Méthodes diagnostiques et de recherche en psychologie clinique (PSYC-E-474, 5 ECTS) Objectif du cours Présenter différents outils méthodologiques (diagnostic et recherche) en psychologie clinique dans un esprit d’ouverture pluriparadigmatique. Vous apprendre à construire un plan méthodologique en sachant choisir – de façon critique – le type d’outils adéquats. Vous apprendre à faire une première analyse des résultats obtenus. Liens Lien avec les séminaires (volet pratique) : ce lien est en construction. Lien avec votre mémoire (projet de recherche personnel en MA1 et mémoire en MA2) Lien avec votre stage clinique (connaissances et compétences). Plan du cours Remarque : chaque cours aborde versant diagnostic et recherche ! Introduction du cours et présentation de plusieurs choix et designs de recherche (LDC) Méthodes projectives (LDC et intervention de Mme Vandecasteele) L’entretien et analyse de l’entretien (IM) Méthodes quantitatives : questionnaires et échelles / analyse statistique (IM) Méthodes expérimentales (psychophysiologiques…) (CF) La question de l’éthique (CF) Conclusion sur l’évaluation : comment articuler différents outils complémentaires? (CF) Lectures obligatoires: Chabert, C. (2004). Psychanalyse et méthodes projectives. Paris : Dunod. Roman, P. (2006). Les épreuves projectives dans l’examen psychologique. Paris : Dunod. 1 1. Introduction : quels choix méthodologique Recherche en psychologie clinique : pour quoi faire ? Recherche en psychologie clinique pour : Répondre aux interrogations des cliniciens concernant l’étiologie de diverses psychopathologies, les facteurs de comorbidité associés, la pertinence des méthodes diagnostiques et des théories... Faire avancer le traitement de problématiques reliées à la santé mentale, à la personnalité, à la psychopathologie. Plan de ce que nous allons voir : 1. Qualitatif versus quantitatif 2. Cas versus groupe 3. Longitudinal versus transversal 4. Méthode clinique versus méthodologie expérimentale 5. Plan de recherche expérimental versus non-expérimental 6. Quelles étapes pour réaliser une recherche ? ex. du mémoire. 1.1. Quantitatif versus qualitatif Démarche quantitative (hypothético-déductive) versus qualitative (inductive) ? Quelle(s) différence(s) ? Approche quantitative : Vision de la recherche comme démarche scientifique : chercheur étudie phénomènes quantifiables, les définit de manière opérationnelle, suit démarche hypothético-déductive et vérificatrice, utilise instruments de mesure avec qualités métriques (V F S) traite données métriques avec méthodes statistiques eut produire théories formelles. 2 1.1.1. Démarche quantitative en clinique (diagnostic – recherche) Critique initiale : impossible de traduire en chiffres des processus ics ou l’intersubjectivité. Illusion d’objectivité – biais lors de l’administration liés au sujet et au clinicien (par ex. effet Rosenthal) Limites liées à la fiabilité des méthodes utilisées ou au réductionnisme éventuel. Actuellement : dév. de nombreux instruments d’évaluation quantitatifs et dichotomie entre concept théorique et manifestation(s) du concept (par ex. mécas de défense : on évalue manifestations d’une défense). Ex. de situations où une démarche quantitative est nécessaire : Évaluation de l’évolution d’une caractéristique suite à application d’une méthode psychothérapeutique (ex. dépression – thérapie cognitive). Prévalence trouble dans population générale (ex. autisme). 1.1.2. Démarche qualitative en clinique (diagnostic – recherche) Approche qualitative : vision de la recherche plus clinique. Popularité et reconnaissance croissante dès 1970. Ex. : entretien (analyse qualitative), récits-narrations, observation participante… Déf. : basée sur matériel non métrique et démarche inductive (particulier ◊ général). Induction = opération mentale qui consiste à remonter de cas (singuliers ou spéciaux) à une proposition plus générale des faits (lois). 1.1.3. Conclusion ⇒ Recommandation de l’utilisation conjointe du quantitatif et du qualitatif. Ex. chercheur peut aborder problématique avec démarche quantitative et terminer par un retour aux cas qui s’éloignent des moyennes ou tendances mises en évidence par traitements statistiques. 1.2. Cas versus groupe Etude de cas individuels : Étymologie : casus (latin) : cas unique ou étude de cas. Etude de cas s’inscrit dans démarche clinique. 3 Origine du modèle de la démarche clinique : en médecine. Antiquité, Hippocrate qui fonde médecine sur observation fine. klinein : pencher, incliner. klinikos : ce qui concerne le lit. Langage courant : « C’est un cas » : souligne caractère exceptionnel, parfois connotation péjorative. Dans démarche clinique : étude de cas : « art du singulier qui se pratique au cas par cas », méthode qui s’appuie sur observation clinique. Permet de tenir compte de variables individuelles et de comprendre divers types de fonctionnement dont la singularité constitue un apport à la connaissance de la vie psychique. 1.2.1. Méthode du cas Discrédit, source de complexes. Actuellement regain d’intérêt / réhabilitation : valeur scientifique à condition que l’étude soit rigoureuse, créative, faite avec finesse / sens clinique. Dans ce cas = méthode cohérente, pertinente et spécifique. Force = appropriée pour étudier de façon approfondie situations cliniques rares, isolées et problématiques subjectives (subjectivité/singularité), qu’aucune méthode statistique ne permet d’appréhender. Occasion de découvertes ! 1.2.2. Etude de groupes Etude de groupes : difficultés de constitution du groupe (recrutement des sujets) et son homogénéité. Question : de combien de sujets ai-je besoin ? Réponse : un ouvrage complet pour y répondre ! 1.3. Transversal vs longitudinal Recherche longitudinale : suivi d’un sujet / groupe sur une plus ou moins longue période de temps. Étude catamnestique ou prospective. Très grande valeur clinique, ex. développement du concept de résilience, connaissance de la diversité des évolutions possibles dans cas d’autisme… 4 Plus difficile à mettre en place point de vue temps et moyens (ex. mémoire : presque impossible). 1.4. Méthode clinique vs méthodologie expérimentale Cf. Point 1.2 Cas versus groupe 1.4.1. Méthode clinique : étude de cas Objectif : fonder sur un cas singulier une loi universelle (démarche inductive, cas a valeur de généralité). Outils (pratique « armée ») : entretien (discours du sujet), observation directe, tests, échelles d’évaluation… Validité : tient à la profondeur/qualité de l’analyse (et non à l’accumulation de données). Attention : il n’y a pas d’observation naïve ! Observation s’appuie sur grille de lecture implicite ou explicite qui fonctionne comme filtre. Rapport entre théorie et clinique ! Présentation d’un cas : objet d’une (re)construction pour exposer une problématique et la façon dont le clinicien s’y prend pour la traiter. Fonctions du cas : Didactique (mise en récit/image). Métaphorique (association à un concept). Heuristique (rôle d’étincelle). Source : Nasio, J.-D. (dir.) (2000). Les grands cas de psychose. Paris : Payot. 1.4.1 Méthode clinique : les fonctions du cas a) Fonction didactique ou formatrice du cas Le cas a une valeur exemplaire Mise en image ou en récit : lecteur se représente la situation; clinicien y trouve matière à penser la clinique et 5 chercheur y trouve un moyen de faire progresser la recherche en psychologie clinique. Cas peut-il démontrer relations causales (psychiques) entre événements réels de vie (enfance) et symptômes (âge adulte)? Ex. Freud : « L’homme aux loups » : événements de vie infantile agissent sur activité fantasmatique de l’homme mûr. Attention : cas clinique ne prouve rien ! Il sert à enrichir connaissances des chercheurs et cliniciens déjà convaincus et qui partagent même expériences cliniques. ⇒ Fonction = plutôt illustrer problématique, confirmer/enrichir observations antérieures. b) Fonction métaphorique : l’observation devient la métaphore du concept, s’y substitue. Exemple : les grands « cas » de la clinique psychanalytique qui représentent un concept de base de la métapsychologie freudienne : Le petit Ernst ⇒ jeu de la bobine Le petit Hans ⇒la phobie Le président Schreber ⇒la paranoïa L’homme aux rats ⇒névrose obsessionnelle Le cas de Anna O. et Dora ⇒l’hystérie (de conversion) ⇒ illustration des liens puissants entre clinique et théorie : présentation d’un cas/vignette clinique devient indissociablement associée à un concept majeur ! c) Fonction heuristique du cas : Heuriskêin (grec): trouver Définition : qui est utile à la découverte de faits et de théories. Qualité de l’observation ◊ richesse du cas ◊ liens avec autres situations cliniques, nouvelles idées, constructions de nouvelles théories. Ex. l’observation du jeu de la bobine par Freud a amené de nombreux cliniciens à théoriser sur les fonctions du jeu ; les cas du « Président Schreber » et de l’ »Homme aux Loups » observés/décrits par Freud ont donné matière à penser à Lacan. 6 1.4.2. Méthodologie expérimentale S’appuie sur observation de faits en excluant de son champ toute variable qui viendrait altérer la pureté de l’observation. Objectif : rendre compte le plus objectivement possible de la réalité observée. Outils : outils et instruments de mesure valides et protocoles de passation validés. Ex. tests pour observer/mesurer différentes fonctions : intelligence/cognition, attention, perception. 1.4.3. Conclusion : quels choix méthodologique Adéquation entre problématique de recherche envisagée et démarche méthodologique ! 1.5. Plans de recherche 1. Plans de recherche expérimentaux (plus quasi expérimentaux et préexpérimentaux) 2. Plans de recherche non-expérimentaux ou corrélationnels 1.5.1. Plans de recherche expérimentaux : 3 conditions Chercheur a recours à mises en situation/condition à tester : expérience ou manipulation expérimentale, chercheur manipule variable indépendante. Ex. évaluation de l’efficacité d’un traitement : un groupe reçoit un traitement donné et un autre groupe sert de comparaison. Assignation aléatoire : participants distribués au hasard dans l’une ou l’autre condition de l’expérience (« équivalence » des groupes !). Hypothèse : situation particulière influence une mesure donnée chez participants (= variable dépendante). Ex. thérapie cognitive réduit dépression. Plan de recherche expérimental à groupes indépendants : il y a autant de groupes qu’il y a de conditions. Ex. un groupe de traitement (1) et un groupe contrôle ou témoin ne recevant aucun traitement (2). Ex. un groupe de traitement d’approche humaniste (1), cognitivocomportementale (2) et un groupe contrôle/témoin (3). Une seule variable indépendante à plusieurs niveaux. 7 Participants assignés au hasard dans l’un ou l’autre groupe = rendus « équivalents » au départ. Test t entre 2 groupes ou analyse de variance (3 groupes). Plans de recherche quasi expérimentaux : pas d’assignation aléatoire des participants dans les conditions induites par le chercheur. Raisons éthiques/déontologiques, logistiques ou techniques : on prend un groupe déjà en place. Par ex. on ne peut pas provoquer des situations où enfant sera victime de violence de la part des parents afin de vérifier s’il éprouve difficultés psychol. à l’âge adulte. Importance du pré-test : équivalence des groupes contrôle et expérimental. Plans de recherche pré-expérimentaux : plans à groupe unique, par ex. études de cas. Absence de groupe de comparaison ! ◊ impossible de conclure que les résultats sont dus au traitement plutôt qu’à un autre facteur. Conditions minimales (3) pour effectuer une inférence causale ne sont pas remplies. Cette méthode peut générer des hypothèses (cf. fonction heuristique de l’étude de cas). 1.5.2. Recherches corrélationnelles ou non-expérimentales S’intéressent aux relations entre 2 ou plusieurs variables sans l’intervention directe du chercheur: y a-t-il quelque chose de commun entre deux variables (« variation simultanée ») ? Ne permettent pas de déterminer la présence de relations de cause à effet entre variables. Ex. symptômes de dépression et distorsions cognitives. Corrélation mais difficile de prouver que 1e variable détermine résultats obtenus sur 2e variable ou l’inverse…. ⇒ Prudence dans l’interprétation d’une relation causale entre variables ! Méthode corrélationnelle ou non-expérimentale Méthode alternative et complémentaire à la méthode expérimentale. Notion de groupe contrôle, groupe de comparaison, groupe de référence. 8 1.6. Quelles étapes pour une recherche/ mémoire en psychologie clinique? Source / lecture conseillée : « comment avoir 21 pour son mémoire? » Partie théorique : revue de littérature Différents chapitres qui reprennent concepts ou aspects importants de la problématique Partie pratique ou empirique Méthodologie : outils et leurs méthodes d’analyse Analyse des résultats Discussion des résultats 1.7. Conclusion : quels choix méthodologiques? 1. Qualitatif versus quantitatif 2. Cas versus groupe 3. Longitudinal versus transversal 4. Méthode clinique versus méthodologie expérimentale 5. Plan de recherche expérimental versus non-expérimental Opposer les méthodes : faux débat ? Chaque approche a avantages/forces et désavantages/limites. Choix des méthodes ? Méthodes n’ont de sens que par rapport aux questions que vous explorez dans votre mémoire/recherche. Une réflexion à propos du statut des données en regard des méthodes utilisées s’impose. 9 2. Histoire des méthodes d’évaluation en psychologie clinique Cf. Chapitre 4 du cours Examen psychologique. Le choix des tests et des outils d’investigation « Tests » : apparition au début du 20ème siècle. instruments d’évaluation concrets, spécifiques aux psychologues (identité professionnelle). remise en cause dans les années 60-70. actuellement à nouveau valeur positive. 2.1. Le choix des tests et des outils d’investigation. Questions Quelles épreuves choisir et retenir ? Dans quel ordre les présenter ? Quels étaient les objectifs initiaux des tests psychologiques ? Comment ces objectifs ont-ils évolué ? Quel danger ou risque de dérive y aurait-il lié à l’utilisation des tests (dossier de lecture)? Lectures : dossier de lecture MA1 (Examen psy) 1. Arbisio, Ch. (2001). Ethique, validité, avenir. Le journal des psychologues, N°186, 21. 2) Debray, E. (2000). L’examen psychologique de l’enfant à la période de latence. Paris : Dunod. Chapitre 2 : Le choix des outils, 16-36. 3) Castro, D. (2001). L’examen psychologique au moyen des tests : de la pratique professionnelle à la formation universitaire. Le journal des psychologues, N°186, 52-55. 4) Ohayon, A. (2001). Fondements et usages des tests. Une histoire critique. Le journal des psychologues, N°186, 22- 29. Remarque liminaire Investigation personnalité – fonctions cognitives. Recherche : sépare 2 domaines. Pratique : 2 domaines sont liés, intriqués (vision globale du sujet !) ! 10 Motif de consultation fréquent : difficultés scolaires ⇒ Examen intellectuel souvent indispensable chez l’enfant. Précédera examen affectif de telle manière que résultats ne soient pas affectés par évocation antérieure de problèmes conflictuels. Ce cours se centre sur évaluation personnalité! Structure. Dynamisme, fonctionnement psychique (cf. théories psychodynamiques) : vie affective, fantasmatique et relationnelle… Aspects conscients - inconscients Psychologie clinique : investigation personnalité repose sur 2 objectifs : Rechercher cohérence entre différentes données pour un même individu. Mettre en évidence aspect distinctif, spécificité, subjectivité, singularité du sujet. 2.2. Classification des épreuves de personnalité 2.2.1. Méthodes psychométriques « Tests mentaux » : caractéristiques métriques (sensibilité, fidélité, validité) 1. Questionnaires de personnalité :Cf. cours de Mme I. Merckaert (elle met ce point comme un sous point du point 2.2.1 mais après le point 2.2.2 donc je l’ai dans la mm suite qu’elle) Déterminer traits de caractère et de personnalité ◊ « profil » ou inventaire de personnalité. Ex. : échelle de dépression de Beck, échelle d’adaptation scolaire, inventaire d’attitudes… Questions s’adressent à la partie consciente de la personnalité. répondre oui/non/je ne sais pas; choix multiple, échelle de type Likert. Questionnaire uniphasique (1 trait) ou multiphasique (plusieurs traits, ex. MMPI) 2. Tests objectifs de personnalité Apprécier un trait de personnalité d’après le comportement du sujet au cours d’une activité qu’on lui propose. Ex. : Labyrinthes de Porteus, test de barrages de Zazzo 11 2.2.2. Méthodes projectives 1. Méthodes de caractère clinique. 2. Matériel défini et standardisé mais réponses attendues libres. 3. Techniques « projectives » incitent à « projeter », à provoquer extériorisation de tendances internes ◊ partie inconsciente de la personnalité. 2.2.3. Synthèse : Classification des épreuves de personnalité 1 Méthodes psychométriques : « tests » 1.1 Questionnaires de personnalité 1.2 Tests objectifs de personnalité 2 Techniques projectives : « épreuves » Incitent à « projeter », à extérioriser tendances internes ou partie inconsciente de la personnalité. 2.1 Techniques structurales (associatives): Rorschach 2.2 Techniques thématiques (interprétatives): CAT, TAT, PN... 2.3 Autres méthodes projectives (expressives, artistiques) : jeu, dessin… Classification des techniques projectives Rappel : lectures obligatoires Chabert, C. (2004). Psychanalyse et méthodes projectives. Paris : Dunod. Roman, P. (2006). Les épreuves projectives dans l’examen psychologique. Paris : Dunod. Rappel : lecture conseillée : • Brelet-Foulard, F. et Chabert, C. (1990/2003 2e édition entièrement revue et augmentée). Nouveau Manuel du TAT. Approche psychanalytique. Paris : Dunod. Shentoub : manuel d’utilisation du TAT Chabert : Rorschach 2.3. Techniques projectives 2.3.1. Techniques structurales (associatives) Matériel non structuré et flou : sujet doit appliquer une structure. Sujet répond aux stimuli et à la consigne par 1er mot, 1ere image qui lui vient à l’esprit. 12 Ex. Rorschach : « Qu’est-ce que vous voyez, qu’est-ce que cela représente pour vous ? » Résultat : « Une coupe représentative de la personnalité du sujet, de son équilibre, de sa façon d’appréhender le monde». 2.3.2. Techniques thématiques (interprétatives). Matériel = plus figuratif. Sujet doit interpréter sens d’une expérience ou d’une image ayant une signification affective. Ex. TAT, CAT de Bellak, PN de Corman : « Racontez-moi une histoire ». Résultat : « nature des conflits, désirs fondamentaux, relations objectales du sujet, mécanismes de défense… ». 2.3.3. Autres méthodes projectives 1. Techniques expressives ou de création artistique : Pont entre diagnostic et thérapeutique. Exemples : jeu de poupées, jeu libre, Scéno-Test de von Staabs, MPPE (Mallette Projective Première Enfance) dessin : permet à l’enfant de « s’exprimer », de communiquer, de manifester son imaginaire et ses expériences. Différentes épreuves projectives suscitent réponses de niveaux de conscience différents ⇒informations complémentaires. Confrontation d’épreuves ⇒ richesse du fonctionnement psychique. 