
Depuis plus de quatre ans, le premier service pilote des hôpitaux de 
la FHV utilise l’application Soarian pour le dossier patient informatisé. 
Près de 4500 utilisateurs ont pris de nouvelles habitudes de travail en 
disposant des informations cliniques depuis tous les postes de l’hôpital.
ÉDITORIAL
Au quotidien, plus de 1400 professionnels 
de santé de nos hôpitaux profitent des fonc-
tionnalités de Soarian. A l’heure où l’équipe 
de projet met en production les derniers 
services et de nouvelles fonctionnalités, un 
bilan intermédiaire est utile pour montrer le 
chemin parcouru. Les difficultés rencontrées 
pour faire aboutir une telle solution ont été 
nombreuses, compte tenu des changements 
de pratiques et d’habitudes qu’impliquent les 
projets de cette ampleur.
Les trajectoires de chirurgie, de gynécologie 
obstétrique, de pédiatrie, de médecine et tous 
les services des urgences sont opérationnels 
dans tous les hôpitaux impliqués dans le 
projet. Les services ambulatoires de type 
policlinique ou de pré hospitalisation  en 
bénéficient également. La psychiatrie de la 
Fondation de Nant l’utilise dans ses trois 
secteurs d’activité. Ainsi, près de  3500  per-
sonnes se connectent chaque mois sur cet 
environnement au sein des hôpitaux de la 
FHV et à l’hôpital ophtalmique. Au  CHUV, 
8500 collaborateurs disposent d’un compte 
d’accès  et 6000 s’y connectent chaque mois.
La rapidité d’appropriation d’une telle solu-
tion est souvent inversement proportionnelle 
au temps passé à définir les besoins du 
métier. Plus les représentants des utilisateurs 
métiers  investissent  du temps dans la phase 
de spécification des exigences, puis dans celle 
de validation sur les maquettes construites 
sur ces bases, meilleure est l’acceptation 
par le terrain. Selon les métiers, les rôles, les 
fonctions et les habitudes ont été modifiés à 
des vitesses variables. Cependant, le passage 
du papier au dossier patient informatisé est 
désormais franchi. Tout n’est pas encore par-
fait. Mais l’accès immédiat à l’information 
en tout temps et tout lieu, permettant de se 
passer des nombreux coups de téléphone et 
kilomètres parcourus dans l’hôpital dans 
le passé, est devenu réalité aujourd’hui. Si 
ce bénéfice a été rapidement valorisé et 
consommé par tous les utilisateurs, les fonc-
tionnalités de saisie de l’information pour 
enrichir les données du dossier, qui nécessite 
que l’on investisse du temps, ont mis plus de 
temps à s’imposer. 
Dans plusieurs domaines, des évolutions 
permettant des améliorations ont déjà été 
réalisées sur la base des expériences et des 
retours du terrain. Les services des urgences 
profitent d’une nouvelle version du tableau 
de bord de suivi de leur activité, très visuel, 
qui intègre les concepts de l’échelle suisse 
de tri*. La prescription de médicaments et 
son suivi ont été testés dans trois services pi-
lotes et seront déployés progressivement. Le 
déploiement de fonctionnalités spécifiques 
pour les services de réadaptation se pour-
suivra également sur 2015. Un premier ser-
vice de soins intensifs, celui de Nyon qui a 
été pilote, utilise depuis quelques semaines 
et à sa grande satisfaction un module spé-
cifique pour l’intégration des résultats du 
monitoring. Cette solution sera étendue en 
2015 à l’ensemble des unités des hôpitaux 
concernés. En anesthésie, c’est également à 
Nyon ainsi qu’à l’hôpital ophtalmique que 
la feuille d’anesthésie peropératoire sera 
informatisée courant 2015. 
Les projets visant à poursuivre l’informati-
sation des activités cliniques dans les hôpi-
taux de la FHV sont encore nombreux. 
Cette démarche est toutefois incontour-
nable dans un contexte hospitalier qui, 
pour fournir des soins de grande qua-
lité, doit se préoccuper de la sécurité des 
patients, de la traçabilité et de la mise à 
disposition permanente des informations 
nécessaires à la prise en charge des patients. 
