
 Les taux directeurs des banques centrales ont également diminué rapidement et fortement : celui de la Fed baisse de 5% à 
0,5% entre 2008 et 2009 et celui de la BCE de 4% à 1%, soit à des niveaux très faibles (Doc 2). Les banques centrales ont 
même adopté des mesures non conventionnelles consistant à  acheter massivement des titres pour injecter des liquidités ce 
qui revient à imprimer massivement des billets, comme au Japon, aux Etats-Unis ou au Royaume-Uni. Ceci n'est pas sans 
danger. Les économistes pointent le risque de bulles spéculatives, ou d'un retour de l'inflation si l'économie revient au plein-
emploi.  Cependant,  cette  injection  de  liquidités  était  nécessaire  si  on  voulait  éviter  le  « credit  crunch »  c’est-à-dire  le 
rationnement du crédit qui aurait paralysé toutes les activités économiques. 
 
      Conclusion partielle  =  Les  politiques  de  relance menées en 2008  étaient  indispensables  pour  éviter  que  la récession se 
transforme en une crise de grande ampleur. Les gouvernements ont retenu la leçon de la crise de 1929. Cependant, les résultats 
n’ont pas été à la hauteur des effets attendus par la théorie. Comment peut-on expliquer cette insuffisance ? 
 
2 – Se sont heurtés à un certain nombre de contraintes économiques et institutionnelles 
 
   A – La contrainte budgétaire 
 
       Phrase introductive = La reprise a été insuffisante pour retrouver le plein-emploi. En effet, la croissance effective est restée 
inférieure à la croissance potentielle : le PIB effectif est inférieur de près de 3% au PIB potentiel ce qui explique le niveau de 
chômage élevé puisqu’on ne mobilise pas tous les travailleurs disponibles (Doc 3). Comment expliquer ce relatif insuccès ? 
  Les déficits publics ont aggravés considérablement l’endettement public. En théorie, la relance devrait mettre fin au déficit 
initial car la reprise de la croissance fournit de nouvelles ressources fiscales (plus de TVA à suite de l’augmentation de la 
consommation, plus d’impôt sur le revenu et le bénéfice à la suite de l’enrichissement des agents économiques) et diminue 
les dépenses sociales (moins de chômeurs et moins de pauvres à prendre en charge) (Doc 1). En réalité, les pays étaient 
déjà endettés depuis des dizaines d’années et les déficits publics liés à la relance ont ajouté de la dette à la dette (Doc 4). 
Keynes considérait que le déficit budgétaire n’était qu’une mesure à court terme et prenait fin dès le retour au plein emploi. 
Or, les déficits sont devenus structurels et non plus conjoncturels. 
 
 Les agents économiques ont anticipé les difficultés des Etats les plus fragiles. Les agents financiers, qui prêtent aux Etats en 
achetant les titres des emprunts publics (bons du trésor, obligations d’Etat), ont exigé des taux d’intérêt prohibitifs aux Etats 
des  pays les plus vulnérables (Grèce, Espagne, Portugal, Irlande…) ce qui a eu pour effet d’empêcher les entreprises de 
ces pays d’emprunter pour investir (effet d’éviction). Les ménages anticipent une augmentation des impôts nécessaires pour 
réduire le déficit et l’endettement publics. Ils vont donc épargner au lieu de consommer ce qui va ralentir la croissance. Enfin, 
les entreprises anticipant un ralentissement vont freiner leurs projets d’investissement (Doc 4). Dès 2011, on observe une 
baisse de la croissance dans les pays de l’OCDE et même une récession en 2012 dans la zone euro (Doc 3). 
 
 A cela s’ajoute les contraintes budgétaires propres à la zone euro.  Elle s'est construite à partir d'un pacte de stabilité 
contraignant. Pour éviter toute relance de l'inflation, qui aurait remise en cause la stabilité des taux de changes, les pays 
européens se sont engagés à Maastricht (1992) puis à Amsterdam (1997) à avoir un déficit public inférieur à 3% du PIB, à 
atteindre l'équilibre budgétaire en période de forte croissance et à réduire leur endettement public en dessous de 60% du PIB. 
Ceci a été réaffirmé par le « traité budgétaire européen » et la « règle d’or ». Une telle contrainte empêche toute politique 
volontaire de relance au niveau des États lorsque l’Etat est déjà déficitaire. En conséquence, les Etats de la zone euro se 
sont lancés dans des politiques d’austérité en réduisant drastiquement leurs déficits budgétaires pour réduire la charge de la 
dette (Doc 4) ce qui a enclenché un multiplicateur négatif entretenant la récession et la hausse du chômage (Doc 3). 
 
   B – La contrainte extérieure 
 
       Phrase introductive = Dans une économie mondialisée, toute relance dans un seul pays se traduit par un déficit extérieur pour 
ce dernier car une partie des dépenses nouvelles se porte sur des biens importés. C’est ce qui s’est passé pour la relance Chirac 
en 1975 et la relance Mauroy en 1981. Cette contrainte extérieure aurait dû être évitée par la relance conjointe. Pourtant, ce n’est 
pas ce qui s’est passé. Pour quelles raisons ? 
  Tous les pays ne sont pas compétitifs. L’Allemagne, la Chine, les pays nordiques ont su profiter de la relance en augmentant 
leurs exportations plus rapidement que leurs importations parce que leurs biens étaient compétitifs soit au niveau des prix 
(Les produits chinois), soit au niveau de la qualité ou de la bonne adaptation à la demande (l’Allemagne). Ces pays ont pu 
sortir plus rapidement de la récession de 2008-2009 et diminuer leur taux de chômage au détriment des autres pays de la 
Zone Euro (la France, l’Europe du Sud) qui ont vu leur solde extérieur se dégrader et devenir négatif parce qu’ils n’étaient 
pas compétitifs. 
 
 En conséquence, dans une économie mondialisée, seuls les pays qui ont un excédent budgétaire et un excédent extérieur 
peuvent lancer un plan de relance avec succès. L’Allemagne aurait pu jouer ce rôle dans la zone euro mais, pour des 
raisons historiques (l’Allemagne a encore le souvenir de l’hyperinflation des années 1920) et des raisons idéologiques (les 
dirigeants allemands adhèrent à la théorie libérale), elle n’a pas voulu jouer ce rôle dans la zone euro. En revanche, la Chine 
n’a pas hésité en 2012 à jouer de la relance pour dynamiser sa croissance. 
 
 Enfin, les Etats ont adopté des politiques de change différentes. Le dollar, sous l’influence des fortes émissions monétaires 
et de la baisse des taux d’intérêt directeurs a vu sa valeur baisser vis-à-vis de l’euro, du yen et du yuan ce qui a favorisé les 
exportations américaines. Les japonais viennent, en 2013, de faire baisser le cours du yen pour rendre leurs produits plus 
compétitifs… Seule la zone euro n’a pas de politique de change et laisse sa monnaie fluctuer sur le marché des changes au 
gré de l’offre et de la demande. 
 
Conclusion : 
 
       Rappel de la démonstration = Les plans de relance menés par les Etat du G20 suite à la crise de 2008 n’ont pas obtenu les 
effets attendus. Certes, ils ont atténué les effets de la crise mais ils ont développé des difficultés financières auxquelles les Etats 
ont du mal à faire face aujourd’hui et qui risquent de peser encore longtemps dans la gestion des finances publiques.  
       Ouverture = Les politiques de relance sont adaptées pour le chômage conjoncturel. Quelles politiques doit-on adopter pour 
lutter contre le chômage structurel ?