... QUE DIS-TU DE TOI MÊME ? »
Paroisses Saint-Joseph IM & Saint-Philippe (Marseille 6° arrondissement)- Exposition sur le CONCILE VATICAN II - Printemps/Été 2010
UN CLIMAT UNIQUE ANIME PAR DE VRAIS DEBATS
Très vite, au fil de sessions, les participants au Concile se sont partagés en deux
courants.
Une minorité entend prioritairement sauvegarder le dépôt de la foi. Méfiante vis-à-vis
de l’esprit d’ouverture exprimé par Jean XIII, elle craint que la foi catholique soit affadie
voire altérée par une modification de ses formes et de ses expressions, par exemple
en ce qui concerne la liturgie. Elle défend son attachement à la stabilité de l'Église et
manifeste sa préférence pour le centralisme romain dans les décisions.
Une majorité veut relever le défi d’une plus grande attention aux réalités du
monde et ressent le besoin pour l'Église de s’adapter afin de faire parvenir l'Évangile à
tous les hommes. Elle souhaite donner un témoignage d’unité des chrétiens et
enraciner davantage la vie ecclésiale et la théologie dans l'Écriture sainte.
Les traces d’arbitrage entre ces deux tendances sont assez lisibles dans
l’affadissement de certaines expressions : mais ils ont aussi le mérite de dégager un
consensus très large sur les sujets débattus. L’effet est donc double : formulation
plus rigoureuse de certains énoncés et édulcoration de passages trop audacieux pour
ménager la minorité conservatrice.
UN CONCILE BIENVEILLANT QUI NE VEUT PAS CONDAMNER
« Notre devoir n’est pas seulement de garder ce précieux trésor comme si nous
n’avions souci que du passé, mais de nous consacrer, résolument et sans crainte,
à l'œuvre que réclame notre époque, poursuivant ainsi le chemin que l'Église
parcourt depuis 20 siècles. L’objet essentiel de ce Concile n’est donc pas une
discussion sur tel ou tel article de la doctrine fondamentale de l'Église. [...] L’esprit
chrétien, catholique et apostolique, attend dans le monde entier un bond en avant
vers une pénétration doctrinale et une formation des consciences [...] suivant les
méthodes de recherche et la présentation dont use la pensée moderne. Autre
est la substance de la doctrine antique contenue dans le dépôt de la foi, autre la
formulation dont on la revêt, en se réglant, pour les formes et les proportions, sur les
besoins d’un magistère à caractère surtout pastoral. [...] Aujourd’hui [...], l'Épouse du
Christ préfère user du remède la miséricorde plutôt que de la sévérité. »
(Jean XXIII, Discours d’ouverture du Concile, 11 octobre 1962)
I
nsistance sur la "Table de la Parole"
Souci des plus "pauvres" et "petits"
QUATRE « CONSTITUTIONS », NEUF « DECRETS » & TROIS « DECLARATIONS »...
L'œuvre de Vatican II est considérable par la teneur des 16 documents publiés, auquel pourrait s’ajouter le dernier
Message du Concile au monde, emprunt de solidarité, d’espérance et de paix. L'Église s’est mise en lumière comme
communion d'Églises locales et particulières, travaillant dans une collégialité épiscopale, sous la conduite du
successeur de l’apôtre Pierre mais ouverte à la recherche œcuménique. Sa définition comme Peuple de Dieu conduit
par le Fils stimule les responsabilités de tout baptisé, et entraîne la restauration, la rénovation ou l’innovation de
nombreuses pratiques : liturgie déployée autour du mystère pascal, attention bienveillante à l’époque, diaconat permanent,
synode des évêques, dialogue inter-religieux, etc.
Le Père Congar, au moment de se séparer et de faire passer les orientations conciliaires dans la vie ecclésiale
avait
eu ce mot : « L’ouvrage réalisé est fantastique. Et pourtant tout reste à faire ! ». Aussi trouverez-vous sur les pages
suivantes, un essai de synthèse des discussions, documents et décisions débattus au Concile...
Ordination au diaconat permanent
Concélébration de l’Eucharistie
« Il n’est rien de vraiment humain qui ne trouve
écho dans le cœur des disciples du Christ. »
[Gaudium & Spes, § 1]
«
L'Église, en vertu de l'Évangile
qui lui a été confié, proclame les
droits de l’homme. »
[Gaudium & Spes, § 41]
UNE METHODE DE TRAVAIL PATIENTE ET ORIGINALE
Craignant d’être débordée par la volonté de dialogue et de rénovation réclamée par
Jean XXIII, la Curie romaine a eu la main haute sur la préparation et l’organisation du
Concile. Ses services ont mis en place dix commissions préparatoires et deux
secrétariats chargés d’élaborer 70 projets appelés « schémas » pour être soumis à
l’approbation des participants. Presque tous sont renvoyés pour une refonte dans
des commissions de travail, dont les Pères exigent d’ailleurs, par la voie éclatante du
Cardinal Liénard, qu’elles puissent se constituer librement plutôt qu’en avalisant des
listes déjà constituées. Par la suite, les quatre sessions (durant le quatrième trimestre
de chaque année 1962, 1963, 1964 et 1965) voient alterner travaux en commissions
conciliaires, sessions plénières avec vote et amendements, promulgation de
documents (décrets, déclarations ou constitutions), certains Pères continuant même
d’échanger entre eux le reste de l’année lors des intersessions.
Semaine de l'Unité des Chrétiens