Il ne sera possible d’atteindre ces objectifs 
qu’avec un système d’information en déve-
loppement constant, capable de s’adapter 
aux évolutions des pratiques.
En parallèle au projet DOPHIN, la ré-
flexion cantonale en matière de cybersanté 
continue. Des projets pilotes permettant 
l’envoi ciblé d’information disponible dans 
Soarian vers d’autres fournisseurs de pres-
tations ont été mis en place. Un CMS reçoit 
notamment via la plateforme eHealth les 
documents essentiels de l’hôpital Riviera-
Chablais pour un retour à domicile anti-
cipé de certains patients. Une collaboration 
active avec la SVM permet aussi d’envisa-
ger prochainement la transmission de ces 
mêmes documents aux médecins traitants 
concernés. Dans le contexte du Réseau 
Nord Broye, un projet pilote de plan de 
traitement médicamenteux partagé suppor-
té par la plateforme eHealth a démarré en 
automne 2014 avec le recrutement des pre-
miers patients polymédiqués volontaires. 
* Le triage a pour objectif de prioriser l’installa-
tion des patients selon leurs degrés d’urgence et 
de les orienter dans le délai le plus adapté à leur 
situation vers la structure de soin adéquate.
Lettre d’information de la Fédération des hôpitaux vaudois
n° 30 - décembre 2014
Les membres de notre fédération sont préoc-
cupés par la spirale ascendante des coûts liés 
aux soins et la difficulté d’évaluer les bénéfices 
des traitements proposés de manière complète 
et objective. Le canton de  Vaud, par sa situation 
financière réjouissante, attire des investisseurs 
dans  ce  domaine,  notamment  pour  proposer 
des équipements médicotechniques et ce au vu 
des tarifs très rentables de certains examens. 
Face  à  ces  questions,  quelle  est  la  responsa-
bilité  des  différents  partenaires?  Nous  avons 
toujours  affirmé  que  nous  étions  favorables  à 
des  règles  de  cohabitation  ouvertes  entre  le 
privé et le public, chacun ayant son rôle à jouer 
dans la chaîne des  soins,  répondant  ainsi  à la 
volonté  du  libre  choix  du  médecin  voulue  par 
les patients ainsi qu’à la qualité et à l’accessi-
bilité  des  soins  qu’ils  requièrent.  Toutefois  et 
comme l’a démontré la campagne sur la caisse 
publique, ces dernières années les rouages se 
grippent. Faire la sourde oreille aux problèmes 
ne  mènera  qu’à  tendre  les  relations  et  au 
final  étatiser  tout  le  système,  ce  que  nous  ne 
voulons pas. Le département de la santé et de 
l’action sociale met actuellement en consulta-
tion  une  proposition  de  clause  du  besoin  sur 
les équipements  lourds.  Est-ce  la  bonne  et  la 
seule  solution?  A  l’évidence  nous  n’avons  pas 
la réponse, mais refuser de s’asseoir à la table 
des négociations avec le département pour en 
discuter n’aurait aucun sens. Nous avons tous 
le devoir de trouver des chemins pour  le  bien 
des  patients,  des  soignants,  de  l’économie  de 
la santé et de l’innovation, en trouvant un sain 
équilibre.  La  FHV  va  examiner  attentivement 
ce projet de loi et tenter  d’évaluer  ses  consé-
quences. Son but n’est en aucun cas d’instaurer 
un verrouillage  pour l’activité    du  privé,  mais 
de  trouver  la  meilleure  des  voies  pour  que  la 
régulation  se  passe  dans  l’intérêt  des  parte-
naires.  Toute  limitation,  si  elle  est  décidée, 
doit  être  ciblée,  correspondre  à  un  but  bien 
défini, évaluée périodiquement avec ses consé-
quences, positives et négatives, et abolie si elle 
n’atteint  pas  son  but.  L’exemple  du  numerus 
clausus  pour  les  études  de  médecine  a  bien 
démontré  les  conséquences  néfastes  qui  ont 
conduit  à  la  pénurie  de  médecins  des années 
après. Il ne s’agit en aucun cas de répéter cette 
erreur, mais de trouver, entre tous les acteurs, 
une ou  des  voies  permettant  une  cohabitation 
positive public-privé au bénéfice de tous, cha-
cun des  partenaires  devant  montrer  un  esprit 
d’ouverture
.