2.4. Epreuves projectives et phénomènes transitionnels Création thématique sollicite triple activité : activité perceptive ; activité imaginaire ; activité symbolique. Projeter : projeter du sens sur une réalité (planches). Sens : En termes de signification En terme d’histoire, direction dans le temps 1. Activité perceptive : 13 contraintes de la réalité perceptive (contenu manifeste) ◊ capacité d’adaptation au réel. Importance de données normatives. 2. Activité imaginaire : scénarios fantasmatiques et imaginaires (contenu latent) ◊ investir système perceptif par réalité interne. 3. Activité symbolique : élaboration verbale du récit, support symbolique du langage. Distinction entre fantasme et imaginaire. « Avec le fantasme, nous sommes prisonniers d'une répétition de notre passé, d'une expérience qui n'a pas pu être élaborée. Cette production psychique est "plombée", car elle prend appui sur le concret, se fige et, pour durer, s'accroche à quelque chose de plausible. L'imaginaire, beaucoup plus aérien, mobile, est en évolution permanente. Il est de l'ordre de la liberté et nous permet de faire la part de nos rêves. Il est toujours décalé par rapport au quotidien. C'est notre "respiration" d'être humain. » (S. Tisseron). 2.4.1. Similitude entre mécanismes mis en jeu face aux épreuves projectives et phénomènes transitionnels (Winnicott) Enfant, adolescent ou adulte peut-il : « projeter sans être débordé par ses fantasmes » ? « s’adapter sans stéréotypie » ? « jouer à mi-chemin entre le réel et l’imaginaire » ? « investir matériel en tant qu’objet réel et concret tout en apportant des significations en fonction de sa subjectivité et de son imaginaire ? » ? ⇒ Si oui, aptitude à se mouvoir dans « l’aire transitionnelle » ! Si accrochage au contenu manifeste des planches, agitation motrice intense, débordement par fantasmes… ⇒ incapacité à se situer dans l’entre-deux « réel-imaginaire » (pathologie ou immaturité). Référence à l’aire transitionnelle ou intermédiaire ou au playing de Winnicott « Cette aire où l’on joue n’est pas la réalité psychique interne. 14 Elle est en dehors de l’individu, mais elle n’appartient pas non plus au monde extérieur. Dans cette aire, l’enfant rassemble des objets ou des phénomènes appartenant à la réalité externe et les utilise en les mettant au service de ce qu’il a pu prélever de la réalité interne ou personnelle » (Winnicott, 1971, p. 73). 2.5. Objectifs des épreuves projectives thématiques Comprendre modalités de fonctionnement psychique dans un contexte d’adaptation aux exigences des épreuves projectives : adaptation à réalité extérieure ; adaptation aux émergences internes sollicitées ; possibilités de se situer entre l’imaginaire et le réel ; processus d’individuation et identité ; ressources relationnelles : type de relation objectale ; … Comprendre modalités de fonctionnement psychique dans un contexte d’adaptation aux exigences des épreuves projectives (suite) : nature de l’angoisse ; niveau des conflits sous-jacents ; mouvement pulsionnel (agressif ou libidinal) ; accession au domaine du symbolique, processus de pensée et potentialités cognitives ; aménagements défensifs; … 2.6. Choix des épreuves projectives Proposer épreuves après familiarisation plus ou moins longue avec l’enfant. Ménager vulnérabilité psychique du sujet : ne jamais terminer par expérience déstabilisante. Rorschach : matériel peu structuré risque d’engendrer mouvement de désorganisation. Ensuite épreuve thématique à titre de restructuration (Boekholt, 1998). Choix en fonction de l’âge et du niveau de développement de l’enfant (maturité, brièveté de l’attention, fatigabilité…) : 15 Ex. : entre 8 et 10 ans, choix du TAT ou test avec animaux (CAT, PN) dépend du niveau apparent de maturité intellectuelle et affective de l’enfant. a) Enfant d’âge préscolaire (2-6 ans) Multiplier et échelonner épreuves dans le temps : approcher discontinuités évolutives ! Techniques « expressives » (jeu, dessin…) : spontanéité et expression d’émotions et de conflits. Techniques « thématiques » (PN, CAT…) intéressantes même si récits très descriptifs ou peu élaborés (// langage). Techniques « structurales » moins révélatrices. Pour jeunes enfants et enfants instables : prévoir 3 ou 4 séances plus courtes (ou prévoir séances avec temps de pause). b) Enfant d’âge scolaire (6-12 ans) Période de latence : contenus plus pauvres ◊ important de multiplier épreuves. Techniques « thématiques » intéressantes. Au-delà de 8 ans ◊ TAT. Techniques « expressives » intéressantes et appréciées. c) Pré-adolescent et adolescent Techniques « structurales » et « thématiques ». Recours au « dessin » dépend de la motivation du jeune. Attention : repères d’âge ne sont qu’approximatifs ! Ex. : Enfants immatures de 11-12 ans : CAT, PN Enfants matures de 6 ans : éventuellement matériel pour adultes (TAT). 2.7. Compétences et qualités du clinicien lors de l’examen (diagnostic – recherche) Possibilité d’osciller entre différentes positions : fonctions maternantes (étayage, pare-excitation) ; fonctionnement infantile (capacités régressives) ; maintenir relation enfant-adulte dans l’aire transitionnelle : espaces respectifs se rencontrent sans se confondre. 16 ⇒ Souplesse des modalités de passation des épreuves projectives ! Qualité de la médiation entre les espaces psychiques dépend: de l’enfant ; du clinicien : distance stricte ⇒ protocole restrictif. trop intervenant ⇒envahit espace psychique de l’enfant. Espace « transitionnel » ⇒ expression personnelle. 17 3. TAT : Thematic Apperception Test (Murray, 1943) Lectures : Chabert, C. (2004). Psychanalyse et méthodes projectives. Paris : Dunod. Roman, P. (2006). Les épreuves projectives dans l’examen psychologique. Paris : Dunod. Historique : Murray (contenu) – Shentoub (forme) Administration : consigne, durée, choix des planches, ordre passation (aménagement Shentoub) Contenus manifestes et latents. Analyse du TAT : grille de dépouillement (Shentoub) 3.1. TAT : Thematic Apperception Test Thematic : Chaque planche se réfère à un thème autour duquel s’organisent les fantasmes : Ex. : relation mère-fille ; fantasme de suicide… Apperception : prise de conscience d’une représentation, interprétation perceptive faite à partir des images. Test : TAT est classé dans les épreuves projectives. 3.1.1. Histoire TAT initialement construit dans la perspective de la pratique clinique auprès d’adultes (‘40). Utilisation auprès des enfants défendue comme pertinente de façon plus récente (Debray, ’70). Murray (1935, 1943) : série de 30 planches figuratives en noir et blanc dont le graphisme possède aujourd’hui un caractère désuet (autre temporalité). Consigne narrative : « Je vais vous montrer des images. Pour chacune d’elles, vous allez me raconter une histoire, c’est-à-dire décrire ce qui se passe, ce que les gens pensent et font, comment c’est arrivé et comment cela va finir. Il s’agit donc de dire ce qui s’est passé avant, pendant et après. Voici la première image ». ⇒ Fait appel au laisser-aller et au contrôle : imaginer une histoire en rapport avec un stimulus particulier. 1e période du TAT : contenu du récit Murray (1935, 1943) : 30 planches. Analyse phénoménologique : retrouver le héros, le conflit, la résolution du conflit… Cf. théorie des besoins : besoins de 1e ordre (alimentation, reproduction…) et de 2e ordre (désir de s’affirmer…). Conflit avec entourage. 18 Morval et Bellak : le TAT et les fonctions du Moi, les processus défensifs, Autres chercheurs (Ombredane : « TAT Congo »…) Limites de l’approche interprétative de Murray (contenu) : on constate que les modalités du discours différencient davantage les sujets que le contenu. Schafer (psychanalyste), 1967 : « How was this story told? ». 2e période du TAT : Interrogation sur le côté formel des récits Shentoub et la « méthode Shentoub » : Approche psychanalytique, aussi appliquée par Brelet-Foulard, Chabert, Boekholt, école projective française…) Aménagement de la passation : 10 à 12 planches. Analyse des planches en termes de contenu latent. Histoire = compromis entre contenu manifeste et éléments fantasmatiques associés au contenu latent. Shentoub et Debray : rôle organisateur du fantasme oedipien dans l’élaboration de l’histoire : conflit psychique en termes de mise en scène du désir et de l’interdit. Shentoub : théorie du processus TAT Le sujet, devant les planches du TAT, réagit avec les mêmes défenses que dans les autres expériences de sa vie. Analogie entre modalités d’élaboration du discours et mécanismes de fonctionnement psychique défensif. Méthode Shentoub Analyse formelle : Manière dont sujet construit récit. Procédés : contrôle, labilité, évitement, émergence fantasmes. Ensuite interprétation du contenu des histoires quant aux : conflits défensifs du sujet, Identifications, relations d’objet. 3.2. Passation du TAT Consigne : « Imaginez une histoire avec l’image montrée ». 3.2.1. Temps et durée de passation Le temps est noté pour chaque récit mais n’est pas limité. Intéressant de comparer les durées relatives des récits ainsi que les temps de latence pour chaque récit. 19 3.2.2. Choix des planches 30 ou 31 planches ◊ on sélectionne 10 à 12 planches en fonction du thème (méthode Shentoub : aménagement de la passation). Certaines planches sont spécifiées en fonction du sexe du sujet : Planches BM Boys-Males : réservées aux garçons. Planches GF Girls-Females : réservées aux filles (par ex. 6,7 et 8 ou 9), Certaines planches sont spécifiées en fonction de l’âge (BG Boys-Girls, MF MalesFemales). Planches réservées aux adultes (MF vers 15 ans) Choix des planches pour enfants (GB jusque 12 ans): planches présentées aux adultes sauf 13MF (scène sexuelle/agressive crue). Entre 12 et 15 ans : choix des planches en fonction de la maturité du sujet. Beaucoup de cliniciens ne proposent pas le TAT avant 8-9 ans (parfois 6 ans, Debray et al.). Excitation pulsionnelle (versus latence) : Gestion distance entre réel et fantasme (perception versus projection). Sollicitations conflictuelles (réactivation de pulsions mises en veilleuse). Beaucoup de cliniciens ne proposent pas le TAT avant 8-9 ans (parfois 6 ans, Debray et al.). Excitation pulsionnelle (versus latence) : Gestion distance entre réel et fantasme (perception versus projection). Sollicitations conflictuelles (réactivation de pulsions mises en veilleuse). Choix des planches (Shentoub) Série de base (permet comparaison entre sujets) : par ex. planches 1, 2, 3BM, 4, 5, 6GF ou 6 BM, 7GF ou 7BM, 9GF ou 8 BM 10, 11, 13 B (pour les enfants) ou 13MF (adultes), 16 Planches facultatives (en fonction de la problématique du sujet – cf. CAT-S planches supplémentaires avec situations spécifiques). Par ex. problème de dépression, homosexualité 3.2.3. Ordre Planches (10 à 13) sont présentées successivement aux sujets. 20 Série incomplète de planches, discontinue quant à sa numérotation (Roman, 2006). Ordre implique un déroulement temporel allant des situations les plus figuratives et les moins ambiguës aux moins figuratives et aux plus ambiguës. Charge anxieuse est ainsi accrue, laissant entrevoir les possibilités d’aménagements successifs des conflits (Chabert, 2004). 3.3. Contenus manifestes et latents Figuration d’adultes : représentations images parentales et couple fantasmatique (possibilité de s’identifier à ces personnages) ; représentations de leurs relations. personnages en situation ambigüe (pour éviter que l’histoire ne devienne qu’une description). Malgré aspects flous, réalité relativement facilement identifiable (vs Rorschach). Situation occidentale. 3.3.1. Grandes lignes de registres de sollicitation mises en évidence grâce aux travaux de Shentoub (Roman, 2006, p. 105) Lignée pré-oedipienne : mobilise la problématique des identifications homosexuelles peut être repérée à partir des planches 8, 9 et 10. Cf. 1er registre identitaire chez Boekholt. Ligneé dépressive : interroge la capacité d’être seul et les potentiels de mobilisation d’un objet de secours, face aux planches 1,3, 5, 13B et 16 en particulier. Cf. 2e registre de conflictualisation décrit par Boekholt : élaboration de la position dépressive. Une lignée oedipienne traverse l’ensemble de l’épreuve et se trouve particulièrement activée aux planches : 2 (triangulation oedipienne), 4 (figure du couple), 6 et 7 (lien oedipien et contre-oedipien, oedipe positif et négatif). 21 3.3.2. Hypothèse défendue par l’école projective : le récit-TAT traduit, à travers l’organisation du discours, les opérations psychiques mobilisées dans le processus associatif et imaginaire déclenché par la présentation des images. Les caractéristiques manifestes des récits sont sous-tendues par les mécanismes de défense qui permettent le traitement des problématiques sollicitées (Chabert, 2004, p. 83). 3.3.3. Grandes lignes de registres de sollicitation : hypothèse « langage et défenses » Par exemple : si discordances entre signifiant et signifié, si flou et confusion verbale, si désorganisations syntaxiques ou si instabilité du langage… ⇒ témoignent de l’émergence de processus primaires (série E) et donc de troubles dans les modalités d’organisation du Moi. Planche 1 Contenu manifeste : un garçon, la tête entre les mains, regarde un violon posé devant lui. Sollicitations latentes potentielles : Accent porté sur l’immaturité fonctionnelle (un enfant), problématique d’impuissance actuelle associée à l’angoisse de castration. Solitude de l’enfant associée à une blessure narcissique imposée par son immaturité ⇒ angoisse de perte plus ou moins élaborable. Exemple de protocoles « C’est un jeune prodigue ou prodige, un garçon qui joue du violon, il a l’air assez pensif, peut-être qu’il est admiratif devant son violon, je pense pas qu’il ait envie de jouer, en fait ça le laisse rêveur… il doit avoir 7 ou ans je pense? C’est tout ». La dénégation porte ici sur le désir, dont le sujet refuse de reconnaître qu’il appartient à son monde interne, car il suscite une angoisse de castration. Source : Brelet-Foulard et Chabert, 2003, p. 69. 22 Série A2: Investissement de la réalité interne. A2-3 Dénégation TAT planche 2 Contenu manifeste : scène champêtre avec trois personnages, deux femmes et un homme. Différence de sexes, pas de différence de générations. Contenu latent : renvoie très directement au triangle oedipien père-mère-fille (si le sujet est en mesure de l’aborder). Interdit, renoncement. TAT planche 2 : exemple « Elle est drôle cette image. Elle m’inspire pas. J’comprends pas ce que fait cette femme-là. C’est visiblement une paysanne qui ne travaille pas. A côté, une jeune fille de bonne famille qui va prendre ses livres ou aller travailler dans un champ. Les livres sont plus à leur place dans une maison ou dans un jardin. C’est tout ce que je peux vous dire ». Scotome du personnage masculin : s’inscrit ici dans défense manifeste contre la reconnaissance de la triangulation. Cette défense contribue, avec la banalisation, à écarter tout conflit. Source : Brelet-Foulard et Chabert, 2003, p. 107. Procédés de la série E : Emergences des processus primaires. E1 : Altération de la perception. E1-1 : Scotome de l’objet manifeste. Planche 3 BM Contenu manifeste : un individu affalé au pied d’une banquette (sexe et âge indéterminés, objet à terre flou). Contenu latent : Renvoie enfants et adultes à l’élaboration de la position dépressive. Dans un contexte oedipien, la solitude reste supportable, le travail de renoncement possible tout comme le déplacement des investissements. Planche importante pour mettre en évidence la capacité du sujet à lier les affects (dépression, tristesse) à une représentation (absence, mort, donc perte d’objet). Exemple « C’est une personne qui est complètement désespérée, qui est par terre, le bras sur un canapé, qui est en train de pleurer... Et à côté d’elle il y a un pistolet et elle se demande si elle doit se tuer ou pas… elle ne sait pas ce qu’elle doit faire. Je pense qu’elle ne se tuera pas, qu’elle se relèvera et reprendra courage ». 23 Le conflit intrapsychique mobilisé par la représentation de perte d’objet est ici clairement présenté comme se jouant au sein de la psyché du personnage. Source : Brelet-Foulard et Chabert, 2003, p. 69. Série A2: investissement de la réalité interne. A2-4 Accent porté sur conflits intrapersonnels… Planche 4 Contenu manifeste : une femme proche d’un homme qui se détourne (différence des sexes, pas de différence de générations). Contenu latent : Renvoie à l’ambivalence pulsionnelle dans la relation de couple avec les deux pôles : agressivité/ tendresse ou encore amour/haine. Dans un contexte oedipien : un tiers (la guerre, une autre femme) qui détermine l’éventuel départ. Planche sollicite, au-delà du conflit et du chagrin d’amour, l’angoisse de séparation et d’abandon. Exemple « C’est un homme qui a décidé de quitter sa maîtresse, non sa femme, et sa femme elle sait pas pourquoi. L’homme lui dit qu’il ne veut pas lui faire de mal mais qu’il a envie de vivre avec une autre et elle, elle s’accroche et elle a l’impression d’être impuissante et elle pense qu’il n’y a pas de plus gros malheur que l’homme qu’elle aimait la quitte pour une autre femme. Elle s’aperçoit comme c’est difficile ». L’accent porté sur les relations interpersonnelles s’inscrit dans la mise en scène d’un conflit pulsionnel rendant compte de l’ambivalence du désir. Source : Brelet-Foulard et Chabert, 2003, p. 75. Procédé de la série B (Labilité) B1: investissement de la relation. « Un couple de personnes se tient dans les bras, la femme tient l’homme dans ses bras… derrière eux, il y a une femme qui est assise, elle se tient une jambe et son genou est sur son autre jambe… peut-être est-ce un tableau ou se tiennent-ils dans un bar et il s’agit d’une autre personne ». Description objective à l’excès de la position du personnage du second plan : échec de la défense? Justification arbitraire à partir de ces détails rares ou bizarres : une des expressions des liens arbitraires entre les pensées (processus primaire). Source : Brelet-Foulard et Chabert, 2003, p. 107. 