Le réalisme critique en économie - University of Reims Champagne

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Le réalisme critique en économie :
entre critique du mainstream et soutien à l’hétérodoxie
Cyril HEDOIN
Document de travail
(version provisoire – merci de ne pas citer sans accord de l’auteur)
Octobre 2007
1. Introduction
Le déclin du keynésianisme, d’abord sur le plan académique dans les années 1960, puis sur le
plan politique dans les années 1970 a laissé la voie libre à la constitution d’un paradigme
totalement dominant dans les sciences économiques, dont le cœur est constitué par la théorie
néoclassique1, et dont la domination académique ne cesse de s’étendre. Il s’en suit qu’il est
aujourd’hui coutume – sauf pour quelques économistes standards qui refusent de reconnaître
comme « économiques » les travaux hétérodoxes – de diviser le champ académique en
sciences économiques entre, d’un côté, une orthodoxie unifiée manifestant une domination
écrasante et, d’un autre, une hétérodoxie balkanisée dont beaucoup admettent (y compris
parmi ses propres membres) qu’elle peine à se mettre en cohérence et à produire des travaux
substantifs susceptibles de concurrencer ceux de l’approche dominante.
Cette situation de morcellement de l’hétérodoxie2 est évidemment dommageable dans la
mesure où elle conduit à manquer des opportunités « d’économies d’échelles ». Cela est
notamment particulièrement évident dans les critiques souvent redondantes qui émanent des
courants hétérodoxes à l’encontre du mainstream. Cela apparaît aussi lorsqu’il s’agit de
proposer une approche « positive » (i.e. qui ne se limite à pas à la critique) permettant
notamment de contribuer à l’élaboration de politiques publiques : outre que sur certaines
questions les courants hétérodoxes gagneraient à coopérer, les divergences théoriques au sein
de l’hétérodoxie mènent à des querelles internes souvent improductives.
ATER, laboratoire OMI-HERMES, Université Reims Champagne-Ardenne.
1 Dans la suite de ce papier, on veillera à ne plus utiliser le terme de « théorie néoclassique » mais plutôt les
expressions de « théorie standard » ou encore de « mainstream ». Plusieurs raisons motivent ce choix : d’une
part, les représentants du réalisme critique ne font que rarement usage du terme « néoclassique », du fait
notamment de critères de démarcation spécifique. D’autre part, on peut estimer aujourd’hui que le courant
dominant regroupe un ensemble d’approches dont certaines s’écartent sensiblement des principes qui ont servi
jusqu’au début des années 1980 de socle aux travaux néoclassiques (postulat de rationalité substantive,
raisonnement en terme d’équilibre général et de concurrence parfaite). En termes lakatosiens, il n’est pas évident
aujourd’hui que l’on puisse encore réellement parler d’un « programme de recherche scientifique néoclassique »,
ce qui n’est pas d’ailleurs sans poser des difficultés pour les différents courants hétérodoxes. Pour une
argumentation dans ce sens, voir [Davis (2006)].
2 Même si l’on va avoir l’occasion d’y revenir plus bas, relevons que l’on peut considérer comme
« hétérodoxes » des approches aussi diverses que la théorie post-keynésienne, les différentes théories
évolutionnistes, les diverses approches institutionnalistes (qu’elles soient américaines, françaises ou autres), la
sociologie économique, la théorie économique marxienne (et ses déclinaisons comme la théorie de la structure
sociale d’accumulation), l’approche autrichienne, ou encore le néo-ricardisme inspiré des travaux de Sraffa.
