fr. Didier van HECKE, GB GSA, Le Pentateuque, 2014/2015.
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4 LA VOCATION DE MOÏSE
Ex 2,23-4,31
INTRODUCTION
Avant de continuer la vie de Moïse, le texte s'arrête dans un petit sommaire sur les conditions de vie
d’Israël en Egypte (2,23-25). Il nous présentera ensuite la vocation et la mission de Moïse en quatre
tableaux (3,1-4,17) avant de présenter son retour en Egypte (4,18-31).
1 LE SOMMAIRE ANTICIPÉ (Ex 2,23-25)
Ces versets 23-25 préparent la révélation au buisson ardent par l’entrée en scène de Dieu. Du point de
vue théologique, ils reflètent bien les préoccupations de son auteur. De plus, ils contiennent quelques
termes importants et fort beaux du langage théologique d’Israël.
11 Les gémissements et l'appel des fils d’Israël (v. 23b)
23Au cours de cette longue période, le roi d'Égypte mourut.
Les fils d'Israël gémirent du fond de la servitude
et crièrent.
Leur appel monta vers Dieu du fond de la servitude.
Pour parler de cet appel des Israélites, le texte utilise trois termes que l’on retrouve dans les psaumes
de supplication : ils gémirent, ils crièrent, leur appel monta vers Dieu. Cet appel provient du fond de
leur servitude (deux fois) dont le texte a parlé en Ex 1,8-14. Ce qui est nouveau, c’est que cet appel
monte vers Dieu. Israël sait que personne d’autre ne pourra le sauver. Jusqu’à présent Dieu avait été
caché. Seules, les sages-femmes avaient mis leur confiance en lui.
12 La réponse de Dieu (vv. 24-25)
24Dieu entendit leur plainte ;
Dieu se souvint de son alliance avec Abraham, Isaac et Jacob.
25Dieu vit les fils d'Israël;
Dieu se rendit compte...
La servitude est à elle seule une imploration que Dieu entend. Pour signifier cet accueil par Dieu, le
texte (vv. 24-25) utilise quatre verbes où est explicitement répété le sujet : Dieu.
- Dieu entend et voit :
Dire que Dieu entend et voit, c’est manifester qu’il entre en relation, que son regard est actif et qu’il
prend en charge. Dieu est présenté comme un être vivant doué de sensibilité (la Bible ne théorise
pas, elle montre les choses). Dieu entend, il voit. Cette expression prépare et annonce l’intervention
imminente de Dieu : il va venir !
- Dieu se souvient de son Alliance avec Abraham, Isaac, Jacob :
Certes, dans la Bible, Dieu n’oublie rien ni personne et surtout pas les malheureux (Ps 9,13 ; Is 49,14-
15). Mais le terme “se souvenir”, en hébreu, signifie non seulement se rappeler, mais intervenir. Dire
que Dieu se souvient, c’est dire que Dieu va faire quelque chose : « Dieu se souvint de Noé… Il fit
alors passer un souffle » (Gn 8,1). Voir aussi Gn 9,15-16 ; 19,29 ; Ex 6,5-6. Le Dieu qui va
intervenir est le Dieu fidèle d’autrefois, celui qui a fait alliance avec Abraham, Isaac et Jacob et qui
se souvient de cette alliance (v. 24). Dieu intervient parce qu’il a fait alliance avec son peuple et qu’il
se souvient de celle-ci.
- Dieu se rend compte :
En fait, littérairement : “il connut”. Le verbe yadâ sert à exprimer la connaissance de la nature intime
d’un être ou d’un peuple, mais aussi, avec comme conséquence, le choix, l’appel, la vocation,
l’élection. On a là la formulation la plus dense pour exprimer l’alliance de Dieu et de son peuple.
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Connaître son peuple, c’est l’appeler, le choisir, l’aimer. Dire que « Dieu connaît » revient à signifier
qu’il entre effectivement en communication, qu’il va s’engager, être avec les Israélites et faire avec
eux son œuvre.
13 Signification théologique de ce sommaire
Ce sommaire est le reflet du drame que vit la communauté en exil à Babylone ; les questions les plus
vitales sont posées. Pourquoi le peuple est-il réduit à cette situation ? Dieu a-t-il définitivement
abandonné son peuple ? Le souvenir de l’Exode peut-il rendre espoir à des exilés qui ont tout perdu :
terre, Temple et Roi ?
Pour l’auteur de ces lignes, l’Alliance est le fondement inamovible de la foi d’Israël. Cette Alliance est
sans condition et ne saurait être rompue. Le peuple a pu pécher et se retrouver en exil. L’Alliance n’est
pas pour autant rompue et la promesse faite aux patriarches reste valable. C'est donc sur cet arrière-
fond de l’Alliance que Dieu entre maintenant en scène. Dieu va révéler qui il est et envoyer Moïse en
mission.