24 Série E (Emergence de processus primaires). E1 : Altération de la perception E1-2 : Perception de détails rares ou bizarres avec ou sans justification arbitraire. Planche 5 (image féminine/maternelle qui pénètre et regarde, culpabilité liée à curiosité sexuelle, figure à la fois interdictrice et séductrice… ) Planche 6GF (relation hétérosexuelle dans opposition conflictuelle entre désir et défense) Planche 9GF (rivalité féminine) Planche 10 Contenu manifeste : le rapproché des visages d’un couple indéterminé. Contenu latent potentiel : renvoie à une relation de type libidinal (planche de proximité et de tendresse) parent/enfant ou couple parental ; comporte de fortes sollicitations identitaires. Ex. planche 10 : les contenus sont traités très différemment en fonction des sujets ! « … Je sais pas… je sais pas… (?) Une main… (?) Deux nez, des yeux, des oreilles, des cheveux » (adulte). Récit : Caractérisé par inhibition majeure. Met l’accent sur l’effort de repérage corporel pour lutter contre la désorganisation identitaire et la rupture des liens entre les pensées. Source : Brelet-Foulard et Chabert, 2003, p. 89. Série CI-1: Tendance généralisée à la restriction (TL long, silences intrarécits…) « Une vieille dame veuve qui n’a qu’un seul fils reçoit la visite de ce fils qui lui apprend qu’il est devenue prêtre… elle en est désolée parce qu’elle n’aura pas de descendance, elle n’aura pas de petits-enfants, malgré tout elle l’accepte avec joie, avec amertume, avec joie et tristesse ». Les affects contrastés, mobilisés avec vivacité et labilité, traduisent l’ambivalence des sentiments face à l’évocation d’une situation oedipienne. Source : Brelet-Foulard et Chabert, 2003, p. 89. 25 Série B2-3 : Représentations et/ou affects contrastés. Aller-retour entre désirs contradictoires. « Une étreinte, l’amour, voilà, l’amour tout simplement…pourtant j’y vois, non j’allais dire que j’y vois une nuance de douleur, mais non, l’amour, une profonde tendresse, un attachement profond et viscéral et physique aussi. Mouvement libidinal est donné sur un mode intellectualisé. Puis oscillation entre pulsion libidinale et agressive se met en place à partir de l’annulation. L’ambivalence est ici clairement traduite et rend compte du conflit sous-jacent. Source : Brelet-Foulard et Chabert, 2003, p. 70. Série A2 : Investissement de la réalité interne, A2-2 Intellectualisation (mise à distance). Planche 13B (capacité d’être seul) Planche 19 : image « surréaliste » de maison sous la neige ou de bateau dans la tempête (mise à l’épreuve des limites entre dedans/dehors). TAT planche 16 : carte blanche pour le sujet Contenu manifeste : planche blanche – est donnée avec la consigne : « racontez maintenant l’histoire que vous voulez ». Contenu latent : renvoie à la capacité de structurer un objet interne et de négocier/élaborer la séparation avec le clinicien. 3.4. Dépouillement TAT 3.4.1. Analyse selon Murray (contenu, approche thématique) Approche centrée sur le héros : besoins du héros de l’histoire, pressions en provenance de l’environnement/entourage de l’héros.. conflits entre les deux (besoins héros et forces entourage) 3.4.2. Approche selon Shentoub : approche formelle Feuille du dépouillement des procédés d’élaboration des récits-TAT : permet d’identifier le registre des opérations défensives mobilisées dans les récits; 26 élaborée initialement par Vica Shentoub (1990) dans une perspective nosographique; présente quatre séries principales de procédés d’élaboration du discours/des récits : A B C E. Série A : modalités défensives rigides, dans le registre du contrôle (cf OC chez Boekholt) ; avec pour modèle psychopathologique la névrose obsessionnelle. Série B : modalités défensives labiles, dans le registre de l’imaginaire et de l’affect (cf IF et RA chez Boekholt) modèle psychopathologique : la névrose hystérique. Série C : modalités défensives dominées par l’évitement du conflit (EI) ; modèle psychopathologique : pathologies du narcissisme. Série E : modalités marquées par l’Emergence des processus primaires modèle psychopathologique : la psychose. Feuille de dépouillement de Shentoub : réactualisée en 2003 par Brelet-Foulard et Chabert (« Nouveau manuel du TAT ») dans une perspective transnosographique. Accentue la mise en perspective des registres pathologiques et non pathologiques des stratégies défensives. Cf. approche de Boekholt en clinique infantile qui tient compte de la mobilité du psychisme infantile : les catégories des procédés ne correspondent à aucune nosographie ou classification pathologique ! 3.4.3. Conclusion : dépouillement TAT Comme pour les autres épreuves thématiques, il s’agit d’évaluer : diverses productions verbales du sujet, l’adaptation à la situation – matériel, consigne, clinicien, interactions subjectives avec le clinicien (RC). 27 3.5. Informations complémentaires Elle a mis un cours où elle donne qlq infos complémentaires qui n’ont pas tjrs un lien 3.5.1. Conclusion : complémentarité du TAT et du Rorschach Confrontation des deux épreuves permet d’aborder la richesse du fonctionnement psychique et un affinement de l’évaluation diagnostique : Double argumentation pour étayer le diagnostic. Dynamique qui déclenche expériences, conduites psychiques variées. Dynamique qui déclenche expériences, conduites psychiques variées, réponses de niveaux de conscience différents ◊ informations complémentaires sur fonctionnement psychique. Rorschach : « Une coupe représentative de la personnalité du sujet, de son équilibre, de sa façon d’appréhender le monde (structure) ». Cette épreuve sollicite surtout un registre narcissique-identitaire. TAT : « nature des conflits, désirs fondamentaux, relations objectales du sujet, mécanismes de défense… ». Cette épreuve sollicite surtout un registre objectal identificatoire (Roman), prégnance des sollicitations oedipiennes (Chabert et Brelet-Foulard). Congruence observations Nuances : apport au niveau du diagnostic différentiel par ex. entre fonctionnement limite et névrotique. Rorschach : failles narcissiques aiguës. TAT : saisir la présence ou l’absence de procédés d’élaboration du discours témoignant de la nature intrapsychique du conflit vient nuancer. Par ex. entre fonctionnement limite et psychose. TAT : fonct. psychotique couvert par carapace d’un conformisme adaptatif. Rorschach : vient confirmer l’amplitude des modalités de fonctionnement psychotique. Incongruence observations : Ex. clinique des schizophrénies chroniques TAT : productions hyperconformistes. Rorschach : réponses complètement fragmentaires, désintégrées. Quelle cohérence ? 2 protocoles témoignent d’un accrochage désespéré au percept, collage au contenu manifeste qui en dénie la portée métaphorique/symbolique. 3.5.2. « Dispositif projectif : TAT et Rorschach » TAT et Rorschach : 2 méthodes projectives les plus utilisées en clinique adulte, outils privilégiés du psychologue clinicien dans le cadre de l’examen psychologique : efficience et pertinence lors de l’élaboration d’un diagnostic. 28 Exploitation concomitante du TAT et du Rorschach permet de mieux saisir les diverses modalités de fonctionnement psychique d’un individu (en n’oubliant jamais que c’est toujours le même sujet qui parle). 3.5.3. Lectures (partie donnée par Mme De Coster) Lectures obligatoires: Chabert, C. (2004). Psychanalyse et méthodes projectives. Paris : Dunod. Roman, P. (2006). Les épreuves projectives dans l’examen psychologique. Paris : Dunod. Lecture conseillée : intérêt pour votre stage et mémoire ! Brelet-Foulard, F. et Chabert, C. (sous la direction de) (1990/2003 2e édition entièrement revue et augmentée). Nouveau Manuel du TAT. Approche psychanalytique. Paris : Dunod. Ionescu, S. et Blanchet, A. (sous la direction de) (2009). Méthodologie de la recherche en psychologie clinique. Paris : PUF. (collection : Nouveau cours de psychologie. Master et Doctorat). Les épreuves projectives – la projection Roman La projection dans le cadre de l’examen psychologique (p. 29-42) L’épreuve projective : entre réel et imaginaire; médiation et potentialité de jeu. Définitions : projection, symbolisation. « Dispositif projectif ». Pratique clinique des épreuves projectives (p. 43-61) Chabert La situation projective (pp.31-46) TAT : lectures Cours de Mme De Coster (slides) Roman (pp. 100 – 110) : Jouer avec les conflits : les épreuves thématiques Chabert (pp. 54-62) : Le TAT : Thematic Apperception Test (historique: la méthode de Murray, la méthode de Vica Shentoub) Procédures d’analyse et d’interprétation : le TAT (pp. 83-92). Rorschach : matière et lectures Cours de Mme Vandecasteele : article déposé à la coopérative (A. Lefèbvre: « Ceci n’est pas une tache. Réflexions autour d’une métaphore calligraphique ») Roman (pp. 86-99) Jouer avec les taches : l’épreuve de Rorschach (histoire, matériel, dispositif de passation, cotation, interprétation). Chabert : les épreuves projectives Le test de Rorschach (pp. 47-53) Caractéristiques manifestes des planches et leurs incidences Les sollicitations latentes des planches. Procédures d’analyse et d’interprétation : le Rorschach (pp. 65-82). Complémentarité des épreuves 29 Roman : La complémentarité des épreuves (pp. 55-57) Chabert : Complémentarité des deux épreuves (pp. 63-64) 3.5.4. Examen écrit janvier 2012 Vous pouvez me proposer des propositions de questions d’examen sur les lectures (à partager sur l’université virtuelle). 30 4. L’entretien en clinique et de recherche Plan L’entretien clinique et de recherche L’analyse de contenu Les questionnaires 4.1. Introduction générale • Le processus de changement en psychothérapie, peu importe le cadre théorique du clinicien, la durée de l'intervention ou les résultats, commence par la venue du patient a la première séance. • Environs 1/4 a ⅓ des personnes ayant été diagnostiquées pour un trouble psychologique reçoit un traitement professionnel. • Un éventail complexe de facteurs psychologiques, sociaux et démographiques influence l'arrivée d'une personne en détresse psychologique chez un professionnel de la sante mentale. • Il est des lors important de mieux comprendre le processus qui mène a cette demande d’aide. • Peu de recherches existent concernant l'étude des facteurs psychologiques susceptibles d'influencer la recherche d'une aide psychologique auprès de professionnels de la sante. • De nombreux modèles toutefois ont été développés pour tenter d'expliquer les comportements de recherche d'aide et les comportements de sante. • Le Health Belief Model (modèle des croyances sur la sante) (Becker, 1974; Janz & Becker, 1984; Rosenstock, 1966) est un modèle fréquemment évoque pour parler des comportements de sante. 4.1.1. Le processus de recherche de soutien formel • • Commencer une thérapie auprès d'un professionnel implique à la fois des processus émotionnels et des processus d'évitement. La personne susceptible de chercher de l'aide se trouve confrontée a des questionnements telles que: o Devoir abandonner dans une certaine mesure son indépendance, o Devoir reconnaitre qu'elle n'est pas capable de résoudre ses problèmes seule, o Prendre le risque d'être confrontée au stigma associe a la maladie mentale. 31 o S'adapter a des difficultés peut impliquer des mécanismes d'évitement ou de déni qui vont a l'encontre de la confrontation aux difficultés liée a la recherche d'aide o Avant de rechercher une aide psychologique formelle, il est fort probable que les personnes en détresse recherchent de l'aide d'une manière ou d'une autre aupres de leurs réseaux sociaux informels (amis, proches, médecins traitants, …) o Il est donc difficile de comprendre complètement la décision d'un individu de commencer une psychothérapie sans d'abord prendre en considération ces interactions précédentes avec d'autres sources d'aide potentielle et si ces interactions ont été perçues comme une recherche d'aide ou non 4.1.2. Les étapes potentielles de la demande de soutien formel Amis et proches ⇓ Médecins ⇓ Psychologues et psychiatres 4.1.3. Délai dans la recherche de soutien formel o Les taux de recherche de soutien formel au cours de la première année suite à la déclaration de symptômes de détresse psychologique sont relativement bas. o Au cours du temps cependant, une majorité de personnes vont se décider à consulter: • Le délai moyen de consultation est de 7 ans pour les troubles de l'humeur et les abus de substance; • Il est de 10 a 15 ans pour les troubles des conduites et pour les troubles anxieux. o Les taux de traitement au cours de la vie vont de 50 à 90% => La recherche de soutien formel est donc le résultat d'un processus complexe qui commence avec d'autres formes de recherche d'aide moins visibles et se déploie au cours de plusieurs années. =>Le premier entretien clinique et l’entretien diagnostique correspondent donc à une étape extrêmement importante pour la personne qui recherche une aide. « The Interview is one of the most used methods within psychology, and one of the least analysed within the theory of science » (Kvale, 1983 in Memon, 1999) 4.2. L’entretien clinique : 4.2.1. Introduction • • Outil fondamental pour les psychologues Manière de collecter l’information a des fins cliniques ou de recherche 32 • • • • Contribue à la démarche diagnostique en s’appuyant sur les informations qu’il permet de dégager mais aussi sur l’observation du comportement non‐verbal Permet l’expression d’un vécu subjectif et favorise l’introspection chez le sujet Implique des taches et des compétences qui vont être déterminantes pour la création de l’alliance thérapeutique Conduit a l’élaboration d’une hypothèse diagnostique et à l’élaboration d’un plan thérapeutique 4.2.2. Les types d’entretiens • Il existe différents types d’entretiens cliniques: o L’entretien clinique non structuré ou non directif au cours duquel le psychologue, s’appuyant sur le discours produit par le patient, reformule le discours pour aider le patient a progressé. o Son principal avantage est l’aspect libre qu’il donne a l’entretien, ce qui thérapie o Son principal inconvénient est un manque de standardisation qui peut constituer un frein dans un processus d’évaluation Le fait qu’il soit non structure n’implique pas que la personne interrogée se contente de parler de n’importe quoi MAIS il s’agit de laisser l’individu libre du contenu de son discours par rapport au thème de l’entretien. o L’entretien clinique non structuré ou non directif en recherche o Le rôle du psychologue est ici de veiller à ce que la personne ne change pas de thème. o Ce type d’entretien est difficile pour la personne interrogée et le psychologue sera donc amené à : Effectuer des relances, Manifester des encouragements pour que la personne puisse approfondir son propos, Faire préciser des choses, Demander au sujet de revenir sur un élément qu’elle a aborde au cours de l’entretien. o Toutes ces interventions devront veiller a rester plutôt ouvertes de manière a conserver le caractère non structure de l’entretien. o de psychologue doit également être attentif a ses comportements non‐verbaux d’approbation ou de désapprobation qui risqueraient de biaiser le discours de la personne o L’entretien clinique structuré ou directif: le psychologue suit une série de questions thématiques préalablement établies. Cet entretien répond mieux que les autres aux critères de validité et de fidélité et est donc très fréquemment utilisé en recherche. Son principal inconvénient est le manque de flexibilité L’entretien directif peut reposer sur une grille d’entretien préétablie telle que celle proposée par le DSM (Structured clinical interview for the DSM – SCID) Il peut s’appuyer sur une grille d’entretien élaborée par le psychologue dans le cadre d’une démarche de recherche 33 Il suppose une définition précise, faite a l’avance par le psychologue, de ce qui sera demande a l’individu Il s’agit presque d’un interrogatoire. Les questions seront posées de manière systématique dans l’ordre prévu initialement. Le psychologue veille tout au long de l’entretien a ce que le discours de la personne corresponde bien a l’information recherchée. Sinon, il peut être amené à reformuler la question. o L’entretien clinique semi‐structuré ou semi‐directif au cours duquel le psychologue suit une trame de questions générales dont l’ordre n’est pas prédéfini. Il permet d’explorer des axes non définis initialement mais spontanément abordes par le patient. Il s’agit d’un entretien davantage standardise même si le psychologue dispose d’une certaine liberté dans l’ordre des thématiques abordées. Il repose sur une trame que chaque psychologue se construit en fonction du lieu et du paradigme théorique dans lequel il travail. o L’entretien clinique semi‐structuré ou semi‐directif en recherche: Il s’agit d’un compromis entre les 2 formes d’entretiens. Le thème principal de l’entretien est décomposé en sous thèmes par le psychologue mais ce dernier laisse l’expression libre a la personne pour chacun des sous‐themes. o Ces trois types d’entretiens peuvent être utilisés de manière alternative au cours d’un même échange. Dans le cadre d’une approche directive, le psychologue peut décider de demander a la personne de préciser ou de parler plus longuement d’un sujet qui n’aurait pas été prévu dans le canevas de départ Dans le cadre d’un entretien non directif, le psychologue peut aussi être amené à demander a la personne de préciser des éléments importants qui ne seraient que survoles par la personne. 4.2.3. Exemple d’entretiens Etude: Conséquences psychologiques d’une transmission d’informations relatives aux risques d’un traitement Contexte d’un traitement en hémato‐ ‐oncologie: Un choix difficile 34 Transmission d’information sur les risques : exemple • • • S Et donc, pendant une période d'à peu près six mois, on est à risque d'infections. Il y a toute une série de précautions qu'il faudra prendre. Donc ça, c'est en gros, comment ça se passe. Est-ce qu'il y a des risques, du danger à faire ça? Oui. Il y en a. On a actuellement fait ce traitement sur une cinquantaine de patients. Et il y a dix pour cent de risques liés à la greffe. Soit de faire une infection, qu'on n'arrive pas à traiter, soit de faire divers problèmes. Donc, il y a quand même un danger de mort, lié à la greffe, qui est de dix pour cent. Il y a nonante pour cent de chances que ça aille bien, hein. Donc il faut quand même voir les choses positivement parce que si on ne fait pas cette greffe … P Oui. S dans votre maladie il y a 100% de chances que ça tourne mal. Donc il faut un peu peser le pour et le contre. Mais il faut se dire que c'est risqué. C'est pas trop risqué mais il y a, il y a quand même un risque que quelque chose arrive, une complication qu'on n'arrive pas, par exemple un microbe résistant à tous les antibiotiques, ou un virus ou des choses comme ça. Ça peut arriver. 