2
C’est dans cette optique que l’import dans les sciences sociales, et notamment en économie,
de la philosophie du réalisme critique (par la suite, RC) dans les années 1980 est porteur de
promesses encourageantes. Le RC (alors plutôt qualifié de « réalisme transcendantale ») est
un courant philosophique qui est apparu dans les années 1970 suite aux travaux du philosophe
Roy Bhaskar3. Ce dernier, à l’instar d’autres philosophes des sciences comme Popper, Kuhn
ou encore Lakatos, entendait développer une critique de la conception positiviste et moniste
de la science héritée des travaux du Cercle de Vienne et plus largement de l’empirisme
logique entre les années 1930 et 1950 [Lawson (1997)]. L’originalité du projet porté par
Bhaskar, originalité qui persistera lorsque le RC sera exporté vers les sciences sociales, est
que l’analyse se déploie d’abord sur le plan ontologique : là où la plupart des travaux en
philosophie des sciences cherchent alors à définir les critères de démarcation entre la science
et la non-science ainsi que la logique d’évolution et de sélection des théories scientifiques – la
réflexion étant alors essentiellement épistémologique au sens restreint4, Bhaskar s’interroge
sur la nature et l’essence des objets de recherche des sciences naturelles. En d’autres termes,
le réalisme transcendantal consiste à s’interroger sur l’essence du monde naturel pour en
dériver une méthode d’analyse adéquate. Au-delà de cette analyse épistémologique, le projet
de Bhaskar (lequel ne faisait pas mystère de son adhésion au marxisme) était en fait
éminemment humaniste en ce qu’il s’agissait, en permettant une meilleure compréhension des
mécanismes du monde, de permettre aux individus de s’émanciper [Collier (1999), Hodgson
(1999)].
Jusqu’alors circonscrits au domaine naturaliste, les apports philosophiques de Bhaskar vont
être progressivement transposés, non sans quelques modifications notables, au domaine
social, vers la fin des années 1980. Si plusieurs économistes, sociologues et philosophes ont
contribué à ce transfert, en économie, ce sont principalement les travaux de Tony Lawson
(voir notamment ses deux ouvrages [Lawson (1997), (2003)]), professeur d’économie à
Cambridge en Angleterre, qui ont été décisifs. Amorcés à la fin des années 1980, les travaux
de Lawson dans le cadre du RC ont pour but avoué de permettre à la science économique de
sortir de l’impasse dans laquelle il estime qu’elle s’est engagée. Dans cette optique, Lawson
entend faire prendre à l’économie un « tournant ontologique » en incitant les économistes,
conformément au projet de Bhaskar, à interroger la nature de leur objet d’étude, à savoir le
monde économique et social. Les objectifs poursuivis par le RC en sciences sociales, et plus
spécifiquement par Lawson, sont multiples : développer une critique ontologique du
mainstream, proposer des principes unifiant les courants hétérodoxes et développer en propre
une ontologie sociale pouvant servir de support à un renouveau des sciences sociales.
Eu égard à son ambition générale, le projet porté par le RC est susceptible d’intéresser tout
économiste ou, plus généralement, tout chercheur en sciences sociales, soucieux de faire sortir
l’économie d’une forme de réductionnisme dans lequel elle est enfermée depuis plusieurs
décennies5. Il intéresse encore davantage l’économiste hétérodoxe en quête de principes
3 Cf. notamment Bhaskar R., A Realist Theory of Science, Leeds, 1975, et Bhaskar R., The Possibility of
Naturalism, Harvester Press, 1979.
4 La philosophie des sciences, ou épistémologie au sens large, est susceptible d’interroger en fait trois domaines
distincts : l’ontologie, c'est-à-dire l’essence de l’objet étudié, l’épistémologie au sens restreint, c'est-à-dire le
rapport entre le chercheur et son objet d’étude, et enfin la méthodologie, c'est-à-dire la manière d’étudier l’objet
en question. La très grande majorité des travaux en philosophie des sciences concernent ces deux derniers
domaines au travers de questions telles que : quels sont les caractéristiques d’une proposition scientifique ?,
comment sont sélectionnées les théories/propositions ?, quels sont les éléments d’une théorie devant être testés ?,
quelle est la nature de ces tests ?, etc.
5 Il ne s’agit pas de nier à la théorie standard tout mérite. Dans certains domaines, cette dernière à en effet permis
certains progrès d’envergure dans notre compréhension des phénomènes économiques. Elle est en revanche
critiquable pour son impérialisme et surtout sa fermeture dogmatique à toutes approches alternatives pouvant
3
unificateurs pouvant fonder sa démarche. Il s’agit par conséquent ici d’expliquer en détails les
idées développées par les auteurs contribuant au projet du RC6, en soulignant notamment les
apports d’une telle approche ontologique pour les courants hétérodoxes et plus
particulièrement institutionnalistes.