2 LE DIEU DES OPPRIMÉS RÉVÈLE SON NOM (Ex 3,1-4,17)
21 Révélation de Dieu et appel de Moïse (Ex 3,1-6)
Nous avons assisté auparavant à l’échec des interventions de Moïse sans Dieu. Ici, Dieu reprend
l’initiative. On a un récit très sobre se déroulant dans le cadre d’une théophanie c'est-à-dire d'une
révélation de Dieu, d'une manifestation sensible de Dieu qui apparaît sous forme humaine ou dans les
événements de la nature.
211 Introduction (v. 1)
1Moïse faisait paître le troupeau de son beau-père Jéthro, prêtre de Madiân.
Il mena le troupeau au-delà du désert et parvint à la montagne de Dieu, à l'Horeb.
Moïse, élevé à la cour de Pharaon devient pasteur et il s’enfonce au désert. La “montagne de Dieu” est
appelée ici Horeb comme dans les traditions du nord. Etymologiquement, ce nom signifie "être désolé,
être sec à cause de la chaleur".
Pour le rédacteur final, l’Horeb et le Sinaï sont un seul et même lieu. Son but est clair : "l’emplacement
de la vision n’est pas un lieu quelconque ; c’est là que Dieu s’est révélé et c’est là que le peuple, après
sa sortie d’Egypte, rendra un culte à Dieu. Par là même une relation étroite est établie entre
l’événement de la délivrance du peuple par Moïse et le lieu de l’Alliance que Dieu fera avec son
peuple, dans la tradition sinaïtique"
1
.
212 Apparition de l’ange du Seigneur (v. 2)
2L'ange du SEIGNEUR lui apparut dans une flamme de feu, du milieu du buisson.
Il regarda : le buisson était en feu et le buisson n'était pas dévoré.
L’Ange du Seigneur littéralement « se fit voir ». L’emploi du verbe au passif indique que nous
sommes dans le domaine du transcendant, et non de la vision oculaire banale. Il s’agit d’une
expérience intérieure. Cela signifie aussi que Dieu se fait entendre tout en gardant son mystère.
La flamme du feu : elle évoque l’Alliance conclue avec Abraham en Gn 15,17ss. Mais elle renvoie
également à la propre expérience mystique de Moïse ainsi qu’à celle de Jacob en Gn 28,11-22.
On a cinq fois le mot “buisson” mis en évidence par l’article “le” (3 fois dans ce v. 2). Il forme une
allitération avec le nom de la montagne : “senêh” et “Sinaï”. On ne trouve ce mot qu’ici et en Dt 33,16.
213 Appel de Moïse (vv. 3-5)
- Réaction de Moïse (v. 3)
3Moïse dit : "Je vais faire un détour pour voir cette grande vision :
pourquoi le buisson ne brûle-t-il pas ?"
1
F. MICHAELI, Le livre de l’Exode, 48.
fr. Didier van HECKE, GB GSA, Le Pentateuque, 2014/2015.
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Le feu brûle sans consumer le buisson. C’est le signe de la transcendance unique de l’apparition de
Dieu. C’est le signe de sa présence. C’est pour cela que le lieu acquiert alors une dimension sacrée, il
devient LE lieu par excellence, LA montagne sacrée parce que Dieu y est présent (3,5).
Nous avons ici une situation très paisible. Moïse voit le prodige, s’étonne, s’approche, inconscient de
ce qui va se passer.
- Intervention de Dieu (v. 4a)
4Le SEIGNEUR vit qu'il avait fait un détour pour voir,
et Dieu l'appela du milieu du buisson : "Moïse ! Moïse !"
- Réponse de Moïse (v. 4b)
Il dit : "Me voici ! "
Le texte joue sur les deux noms de Dieu et sur deux verbes : on passe de YHWH à Elohim sans
transition. C'est maintenant YHWH qui voit Moïse et c'est Elohim qui l’appelle !
On passe de la vision à l’action, ou plutôt de la vision à la parole et à l’appel. Par la répétition de son
nom, Moïse est interpellé : « Moïse, Moïse ».
On peut se souvenir de textes parallèles :
Gn 46,2-3
Gn 22,1-2
Gn 31,11-13
1 Sm 3,10-16
Ac 9,10-11
Appel par son
nom
Jacob, Jacob
Abraham,
Abraham
Jacob
Samuel, Samuel
Ananie
Réponse
Me voici !
Me voici !
Me voici !
Parle ton
serviteur écoute
Me voici,
Seigneur !