35 Hypothèses Méthode 4.2.4. Avant l’entretien • • Détresse: Hospital Anxiety and Depression Scale (HADS) o Anxiété o Dépression o Détresse Strategies d’adaptation: Ways of Coping Checklist (WCC) o Stratégies d’adaptation centrées sur le problème o Stratégies d’adaptation centrées sur les émotions 36 • o Stratégies d’adaptation centrées sur le soutien social Anxiété: State Trait Anxiety Inventory (STAI) o Anxiété état o Anxiété trait 4.2.5. Analyse de l’entretien • • Stratégies de communication: GEACC (Grille d’Evaluation Analytique des Compétences en Communication) o Evaluation des fonctions de la communication Communication des risques: Grille développée spécifiquement pour cette étude o Evaluation des catégories de risques transmis o Evaluation de la manière dont les risques ont été formulés par les médecins 4.2.6. Après l’entretien • • Anxiété: State Trait Anxiety Inventory (STAI) o Anxiété état Entretien avec le patient o Entretien non directif : rappel libre o Entretien semi-directif: rappel indicé 4.2.7. Exemple d’entretien non directif Réponses à un entretien non directif : Exemple 1 Je vais vous demander de m'expliquer ce que votre médecin a dit au cours de l'entretien que vous venez d'avoir. Mais je vous laisse d'abord me dire en détail ce que vous vous rappelez. P Ouf! S De quoi est-ce qu'il vous a parle? P Il m'a parle de la greffe. S Mh, mh. P Et des conséquences et heu, d'abord il a parle de l'ASTI aussi. 37 S Mh, mh. P Et heu, des conséquences du ASTI, S Mh, mh. P et de mon poids, enfin de heu ma rétention d'eau. S Mh, mh. P (…) P (…) Alors que moi je pensais que fin septembre heu, il l'aurait déjà fait, je serais certainement en chambre stérile mais bon. S Mh, mh. P Et heu, on a parle de la chambre stérile, S Mh, mh. P et hum, et il m'a, il m'a dit que quand mon frère sera la, il faudra refaire plein d’examens et se, se voir pour la malaria pour heu, des tas de trucs parce qu'il faut voir tous ces virus là, pour soigner tout ca et heu que heu, bon, qu'on, qu'on va donner un médicament parce que heu, pour quand on m'enlève les cellules et qu'on fera ca par cytaphérèse et que &incompréhensible$ pendant cinq ans et des tas de trucs, …. S D’autres choses P Non Réponses à un entretien non directif : Exemple 2 S Donc heu, que vous a dit votre médecin au cours de l'entretien que vous venez d'avoir avec lui, est-ce que vous pouvez un peu me raconter ? P (…) La question de … pourquoi me greffer sa moelle. Donc heu, l'idée c'est de, c'est, en fait une sorte de … allogreffe avec des, avec des, avec un certain nombre de variantes qu'on ne rencontre pas, heu, surement parce que ca vient de la vraie &incompréhensible$. Alors, l'idée c'est qu'on prendrait des cellules souches chez ma sœur qui viendraient, viendraient chez, chez moi. Mais avant ca, il faut réduire tout mon système immunitaire vraiment à zéro, quasi à zéro, pour qu'il n'y ait pas de, je dirais, d'infection, parce que comme je vais reprendre, toutes les, heu, toutes les caractéristiques de, de ma sœur S Mh, mh. P il faut voir, heu, pour que ca puisse se passer correctement, qu'il n'y ait pas de, de rejet, enfin, pas, le, le mot rejet n'a pas été employé, mais que ca, ca se passe bien, dans ce sens-la. Heu, le … bon tous les problèmes strictement techniques je, je ne suis pas … je leur fais entièrement confiance, je veux dire, je ne suis pas un spécialiste et j'essaie de retenir vraiment simplement les éléments, éléments importants. Heu, la, normalement heu, le, le greffon va être traite au maximum pour que … ca se passe bien et on va me me.re, petit à petit, un certain nombre de, de, comment dire ca, de … je ne sais plus comment il appelle ca, des, des éléments qui vont me, accentuer ma protection, enfin qui vont faire que mon immunité va aller de mieux en mieux. La ou il pourrait y avoir des problèmes, essentiellement parce qu'il pourrait y avoir quand même un problème de greffon, et la ou il pourrait y avoir des problèmes, c'est, heu, justement si j'attrape … je ne sais pas, une infection ou un truc, la je vais devoir être super protégé. Et puis, heu … c'est ca. (…) 38 4.2.8. Exemple d’entretien non directif (je pense qu’elle c’est trompée et que c’est plutôt semi-directif ici) Réponses à un entretien semi directif : Exemple 1 S Et pouvez-vous me dire si le traitement comporte des risques particuliers ? P Ben oui ! Ben oui ! Il y a, il y a quand même, il y a, même s'il y a un certain nombre de, même s'il y a des réussites, il y a, heu, la, la, la mort est la ! Je veux dire ce n'est, ce n'est pas, ce n'est pas un petit rhume qu'on attrape, c'est … Donc heu, je sais que il y a, il y a un risque mais … il faut le faire. Réponses à un entretien semi directif : Exemple 2 S Et pouvez-vous me dire si le traitement comporte des risques particuliers ? Et si oui lesquels ? £P Oui, hein, donc c’est ce que je vous disais. Il comporte 3 risques, un que je n’ai pas tout a fait compris, heu, qui est celui de la toute première phase quand on donne des immunodépresseurs et qu’on fait une petite, heu une petite chimiothérapie. Elle a dit la il y a des risques de conditionnement que je n’ai pas tout a fait compris. £S Mh, mh. £P Puis le deuxième grand risque c’est la maladie du greffon. £S Mh, mh. £P Donc ce serait que les cellules de mon frère m’attaquent, entre guillemets. £S Mh, mh. £P Et puis, heu, il y a un troisième risque qui serait que pendant la phase ou je suis plus fragile, heu, je contracte un virus incontrôlable. £S Mh, mh. Il y a d’autres risques auxquels vous pensez ? £P Oh, je pense qu’il y a tous les risques inhérents au passage en hôpital et autres. Heu, il y a un risque qui était cerne puisque j’ai eu un staphylocoque dore en 2003. Mais la le risque n’est pas très clair parce qu’il n’est pas clair si ce staphylocoque dore est le même que celui qui cause l’infection maintenant ou, ou si c’est un autre. £S Mh, mh. £P … £S Autre chose en matière de risques que le médecin vous aurait dit ? 39 £P Heu, Non. 4.2.9. Les types d’entretiens : conclusions L’entretien en recherche est donc : o une méthode qui demande une vigilance importante. o une méthode ou le recueil d’information est capital et complexe. o une méthode qui nécessite très souvent un enregistrement qui permette de revenir sur les informations recueillies et de les traiter de manière systématique. o Une méthode qui nécessite de définir auparavant le type de relances, leur nombre et la relance finale. 4.3. L’entretien diagnostique : spécificités 4.3.1. Le but de l’entretien diagnostique est à la fois : • • • D’élaborer une hypothèse diagnostique formulée en termes de problématique rencontrée : hypothèse descriptive De formuler cette hypothèse en tentant de reconstruire l’histoire du trouble et en analysant la situation actuelle ainsi que l’organisation de personnalité du sujet : hypothèse explicative D’établir un plan thérapeutique. 4.3.2. Les compétences nécessaires a l’entretien diagnostic Trois types de compétences sont nécessaires: • Des compétences orientées autour des aspects relationnels et communicationnels de la rencontre Compétences relationnelles • Des compétences orientées autour de la collecte d’informations Compétences de gestion de l’agenda • Des compétences orientées autour de l’élaboration d’une hypothèse diagnostique Compétences d’inférence diagnostique 1. Les « compétences relationnelles » Les « compétences relationnelles » reflètent les capacités du psychologue a montrer de l’intérêt pour les problèmes du patient, a obtenir des informations de manière naturelle, a communiquer sa compréhension du problème et à fournir des informations au sujet du but de l’entretien, de la thérapie,… Elles ont pour but d’établir une relation de travail avec le patient. Elles peuvent être divisées en deux grandes catégories: les compétences d’écoute et les compétences de régulation. 40 a. Les compétences d’écoute sont nécessaires pour encourager le patient à raconter son histoire. Les compétences d’écoute sont sous‐tendues à la fois par les attitudes du psychologue et par ses compétences communicationnelles. Au niveau des attitudes, il faut souligner l’importance de: o Garantir l’absence de jugement moral o Maintenir une attitude empathique, d’intérêt et de disponibilité o Maintenir de efforts de décentration, un désir de comprendre o Garder la juste distance o Rester en contact avec soi-même o Maitriser ses interventions L’écoute est dirigée par des objectifs, elle se trouve guidée par des hypothèses préalables de l’intervenant liées ou non a un cadre de référence. L’écoute est une activité cognitive qui consiste a acquérir des indices, a produire des hypothèses, a interpréter ces indices, a tester les hypothèses par l’acquisition de nouveaux indices. Les compétences d’écoute reposent sur l’utilisation de compétences communicationnelles. On retrouve parmi ces dernières: o les questions ouvertes ou semi‐ouverte, o les reformulations, le reflet des émotions, l’écho, o le recadrage o et la clarification. Ces techniques perme.ent de favoriser la narrativité du sujet et son travail d’introspection. Les compétences communicationnelles: Stratégies facilitatrices et inhibitrices Exemples de stratégies d’évaluation facilitant la communication : Comment allez-vous? Comment vous sentez-vous? 41 Expliquez-moi Qu’en pensez-vous? Que ressentez-vous exactement? Que comprenez-vous de la situation? Pouvez-vous m’en dire un peu plus sur ce que vous ressentez? Techniques de communication o De bonnes techniques de communication ont un impact positif sur: o La satisfaction des patients o La compliance au traitement o La précision du diagnostic o D’après Goldberg et Huxley(1980), des techniques o D’entretien associées a une haute détection des troubles mentaux incluent: un bon contact visuel, la clarification des plaintes actuelles du patient, la prise en compte d’indices verbaux et non‐verbaux, l’utilisation de questions ouvertes et la capacité a diriger le cours de l’entretien. Plusieurs études ont tente d’établir ce qu’est un entretien diagnostic efficace. Différents styles d’entretiens ont été étudies (directif, non-directif, collaborant,…). La majorité des études empiriques pointent la nécessite d’intégrer les techniques non directives/counselling et les techniques directives/structurées. b. Les compétences de régulation sont nécessaires pour garantir l’ordre et la clarté de l’entretien. Comme techniques de régulation on distingue: l’apport d’informations, la demande de feedback, la structuration et la pensée à voix haute. La formulation d’hypothèses ou la génération de synthèses permettent également de structurer le discours de la personne et l’entretien. !!!! Les interprétations lorsqu’elles sont amenées trop rapidement risque de donner une image autoritaire, toute puissante au psychologue et de conduire le patient soit à adhérer au modèle du psychologue soit à de la résistance !!! Elles sont utilisées à différents moments de l’entretien. Elles servent a: Structurer l’entretien Introduire les différentes parties de celui-ci Donner de l’information sur le but de chaque partie de l’entretien Clarifier les questions que va poser l’intervenant et ce qu’il espère du patient elles servent a communiquer autant que possible sur la manière de travailler. Durant les différentes phases de l’entretien l’intervenant alterne entre les techniques d’écoute et les techniques de régulation 2. Les « compétences de gestion de l’agenda » 42 Les « compétences de gestion de l’agenda » concernent la manière dont le psychologue gère son agenda, c’est‐à‐dire les sujets importants a aborder en entretien. Exemple de points primordiaux à aborder durant le premier entretien diagnostique : L’identification du patient La clarification de la plainte actuelle L’historique du problème principal L’histoire personnelle Les antécédents médicaux Les traitements antérieurs L’évaluation de l’état mental L’évaluation de la personnalité avant l’apparition du trouble Les circonstances actuelles La demande d’aide 3. Les « compétences d’inférence diagnostique » Pour parvenir à élaborer une hypothèse diagnostique, le psychologue est amené a: Traiter simultanément les informations verbales et non‐verbales du patient, Sélectionner des hypothèses basées sur ces informations Elaborer des questions pour tester et affiner ses hypothèses Pour sélectionner ses hypothèses diagnostiques, le psychologue doit comparer la situation du patient aux autres cas qu’il a en mémoire et s’appuyer sur ses connaissances en classification diagnostique. Il s’appuie donc tant sur des compétences cognitives que sur des compétences de résolution de problème les compétences d’inférence diagnostique Processus d’inférence diagnostique o « Le relevé des indices diagnostiques » Listing de tous les diagnostics possibles et élimination de propositions diagnostiques sur bases des observations et symptômes. Listing des propositions rejetées. Test progressif des hypothèses diagnostiques restantes jusqu’a ce qu’elles se repartissent dans les deux listes précédentes. Utilisation de questions très sensibles mais peu spécifiques afin d’évaluer un maximum de domaines. o « Le relevé des critères diagnostiques »: Utilisation de questions très spécifiques afin d’identifier les signes et les symptômes essentiels du trouble. o Obtention d’information validant les hypothèses: le décours du trouble, la personnalité, l’historique des traitements, les histoires médicales familiale et personnelle. Formulation d’une hypothèse diagnostique Caractérisation du problème en termes descriptifs avec une brève formulation diagnostique me.ant en rapport les facteurs biologiques, psychologiques et sociaux. 43 La formulation et l'impression diagnostiques devraient clarifier le comportement du patient. Elles mènent dans la plupart des cas à des recommandations ou a des attitudes de prise en charge. Ces éléments ainsi que le diagnostic peuvent être partages avec le patient durant la phase d’évaluation diagnostique. 4.3.3. Exemple de grille d’entretien: Un entretien d’évaluation avant intervention de groupe (je ne sais pas si c’est pour tous les entretiens ou juste diagnostic !! ) NOM, Prénom : Mme V. MOTIFS ET CIRCONSTANCE DE L’ENTRETIEN : Il s’agit d’une patiente de 38 ans que je rencontre dans le cadre du premier entretien prévu avant le début de l’intervention de groupe destiné aux patientes en fin de traitement de radiothérapie pour un cancer du sein. ELEMENTS D’ANAMNESE : SITUATION FAMILIALE ET PROFESSIONNELLE: La patiente a un compagnon mais ils n’ont pas d’enfants. Elle est secrétaire. HISTOIRE DE LA MALADIE : Découverte fin 2010 suite à une auto-palpation d’une néoplasie mammaire. La patiente a été traitée par tumorectomie avec prélèvement du ganglion sentinel, radiothérapie et est actuellement traitée par hormonothérapie (Zoladex et Nolvadex). ANTECEDENTS MEDICAUX ET PSYCHIATRIQUES : Personnels : - Médicaux et chirurgicaux: / - Psychiatriques : La patiente évoque 2 prises en charge psychologiques. La première (ayant duré deux ans) a été mise en place dans le contexte de ses études. La patiente rapporte avoir dû faire face à l’époque à des angoisses importantes concernant les examens notamment. Elle évoque une seconde prise en charge dans le contexte de problématique amoureuse. Familiaux : -Médicaux : Cancer du sein chez sa grand-mère TRAITEMENT ACTUEL : La patiente ne prend aucun psychotrope à l’heure actuelle. HABITUDES DE VIE : 44 Alimentation : La patiente rapporte n’avoir pas toujours de « bonnes » habitudes alimentaires. Elle trouve qu’elle mange beaucoup trop de sucre. La nourriture est parfois un mode de gestion du stress pour elle. Tabac : non Alcool : non Exercices physiques : La patiente souhaiterait faire plus d’exercices physiques mais n’y parvient pas. Aspects pratiques: / SYMPTOMATOLOGIE PHYSIQUE : Fatigue : La patiente rapporte une fatigue présente au cours de ces derniers mois dont la cause est difficile à déterminer (changements hormonaux, difficultés au niveau du sommeil, réaction émotionnelle au diagnostic et au traitement, …) Douleur : La patiente n’évoque pas de douleur particulière. Sexualité : Elle évoque un manque de libido qui était déjà présent avant le diagnostic et semble être réactionnel à une problématique relationnelle dans le couple. Cognition : La patiente rapporte des difficultés à se concentrer. Sommeil : Elle évoque un sommeil difficile en raison de bouffées de chaleur et des nuits courtes en raison du travail a faire pour ses cours qu’elle a tendance à reporter jusqu’au dernier moment. La patiente rapporte souffrir d’acouphènes depuis plusieurs années. Ces derniers ont des conséquences sur son sommeil et parfois sur son humeur. FACTEURS DE STRESS : La patiente évoque comme facteur de stress : - des relations amoureuses compliquées et non satisfaisantes ; - le décès de sa belle-mère d’un cancer du colon dans les semaines ayant suivi son diagnostic de cancer du sein ; - le peu de soutien de son compagnon et le manque de projets dans le couple. SYMPTOMATOLOGIE PSYCHOLOGIQUE A L’ENTRETIEN : Symptomatologie dépressive : La patiente rapporte depuis quelques mois une perte d’intérêt pour ses activités habituelles, une difficulté à se mettre à la tâche. Elle se sent plutôt morose. Elle ne rapporte pas de pleurs. Elle a l’impression que ces changements d’humeur sont en partie liés au traitement d’hormonothérapie mais en même temps rapporte avoir déjà vécu ça à d’autres moments de sa vie. Symptomatologie anxieuse : Elle n’évoque pas de symptomatologie anxieuse significative à l’heure actuelle. Image de soi : Elle rapporte ne pas avoir tellement confiance en elle. L’image de son corps n’est pas trop altérée par l’opération (petite cicatrice). TRAIT(S) DE PERSONNALITE : La patiente se décrit comme quelqu’un ayant difficile à construire des relations amoureuses satisfaisante. Elle rapporte avoir des difficultés à faire des choix et à exprimer ses besoins et désirs. Elle rapporte également remettre très souvent les choses au lendemain. MECANISME(S) DE DEFENSE ET STRATEGIE(S) D’ADAPTATION : Recherche de solution et de compréhension de ce qui lui arrive mais parfois difficulté de mise en pratique et culpabilisation. 