La deuxième section se propose ainsi de revenir sur les deux aspects du projet du RC, à savoir
le développement d’une critique du mainstream et l’élaboration d’une ontologie sociale. La
troisième section interroge la manière dont le RC peut s’avérer constituer un réel support pour
l’hétérodoxie. Une quatrième section souligne les limites inhérentes à ce projet ainsi que les
ambiguïtés qui persistent. Enfin, une cinquième et dernière section nous permet de conclure.
2. Le réalisme critique : d’une critique du mainstream à une ontologie sociale
2.1 Le réalisme critique en économie : quel projet ?
Le meilleure moyen de parvenir à une compréhension claire du projet porté par le RC est
précisément d’expliquer la signification des termes servant à le désigner, à savoir « réalisme »
et « critique ». Le terme de « réalisme » a une longue histoire en philosophie, qui remonte au
moins au Moyen-âge et à la querelle des Universaux opposant les nominalistes aux réalistes.
En l’espèce, les réalistes étaient des philosophes défendant l’idée de la réalité ontologique de
l’existence de concepts généraux tels que, par exemple, celui d’Humanité. Tandis que pour les
nominalistes, de tels concepts étaient seulement des expressions servant à faciliter la
communication et la coordination entre les individus, les réalistes leurs conféraient une réalité
ontologique et, donc, causale. Le réalisme, dans cette acception, est un réalisme
philosophique. Il est a distinguer du réalisme scientifique, qui postule que les objets ultimes
de l’investigation scientifique sont prioritaires et indépendants de leur investigation, et du
réalisme ontologique qui renvoi à l’idée d’enquête sur la nature des choses, de l’être, de
l’existence [Lawson (1997, 15)]. A proprement parler, le RC renvoi à ces trois formes de
réalisme simultanément, même si l’accent est délibérément placé sur le réalisme ontologique7.
En parallèle, le réalisme du RC est à distinguer rigoureusement du réalisme empirique
[Lawson (1997, Chap. 2), Hodgson (2001, Chap. 2)] : tandis que le premier avance l’idée que
le monde (naturel ou social) existe indépendamment des représentations que l’on en a et
qu’une analyse de ce dernier passe par l’étude des mécanismes le régissant, le second postule
a) que le monde est fait de régularités empiriques qu’il importe de découvrir et b) que ce
monde, et donc ses régularités, sont directement accessibles et connaissables (par exemple via
des études économétriques)8.
Ainsi définit, le réalisme n’est pas la propriété exclusive du RC, ainsi que Lawson [(2003,
63)] le reconnaît. Mais le projet du RC a ceci de spécifique qu’il entend critiquer la tendance
implicite de la plupart des approches économiques à confondre la réalité avec ce qui est
apparent - ce qui s’apparente à une forme de réalisme empirique, et surtout qu’il se propose de
s’engager explicitement dans une analyse ontologique de la réalité sociale, engagement qui
s’avérer pertinente pour éclairer certains phénomènes qu’elle n’est pas en mesure, du fait de ses orientations
épistémologiques, d’analyser de manière pertinente.
6 Dans ce travail, on s’appuiera essentiellement sur les travaux de Tony Lawson. Notons toutefois que d’autres
auteurs contribuent, plus ou moins directement, à ce projet. En économie, on peut notamment citer les travaux de
G. Hodgson [(1999), (2001), (2004b), (2004c), (2005)] et, en sociologie, ceux de M. Archer [(2004)].
7 « Indeed, it is a forthright concern with ontology, and in particular with elaborating the broad nature of
aspects of natural and social reality, that explains in what follows the term realism being used in labelling
perspectives distinguished » [Lawson (1997, 15)].