Ordre
Ne crains pas de
descendre
Prends ton fils et
va
Lève-toi
maintenant
Tu annonceras
Lève-toi et va
- Double demande de Dieu (v. 5)
5Il dit : "N'approche pas d'ici !
Retire tes sandales de tes pieds,
car le lieu où tu te tiens est une terre sainte."
A ce moment, on assiste à une déclaration de sainteté : c’est le Dieu Saint et Transcendant qui est
présent. C’est sa sainteté puissante qui va se mettre au service de son peuple (Ex 15,11). Face à
l’expérience de l’Altérité la plus absolue, la seule chose que peut faire Moïse est de se voiler la face.
On a la description d’une rencontre entre deux êtres personnels. En ôtant ses sandales, Moïse
ôte sa suffisance (Js 5,13-15). L’homme est appelé par Dieu, l’homme lui répond.
214 Dévoilement de l’identité de Dieu (v. 6a)
6Il dit : "Je suis le Dieu de ton père, Dieu d'Abraham, Dieu d'Isaac, Dieu de Jacob."
Moïse ne rencontre pas un Dieu nouveau mais bien le Dieu de ses Pères.
215 Conclusion : réaction de Moïse (v. 6b)
Moïse se voila la face, car il craignait de regarder Dieu.
Pour le rédacteur, la rencontre avec Dieu est vécue comme un risque et comme un événement de
grâce qui appelle à une vie nouvelle. Le sentiment vécu est alors la crainte (Gn 28,17 ; 32,31 ; Ex
19,21 ; Dt 5,24-25).
216 Signification du passage
Il s’agit pour Moïse d’une expérience fondamentale et décisive de Dieu qui vient mystérieusement
mais clairement aussi à sa rencontre pour lui donner une mission. C’est le Seigneur qui a l’initiative et
c’est lui qui enverra Moïse.
Dieu se révèle à Moïse par son action et la mission qu’il va lui donner. En effet, si la théophanie du
Buisson ardent va marquer pour toujours Moïse de sa brûlure, elle n’est pas d’abord destinée à sa
perfection spirituelle, mais à la libération de son peuple, afin que celui-ci puisse servir son Dieu sur la
montagne.
fr. Didier van HECKE, GB GSA, Le Pentateuque, 2014/2015.
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On ne nous a rien dit de l’expérience de Dieu durant les 400 ans du séjour en Égypte, mais quand le
peuple connaît la détresse, alors Dieu se souvient. Moïse se voile alors la face, car il comprend.
22 Première étape de la mission de Moïse (Ex 3,7-15)
Le chapitre se poursuit comme un récit de vocation, après l’irruption divine, on retrouve les éléments
communs à d’autres cits : ordre de mission, objection de l’appelé, promesse d’assistance et signe
donné comme gage de l’appui divin.
221 Décision de Dieu d’intervenir (vv. 7-10)
A Conscience qu’a Dieu de la misère de son peuple (v. 7)
7Le SEIGNEUR dit :
"J'ai vu la misère de mon peuple en Égypte
et je l'ai entendu crier sous les coups de ses chefs de corvée.
Oui, je connais ses souffrances.
On retrouve ici les 3 verbes déjà utilisés en Ex 2,23-25. Ils disent la conscience qu’a Dieu de la
situation dans laquelle se trouve son peuple. Ces 3 verbes ont chacun un complément qui exprime la
situation de détresse du peuple.
Le Dieu qui parle est le Dieu proche des hommes et prêt à intervenir. C’est un Dieu bienveillant, fidèle
et plein de miséricorde. On découvre un Dieu qui a le souci des pauvres, des humiliés, des faibles.
C’est Dieu qui prend l’initiative en faveur de son peuple. Ce qui provoque l’attention de Dieu, ce ne
sont pas les exploits du peuple, ni sa fidélité ou sa rectitude morale, c’est un cri de détresse ! Dieu se
veut présent à la misère de son peuple, il prend fait et cause pour lui. Il décide de le délivrer et de le
faire monter vers une terre plantureuse et vaste.
B Décision de Dieu de délivrer son peuple (v. 8)
8Je suis descendu
pour le délivrer de la main des Égyptiens
et le faire monter de ce pays
vers un bon et vaste pays,
vers un pays ruisselant de lait et de miel,
vers le lieu du Cananéen, du Hittite, de l'Amorite, du Perizzite, du Hivvite
et du Jébusite.
Dieu prend la résolution de descendre pour délivrer et donner le salut à son peuple et ensuite pour le
faire monter en terre promise. Ce salut passera donc par la sortie d’Égypte.
Délivrer et faire monter deviennent des formules de salut (Dt 6,23 ; Dt 26,6-9 ; Ps 136,10.22).