45 ATTITUDE PAR RAPPORT A LA MALADIE : Diagnostic : La patiente évoque le diagnostic comme un choc. Par contre, elle évoque le fait d’avoir dû y faire face et le mettre au second plan pendant un temps en raison de la fin de vie de sa belle-mère. Traitements : Elle rapporte à la fois un soulagement de n’avoir pas dû avoir de la chimiothérapie (et donc de traitement dit « lourd »), et des craintes concernant les conséquences que l’hormonothérapie qu’elle doit suivre peut avoir sur ses choix de vie : le fait d’avoir ou non des enfants et quand ? Fin des traitements/Pronostic : La patiente n’évoque pas de crainte particulière concernant sa survie. Elle dit avoir eu de la chance d’avoir détecté elle-même une lésion très petite et donc de bon pronostic. Attributions par rapport à la maladie : Elle attribue sa maladie à différentes causes : - des causes peut-être génétiques étant donné la maladie de sa tante (même s’il s’agit du seul autre cas de cancer du sein dans sa famille à l’heure actuelle) ; - des causes hormonales, sa mère ayant dû prendre un traitement hormonal pendant sa grossesse ; - son hygiène de vie (peu de sport et une alimentation qu’elle juge peu équilibrée). SUPPORT PSYCHOSOCIAL : La patiente s’est sentie très soutenue pendant ses traitements par sa famille et ses amis mais peu par son conjoint. Depuis, la fin de la radiothérapie, elle recourt moins à ce soutien par souci de protection vis-àvis de ses proches et parce qu’elle a l’impression de ne pas être comprise quand elle tente de le faire. ATTENTES PAR RAPPORT A L’INTERVENTION DE GROUPE : - Partager son vécu avec d’autres personnes et pouvoir travailler à la mise en place de certains comportements de santé. - Réfléchir sur ses choix passés et sur ses souhaits pour le futur. - Aide à l’apprentissage et à la mise en place de techniques de relaxation. La patiente n’a pas eu d’autre expérience de groupe antérieure. Elle n’évoque pas de crainte particulière, si ce n’est que son vécu soit banalisé en raison de la « légèreté » selon elle des traitements reçus. En ce qui concerne l’auto-hypnose, elle ne l’a pas pratiquée auparavant mais à suivi une courte formation à la sophrologie et a consulter de nombreux livres de self-help à ce sujet. CONCLUSIONS : Il s’agit d’une patiente de 38 ans, actuellement sous Nolvadex et Zoladex, qui semble présenter des difficultés d’adaptation à la phase post-traitement liées à des questionnements concernant des choix de vie (avoir ou non des enfants, avec qui et quand). ATTITUDE(S) : - La patiente sera contactée fin de semaine pour confirmée la date de la première séance de groupe 46 5. L’entretien clinique et de recherche 5.1. Résumé du cours précédent Les types d’entretiens L’entretien diagnostique Les compétences relationnelles Les compétences de gestion de l’agenda Les compétences d’inférence diagnostique • L’élaboration d’une hypothèse diagnostique 5.2. Exemple de grille d’entretien: Un modèle d’entretien diagnostique en sante mentale Cette grille divise le contenu de l’entretien diagnostic en quatre étapes: La clarification et histoire du problème principal L’examen de l’état mental L’histoire personnelle Le fonctionnement actuel 5.2.1. Etape 1: La clarification et histoire du problème principal La clarification du problème Présentation de l’intervenant But de l’entretien Durée de l’entretien Résumé de ce que l’intervenant sait déjà sur le patient Clarification de ce qui amène le patient Exploration des autres problèmes Motif de la rencontre et la demande d’aide Cause de la demande d’aide Quel type d’aide veut-il? A quoi espère-t-il arriver? Quel problème veut-il traiter en premier? Analyse du/des problème(s) principal(aux) Nature et intensité du/des problème(s) Symptômes Facteurs de causalité Quelles circonstances et événements ont accompagne l’apparition du problème? Quelles sont pour le patient les causes du problème? Décours du problème Le problème empire-t-il avec le temps? Qu’est-ce qui influence ces fluctuations? 47 Conséquences sur la vie quotidienne Impact sur la vie quotidienne et l’environnement. Réactions de l’environnement. Traitements antérieurs et histoire médicale L’effet de tous les traitements sur le problème est investigué. 5.2.2. Etape 2: L’examen de l’état mental Des informations sur l’état mental du patient peuvent être obtenues de trois manières: l’observation, les tests et l’exploration. Apparence et comportement psycho-moteur La manière dont le patient attend dans la salle d’attente donne des indications. Tremblements, tics, stupeur catatonique… Orientation Le patient est-il oriente dans le temps et l espace? Quelle date sommes-nous? Combien de temps est-il reste a l’hôpital?... Attention et mémoire Perception Le patient voit, entend, sent des choses que les autres ne perçoivent pas? Parole et pensées La parole est une pensée codée. Les troubles mentaux peuvent se caractériser par un contenu pathologique des pensées (idée suicidaire,…) Des troubles du langage peuvent indiquer des perturbations de la pensée. Il faut observer le rythme, l’articulation, la vitesse et le débit de parole du patient. Humeur et affect L’humeur est le sentiment ressenti par le patient durant une longue période (humeur dépressive, anxiété, euphorie, irritation ou manque d’émotions). L’affect est la réponse émotionnelle du patient à un évènement interne ou externe durant l’entretien. Exemple: rougir, transpirer, posture, mouvement,… 5.2.3. Etape 3: L’histoire personnelle Investiguer les différentes périodes de la vie du patient: la petite enfance (0‐4ans), l’enfance (4‐12ans), l’adolescence et l’âge adulte. Investiguer le développement psychologique, social, intellectuel et sexuel du patient durant les différentes périodes. 48 Investiguer les événements de vie tels que les hospitalisations, etc, durant ces périodes ainsi que les comportements inadaptés. Investiguer l’environnement familial et les antécédents familiaux de troubles mentaux similaires. Investiguer la situation sociale en termes de présence et qualité du soutien social et familial Investiguer le parcours scolaire, professionnel et l’emploi actuel ainsi que les loisirs 5.3. L’élaboration d’une hypothèse diagnostique: Généralités Le trouble psychologique: un comportement pathologique associe a un état de détresse émotionnelle, telle que l’anxiété ou la dépression, ou a une anomalie du comportement, une incapacité fonctionnelle comme la difficulté a garder un travail ou a distinguer la réalité de la fantaisie. La prévalence des troubles psychologiques est importante puisque prés d’un individu sur 2 en présentera un au cours de sa vie. Mais comment définir un comportement pathologique? Lorsque l’on est anxieux ou déprimé de temps en temps, est-ce pathologique? Le normal et le pathologique sont les extrémités d’un continuum. Les normes se définissent par rapport à des statistiques qui renvoient au comportement majoritaire dans un groupe, à une époque donnée. Elles sont sujettes à fluctuations. Des états sont pathologiques lorsque: o Pas adaptes a la situation o Permanence du comportement inadapté o Intensité du problème 5.4. Le trouble psychologique : Critères proposes Le caractère inhabituel : « voir des choses » ou « entendre des voix ». Cependant, un comportement inhabituel n’est pas toujours anormal. Ex: établir un record. La rareté statistique d’un comportement ne suffit pas a établir son caractère pathologique. La déviance sociale : Les sociétés établissent des normes qui définissent les comportements acceptables dans un contexte donne. Ce qui est normal dans une culture ne l’est pas forcement dans une autre. Se référer aux différences socio-culturelles pour déterminer ce qui est normal ou non ainsi qu’a l’évolution historique (ex: homosexualité). 49 Fausses percep.ons et interpréta.ons de la réalité: nos systèmes sensoriels et cognitif nous perme.ent de former des représentations précises de la réalité >< hallucinations sont des signes de troubles mentaux. Une souffrance significa.ve: anxiété, peur, dépression peuvent être pathologiques si elles persistent longtemps après que leur source ait disparu ou si leur intensité empêche un comportement adapte. Dans certaines situations, leur absence peut être pathologique. Les comportements inadaptés ou d’échec: ce sont les comportements qui conduisent au malheur plutôt qu’a la satisfaction. Ex: alcoolisme => effet sur la sante et la vie sociale. La dangerosité: un comportement qui met en danger la personne ou autrui est considéré comme pathologique. Attention : dépend du contexte social. Ex: guerre. Selon les cas, certains critères pèsent plus lourd. Le plus souvent, c’est une combinaison de critères qui servira à définir la pathologie. 5.5. Cultures et trouble psychologique Les mots employés pour décrire les troubles psychologiques comme dépression ou sante mentale revêtent des significations différentes dans d’autres cultures, voir n’existent pas. Ce n’est pas pour autant que cela n’existe pas mais plutôt que nous devons apprendre comment les personnes expérimentent la détresse émotionnelle dans d’autres cultures, sans imposer notre point de vue. 5.5.1. Exemple: Premier entretien avec Mme P. MOTIFS ET CIRCONSTANCES DE L'ENTRETIEN : Il s'agit d'une patiente de 32 ans actuellement en suivi pour une néoplasie mammaire que je rencontre pour la première fois pour prise en charge d'une symptomatologie anxio-dépressive. ELEMENTS D'ANAMNESE : SITUATION FAMILIALE : La patiente est mariée depuis 7 ans. Elle a 2 fils de 2 et 5 ans. Elle est d'origine tunisienne et vit en Belgique depuis son mariage. Elle a travaille pendant plusieurs années comme coiffeuse (elle avait son propre salon). Actuellement, elle travaille dans une bijouterie et suit une formation dans ce domaine. Son époux est libanais d'origine et tient un magasin de meubles. La famille de la patiente vit au Maroc et celle de son époux au Liban. HISTOIRE DE LA MALADIE : Découverte en mars 2010, alors que la patiente allaite son deuxième fils (ne 5 mois auparavant), d'une néoplasie mammaire. La patiente a été traitée par chimiothérapie néo‐adjuvante (4 cures de EC et 4 cures de Taxol), par chirurgie (ablation du sein gauche) et 50 par radiothérapie. Elle n'a pas de traitement d'hormonothérapie. La patiente a pris rendez‐vous pour une reconstruction. ANTECEDENTS MEDICAUX ET PSYCHIATRIQUES ET TRAITEMENT ACTUEL: La patiente ne rapporte aucun antécédent psychiatrique particulier avant cet été. Elle n'a rencontre ni psychologue, ni psychiatre. Pendant ses traitements, plusieurs notes font état de palpitations et de réactions de type anxieux. TRAITEMENTS ACTUELS Un comprime de Xanax 0,5 mg le soir pour dormir ainsi qu'a la demande lors d'angoisse. MODE DE VIE La patiente se décrit comme quelqu'un d'actif qui a besoin de son indépendance financière. Elle s'est toujours beaucoup occupée des autres, a pris plaisir a les soutenir. FACTEURS DE STRESS La patiente ne rapporte pas de facteurs de stress particuliers jusqu'à la naissance de ses enfants. Depuis, elle rapporte des tensions importantes avec sa belle-mère qui vit au Liban. Elle rapporte également se poser actuellement de nombreuses questions sur son couple et a l'impression de se trouver dans une impasse. Elle ne s'imagine pas pouvoir vivre au Liban or son époux souhaite y retourner et est en train d'y construire une maison. SYMPTOMATOLOGIE A L'ENTRETIEN : Le discours de la patiente est fluide et cohérent. Elle rapporte avoir présente cet été, alors qu'elle se trouvait au Liban, des crises qu'elle appelle « crises d'angoisse ». Ces crises sont survenues brusquement. Lors de la première crise la patiente rapporte avoir été paralysée des 2 mains. Elle ne parvenait plus a les bouger. Elle rapporte une sensation d'angoisse intense, des palpitations, la crainte de mourir. => Relève des indices diagnostiques o Le terme « crises d’angoisse » correspond à l’appellation classique des attaques de panique. Classiquement, les attaques de panique surviennent de manière spontanée, le début est brutal ou rapidement progressif. Les symptômes atteignent leur maximum en général en moins de dix minutes. La résolution que la crise se fait en quelques minutes ; généralement en moins de deux heures. Une sensation de soulagement et une asthénie font suite à la crise. Une dimension somatique. Les symptômes le plus fréquemment rencontres sont : tachypsychie, tremblements, sensation de chaud et froid, difficultés respiratoires, sensations d’étouffement, sensations de vertiges, sensations de malaise, douleurs thoraciques et paresthésies. Ces symptômes témoignent d’une activation du système nerveux autonome plus particulièrement sympathique. Ces symptômes sont secondaires a une hyper-ventilation responsable d’une alcalose secondaire. Les patients reçoivent souvent un diagnostic de tétanie ou de spasmophilie. Une dimension sensorielle liée a des distorsions perceptuelles. Certains patients peuvent rapporter un sentiment de dépersonnalisation, de déréalisation avec 51 parfois des illusions visuelles et auditives et dans certaines situations des sensations vertigineuses. Une dimension psychologique ou cognitive. Elle est caractérisée par une sensation de malaise intense ou de catastrophe imminente. Peuvent s’associer a ces sensations des peurs comme celles de mourir ou de s’évanouir, de devenir fou, de perdre le contrôle de son comportement ou de ses sphincters ou de comme.re des actes incongrus. Une dimension comportementale. Il est assez rare que l’attaque de panique soit à l’ origine de troubles du comportement spectaculaire. Le plus souvent les réactions se limitent a une interruption de l’activité en cours, a un besoin de sortir pour prendre de l’air ou de se rafraichir ou a une demande de présence et de réassurance adressée a l’entourage. SYMPTOMATOLOGIE A L'ENTRETIEN : Elle s'est rendue a l'hôpital ou ils ont réalisé une radiographie du thorax, une échographie du cœur, une RMN et un ECG. Tous les examens se sont révélés sans particularités. La patiente rapporte s'être sentie mieux après avoir été réassurée suite a ces examens. => Hypothèses diagnostiques L’attaque de panique en raison de la présence d’une symptomatologie fonctionnelle somatique importante pose le problème du diagnostic différentiel avec différents types de pathologies organiques: les pathologies toxiques (abus de substances dont caféine, amphétamines, cannabis, alcool, opiacées, cocaïne, sevrage tabagique…) ou iatrogènes, les pathologies cardiovasculaires (angine de poitrine, HTA, troubles du rythme cardiaque), l’asthme et les broncho-pneumopathies chroniques, les troubles endocrino-métaboliques (diabète, dysfonctionnement de la thyroïde), les pathologies neurologiques (épilepsie). Le trouble panique se caractérise également par une importante comorbidité avec ses pathologies Les crises se sont reproduites dans les jours qui ont suivis. Elle s'est alors rendue au Maroc dans sa famille. Les angoisses sont restées très présentes mais elle n'a plus fait de crise. Elle rapporte des troubles du sommeil importants (oppression au coucher, fuite des idees). Elle rapporte des pleurs nombreux au début (moins présents maintenant), une tristesse, une perte du plaisir présente la plupart du temps depuis peu (sauf lorsqu'elle est hors de chez elle et qu'elle travaille). TRAITS DE PERSONNALITE La patiente se décrit comme quelqu'un de perfectionniste dans le travail et dans la vie privée. Elle se décrit comme quelqu'un de maniaque et rapporte qu'actuellement ses comportements de rangement se sont intensifies (obsession de l'ordre, alignements a respecter). Elle sait que c'est irrationnel et que cela constitue pour elle une contrainte et une pression importante mais ne peut s'arrêter. Elle fait également très fort attention a son apparence. Elle dit essayer de relâcher la pression de ce cote. 52 ATTITUDE PAR RAPPORT A LA MALADIE : La patiente rapporte un choc au moment du diagnostic et un sentiment d'irréalité. Elle a toutefois réalisé tous ces traitements. Elle dit ne pas avoir peur de la maladie, que des personnes qui lui étaient proches, sont décédées avant elle d'autres causes. Elle a peur par contre d'une crise cardiaque lors de ses palpitations. SUPPORT PSYCHOSOCIAL : La patiente s'est sentie fort entourée par son époux pendant ses traitements. Cela a été moins le cas suite a ses crises d'angoisse. Elle se sent seule en Belgique, n'a d'autre soutien que sa famille nucléaire. 5.5.2. Formulation de l’hypothèse diagnostique Pour rappel: Le but de l’entretien diagnostique est à la fois : o D’élaborer une hypothèse diagnostique formulée en terme de problématique rencontrée : hypothèse descriptive o De formuler cette hypothèse en tentant de reconstruire l’histoire du trouble et en analysant la situation actuelle ainsi que l’organisation de personnalité du sujet : hypothèse explicative o D’établir un plan thérapeutique. Exemple: Il s’agit d’un(e) dame/homme de X ans qui présente un premier épisode/une récurrence d’un trouble anxieux/ épisode dépressif/etc réactionnel à/survenu sans facteur déclenchant. Madame/Monsieur a des antécédents de dépression/trouble panique/d’éthylisme, etc. Cette symptomatologie s’inscrit dans le contexte d’une personnalité ... . Par ailleurs, Madame/Monsieur bénéficie/ne bénéficie pas d’un soutien social de qualité. ... CONCLUSIONS cas de madame P : Il s'agit d'une dame de 30 ans présentant une symptomatologie anxieuse avec attaque de panique en phase aigue ainsi qu’une symptomatologie dépressive présente depuis peu et qui semble réactionnelle a une problématique de couple. Mme P. semble être en effort d'adaptation par rapport a la maladie et présente une peur de la récidive d'intensité modérée. On observe chez Mme P des traits de personnalité de type obsessionnel. Mme P. bénéficie d’un soutien psychosocial limite en raison de l’éloignement de sa famille. ATTITUDE(S) : ‐Je reverrai la patiente a sa demande ce mercredi pour poursuivre l’évaluation. 53 5.6. L’entretien diagnostique: Conclusion 54 5.6.1. Acquisition de compétences relationnelles 5.7. La classification des troubles psychologiques en recherches Exemple: Les classifications proposées par le DSM (Diagnostic and Statistical Manual of Mental Disorders) 5.7.1. Essais de classification des troubles psychologiques en recherche Plusieurs types de classification: DSM‐IV, CMI Le DSM s’inspire des travaux de Kraepelin (19eme siècle) et est publié par l’APA (Association américaine de psychiatrie). Il a été conçu avant tout comme outil de recherche et non comme outil de diagnostic clinique Le DSM est lié à un modèle médical, ce qui lui est souvent reproché par certains professionnels. Le DSM classe les comportements pathologiques comme des « troubles mentaux ». Les troubles mentaux répertoriés dans le DSM tiennent compte du contexte personnel et socio-culturel dans lequel ils s’inscrivent et doivent s’inscrire dans la durée. 