Dr Nicolas Bérat, pouvez-vous nous présenter l’intérêt de la toxine
botulique dans la prise en charge de la spasticité ?
Notre équipe s’agrandit
avec l’arrivée de deux médecins rééducateurs :
la Doctoresse Elena Todeschini et le Docteur Nicolas Bérat.
«Pour répondre au risque de chute
autant que pour améliorer le dépla-
cement de personnes présentant des
dicultés à la marche, la clinique de Bois-Bougy
a inscrit dans son projet la volonté de dévelop-
per une expertise dans l’évaluation de l’appareil
locomoteur. Tous les intervenants comme les
médecins rééducateurs, les physiothérapeutes,
les orthoprothésistes peuvent intervenir sur la
clinique et dialoguer ensemble pour améliorer
le schéma de marche des patients.
Dans ce contexte, le médecin rééducateur
est amené à suivre des patients présentant
des atteintes neurologiques responsables de
spasticité qui est dénie comme une contraction
réexe de muscles qui ne sont plus soumis
à la commande du cerveau. On la retrouve
souvent dans les suites d’accident vasculaire
cérébral. Elle entraîne alors des déformations
des articulations qui peuvent être douloureuses
ou provoquer des crampes. Traitée avec du
retard, elle aura des conséquences dicilement
réversibles. Prise en charge précocement, elle
pourra être mieux contrôlée.
Dans l’éventail des moyens mis à disposition
pour lutter contre les conséquences de cette
spasticité on peut citer la place la toxine
botulique qui favorise la décontraction du
muscle atteint. Ce produit injecté dans le muscle
hypertonique favorise son relâchement et
limite les conséquences négatives. La toxine ne
redonne pas la motricité mais peut favoriser le
bon déroulement du pas lorsqu’elle est utilisée
à bon escient. Cette molécule généralement
connue du grand publique pour son utilisation
en médecine esthétique, trouve alors un intérêt
certain en rééducation. n
Dr Elena Todeschini, en tant que médecin spécialiste en
neurorééducation, quels sont selon vous les avantages d’un
double suivi précoce à la fois par un neurologue et par un médecin
rééducateur des patients atteints de sclérose en plaques ?
«La sclérose en plaques (SEP) est une
maladie fréquente dans les pays nor-
diques avec une prévalence d’environ
110 à 150 cas pour 100’000 habitants en Suisse,
soit environ 10’000 personnes. Cette maladie se
manifeste souvent à un jeune âge, entre 20 et
40 ans avec de fortes implications personnelles
et sociales.
La prise en charge de la sclérose en plaques
doit être pluridisciplinaire et coordonnée.
La rééducation précoce et une collaboration
étroite avec le neurologue, le médecin traitant
du patient ainsi qu’avec son entourage est donc
primordiale an d’améliorer les conditions
de vie et de préserver le plus possible le rôle
du patient dans son environnement social et
professionnel. L’expression clinique de la SEP
est très variable, pouvant se traduire par de la
faiblesse musculaire (parésie), des problèmes
de sensibilité, des troubles de l’équilibre ou
encore des problèmes de spasticité. Comme le
souligne le Dr Berat plus haut, ces problèmes de
spasticité sont souvent cause de douleurs et/ou
de crampes, invalidantes pour le patient.
La prise en charge de ces patients par un médecin
rééducateur et une équipe de rééducation
spécialisée trouve donc toute sa place et ce en
complémentarité avec le neurologue et médecin
traitant, en abordant aussi bien les aspects
médicaux, pharmaceutiques que de rééducation.
A la clinique Bois-Bougy, une attention particu-
lière est accordée à l’évaluation globale et à la
réhabilitation de ces patients, avec un travail en
réseau des diérents professionnels de concert
avec le patient et son entourage, pour dénir un
plan de réadaptation personnalisé. n
Dr Elena Todeschini
et Réadaptation
Dr Nicolas Berat
Spécialiste en Médecine