La phytothérapie, la médecine par les plantes, se
dégage diffi cilement de la magie et de la sorcelle-
rie vers lesquels se dirigent les malades atteints par
les épidémies de peste. Des plantes comme le bel-
ladone et la mandragore sont considérées comme
diaboliques…
A la fi n du VIIIème siècle, Charlemagne promulgue
le Capitulaire de Villis.
Cette ordonnance royale prescrit aux domaines
royaux un certain nombre d’observances et de rè-
gles, et notamment la culture de 94 plantes (73 her-
bes, 16 arbres fruitiers, 5 plantes textiles et tincto-
riales)…
Charlemagne s’efforce d’élever le niveau intellectuel
du clergé. Il crée pour cela de nombreuses écoles
religieuses où l’étude des simples est la principale
base de l’enseignement pharmaceutique.
Les moines soignent les malades et des ordres hos-
pitaliers commencent à se développer.
Jardins des abbayes :
Des jardins de cloîtres
Au début du IXème siècle, le jardin idéal de l’abbaye
médiévale est codifi é grâce au plan de l’abbaye de
Saint-Gall. Outre l’espace réservé au jardin du cloî-
tre, le plan différencie clairement trois jardins : le
jardin des simples, le potager, le verger.
Les jardins des simples sont structurés en carré où
les allées bien dégagées facilitent l’accès aux plantes
pour la cueillette et l’entretien. Les plates-bandes
sont rectangulaires et divisées en damiers. Ces da-
miers présentent plusieurs avantages : ils réchauf-
fent la terre beaucoup plus vite, et protègent une
grande partir des racines l’hiver. De plus, à la maniè-
re des paillis, ils maintiennent l’humidité du sol.
Quelques fl eurs sont plantées pour la décoration de
l’autel : en général, il s’agit surtout de lys blancs et
de roses de Provins ou de roses Gallica.
Sur les 33 plantes des jardins de Saint-Gall, 32 sont
préconisées par le Capitulaire de Villis.