1. Le Diagnostic and Statistical Manual of Mental Disorders (DSM) 55 Comportement pathologique = somme de symptômes soustendant les pathologies ou maladies. MAIS pas nécessairement le reflet de perturbations biologiques. Modèle explicatif multifactoriel : biologiques, psychologiques, sociaux et environnementaux. Le DSM est utilisé pour classifier des troubles et non des personnes. Plutôt que d’étiqueter une personne comme schizophrène, le DSM se réfère à une personne avec schizophrénie. >< Stigmatisation Caractéristiques du DSM Courant descriptif, ne donne pas les causes du trouble. Ne repose sur aucune approche théorique de psychopathologie. Les pathologies mentales sont catégorisées en fonction des caractéristiques communes qu’elles présentent. Approche multiaxiale selon 5 axes: Axe 1: troubles cliniques et autres situa5ons qui peuvent faire l’objet d’un examen clinique. Reprend un grand nombre de troubles mentaux généralement diagnostiques durant la première ou la deuxième enfance ou l’adolescence. Répertorie les facteurs psychologiques influençant une affection médicale. Axe II: Troubles de la personnalité et retard mental. Les troubles de la personnalité sont des modes durables de conduites et de l’expérience vécue qui devient de ce qui est attendu dans la culture de l’individu, ils sont envahissants et rigides, apparaissent a l’adolescence ou au début de l’âge adulte, sont stables dans le temps et sont sources de souffrance ou d’altération du fonctionnement. Le retard mental est un fonctionnement intellectuel significativement inferieur à la moyenne. Axe III: Affections médicales générales. Toutes les situations médicales qui peuvent être importantes dans la compréhension ou le traitement des troubles mentaux. Axe IV: Problèmes psychosociaux et environnementaux. Sont inclus: perte d’emploi, séparation ou divorce, condition de logement, mort d’un proche, manque de soutien social ou exposition a des situations de catastrophes. Axe V: Evalua5on globale du fonc5onnement. Evaluation du niveau actuel de fonctionnement psychologique et social de la personne en utilisant une échelle. Ce niveau indique le besoin de traitement. On évalue aussi le plus haut niveau atteint quelques mois au cours de l’année précédente. Il s’agira du niveau a récupérer au terme des traitements. Syndromes culturellement spécifiques: certains syndromes psychopathologiques surviennent dans certaines cultures et n’apparaitront jamais dans d’autres, la pathologie mentale s’imprègne des spécificités culturelles. Ex: l’anorexie mentale Evaluation du DSM: 56 Pour être utile, un système diagnostic doit faire preuve de fidélité et de validité: Le DSM possède une bonne fidélité inter-juges. Le système est valide si les critères diagnostics correspondent aux comportements observes. Validité prédictive: prévoir l’évolution du trouble ou sa réponse au traitement. Limites en ce qui concerne la validité de certaines catégories diagnostiques comme l’axe II (tr pers) et l’axe V. Pas assez sensible à la diversité culturelle. Le DSM‐IV a introduit des grilles d’entretiens structures et semi-structures bases sur sa classification: Les entretiens structures ont l’avantage d’accroitre la précision diagnostique. Mais, ils prennent trop de temps, ils ne perme.ent pas aux praticiens expérimentés de prendre des raccourcis, ils ne prennent pas en compte les compétences interpersonnelles et communicationnelles du praticien => le patient ne se sent pas compris, ils ne couvrent pas tous les sujets comme la demande d’aide. Exemple de classification par le DSM: Les Troubles de l'adaptation DSM-III-R: Réaction non adaptée à un ou plusieurs facteurs de stress, apparaissant au cours des trois mois suivant la survenue de celui-ci ou de ceux-ci, et qui ne persiste pas plus de six mois. La nature non adaptée de la réaction se traduit par une altération du fonctionnement social ou professionnel ainsi que par des symptômes exagérés par rapport à une réaction normale et prévisible au stress. Il est à noter que la perturbation ne doit répondre aux critères d’aucune autre catégorie diagnostique du DSM-III-R. Troubles de l’adaptation (TA): Généralités Les TA (en anglais « adjustment disorders ») semblent devoir être considérés comme un tableau psychopathologique en demi-teinte, comme une entité marginale, se situant sur le continuum normal-pathologique. Sur ce continuum, la catégorie des TA occupe une position intermédiaire. Cette position est néanmoins difficile à définir: aucune donnée précise n’est actuellement disponible sur l’évolution naturelle des troubles de l’adaptation en oncologie. il existe de nombreux obstacles dans l’établissement d’une définition précise, incontestable et reproductible de ce qui est normal et de ce qui n’appartient pas à l’éventail des réactions complexes psycho-adaptatives présentées par les patients chez lesquels un diagnostic de maladie d’issue potentiellement fatale a été posé. Pour poser le diagnostic de TA, certains concepts doivent être précisés: réaction inhabituelle, symptomatologie intermédiaire, inadéquation comportementale et relationnelle. 57 Conclusions: Les avantages et limites du DSM Avantages: Critères diagnostiques spécifiques Permet homogénéité du diagnostic car il appelle a la rigueur et permet l’objectivation Système multiaxial = approche compréhensive de la personne et logique intégrative Permet des comparaisons de résultats au sein d’études différentes ayant utilises les même critères via un langage commun Permet de prendre des mesures de sante publique Limites: Critères diagnostiques retenus Modèle médical : • Le comportement est trop complexe pour être seulement analyse à un niveau symptomatique. • Peu de prise en compte de l’influence de facteurs externes sur le comportement, privilégie le symptôme. • Catégorisation des troubles plutôt que description du fonctionnement avec les points forts et les points faibles. Approche catégorielle à remplacer ou compléter par une approche dimensionnelle (anxiété = variations extrêmes d’états émotionnels et de caractéristiques psychologiques normales) Permet juste de déterminer quel trouble la personne présente et non l’analyse de l’interaction entre la personne et son environnement. Stigmatisation engendrée par tout diagnostic psychiatrique. =>Outils de la pratique quotidienne aux Etats‐Unis et en évolution permanente. Utilité principale en recherche. En clinique, ne se substitue pas a une approche clinique individualisée, contextualisée et approfondie. 5.8. Bibliographie Memon, A and Bull, R (Edited by) (2000). Handbook of the psychology of interviewing. England: John Wiley and Sons Ltd, pp. 363. Kellerman, H and Burry, A (2007) Fourth Edition. Handbook of Psychodiagnostic Testing: Analysis of Personality in the Psychological Report. Springer Science, Business Media, LLC, pp. 201. Nevid, J S, Rathus, S et Greene, B. Adaption française dirigée par Bertrand, M, Gely‐Nargeot M‐C et Siksou, M (2009) 7eme edition. Psychopathologie. Paris: Pearson‐Education, pp. 428. 58 6. L’analyse de contenu (Ce point est tjrs dans le cours 5 !!!! elle a fait une nouvelle dia pour l’introduire donc je me suis dit qu’il valait mieux faire un nouveau point quand mm donc point 6 mais cours 5 à partir de la dia page 23) 6.1. L’analyse de contenu : Généralités Est une technique de traitement de données verbales qui s’appuie sur une méthode de collecte de données préalables (observation, entretien, questionnaire, textes littéraires, images… Consiste à élaborer un modèle structure censé rendre compte, de façon construite, rigoureuse et raisonnée, des textes collectes. Se construit à partir d’une procédure standardisée permettant que l’analyse soit la plus objectivée possible et reproductible. N’a pas de validité intrinsèque, sa qualité repose sur l’objectivité des procédures utilisées (Pour rappel, la validité est la propriété d’un instrument a représenter ce qu’il est censé représenter). Implique que les procédures utilisées pour réaliser l’analyse aient été précisément décrites. Le terme analyse de contenu suppose que le langage ait un contenu c’est-à-dire une substance significative incluse dans sa forme énonciative. OR, le langage n’a pas qu’un contenu mais des contenus et il existe donc différents types d’analyses de contenu qui vont s’appuyer sur les différentes fonctions du langage. Des le XVIIe siècle, Locke définit les différentes fonctions du langage qui sont de pouvoir représenter des faits, d’exprimer des états mentaux et de communiquer avec autrui. Pour Humbold à la fin du XVIIIe siècle, les 3 fonctions du langage sont: o La cognition: dont la tache est de concevoir les pensées et de représenter les faits o L’expression dont la fonction est d’exprimer des états mentaux et des sentiments o La communication qui consiste à communiquer quelque chose et a agir sur o l’auditeur Ces trois fonctions définissent les champs d’application de l’analyse du contenu 6.2. Les types d’analyse du contenu Il existe trois grandes catégories d’analyses du contenu: 59 Les analyses thématiques, qui procèdent par segmentation du texte puis par recatégorisation de ces segments en fonction de leurs caractéristiques particulières, lesquelles sont établies en fonction des objectifs de l’analyse. Ce type d’analyse portera sur un nombre conséquent d’entretiens. Les analyses procédant par extraction d’éléments syntaxiques, de domaines sémantiques, d’ensembles lexicaux, voire de structures d’enchainements sont des analyses de marqueurs. Ces analyses consistent en un dénombrement de ces marqueurs et en des comparaisons de ces derniers au sein de corpus différents. Les analyses qui procèdent par description hiérarchique et logique de l’enchainement des propositions d’un texte ou d’un dialogue, ou d’une séquence d’entretiens mettant en évidence différents patterns gestuels ou discursifs. Il s’agit ici d’analyses interlocutoires. 6.3. L’analyse de contenu : Définition L’analyse de contenu est « un ensemble de techniques d’analyse des communications visant, par des procédures systéma5ques et objec5ves de description du contenu des messages, à obtenir des indicateurs (quantitatifs ou non) perme8ant l’inférence de connaissances rela5ves aux conditions de production/réception (variables inférées) de ces messages » (Bardin, 2009). Il s’agit d’un outil pouvant avoir des formes très différentes en fonction de l’objet étudié. L’analyse de contenu se distingue de la linguistique dans la mesure ou: • Ses objets d’étude sont la parole et les significations. • Elle ne cherche pas à décrire le fonctionnement de la langue mais a savoir ce qui se trouve derrière les paroles sur lesquelles elle se penche. 6.4. L’analyse de contenu : Etapes L’analyse de contenu s’organise autour de trois phases chronologiques : • la préanalyse, • l’exploitation du matériel • le traitement des résultats, l’inférence et l’interprétation. 6.4.1. La préanalyse Il s’agit de l’étape préliminaire d’intuition et d’organisation pour opérationnaliser et systématiser les idées de départ afin d’aboutir à un schéma ou a un plan d’analyse. Cette phase comporte 3 taches : • Choisir des documents a soume.re à l’analyse, • Formuler des hypothèses ainsi que des objectifs, • Elaborer des indicateurs sur lesquels s’appuiera l’interprétation finale. 60 Ces 3 taches ne se succèdent pas obligatoirement de manière chronologique mais sont étroitement liées les unes aux autres. La preanalyse ambitionne d’organiser la prise d’information mais elle est composée, ellemême, d’activités non structurées et « ouvertes » Pour mener à bien ses trois missions plusieurs étapes traversent la phase de preanalyse : 1. Le choix des documents et la constitution d’un corpus, ou on prend contact avec divers matériaux possibles pour déterminer celui (ou ceux) qui sera (ou seront) le mieux a même(s) de répondre a la question de recherche. Il peut s’agir de documents pre-existants (littérature, presse, publicité, bandes dessinées,…) ou de matériaux que le chercheur va récolter (réponses a des questions ouvertes ou semi‐ouvertes, enregistrement de dialogues/ d’entre$en/de séance de thérapie, dessins d’enfants, journaux de patients, analyse de productions narratives, …). Le choix des documents et la constitution d’un corpus est guide par certaines règles: la règle d’exhaustivité qui implique que lorsqu’un champ du corpus a été sélectionné, l’ensemble des éléments qui le constitue soit pris en compte; La règle de non-sélectivité qui implique de ne pas exclure une partie du matériel récolté La règle de représentativité qui permet dans certains cas de travailler sur un sous-échantillon si le nombre de données est trop important. Le matériel utilisé sera des lors soit déterminé au hasard, soit en fixant des quotas (en se basant sur ce que l’on sait des caractéristiques d’une population données et en veillant à respecter les proportions de ces caractéristiques au sein de l’échantillon crée). La règle d’homogénéité selon laquelle les documents obtenus doivent obéir a des critères de choix précis (exemple: des entretiens effectues sur un thème donne doivent tous porter sur le thème, avoir été obtenus par des techniques identiques, être le fait d’individus comparables). La règle de pertinence selon laquelle les documents retenus doivent bien sur correspondre a une source d’information adéquate pour la question posée. Il est important de souligner que cette phase de constitution d’un corpus n’a pas de sens pour certaines analyses monographiques (entretien approfondi, analyse de la structure d’un rêve) puisque l’on se situe dans le contexte de l’étude d’un cas/ document singulier. 2. La lecture flottante pour faire connaissance avec les documents à analyser en laissant venir a soi les impressions et certaines orientations ainsi que pour délimiter le champ d’investigation, construire l’objet de la recherche (Robert & Bouillaguet, 1997). En présence des données, il s’agit donc de les lire et de les relire pour tenter de bien saisir leur message apparent (Savoie‐Zajc, 2000). 3. La formulation des hypothèses et des objectifs qui demande au chercheur de formuler clairement une affirmation provisoire qu’il se propose de vérifier (confirmer ou infirmer) par le recours aux procédures d’analyse et de définir la visée générale qu’il se donne ou qui lui a été donnée et aussi le cadre théorique/pragmatique dans lequel les résultats seront utilisés. 61 Poser une hypothèse, c’est se demander : « Est-il vrai que, comme le suggèrent l’analyse a priori du problème et la connaissance que j’en ai, ou comme me le laissent envisager mes lectures, que… ? ». Dans certaines situations, les hypothèses ne sont pas posées a priori. On se trouve alors dans une procédure exploratoire. Ce type de procédure a pour objectif la génération d’hypothèses nouvelles en partant des textes eux-mêmes et en tentant de saisir les liaisons entre les différentes variables. Ces procédures exploratoires servent d’introduction a des procédures expérimentales qui seront mises en place dans un second temps. Ces procédures présentent toutefois le risque que des hypothèses implicites orientent le travail du chercheur. 4. Le repérage d’indices et l’élaboration d’indicateurs ou il s’agit de choisir les indices contenus dans le corpus en fonction des hypothèses (si celles‐ci sont déterminées) et de les organiser systématiquement sous forme d’indicateurs précis et fiables. Exemple: l’indice peut être la mention implicite ou explicite d’un thème dans un message et si l’on part du principe que plus un thème est important, plus il sera présent chez le locuteur alors l’indicateur correspondra a la fréquence de ce thème. Dans un entretien, on pourrait souhaiter relever les mentions explicites ou implicites d’anxiété chez un patient. Au niveau explicite, on pourrait choisir de repérer tous les mots, propositions synonymes d’anxiété. Au niveau implicite, on pourrait partir de l’hypothèse selon laquelle l’anxiété se marque dans le discours par des hésitations (euh), des phrases interrompues, des répétitions ou bégaiements… Ces hésitations (euh), phrases interrompues, répétitions ou bégaiements… seront donc comptabilises et leur fréquence servira d’indicateur de l’état émotionnel sous-jacent. Les indices choisis doivent perme.re de construire des indicateurs précis et fiables. Tant les indices, que les indicateurs ou les catégories thématiques doivent être exhaustifs et mutuellement exclusifs (ils ne peuvent pas se retrouver dans deux catégories différentes). Les règles de découpage du texte, de catégorisations pour l’analyse thématiques ainsi que les modalités de codage doivent être définies. 5. La préparation du matériel ou on accomplit notamment les opérations de découpage du corpus en unités comparables, de catégorisation pour l’analyse thématique, … Bref, il s’agit de la « decontextualisation » impliquant que des parties d’entrevues ou des épisodes d’observation soient physiquement détachés de leur tout originel et regroupes par thèmes. Il peut s’agir également de la retranscription d’un texte, de son édition pour qu’il puisse être traite par un logiciel informatique… 6.4.2. L’exploitation du matériel Lorsque la préanalyse a été bien accomplie et a permis de définir précisément les règles de découpage, de catégorisation et de codage ainsi que les indicateurs, la phase d’analyse 62 proprement dite consiste à appliquer les règles qui ont été décidées sur le matériel a analyser. Il s’agit d’une phase plutôt longue et fastidieuse qui s’accompli plus ou moins mécaniquement en fonction de la précision des règles. Elle peut s’appliquer manuellement ou par ordinateur. Lorsqu’elle s’applique manuellement, il est important, si l’analyse est réalisée par plusieurs personnes, de vérifier la fidélité inter-cotateurs c’est-a-dire dans quelle mesure des cotateurs différents utilisant le même matériel parviennent à coder de manière identiques les informations analysées. Pour se faire, on u$lisera des analyses statistiques de type Kappa permettant de déterminer dans quelle mesure deux cotateurs différents codent le même matériel de manière identique ou non. 6.4.3. Le traitement des résultats obtenus et l’interprétation Après le travail d’exploitation des données, celles-ci doivent être analysées. Pour ce faire le chercheur devra définir les unités dans lesquelles les analyses seront réalisées. En effet, il a a sa disposition des grilles d’analyses complétées, il va maintenant devoir choisir s’il considère ses données en termes de fréquences d’occurrences (le nombre de fois qu’une catégorie a été identifiée au sein d’un élément du corpus (entretien, texte, …) ou en termes de pourcentages (par ex. : nombre d’occurrence d’une catégorie donnée/nombre de catégories totales). Il sera alors en mesure de réaliser des analyses statistiques allant de simples calculs de pourcentage a des analyses factorielles. Il aura alors a sa disposition des tableaux de résultats, figures, diagrammes qui permettent de répondre a ses objectifs de recherche et qui perme.ent au chercheur de proposer des inférences (déductions logiques) et d’avancer des interprétations par rapport a l’objectif poursuivi. 6.5. Exemple d’analyse de contenu Etude: Conséquences psychologiques d’une transmission d’informations relatives aux risques d’un traitement 63 6.5.1. Résumé de l’étude 6.5.2. Résumé des étapes : Préanalyse Le choix des documents et la constitution d’un corpus Entretiens semi-directifs avec des patients consécutifs présentant une maladie hémato-oncologique impliques dans une procédure de consentement informe pour une greffe de cellules souches (n=17 sur 2 ans) et venant de rencontrer leur médecins pour l’entretien de consentement La lecture flottante La formulation des hypothèses et des objectifs Etudier le rappel par le patient des informations sur les risques et tester l’impact de variables psychologiques et communicationnelles sur ce rappel. 