Réseaux blazés binaires : définition
La méthode établie de fabrication des optiques diffractives consiste à imposer à la surface des
composants des reliefs continus (échelette) séparés par des discontinuités, voir figure a).
Quelques PME américaines et quelques
Instituts de recherche commercialisent des
composants à la demande. Alternativement, on peut
imaginer des réseaux blazés en indice (voir Fig. b)
qui, aux pertes par réflexion de Fresnel près et pour
de grandes périodes, sont strictement équivalents
aux réseaux échelettes si n(x)h = nh(x), expression
traduisant simplement l’égalité des chemins optiques
à la côte x entre un réseau (blazé en indice) de
hauteur h constante présentant un profil d’indice
n(x) et un réseau (échelette) gravé dans un matériau
homogène d’indice n et de hauteur variable h(x). Il
est très difficile de fabriquer des réseaux blazés en
indice, mais on peut s’en approcher en considérant
des composants structurés à une échelle plus fine
que la longueur d’onde. Sur la Fig. c), le motif
comporte plusieurs traits par période. La largeur de
ces traits augmente progressivement de la gauche
vers la droite sur une période ; la lumière incidente
dans la partie gauche « ressent » plutôt un matériau
de faible indice, celle incidente dans la partie droite
plutôt un matériau de fort indice. L’augmentation
progressive de la largeur des traits mime ainsi un
gradient d’indice parallèle au substrat. Le composant
est blazé et son profil est binaire.
Sur cette idée, grâce aux progrès récents en
modélisation électromagnétique des réseaux, notre
équipe, en collaboration avec le LMM à Bagneux, a
obtenu en 1998-2000 des composants diffractifs qui
opèrent en régime d’indice effectif. La photographie
ci-contre obtenue au microscope électronique à
balayage montre un exemple de réalisation*. Il
s’agit d’un réseau de période 3λ constitué de cinq
piliers par période qui est conçu pour être blazé à
633 nm. Son efficacité de diffraction en incidence
normale est de 82% en lumière non polarisée.
* S. Astilean, Ph. Lalanne, P. Chavel, E. Cambril and H. Launois, Opt. Lett. 23, 552-554 (1998). Ph. Lalanne, S.
Astilean, P. Chavel, E. Cambril and H. Launois, Opt. Lett. 23, 1081-1083 (1998). Ph. Lalanne, S. Astilean , P.
Chavel, E. Cambril and H. Launois, Optics & Photonics News 9, 21-22 (Déc. 1998). Ph. Lalanne, S. Astilean , P.
Chavel, E. Cambril and H. Launois, J. Opt. Soc. Am. A 16, 1143-1156 (1999). L. Lee, Ph. Lalanne, J.C. Rodier
and E. cambril, Opt. Lett. 25, 1690-1692 (2000).
a)
b)
c)
a) profil continu type réseau à échelette classique
(période Λ). Aux pertes de Fresnel près, ce réseau est
100% efficace aux grandes périodes : il diffracte toute
la lumière dans son ordre utile, l’ordre 1 en général.
b) composant imaginaire appelé réseau blazé en
indice. Le réseau n’a pas de relief ; il est simplement
modulé en indice et cette modulation est un gradient
d’indice parallèle au substrat.
c) approximation binaire d’un composant blazé en
indice.