L’aboutissement de ce mouvement de salut est mis en évidence par la triple reprise de l’expression
“vers un pays, vers un lieu” ; “la terre où coule le lait et le miel”. Celle-ci est une expression mythique
cananéenne mais qui est ici démythisée pour désigner la terre promise.
A’ Conscience qu’a Dieu de la misère de son peuple (v. 9)
9Et maintenant, puisque le cri des fils d'Israël est venu jusqu'à moi,
puisque j'ai vu le poids que les Égyptiens font peser sur eux,
B’ Décision de Dieu de délivrer son peuple par Moïse (v. 10)
10va, maintenant ; je t'envoie vers le Pharaon,
fais sortir d'Égypte mon peuple, les fils d'Israël."
YHWH mentionne deux fois ce qu’il vient de constater (A et A’) et deux fois sa décision d’intervenir.
La seconde fois vient préciser de quelle manière il va délivrer et faire monter son peuple : il le fera
sortir d’Egypte par l’intermédiaire de Moïse.
En A’ et B’, on a la reprise de « maintenant » : YHWH ne dit plus qu’il se souvient mais que
maintenant, le cri des fils d’Israël est venu à lui et que maintenant, il envoie Moïse. Celui-ci est
simplement chargé de faire sortir son peuple et non de le faire entrer en terre promise.
fr. Didier van HECKE, GB GSA, Le Pentateuque, 2014/2015.
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222 Dialogue entre Moïse et Dieu (vv. 11-15)
- Premier dialogue (vv. 11-12)
A Première objection de Moïse (v. 11)
11Moïse dit à Dieu :
"Qui suis-je pour aller vers le Pharaon et faire sortir d'Égypte les fils d'Israël ?"
B Première réponse de Dieu (v. 12)
12"JE SUIS avec toi, dit-il.
Et voici le signe que c'est moi qui t'ai envoyé :
quand tu auras fais sortir le peuple d'Égypte,
vous servirez Dieu sur cette montagne."
A la question de Moïse « qui suis-je ? », Dieu répond indirectement en le rassurant : “JE SUIS avec
toi” : Dieu s’engage aux côtés de celui qui s’engage. Cette formule annonce aussi la révélation du
« nom » qui va suivre.
Dieu ne se limite pas à rassurer Moïse, il lui donne un signe qui va authentifier son envoi. Mais ce
signe reste mystérieux. Il pourrait se rapporter à ce qui précède : le fait que Dieu soit avec Moïse est le
signe qu’il est bien l’envoyé de Dieu. Le signe peut se rapporter à ce qui suit : l’accomplissement de la
promesse de sortie servira de signe. En s’appuyant sur le texte hébreu, on peut affirmer que le signe
renvoie à ce qui précède : c’est le « je suis avec toi ». Il s’agit alors d’un signe efficace et en quelque
sorte sacramentel.
Cette expression du service de Dieu renvoie à l’enjeu premier du drame des plaies d’Égypte. Passer de
l’esclavage du service de Pharaon à la liberté du service de Dieu, voilà l’enjeu de l’Exode ! Lorsque
les fils d’Israël ne seront plus en état de servitude en Egypte, ils seront des serviteurs-liturges de Dieu.
Il y a ici un jeu de mot à partir de la racine ‘âbad « servir ».
Dieu a répondu à la première question/objection de Moïse concernant son identité : « qui suis-je
moi ? ». Il va maintenant répondre à la seconde question/objection de Moïse qui porte sur l’identité de
Dieu : « qui es-tu ? ».
- Second dialogue (vv. 13-15)
A’ Seconde objection de Moïse (v. 13)
13Moïse dit à Dieu :
"Voici! Je vais aller vers les fils d'Israël et je leur dirai :
Le Dieu de vos pères m'a envoyé vers vous.
S'ils me disent : Quel est son nom ? - que leur dirai-je ?"
B’ Seconde réponse de Dieu (vv. 14-15)
- Révélation de l’identité de Dieu (v. 14a) : JE-SUIS QUI JE SERAI
14Dieu dit à Moïse :
"JE SUIS QUI JE SERAI."
- 1ère confirmation de l’envoi de Moïse (v. 14b) : JE-SUIS m’a envoyé vers vous.
Il dit : "Tu parleras ainsi aux fils d'Israël:
JE SUIS
m'a envoyé vers vous."
- 2ème confirmation de l’envoi de Moïse (v. 15) : YHWH, Dieu de vos pères, m’a envoyé vers vous.
15Dieu dit encore à Moïse :
"Tu parleras ainsi aux fils d'Israël:
YHWH, Dieu de vos pères, Dieu d'Abraham, Dieu d'Isaac, Dieu de Jacob,
m'a envoyé vers vous.
C'est là mon nom à jamais,
c'est ainsi qu'on m'invoquera d'âge en âge.
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