64 • Le repérage d’indices et l’élaboration d’indicateurs 65 • La préparation du matériel 66 6.5.3. Résumé des étapes : Exploitation du matériel 67 6.5.4. Résumé des étapes : Traitement des données 6.6. Conclusion: Les avantages et les limites de l’analyse de contenu Avantages: • L’analyse de contenu est un peu complexe comparée à d’autres types de méthodes qualitatives • Elle est facile à apprendre et à appliquer • Il s’agit d’une méthode flexible, permettant beaucoup de créativité dans le choix des analyses possibles • Elle permet de résumer les éléments clés qui ressortent de matériels riches en données et permet une description schématique des données • Elle permet de me.re en évidence des similarités et des différences entre deux ou plusieurs ensembles de matériels • Elle permet de réaliser des analyses quantitatives sur des données qualitatives Désavantages: • Les désavantages de l’analyse de contenu sont lies au manque de qualité dans la construction de la question de recherche et de la méthodologie d’analyse • La grande diversité des analyses possibles rend les décisions difficiles en termes du type d’analyse à réaliser • Elle a pour visée de restreindre le contenu des données collectées et donc peut être limitée par ses restrictions • Elle ne permet pas de me.re en avant les contradictions entre des éléments d’un même matériel (entretien, discours, …) 6.7. Bibliographie Bardin, L. (2009) 2e édition. L’analyse de contenu. Paris : PUF (collection: 68 Quadrige), pp. 291. Ionescu, S et Blanchet, A (Sous la direction de) (2009). Méthodologie de la recherche en psychologie clinique. Paris : PUF, pp. 420. 69 7. Les questionnaires, tests et échelles 7.1. Généralités Les questionnaires, tests et échelles d’évaluation font partie intégrante tant de la démarche d’évaluation clinique que de la démarche de recherche Il s’agit de méthodes d’évaluation structurées reposant sur des questions posées aux sujets. Ils évaluent des aspects stables de l’individu tels que l’intelligence ou la personnalité (des traits) ou des aspects potentiellement fluctuants tels que l’humeur ou l’anxiété (des états mentaux). Les tests et les échelles d’évaluation sont des cas particuliers de questionnaires dont l’objectif est de permettre leur réutilisation (au cours du temps, auprès d’autres groupes ou échantillons de personnes) ou leur utilisation comme instruments de mesure comparatifs. Il faut souligner que les tests représentent une situation standardisée expérimentale qui sert de stimulus a un comportement. Ce comportement sera évalue par comparaison statistique a celui d’autres personnes placées dans la même situation. Les questionnaires, tests et échelles peuvent consister en des auto- ou des hétéro évaluation. Les échelles d’auto-évaluation sont complétées par le sujet lui-même. Les échelles d’hétéro-évaluation sont complétées par un cotateur entraine afin d’harmoniser la cotation a la cotation standard: La cotation est réalisée soit pendant, soit après un entretien clinique qui sera réalisé de manière plus ou moins directive en fonction de l’outil utilise. Pour devenir un cotateur expert, des entrainements sont réalisés (par exemple a partir de l’observation d’une bande vidéo). Les réponses sont comparées et discutées jusqu’a obtenir un indice de fidélité inter-juges satisfaisant. Certains de ces instruments peuvent avoir été standardises sur un large échantillon d’individus ce qui permet d’établir des normes. Ce sont des échelles normatives. Les normes permettent de situer une personne donnée ou un échantillon de personnes par rapport a ces normes et des lors, par exemple, de distinguer les personnes susceptibles de présenter un trouble des autres. Elles peuvent également permettre en recherche d’effectuer des comparaisons entre des personnes présentant certaines caractéristiques et d’autres. La mesure peut être mise en rapport avec la moyenne d’un groupe et éventuellement étalonnée par rapport a la moyenne en étudiant les écarts par rapport a la moyenne, ce qui permet de situer un individu par rapport au groupe. o Exemple de mesure normative: Echelle de dépression de Hamilton à 17 items (EDH) : 70 Il s’agit d’une échelle d’hétéro-évaluation (par un évaluateur après l’entretien) de la dépression au cours de la semaine écoulée. Il ne s’agit pas d’un outil diagnostic mais d’un indicateur de l’intensité globale de la dépression. Neufs items sont scores sur une échelle de 5 points et 8 items sur une échelle à 3 points. Normes (Bech et al. 1988): De 0 a 7: pas de dépression De 8 a 17: dépression légère De 18 a 25: dépression modérée De 26 a 52: dépression sévère Elle est suffisamment sensible pour apprécier les changements d’intensité sous traitement anti-dépresseur ou psychothérapie 71 72 (Suite du point généralités) D’autres échelles ont pour objectif de comparer le sujet à lui-même au cours du temps. Il s’agit de mesures ipsatives. o Une mesure sera confrontée à d’autres mesures du même sujet au cours du temps. o Ces échelles permettent de mesurer des changements chez un individu. o La norme est intra-individuelle. o On peut regrouper plusieurs individus pour avoir une appréciation globale d’un groupe, sans avoir toutefois la certitude qu’un changement de 3 points pour un sujet correspondra à un changement de 3 points pour un autre. Exemple de mesure ipsative: Echelle d’évaluation des phobies, attaques de panique et anxiété généralisée (PAAG) : Il s’agit d’une échelle d’auto- ou d’hétéro-évaluation perme.ant d’évaluer 3 grands types d’anxiété: les phobies, les attaques de panique et l’anxiété généralisée. 73 Elle a été modifiée pour correspondre aux critères du DSM IV par Cottraux J. (1993). Elle évalue 5 dimensions au cours de la semaine venant de s’écouler: • Phobie 1 (0 a 8) • Phobie 2 (0 a 8) • Fréquence des attaques de panique (0 a 8) • Nombre de symptômes du trouble panique (0 a 13) • Intensité de l’anxiété généralisée (0 a 8) • Deux items qualitatifs perme.ent de savoir si le patient a présenté ou continue de présenter les critères du DSM IV du trouble panique en tenant compte du mois écoulé Elle est sensible aux changements thérapeutiques et permet de comparer le sujet au cours du temps (Les slides ont des tableaux vides à la page 7 et 8 !!! dsl ) 7.2. Les questionnaires, tests et échelles Lorsque l’on souhaite utiliser ces instruments, diverses questions se posent: • Ou trouver/repérer l’instrument dont on a besoin? • Quel instrument choisir et quels sont les critères permettant de privilégier un instrument par rapport a l’autre? • Est-ce que l’instrument choisi existe en français et si ce n’est pas le cas quelles démarches doivent-elles être réalisées pour le traduire? • S’il n’existe pas d’instrument permettant de répondre a la question posée, quelles sont les démarches de construction d’un tel instrument? 7.2.1. Ou trouver l’instrument dont on a besoin ? Sources bibliographiques • Ionescu, S. Instruments de recherche: repérage et choix dans Ionescu, S et Blanchet, A (Sous la direction de) (2009). Méthodologie de la recherche en psychologie clinique. Paris : PUF, pp. 89‐109 o Ce chapitre reprend les différents annuaires, catalogues et ouvrages reprenant des synthèses critiques de nombreux tests; o Il cite également une série d’ouvrages d’information consacres aux tests utilisables en clinique • Bouvard, M et Cottraux, J (sous la direction de) (1996/2010) 5e édition. Protocoles et échelles d’évaluation en psychiatrie et psychologie. Paris : Masson (collection: Pratiques en psychothérapie), pp. 348. o Il reprend toute une série de questionnaires et échelles ayant bénéficie d’études de validation en version originale et/ou en version française. 7.2.2. Quel instrument choisir et quels critères permettent de privilégier un instrument par rapport a l’autre? Les questionnaires, tests et échelles: qualités psychométriques 74 • Les qualités psychométriques de questionnaires peuvent être mesurées par le biais d’études sur des populations “pathologiques” en les comparant a des groupes témoins et en répétant les mesures dans le temps. • La validité: d’un outil signifie qu’il mesure bien ce qu’il est censé mesurer. La question de la validité peut se poser pour le score global obtenu ou pour le score de chacun des items. Dans ce dernier cas, il s’agit de mesurer les corrélations entre les items entre eux via l’analyse factorielle. • Il existe plusieurs manières d’évaluer la validité d’une technique: validité faciale, la validité de contenu, validité de critère et validité de construit: o La validité faciale: Elle correspond a la compréhension de l’item pour la population concernée. Par exemple, le fait que le libelle d’un item permette au sujet de se rendre compte que c’est la dépression qui est évaluée. o La validité de contenu: Elle se définit comme la capacité de l’outil à évaluer ce qu’il est censé évaluer. Elle se base sur un jugement subjectif. o La validité factorielle: Elle révèle la structure des items d’une échelle et permet de les regrouper en sous‐ensemble. Ces regroupements représentent des facteurs dont le nom est donne par les items regroupes. Par exemple, l’échelle de Hamilton comprend trois principaux facteurs: le ralentissement, la somatisation et l’anxiété. Il est important de noter que plus une échelle a de facteurs différents, moins le score total est pertinent. Par ailleurs, pour pouvoir réaliser une analyse factorielle, il faut normalement avoir 5 sujets par item. Certains analystes soulignent qu’il faut au moins une centaine de sujet pour garantir la stabilité de l’analyse. o La validité de critère: Elle permet de vérifier la performance obtenue au questionnaire par rapport à un critère extérieur servant de point de référence. La plus utilisée en clinique est la méthode des groupes contrastes. Elle permet d’évaluer les résultats obtenus par un groupe de sujet présentant un trait évalué par questionnaire aux résultats d’un groupe qui ne l’a pas. Par exemple: comparer le groupe étudie a un groupe de sujets ne présentant pas le trait étudié et a un groupe présentant un trait différent de celui du groupe étudié (comparer des sujets présentant une phobie, a des sujets déprimés et a des sujets ne présentant aucun de ces troubles). o La validité prédictive: Elle permet d’émettre un pronostic a partir de résultats obtenus a un moment antérieur. o La validité concourante: Elle permet de comparer les résultats de l’outil étudie aux résultats d’autre outils du même type déjà valides. Elle se calcule via la réalisation de corrélations entre les outils et/ou sous-dimensions. o La validité de construit: Elle consiste a vérifier, empiriquement, si l’épreuve correspond au modèle théorique qui la sous-tend. Elle est mise en évidence en comparant les résultats de l’analyse factorielle à la théorie qui sous-tend la construction de l’échelle. Elle se construit également progressivement par l’accumulation de données concernant la validité convergente et discriminante de l’outil: • La validité convergente consiste en la recherche de corrélations entre deux outils évaluant le même construit. 75 • • • • La validité discriminante peut se définir comme l’absence de corrélation entre 2 outils appartenant théoriquement a des construits différents La fidélité : il s’agit de la constance des mesures. Une mesure d’une caractéristique pathologique que l’on répète sur un même individu est fiable si elle conduit au même résultat. o La fidélité test-retest (ou stabilité): garanti le fait que la répétition d’une mesure donne les même résultats a conditions égales. Elle consiste a répéter les mesures et a calculer leur coefficient de corrélation. Au plus, il est élevé, au plus la fidélité test-retest est bonne. o La fidélité inter-juges: Elle implique qu’un même résultat soit obtenu par deux ou plusieurs observateurs différents. Elle est souvent calculée sur base de l’observation d’un matériel vidéo ou d’observation simultanée de parents en situation réelle. Elle est obtenue via le calcul de la corrélation (coefficient de kappa) obtenue par plusieurs observateurs utilisant le même outil dans les mêmes conditions (même parents). La consistance interne: Elle permet de vérifier que les différents items mesurent bien la même chose. Elle correspond à une corrélation de différents items entre eux ainsi qu’a une corrélation avec la note globale. Le calcul du coefficient alpha de Cronbach est souvent utilise. La sensibilité : Elle se définit comme la finesse discriminative de l’outil cad qu’elle représente sa capacité a discriminer des individus différents pour la sensibilité interindividuelle et a détecter des différences chez un même individu pour la sensibilité -individuelle. intra- 7.2.3. Est-ce que l’instrument choisi existe en français et si ce n’est pas le cas quelles démarches doivent être réalisées pour le traduire? Comment traduire un questionnaire: Etapes Différentes étapes doivent être respectées lors de la traduction d’un outil dans une autre langue: • La préparation de versions préliminaires: Cette étape implique la traduction du questionnaire de la langue d’origine (ex: anglais) vers la langue d’arrivée (ex: français) et la seconde traduction par une autre personne du questionnaire traduit vers la langue d’origine (ex: anglais). • L’examen des versions préliminaires: Elle permet de réaliser les ajustements nécessaires de manière a ce que la traduction reflète bien l’outil original • Le prétest: Il s’agit ici de vérifier que les items de la version traduite sont clairs et rédigés sans ambigüité. Cette étape se fait soit via: o La technique du sondage: Il s’agit ici de demander l’opinion du sujet interroge; o La technique du test-retest: Il s’agit ici de demander à des sujets de répondre plusieurs fois au même questionnaire dans des conditions identiques. Si les items sont clairs, le sujet devrait y répondre de la même manière. 76 • • • • L’étude de la validité concourante: on a.end une corrélation forte entre le questionnaire traduit et un critère évaluant le même concept. La vérification de la consistance interne: Elle devrait se situer idéalement entre 0,70 et 0,85. Il faut noter que les indices de consistance interne dans la traduction doivent être similaires a ceux existant pour l’outil original. La recherche de validité de construit: L’analyse exploratoire va vérifier l’adéquation avec la structure factorielle originale. La validité convergente et divergente sera ensuite testée. L’établissement de normes. 7.2.4. Quelles sont les étapes nécessaires à la construction d’un questionnaire? La construction d’un questionnaire se réalise en plusieurs étapes: • La vérification de la présence/absence d’une échelle de ce type dans la littérature existante. • Le choix du mode de complétion du questionnaire (auto- ou hétéro-évaluation). • Le choix de la visée de l’échelle cad du fait qu’elle vise l’évaluation globale d’une problématique (ex: dépression) ou l’évaluation focalisée d’une sous-dimensions d’une problématique (ex: l’anhedonie dans la dépression). • Le choix du nombre de passation: l’échelle a-t-elle pour but d’être utilisée une seule fois ou souhaite-t-on réaliser des évaluations répétées? • Si on souhaite des évaluations répétées, quelles démarches peuvent garantir a la fois la stabilité dans le temps de l’échelle (fidélité test-retest) et sa sensibilité au changement (mise en évidence de l’effet d’une thérapie par exemple). • Le choix de la longueur de l’échelle : Celle‐ci doit pouvoir être adaptée aux capacités attentionnelles, émotionnelles et cognitives de la population étudiée • . Le choix du type de questionnement. Les questionnaires, tests et échelles peuvent reposer sur : o Des questions fermées qui prévoient a l’avance la nature des réponses à fournir. Il peut s’agir de réponses par oui ou par non, d’une liste d’adjectifs, des échelles numériques ou des échelles o Des questions ouvertes laissant le choisi a la personne interrogée d’y répondre librement o Des questions semi-ouvertes proposant un certain nombre de réponses tout en laissant la possibilité a la personne de donner une réponse non prévue. • Le choix du système de cotation: Le concepteur de l’échelle (chercheur ou clinicien) va devoir choisir la formulation des propositions. Il peut opter pour: o Une liste de propositions décrivant des symptômes, des comportements d’intensité ou de fréquence croissante (Cfr exemple dia suivante). Exemples extraits de la Hospital Anxiety and depression Scale (HADS, Zigmond) • Je ne m’intéresse plus a mon apparence : • Plus du tout 77 • • Je n’y accorde plus autant d’attention que je le devrais • Il se peut que je n’y fasse pas autant a.en$on • J’y prête autant d’attention que par le passe J’ai l’impression que quelque chose d’horrible va m’arriver : • Oui, très nettement • Oui, mais ce n’est pas trop grave • Un peu, mais cela ne m’inquiète pas • Pas du tout o Les items binaires. Par exemple: des questions oui/non, présent/absent, d’accord/pas d’accord, smiley souriant ou triste, … o Les échelles graduées de Likert: Il s’agit d’échelles ou le psychologue sélectionne une gamme d’adverbe de quantité ou de fréquence. Il peut s’agir également de représentations imagées ou d’icones lorsque la population étudiée a peu ou pas de maitrise de la langue. • Ces échelles peuvent être unidirectionnelles ou bidirectionnelles. Dans le cas d’échelles bidirectionnelles, le risque d’effet de choix médian (effet de halo) est plus grand et peut rendre la cotation moins sensible. Il est important d’en tenir compte dans le nombre de gradation proposée dans l’échelle. o Les échelles visuelles analogiques: Il s’agit d’une ligne de 10 cm (en générale horizontale) sur laquelle le sujet est invite est place un trait correspondant au niveau vécu. Elles sont utilisées tant en hétéro- qu’en auto-évaluation. Elles sont utilisées très fréquemment pour mesurer la douleur. Elles perme.ent une évaluation répétée d’une symptomatologie de manière très rapprochée et ce même au sein d’une même journée (douleur, anxiété, tristesse, …). Les EVA ont l’avantage d’être complétées rapidement. Elles manquent parfois de finesse discriminative et certains sujets ont tendance à se situer systématiquement entre les 2 extrêmes de la ligne. Exemples d’échelles de Likert unidirectionnelle: Maslach Burnout inventory (MBI) 78 Exemples d’échelles de Likert bidirectionnelles: Ways of coping Checklist (Vitaliano) 79 • • • State Trait Anxiety inventory (STAI), Version état, Spielberger Cet inventaire est destine a évaluer d’une part l’anxiété trait et d’autre part l’anxiété état. o L’anxiété trait se rapporte a l’estimation de la tendance habituelle d’un sujet a être anxieux. o L’anxiété état se rapporte a l’anxiété ressentie a un moment particulier. Il permet d’identifier des sujets anxieux au sein de divers groupes et représente davantage une mesure de l’intensité de l’anxiété sans la liée a un trouble spécifique. Sa version état est fréquemment utilisée en mesure répétée pour évaluer l’effet de diverses taches sur l’anxiété des individus. 