la morale et le devoir

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LA MORALE
ET
LE DEVOIR
Introduction
Étymologie : morale ou éthique ?
Du latin : moralis
pour l« mœurs »
Du grec : ethos
pour « mœurs »
La morale nous dicte notre devoir
bien
Le bien est LA valeur de la sphère morale
Pb : qu'est-ce que le bien ?
qu'est-ce qui fait qu'une action est bonne ?
Tension entre deux tendances :
Conviction
Devoir
VS
Responsabilité
Conséquence
Ex : mon neveu de 7 ans me demande si le père
Noël existe, que faire ?
1er partie :
Les origines de la morale :
société et religion
1er constat : il y a des morales différentes
(car il y a des mœurs différentes)
Qu'est-ce qui fait que l'on
considère telle action
comme bonne ?
notre société nous
dit que c'est bien
Réponse et position sceptique
(pas de bien en soi)
Pb : le relativisme moral
Pascal : « Plaisante justice qu'une rivière borne !
Vérité au deçà des Pyrénées, erreur au-delà. »
Une valeur morale devrait avoir de la valeur en
et par elle-même
Derrière la morale il y a l'idée du bien
Contre le relativisme moral : c'est un conformisme
Ce n'est pas une attitude défendable en
moral (contre toute idée de progrès)
« Le monde ne sera pas détruit par ceux qui font
le mal, mais par ceux qui les regarde sans rien
faire » Albert Einstein
2ème constat : les morales sont liées aux religions
origine et fonctionnement ; première forme
Dieu indique et garantit les règles et devoirs :
les Dix commandements
Mais même là les règles et devoirs ne sont pas figés :
« Vous avez entendu qu’il a été dit : Œil pour œil,
dent pour dent. Mais moi je vous dis de ne pas
résister au méchant. Si on te frappe sur la joue
droite, présente encore l’autre joue. Et si quelqu’un
veut te réclamer ta tunique, donne-lui aussi ton
manteau. » (Nouveau Testament, évangile selon
Matthieu, 5, 38-40)
Nouvelle difficulté : l'esprit et la lettre
Question d'interprétation
Transition :
Un principe
(Déontologie)
Nous pouvons agir
en fonction de :
Un résultat
(Conséquentialisme)
Ce que l'on
veut être
(Éthique des vertus)
2ème partie :
La déontologie,
une morale du devoir
Étymologie : du grec deon : « ce qu'il faut faire »,
« devoir » et logos : « science », « discours »
Déontologie d'une profession : ensemble des règles
et des devoirs.
Règles
Cas
Un grand représentant : Emmanuel Kant (1724 - 1804)
Koenigsberg
Texte de Kant
Correction :
1) 1. Le suicidaire
2. Le menteur
(faire une promesse qu'on
ne peut pas tenir)
3. Le paresseux
4. L'indifférent
Peut-on se suicider ?
Peut-on mentir ?
Peut-on ne rien faire ?
Peut-on ne pas se
préoccuper des autres ?
Devoirs envers soi-même
Devoirs envers autrui
1
2
3
4
3) Selon une « loi universelle »
Si la règle peut devenir universelle, alors elle est
moralement bonne
4) 1. Suicide
Ne peut être un acte universel
Contradiction entre notre nature qui est de nous
développer et ce but qu'on se donne.
2. Mensonge
Ne peut pas devenir universel
Sinon → plus de promesse, contradiction aussi :
but du langage → communication
3. Paresse
Possibilité d'être universelle
Mais ce n'est pas souhaitable
Nous devons développer nos
capacités
4. Indifférence
Idem : possible mais pas souhaitable
Car on se prive à l'avenir de l'aide
d'autrui
L'homme est un être social
Un problème avec la morale kantienne :
Pourquoi notre action devrait être universelle ?
Enquête sur les fondements de la morale
kantienne
Toute chose dans la nature agit d'après des lois. Il
n'y a qu'un être raisonnable qui ait la faculté d'agir
d'après la représentation des lois, c'est-à-dire
d'après les principes, en d'autres termes, qui ait
une volonté.
Choses
Animaux
Absence de raison
Absence de volonté
Être raisonnable
(personne)
Raison
Volonté
La volonté est une faculté de choisir cela
seulement que la raison, indépendamment de
l’inclination, reconnaît comme pratiquement
nécessaire, c’est-à-dire comme bon.
Raison
Besoin
Volonté
Inclination
Nécessaire
Bonne action
Opposé
Agréable
La représentation d’un principe objectif, en tant
que ce principe est contraignant pour une volonté,
s’appelle un commandement (de la raison), et la
formule du commandement s’appelle un
IMPERATIF.