Catherine Labouchère, 
Présidente de la FHV
DOPHIN: le dossier 
patient informatisé 
dans nos hôpitaux
LA FHV S’EST DOTÉE D’UNE NOUVELLE GOUVERNANCE
L’enquête réalisée en 2009 au sein des hôpitaux de 
la FHV  sur la  culture  de la  sécurité  des patients  a 
démontré que la déclaration des événements indé-
sirables  était  encore  insuffisamment  pratiquée  au 
sein des services. Depuis lors, des recommandations 
aux établissements ont été émises pour le dévelop-
pement de la notification des incidents : formulaire 
de déclaration, directive modèle pour la gestion des 
incidents, système de  classement  des  événements 
indésirables (taxonomie),  guide  pour  l’analyse  sys-
témique d’un incident, guide pour la communication 
au patient d’un événement indésirable, guide pour le 
soutien aux collaborateurs impliqués dans un inci-
dent grave. Les établissements de la FHV se sont mis 
d’accord sur les pratiques à promouvoir en matière 
de gestion des incidents, posant ainsi les bases pour 
pouvoir informatiser ce processus. 
Début 2011, un inventaire des besoins a été réalisé 
en vue de l’élaboration d’un cahier des charges pour 
un  système  électronique  de  gestion  des  incidents. 
Cet inventaire a permis d’identifier les besoins pour 
gérer les notifications, y compris leur analyse, l’iden-
tification d’actions correctives et le suivi ce celles-ci.
Fin 2012, un appel d’offres a été réalisé.  Le logiciel de la 
société Ennov a été retenu. Il est déployé en 2014 dans 
11 établissements de la  FHV sous l’appellation «Sys-
tème Electronique de Gestion des Incidents» (SEGI).
Le système traite, dans un premier temps, des inci-
dents, des propositions d’amélioration, des annonces 
de chutes et des incidents médicamenteux.
La  démission  de  trois  de  ses 
membres, l’Hôpital Riviera, l’Hô-
pital  du  Chablais  et  l’Ensemble 
Hospitalier  de  La  Côte,  suivie 
de la demande d’adhésion de la 
nouvelle  entité  Hôpital  Riviera-
Chablais,  Vaud-Valais  (HRC)  et 
du  retrait  de  la  démission  pré-
ventive de  l’EHC,  ont  conduit  le 
Comité exécutif de la FHV a enta-
mer une réflexion sur son  ave-
nir. En effet, pour accueillir des 
établissements  ayant  un  statut 
autonome de droit public, statut 
dont sont dotés les hôpitaux in-
tercantonaux Riviera-Chablais et 
de la Broye,  la FHV devait redé-
finir la qualité de ses membres. 
Le Comité exécutif  a saisi  cette 
occasion  pour  mettre  sur  pied 
une nouvelle gouvernance, plus 
dynamique,  efficiente  et  proche 
de ses membres. 
De  nouveaux  statuts  ont  été 
adoptés  lors  de  l’Assemblée 
générale du 5 novembre 2014. A 
partir du 1
er
 janvier 2015, la FHV 
sera  conduite  par  un  Comité 
directeur, composé de tous les 
directeurs  d’établissements, 
sous  la  présidence  d’une  per-
sonnalité  externe,  politique  et 
neutre. Cette même assemblée 
a  élu  Mme  Catherine  Labou-
chère à la présidence de la FHV.
Un  organe  consultatif  a  égale-
ment  été  créé  ;  le  Conseil  des 
présidents,  composé  des  pré-
sidents des hôpitaux membres. 
Les  statuts  de  la  FHV  peuvent 
être  consultés  sur  notre  site 
internet:
 www.fhv.ch.
SÉCURITÉ DES PATIENTS : 
SYSTÈME ÉLECTRONIQUE 
DE GESTION DES INCIDENTS 
(SEGI
)