80 Echelles visuelles analogiques (EVA): Exemples 81 Evolution de l’anxiété de patientes autour de séances de radiothérapie: Mesures par EVA 82 La construction d’un questionnaire se réalisé en plusieurs étapes (suite) : • La construction de l’outil à proprement parler cad le choix des items en fonctions des référents théoriques et de l’expérience clinique de manière a ce que l’échelle ait de bonnes qualités psychométriques. • La phase de prétest (cfr partie sur la traduction) • L’étude de la validité concourante: on a.end une corrélation forte entre le questionnaire et un critère évaluant le même concept. • La vérification de la consistance interne: Elle devrait se situer idéalement entre 0,70 et 0,85. • La recherche de validité de construit: L’analyse exploratoire va vérifier l’adéquation avec la structure factorielle théorique. La validité convergente et divergente sera ensuite testée. • L’établissement de normes. 7.3. Les échelles de personnalité Les épreuves « objectives »: • Il s’agit d’auto-questionnaires explorant des dimensions de la personnalité telles que l’introversion, l’extraversion, l’instabilité émotionnelle, … • Les sujets répondent à des questions ou des phrases a propos de leurs sentiments, leurs pensées, leurs aztudes, leurs intérêts ou leurs croyances. Ils doivent choisir des adjectifs qui s’appliquent à eux, décider par vrai ou faux si les phrases proposées leur correspondent, … • Ces tests sont considérés comme objectifs car leur cotation est standardisée et leur validation repose sur une approche empirique mais ils mesurent des aspects subjectifs de l’individu (ses émotions, aztudes, …). Le Minnesota Multiphasic Personality Inventory (MMPI‐2) • Il comprend 567 items sous forme de phrases qui explorent les intérêts, les habitudes, les relations familiales, les relations sociales, les troubles somatiques et des éléments cliniques lies aux troubles psychologiques. • Les réponses s’expriment sous forme de vrai, faux et non réponse (?) • Il est classiquement utilisé comme test de personnalité et comme outil contribuant au diagnostic psychopathologique. • Il comprend de nombreuses échelles cliniques conçues a partir du regroupement significatif d’items composant l’épreuve selon la nature des réponses données a ces items par des groupes pathologiques ayant participe a la validation de l’outil. o Exemple: « Je souffre de nausées et de vomissements » est un des sous-items de l’échelle clinique « hypocondrie » parce qu’il différenciait les sujets présentant une hypocondrie des autres. 83 • • Un score au moins égal à 65 sur une échelle clinique est considéré comme cliniquement significatif. Ce test inclut également des échelles de validité qui évaluent la tendance des individus à falsifier la réalité dans un sens favorable ou dans un sens défavorable. • D’autres échelles de cet outil sont des échelles de contenu qui mesurent des contenus spécifiques comme la peur, l’anxiété, l’estime de soi, … • L’interprétation d’un protocole de MMPI‐2 s’appuie sur l’élévation significative de scores obtenus aux échelles cliniques et sur la configuration globale du profil de personnalité. Les résultats obtenus au MMPI‐2 perme.ent d’avancer des hypothèses diagnostiques qui doivent être confirmées avec d’autres épreuves. Le test est souvent utilise afin d’obtenir des informations générales sur les traits de personnalité susceptibles de sous-tendre les difficultés psychologiques de la personne. • Les principales échelles cliniques du MMPI‐2 84 85 MMPI‐2‐RF: Exemple de rapport 86 87 7.4. Conclusion: Les avantages et limites des questionnaires, tests et échelles d’évaluation Avantages: • Utilisation facile • Le sujet répond par lui-même • Fidélité inter-cotateurs très élevée (vrai/faux, échelle de likert) • Donne accès à des informations que l’entretien ou l’observation ne révèlent pas Limites : • En ce qui concerne les échelles d’auto-évaluation, la seule source d’information est le sujet lui-même, biais possibles dans la façon dont le sujet veut se présenter (biais de désirabilité sociale). 88 =>contrôle par les échelles de validité et importance de la confrontation avec d’autres sources de données. • Limites auprès de certaines populations : sujets avec un haut niveau intellectuel peuvent la trouver ennuyeuse et impossible auprès de sujets désorganisés, agités ou confus • Limite l’expression libre du sujet dans la verbalisation de ses difficultés. Bénéfiques que lorsqu’ils s’inscrivent dans une dynamique globale d’appréhension de la personne et que les éléments cliniques collectes a l’occasion de ces épreuves sont ensuite repris par le clinicien avec le sujet pour aller plus loin. 7.5. • • • Bibliographie Bouvard, M et Cottraux, J (sous la direction de) (1996/2010) 5e édition. Protocoles et échelles d’évaluation en psychiatrie et psychologie. Paris : Masson (collection: Pratiques en psychothérapie), pp. 348. Ionescu, S et Blanchet, A (Sous la direction de) (2009). Méthodologie de la recherche en psychologie clinique. Paris : PUF, pp. 420. Nevid, J S, Rathus, S et Greene, B. Adaptation française dirigée par Bertrand, M, Gely‐Nargeot M‐C et Siksou, M (2009) 7eme édition. Psychopathologie. Paris: Pearson‐Education, pp. 428. 89 8. Les approches expérimentales et psychophysiologique en psychopathologie clinique 90 Table des matières 1. Introduction : quels choix méthodologique........................................................................ 2 1.1. Quantitatif versus qualitatif........................................................................................ 2 1.1.1. Démarche quantitative en clinique (diagnostic – recherche) ............................. 3 1.1.2. Démarche qualitative en clinique (diagnostic – recherche) ............................... 3 1.1.3. Conclusion.......................................................................................................... 3 1.2. Cas versus groupe....................................................................................................... 3 1.2.1. Méthode du cas................................................................................................... 4 1.2.2. Etude de groupes ................................................................................................ 4 1.3. Transversal vs longitudinal ........................................................................................ 4 1.4. Méthode clinique vs méthodologie expérimentale..................................................... 5 1.4.1. Méthode clinique : étude de cas ......................................................................... 5 1.4.2. Méthodologie expérimentale.............................................................................. 7 1.4.3. Conclusion : quels choix méthodologique ......................................................... 7 1.5. Plans de recherche ...................................................................................................... 7 1.5.1. Plans de recherche expérimentaux : 3 conditions .............................................. 7 1.5.2. Recherches corrélationnelles ou non-expérimentales ........................................ 8 1.6. Quelles étapes pour une recherche/ mémoire en psychologie clinique? .................... 9 1.7. Conclusion : quels choix méthodologiques? .............................................................. 9 2. Histoire des méthodes d’évaluation en psychologie clinique .......................................... 10 2.1. Le choix des tests et des outils d’investigation. ....................................................... 10 2.2. Classification des épreuves de personnalité ............................................................. 11 2.2.1. Méthodes psychométriques .............................................................................. 11 (elle met ce point comme un sous point du point 2.2.1 mais après le point 2.2.2 donc je l’ai dans la mm suite qu’elle) ........................................................................................... 11 2.2.2. Méthodes projectives........................................................................................ 12 2.2.3. Synthèse : Classification des épreuves de personnalité ................................... 12 2.3. Techniques projectives ............................................................................................. 12 2.3.1. Techniques structurales (associatives) ............................................................. 12 2.3.2. Techniques thématiques (interprétatives)......................................................... 13 2.3.3. Autres méthodes projectives ............................................................................ 13 2.4. Epreuves projectives et phénomènes transitionnels ................................................. 13 2.4.1. Similitude entre mécanismes mis en jeu face aux épreuves projectives et phénomènes transitionnels (Winnicott)............................................................................ 14 2.5. Objectifs des épreuves projectives thématiques....................................................... 15 2.6. Choix des épreuves projectives ................................................................................ 15 2.7. Compétences et qualités du clinicien lors de l’examen (diagnostic – recherche) .... 16 3. TAT : Thematic Apperception Test (Murray, 1943)........................................................ 18 3.1. TAT : Thematic Apperception Test ......................................................................... 18 3.1.1. Histoire ............................................................................................................. 18 3.2. Passation du TAT ..................................................................................................... 19 3.2.1. Temps et durée de passation............................................................................. 19 3.2.2. Choix des planches........................................................................................... 20 3.2.3. Ordre................................................................................................................. 20 3.3. Contenus manifestes et latents ................................................................................. 21 3.3.1. Grandes lignes de registres de sollicitation mises en évidence grâce aux travaux de Shentoub (Roman, 2006, p. 105).................................................................... 21 3.3.2. Hypothèse défendue par l’école projective : .................................................... 22 91 3.3.3. Grandes lignes de registres de sollicitation : hypothèse « langage et défenses » 22 3.4. Dépouillement TAT ................................................................................................. 26 3.4.1. Analyse selon Murray (contenu, approche thématique)................................... 26 3.4.2. Approche selon Shentoub : approche formelle ................................................ 26 3.4.3. Conclusion : dépouillement TAT ..................................................................... 27 3.5. Informations complémentaires ................................................................................. 28 3.5.1. Conclusion : complémentarité du TAT et du Rorschach ................................. 28 3.5.2. « Dispositif projectif : TAT et Rorschach »..................................................... 28 3.5.3. Lectures (partie donnée par Mme De Coster) .................................................. 29 3.5.4. Examen écrit janvier 2012................................................................................ 30 4. L’entretien en clinique et de recherche ............................................................................ 31 4.1. Introduction générale................................................................................................ 31 4.1.1. Le processus de recherche de soutien formel................................................... 31 4.1.2. Les étapes potentielles de la demande de soutien formel................................. 32 4.1.3. Délai dans la recherche de soutien formel ....................................................... 32 4.2. L’entretien clinique : ................................................................................................ 32 4.2.1. Introduction ...................................................................................................... 32 4.2.2. Les types d’entretiens....................................................................................... 33 4.2.3. Exemple d’entretiens........................................................................................ 34 4.2.4. Avant l’entretien............................................................................................... 36 4.2.5. Analyse de l’entretien....................................................................................... 37 4.2.6. Après l’entretien ............................................................................................... 37 4.2.7. Exemple d’entretien non directif...................................................................... 37 4.2.8. Exemple d’entretien non directif (je pense qu’elle c’est trompée et que c’est plutôt semi-directif ici)..................................................................................................... 39 4.2.9. Les types d’entretiens : conclusions................................................................. 40 4.3. L’entretien diagnostique : spécificités...................................................................... 40 4.3.1. Le but de l’entretien diagnostique est à la fois :............................................... 40 4.3.2. Les compétences nécessaires a l’entretien diagnostic...................................... 40 4.3.3. Exemple de grille d’entretien: Un entretien d’évaluation avant intervention de groupe (je ne sais pas si c’est pour tous les entretiens ou juste diagnostic !! ) ................ 44 5. L’entretien clinique et de recherche ................................................................................. 47 5.1. Résumé du cours précédent...................................................................................... 47 5.2. Exemple de grille d’entretien: Un modèle d’entretien diagnostique en sante mentale 47 5.2.1. Etape 1: La clarification et histoire du problème principal .............................. 47 5.2.2. Etape 2: L’examen de l’état mental.................................................................. 48 5.2.3. Etape 3: L’histoire personnelle......................................................................... 48 5.3. L’élaboration d’une hypothèse diagnostique: Généralités ....................................... 49 5.4. Le trouble psychologique : Critères proposes .......................................................... 49 5.5. Cultures et trouble psychologique............................................................................ 50 5.5.1. Exemple: Premier entretien avec Mme P. ........................................................ 50 5.5.2. Formulation de l’hypothèse diagnostique ........................................................ 53 5.6. L’entretien diagnostique: Conclusion ...................................................................... 54 5.6.1. Acquisition de compétences relationnelles ...................................................... 55 5.7. La classification des troubles psychologiques en recherches................................... 55 5.7.1. Essais de classification des troubles psychologiques en recherche.................. 55 5.8. Bibliographie ............................................................................................................ 58 6. L’analyse de contenu........................................................................................................ 59 92 6.1. L’analyse de contenu : Généralités .......................................................................... 59 6.2. Les types d’analyse du contenu................................................................................ 59 6.3. L’analyse de contenu : Définition ............................................................................ 60 6.4. L’analyse de contenu : Etapes .................................................................................. 60 6.4.1. La préanalyse.................................................................................................... 60 6.4.2. L’exploitation du matériel ................................................................................ 62 6.4.3. Le traitement des résultats obtenus et l’interprétation ..................................... 63 6.5. Exemple d’analyse de contenu ................................................................................. 63 6.5.1. Résumé de l’étude ............................................................................................ 64 6.5.2. Résumé des étapes : Préanalyse ....................................................................... 64 6.5.3. Résumé des étapes : Exploitation du matériel.................................................. 67 6.5.4. Résumé des étapes : Traitement des données................................................... 68 6.6. Conclusion: Les avantages et les limites de l’analyse de contenu ........................... 68 6.7. Bibliographie ............................................................................................................ 68 7. Les questionnaires, tests et échelles ................................................................................. 70 7.1. Généralités................................................................................................................ 70 7.2. Les questionnaires, tests et échelles ......................................................................... 74 7.2.1. Ou trouver l’instrument dont on a besoin ?...................................................... 74 7.2.2. Quel instrument choisir et quels critères permettent de privilégier un instrument par rapport a l’autre? ...................................................................................... 74 7.2.3. Est-ce que l’instrument choisi existe en français et si ce n’est pas le cas quelles démarches doivent être réalisées pour le traduire?........................................................... 76 7.2.4. Quelles sont les étapes nécessaires à la construction d’un questionnaire?....... 77 7.3. Les échelles de personnalité..................................................................................... 83 7.4. Conclusion: Les avantages et limites des questionnaires, tests et échelles d’évaluation .......................................................................................................................... 88 7.5. Bibliographie ............................................................................................................ 89 93