Introduction générale
Il faut avoir de bonnes bases en français pour pouvoir suivre avec profit un cours de latin.
Si cette condition est remplie, l’orthographe française, l’analyse grammaticale, la
reconnaissance des temps, l’accroissement du vocabulaire, la compréhension globale des textes seront
améliorés par l’étude et la pratique du latin.
Dans un premier temps, nous veillerons à ce que les fonctions essentielles (sujet, attribut,
COD…) soient parfaitement acquises. Il n’est pas possible d’étudier une langue à déclinaisons (latin,
grec, allemand, russe, polonais – et beaucoup d’autres langues slaves –, albanais…) sans cette
condition.
Le latin exige une étude systématique. Les devoirs et l’étude doivent se faire chaque fois après
le cours, dans un climat de sérénité et de concentration. Il faut en particulier connaître sur le bout des
doigts les tableaux grammaticaux (présentés en grisé dans ce syllabus). Ainsi, le tableau des cas et des
fonctions doit être appris par cœur : Nominatif = sujet ou attribut du sujet… Il faut être capable de
retraduire les phrases travaillées en classe. Les synthèses grammaticales demandent d’être relues et
comprises avant d’être mémorisées.
L’étude du vocabulaire doit elle aussi être rigoureuse. Il faut lire avec grande attention, à haute
voix si on a une mémoire auditive, une série de mots latins avec leur traduction française. Puis, on
cache le français, et on retrouve, ligne après ligne, les traductions. Les mots qui ne sont pas connus
doivent être cochés au crayon. De la sorte, lorsqu’on reverra le vocabulaire, on passera immédiatement
au contrôle des mots qui ne sont pas connus. Écrire plusieurs fois les mots difficiles sur une feuille de
brouillon permet de mieux les retenir. Mais il faut également étudier les différents éléments
grammaticaux des mots, par exemple les temps primitifs des verbes. La raison est simple : si on ne
connaît pas toutes les formes du vocabulaire, on ne peut pas comprendre l’usage de ces mots dans des
textes.
Exemple : amo signifie « j’aime ». Mais il faut être capable de donner instantanément les
formes amas (« tu aimes »), amare (« aimer »), puis, au second semestre, amavi (« j’ai aimé ») et
amatum. Tout cela doit être appris par cœur. Il faut donc étudier avec régularité, sans se décourager.
Les efforts pour le cours de latin permettent à l’élève de montrer sa volonté d’assumer ses choix
comme un adulte le ferait alors qu’un enfant abandonnerait à la première difficulté par caprice ou par
facilité. Rappelons le lien entre le mot « élève » et le verbe « élever ». Il est bon d’y voir un passage à
un état supérieur car la maîtrise d’une nouvelle matière, quelle qu’elle soit, est un défi personnel. Les
élèves qui relèvent ce défi montrent qu’ils grandissent intellectuellement et gagnent en autonomie et
en motivation. L’expérience enseigne que, plus on a retenu de choses, plus facilement on en retient de
nouvelles.
Pour aider à l’étude du vocabulaire latin, et pour améliorer son vocabulaire français, on doit
prendre l’habitude de raisonner sur les dérivés, c’est-à-dire les mots français qui viennent du mot latin
qu’on est en train d’étudier. Par exemple, le latin studeo signifie « j’étudie ». On trouve dans la
troisième colonne du syllabus de vocabulaire, à la p. 17, le dérivé studieux. Lorsqu’on étudie ce mot, il
faut inventer une phrase du type : « Un élève studieux, c’est un élève qui étudie, – de studeo,
j’étudie ».
Puisque l’apprentissage du latin est aussi exigeant, pour quelles raisons continue-t-on,
aujourd’hui encore, dans tant de pays, à le proposer aux élèves de bon niveau ?
(1) L’étude du latin permet de comprendre d’où vient le français, l’italien, l’espagnol, le
portugais…