8 La première caractéristique est issue de la définition du réalisme empirique donnée par Lawson [(1997, 18),
(2003, 270)], tandis que la définition de Hodgson [(2001)], légèrement différente, met en avant la seconde
caractéristique.
4
fait précisément défaut à l’ensemble des approches économiques9. L’exégèse du terme
« réaliste » permet donc de saisir la première originalité du projet du RC en économie :
jusqu’à présent l’ensemble des investigations épistémologiques en économie soit se
concentraient, via une importation des travaux d’épistémologues de renom tels que Popper,
Lakatos ou Feyerabend, sur les questions ayant traits à la comparaison et à la sélection des
théories concurrentes, soit cherchaient à décrire la pratique effective des économistes dans
une logique « bottom-up », ou encore, dans une optique normative, tentaient d’importer en
provenance des sciences de la nature des critères épistémologiques pour ensuite les imposer
en économie10. A l’opposé, le RC délaisse ces questions proprement épistémologiques et
méthodologiques pour attirer l’attention des économistes sur l’ontologie de leur objet d’étude.
En d’autres termes, le RC soutient la thèse que les progrès de l’économie passe par un
questionnement, aussi bien de la part de ses pratiquants que de ceux plus spécifiquement
intéressés par les questions d’épistémologie économique, de la nature et de l’essence du
monde social qu’ils étudient11.
Le second terme constitutif de l’expression « réalisme critique » demande lui aussi à être
précisé. Initialement, ainsi que rappelé plus haut, le RC était baptisé réalisme transcendantal,
en référence à l’inférence spécifique utilisée (l’inférence transcendantale) pour dériver une
connaissance ontologique du monde naturel. Le terme de « critique » lui a été substitué en
même temps que le réalisme transcendantal été transposé dans le domaine des sciences
sociales. Il renvoi au fait que la spécificité du monde social est d’être structuré de manière
duale par les rapports entre l’action humaine et les structures sociales (cf. infra). Ce faisant,
les individus ont un pouvoir de transformation sur les structures sociales et ces dernières,
lorsqu’elles se modifient, affectent à leur tour les pratiques humaines. Cette réflexivité et cette
sensibilité de l’action humaine par rapport aux structures sociales résident dans la capacité de
critique à disposition des individus : critique des structures prévalentes et critique des
pratiques en vigueur. Le réalisme transcendantal appliqué au monde social doit prendre en
compte cette spécificité ontologique, et donc se muer en réalisme critique (cf. notamment
[Lawson (1997, 157-158)]).
Partant de là, il n’est pas étonnant de constater que le projet du RC porté par Lawson se
décline en deux objectifs distincts mais interdépendants : 1) souligner la fécondité potentielle
d’une interrogation ontologique, notamment en montrant que celle-ci permet d’expliquer les
défaillances des analyses du mainstream et 2) proposer une conception ontologique du monde
sociale spécifique, pouvant servir de support à l’analyse économique.
9 « In identifying my project as realist I am first and foremost wanting to indicate a conscious and sustained
orientation towards examining, and formulating explicit positions concerning, the nature and structure of social
reality, as well as investigating the nature and grounds of ontological (and other) presuppositions of prominent
or otherwise significant or interesting contributions. And I am wanting to suggest that it is precisely this sort of
explicit concern with questions of ontology that is (or has been) lacking in modern economics » [Lawson (2003,
65)].
10 Pour la première catégorie, se référer à l’excellent travail de Bruce Caldwell [1982]. La seconde approche est
caractéristique du célèbre essai de Milton Friedman sur l’instrumentalisme méthodologique [Friedman (1953)].
Enfin, le troisième type de démarche se retrouve notamment dans l’ouvrage méthodologique de Mark Blaug
[Blaug (1992)].
11 Lawson insiste a plusieurs reprises sur le fait qu’il n’entend pas affirmer que tous les économistes doivent
développer une théorie ontologique. Plus raisonnablement, il s’agit de sensibiliser ces derniers à l’importance
des questions ontologiques et donc de les rendre plus réceptifs à des travaux dédiés spécifiquement à cette
problématique.