Raison
commande
(IMPERATIF)
Volonté
Or tous les impératifs commandent ou hypothétiquement
ou catégoriquement. Les impératifs hypothétiques
représentent la nécessité pratique d’une action possible,
considérée comme moyen d’arriver à quelque autre
chose que l’on veut. L’impératif catégorique serait celui
qui représenterait une action comme nécessaire pour
elle-même, et sans rapport à un autre but, comme
objectivement nécessaire.
Impératif
Hypothétique
Catégorique
Action = moyen
Action = fin
Fin contingente
Fin nécessaire
L’impératif catégorique est donc unique, et c’est celui-ci :
Agis uniquement d’après la maxime qui fait que tu peux
vouloir en même temps qu’elle devienne une loi
universelle.
?
Impératif
catégorique
Loi
(de la raison)
Nécessaire
Universelle
Toutes ces fins relatives ne fondent que des impératifs
hypothétiques. Mais supposé qu’il y ait quelque chose dont
l’existence en soi-même ait une valeur absolue, quelque
chose qui, comme fin en soi, pourrait être un principe de lois
déterminées, c’est alors en cela et en cela seulement que se
trouverait le principe d’un impératif catégorique possible,
c’est-à-dire d’une loi pratique. [...]
Action
Fin / But
Valeur absolue
Fin en soi
Relative
Nécessaire
Impératif
hypothétique
Impératif
catégorique
?
Les êtres dont l’existence dépend, à vrai dire, non pas de notre
volonté, mais de la nature, n’ont cependant, quand ce sont des
êtres dépourvus de raison, qu’une valeur relative, celle de moyens,
et voilà pourquoi on les nomme des choses ; au contraire, les êtres
raisonnables sont appelés des personnes, parce que leur nature
les désigne déjà comme des fins en soi, c’est-à-dire comme
quelque chose qui ne peut pas être employé simplement comme
moyen, et qui par suite limite d’autant notre libre arbitre (et est un
objet de respect). [...] Ce qui a un prix peut aussi bien être
remplacé par quelque chose d'autre comme équivalent ; ce qui, au
contraire, est supérieur à tout prix, qui par la suite, n'admet aucun
équivalent, c'est ce qui a une dignité. [...]
Personne
Pourquoi ?
Fin en soi
Dignité
Législateur
En résumé
1. La volonté est la faculté de se déterminer soi-même à
agir conformément à la représentation d’une loi.
2. Toute loi est universelle et nécessaire.
3. Un acte moral doit être conforme à la loi, il doit donc
être universel et nécessaire.
4. Une fin contingente ne peut garantir qu’une loi
hypothétique.
5. Seule une fin nécessaire peut garantir une loi
catégorique.
6. Une fin en soi est une fin nécessaire (car elle ne peut
jamais être voulue uniquement comme un moyen et sa
valeur n’est jamais purement conditionnelle).
7. La personne est une telle fin en soi.
Problèmes du kantisme :
Charles Péguy : « Le kantisme a les mains propres ;
mais il n'a pas de mains »
Morale difficile voire
impraticable
Problème de la
motivation
Agir par devoir et par
respect pour la loi
Hans Jonas : un nouvel impératif
3ème partie :
Le conséquentialisme
Jim et les Indiens
Jim, explorateur texan à la recherche des vestiges d’une civilisation
pré-colombienne, arrive un jour sur la place centrale d’une petite
ville d’Amérique du Sud. Fendant une foule disposée en cercle
autour d’un groupe d’hommes en uniforme qu’il distingue mal, il
parvient au premier rang et se rend compte avec stupeur que vingt
indiens sont attachés, le dos contre un mur, face à plusieurs soldats
armés. Pedro, le capitaine qui les dirige, surpris et gêné par
l’irruption de Jim, citoyen d’un pays allié, lui explique que ces
Indiens ont été choisis au hasard et vont être fusillés pour l’exemple,
afin que les habitants de cette région se tiennent dorénavant
tranquilles et ne manifestent plus contre le gouvernement. Mais
comme Jim est un hôte d’honneur, le capitaine lui fait la proposition
de tuer lui-même l’un des Indiens, et alors les autres seront relâchés.
Si, par contre, il refuse, les vingt seront fusillés comme prévu.
Que feriez-vous à la place de Jim ?
Pourquoi ? (justification)
Quels problèmes cela soulève ? (problématisation)
Une distinction importante :
Intuition / raisonnement moral
Réponse immédiate
Justification et
légitimation
3 règles élémentaires du raisonnement moral :
R1 : De ce qui est, on ne peut pas dériver ce qui doit
être. (jugement de fait et jugement de valeur)
R2 : Devoir implique pouvoir
(à l'impossible, nul n'est tenu)
(sans pouvoir, pas de responsabilité)
R3 : Traiter les cas similaires de façon similaire.
