sociale démocratie prônent la conciliation et non pas le combat, l'entente plutôt que la lutte. Les grands
penseurs de la sociale démocratie (aujourd'hui oubliés) sont des personnes comme Karl Kautsky. Sur
le plan économique, John Mayard Keynes est leur grand représentant.
Aujourd'hui la plupart des gouvernements européens sont sociaux démocrates sans que pour autant les
problèmes liés à la pauvreté, à l'exclusion et à la misère aient été en aucune manière réglés.
Le communisme d'Etat
Théorie collectiviste et égalitariste la conception communiste des affaires politiques, se présente avant
tout comme une théorie révolutionnaire de l'organisation sociale et comme la philosophie la plus
opposée au capitalisme et aux différentes formes de libéralisme.
Elle remet tout d'abord en cause le fait de la propriété privée et propose de faire de tous les objets
produits la propriété des personnes qui les produisent et non pas de celles qui les font faire. Pour les
théoriciens du communisme dans sa version orthodoxe, la propriété doit être publique et non privée.
C'est l'Etat qui se substitue aux particuliers et gère l'organisation de tous les rapports sociaux, c'est lui
qui représente la masse des producteurs et fait en sorte qu'aucune inégalité ne soit établie entre eux,
c'est lui qui assure la distribution des biens et des richesses en permettant aux plus pauvres d'avoir des
conditions de vie décentes.
L'Etat possesseur véritable des moyens de production est censé défendre les intérêts des prolétaires en
empêchant que ne se continue l'exploitation sauvage dont ceux-ci sont victimes. Il fait d'eux des
hommes à part entière en leur permettant d'être maîtres de leur propre vie, en empêchant qu'ils soient
condamnés à vendre leur force de travail sur un marché dont ils ne maîtrisent pas les règles et qui les
domine totalement.
Marx et Engels sont les grands théoriciens de la philosophie communiste. Révolutionnaires engagés
dans les grands mouvements ouvriers qui ont eu lieu au dix-neuvième siècle, frappés par la misère où
se trouvait l'ensemble de la classe ouvrière, ils se sont révoltés contre l'ordre bourgeois et l'oppression
qu'il générait. Leur théorie, exposée dans des ouvrages comme Le Manifeste du parti communiste, Le
Capital ou l'Anti-Dühring, a considérablement marqué les révolutionnaires de tous les pays
(notamment au vingtième siècle) et a donné les moyens à certain d'entre eux de mener le projet
communiste à son terme (Lénine en Russie, Fidel Castro à Cuba, Mao-Tse-Toung en Chine sont au
vingtième siècle les grandes figures politiques du communisme mondial).
Très dénigrée depuis la chute du système soviétique et le passage de la Chine à une économie de
marché qui ne dit pas son nom, le communisme demeure une référence dont se réclament encore
aujourd'hui les révolutionnaires (Le Sous-Commandant Marcos au Chiapas, les révolutionnaires
colombiens..).
L’économie de marché : travail de groupe
Consigne : répondez par deux aux questions ci-dessous.
1.
Sur quelles bases l’économie de marché (celle que l’on connaît actuellement en Suisse par
exemple) fonctionne-t-elle ?
(Aide : Pourquoi achetez-vous de la nourriture ?, pourquoi achetez-vous des téléphones
portables ?)
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2.
Existe-t-il des achats plus nécessaires que d’autres ? Lesquels ?
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3.
Quels sont les différents types d’achats que vous pouvez faire ? (Aide : pensez aussi à vos loisirs)
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4.
Est-ce que vous connaissez des biens qui peuvent être remplacés par d’autres ?
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5.
Connaissez-vous des biens auxquels il est impératif d’acheter un autre bien pour que
le premier fonctionne ?
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6.
Qui sont les principaux intervenants de notre vie économique ?
(Aide : pensez à tous ceux qui prennent part lorsque vous achetez un thé froid à la cafétéria,
par exemple)
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7.
Quels peuvent être les rapports entre les différents acteurs ou participants de la vie
économique ?
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8. Essayer de dessiner un schéma incluant vos réponses des questions 6 & 7.
Questions sur les systèmes économiques
1. Associez chacun des économistes suivants à un des grands courants de la pensée économiques :
˗
˗
Adam Smith : ___________________________________
John Maynard Keynes : ________________________
˗
˗
˗
Karl Marx: _____________________________________
Mao Tse Toung: _______________________________
David Ricardo: ________________________________
2. Donnez une différence entre le socialisme et le libéralisme :
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3. Dans une économie capitaliste les ressources productives appartiennent à :
a. l'État
b. des entreprises privées
2. Dans une économie communiste les prix sont déterminés par :
a. le mécanisme de l'offre et de la demande
b. l'État
3. Dans une économie capitaliste la gestion de l'économie se fait par :
a. le mécanisme de l'offre et de la demande
b. l'État
4. La Suisse et l'Allemagne ont un système économique qualifié d'économie mixte. L'État intervient
dans l'économie pour :
a. produire certains services comme la santé et l'éducation
b. fixer directement les prix de tous les produits
5. Dans une économie mixte la propriété des ressources est :
a. privée ou publique
b. publique seulement
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