5
2.2 Les limites du déductivisme et du formalisme en sciences sociales
Même si, dans l’absolu, la fécondité d’une interrogation ontologique peut être démontrée de
plusieurs manière, dans ses écrits, T. Lawson s’applique en fait essentiellement a montrer
qu’une perspective ontologique permet d’expliquer les limites de la théorie standard12. Sur ce
point, Lawson [2003, 3] résume ainsi sa critique en quatre thèses :
a) L’économie académique est largement dominée par un courant standard, une
orthodoxie, dont l’essence réside dans l’insistance sur les méthodes de modélisations
mathématiques et déductives.
b) Le projet de la théorie standard ne se porte pas bien.
c) L’une des raisons est que les méthodes déductives et mathématiques sont appliquées
dans des conditions qui ne sont pas appropriées.
d) En dépit de ses ambitions contraires, le projet de l’économie standard empêche
l’économie d’exprimer son potentiel explicatif mais l’empêche aussi de se constituer
en science, au sens des sciences naturelles.
Sans revenir en détail sur chacune de ces thèses13, on peut résumer schématiquement
l’argumentation de Lawson, qu’il défend dans tous ses écrits, de la manière suivante. L’auteur
part du constat que l’économie standard se trouve depuis maintenant plusieurs décennies dans
une impasse qui se manifeste par le fait qu’elle est en échec au regard de ses propres critères
d’évaluation, à savoir la faculté des théories à élaborer des prédictions testables et justes. Il en
est alors déduit que le projet de l’économie standard ne se porte pas bien, la question étant
ensuite d’en déterminer les causes. Un deuxième constat est alors fait : l’essence de
l’économie standard, ce qui la caractérise, est son recours quasi-exclusif à des méthodes
déductives de modélisations mathématiques. A partir de ces deux premières thèses, Lawson
en arrive à une troisième, qui constitue en fait le véritable point de départ de sa réflexion
ontologique14 : une partie (en fait, la quasi-totalité) de cet échec s’explique par le fait que
l’usage de la méthode déductive et mathématique n’est pas adapté à l’objet d’étude auquel
elle est appliquée, le monde social.
Dès lors, il s’agit de préciser deux éléments : d’une part, caractériser l’ontologie implicite sur
laquelle repose la méthode de l’économie standard15, ontologie qui, si elle était effective,
permettrait à la méthode déductive d’être efficace ; d’autre part, démontrer dans quelle
mesure l’ontologie effective du monde social fait que la méthode déductive ne peut être
applicable efficacement que très rarement, de telle sorte qu’une nouvelle démarche doive être
adoptée.
12 Ce faisant, l’auteur démontre, quoique indirectement, l’utilité d’une interrogation ontologique. Soulignons
toutefois que d’autres auteurs s’inscrivant dans le cadre du RC ont développé dans analyses portant sur des
auteurs plus spécifiques (comme Hayek, Schumpeter ou Commons) de manière à réinterpréter leurs travaux sous
un jour nouveau.
13 On renverra à [Lawson (2003, Chap. 1)] pour cela.
14 Ces deux premières thèses sont relativement consensuelles, au moins parmi les économistes hétérodoxes.
Soulignons néanmoins que la caractérisation du mainstream par son recours à la méthode déductive et
mathématique pose des difficultés (voir la section 4) et que le constat de l’échec de l’économie standard, s’il a
été exprimé y compris par certains économistes orthodoxes de renom (Blaug, Kirman, Arrow, etc.) est loin d’être
partagé par tous.
15 L’un des postulats du RC est en effet de considérer que toute démarche épistémologique ou méthodologique
repose nécessairement sur des présupposés ontologiques. Lawson qualifie l’attitude consistant à penser que
toutes les questions ontologiques peuvent être réduites à des problèmes épistémologiques (au sens restreint)
« d’erreur épistémique » (epistemic fallacy). Pour une démonstration que la thèse méthodologique de
l’instrumentalisme de Friedman [1953] s’appuie sur de forts présupposés ontologiques, voir [Hédoin (2005,
Chap. 6)].
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