(principe de cohérence et de justice)
L'utilitarisme : une philosophie conséquentialiste
Epicure
Jeremy Bentham
John Stuart Mill
Peter Singer
La typologie de John Stuart Mill :
action
bonne
mauvaise
bonheur
malheur
plaisir
absence de
souffrance
souffrance
absence
de plaisir
Problèmes : tous les plaisirs sont-ils bons ? Non...
Il faut donc d'autres critères :
- Calcul des plaisirs et des intérêts
- Prendre en compte la capacité de souffrir
(Bentham)
- Être impartial (Mill)
Les tensions de l'utilitarisme :
Promouvoir/maximiser
une valeur
Bonheur
Être impartial
Être doué
de sensibilité
Conclusion : Déontologie et conséquentialisme,
quelles conséquences sur la société ?
Notre vision du bien est influencée
implicitement par une conception ou l'autre
« l'intégration »
vs
« le communautarisme »
4ème partie : l'éthique des vertus
Robert Nozick
expérience :
et
l'expérience
de
la
machine
à
Supposez qu'il existe une machine à expérience qui soit en
mesure de vous faire vivre n'importe quelle expérience que
vous souhaitez. Des neuropsychologues excellant dans la
duperie pourraient stimuler votre cerveau de telle sorte que
vous croiriez et sentiriez que vous êtes en train d'écrire un
grand roman, de faire l'amour, de vous lier d'amitié, etc. Tout
ce temps-là, vous seriez en train de flotter dans un réservoir,
des électrodes fixés à votre crâne. […] Bien sûr, une fois
dans le réservoir vous ne saurez pas que vous y êtes; vous
penserez que tout arrive véritablement.
Nozick veut démontrer que notre intuition ne nous
porte pas à l'hédonisme.
Hédonisme : le but de la vie est la recherche du
plaisir.
1) Nous voulons être un certain genre de personne
et pas seulement un objet qu'on branche.
2) Nous voulons faire des choses nous-mêmes.
3) Le contact avec la réalité à une grande importance.
Eudémonisme : le but de la vie est la recherche du
bonheur
Retour à l'éthique des vertus
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Aristote, philosophe
grec du IVème siècle
av. J.-C.
Élève de Platon
Précepteur d'Alexandre
le Grand
Sur le texte d'Aristote :
Pour chaque § : quelle est la problématique,
l'argumentation d'Aristote et la nouvelle
problématique ?
(de manière synthétique)
§ 1 : Problématique : où réside le bien et la perfection ?
Dans la fonction
Thèse : le bien pour l'homme est dans sa fonction
Nouvelle problématique : quelle est la fonction de
l'homme ?
§ 2 : quelle est la fonction de l'homme ?
Distinction : tripartition chez Aristote
Végétal
âme
végétative
nutrition,
croissance,
reproduction
Animal
âme sensitive
perception,
sensation
Être humain
âme
rationnelle
intellection et
volonté
Les inclinations naturelles fondamentales :
âme végétative : à être, se nourrir, se reproduire
âme sensitive : percevoir, sentir, ressentir
âme rationnelle : penser, mémoriser, ruser...
Exercice de déduction :
Tout acte qui contredit une de ces inclinations est
absolument mauvais (car il s’oppose à
l’épanouissement humain)
Il est absolument mauvais de : tuer un être humain
de mentir
d’être adultère
d’être homosexuel
Retour à la problématique : (la fonction de l'homme ?)
La fonction propre de l'homme est la raison
Il doit donc agir avec sa raison
Nouvelle problématique : Comment l'homme doitil utiliser sa raison ?
§ 3 :
Selon la vertu (l. 28)
Nouvelle problématique : qu'est-ce que la vertu ?
« Nos vertus ne sont, le plus souvent, que des vices
déguisés. » La Rochefoucauld (1664)
Par défaut (trop
peu)
Lâcheté
Vertu
Par excès (trop)
Courage
Témérité
Avarice
Générosité
Prodigalité
Fourberie
Droiture
Méfiance
Confiance
Rigidité
Aveuglement
Dureté
Douceur
Magnificence
Prodigalité
Patience
Attentisme
Autorité
Autoritarisme
Mesquinerie
Impatience
Permissivité
Exhibitionnisme
Pudeur
Mollesse
Timidité
Problème...
Vertus païennes
Vertus chrétiennes
beauté
humilité
force
patience
courage
douceur
grandeur d’âme
ascétisme
commandement
obéissance
Si la morale repose sur des valeurs (ou des vertus)
qui changent d'une époque à une autre, alors...
elle n'a pas de valeur !
Qu'est-ce qui fait la valeur
des valeurs ?
Le bonheur
Agis bien pour être heureux
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