ENTRETIEN AVEC MADAME MARIE CLAIRE VILLEVAL

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ENTRETIEN AVEC MADAME MARIE CLAIRE VILLEVAL
directrice du Groupe d’Analyse et de Théorie Economique Lyon Saint
Etienne (GATE)
Le GATE est la principale Unité Mixte de Recherche de RhôneAlpes en économie, associée au CNRS, et aux Universités Lyon 2,
Lyon 1, St Etienne et à l’ENS de Lyon. Ses activités se répartissent
en 6 axes de recherche : « Jeux et marchés », « Micro-économie
du travail et des ressources humaines », « Economie de la
santé », « Espace et environnement », « Monnaie, finance,
économie internationale » et « Histoire de l’analyse
économique ».
Dans cette interview, Marie Claire Villeval, directrice du laboratoire
GATE Lyon St Etienne, nous expose les principes de l’économie
comportementale (discipline récemment nobélisée) dont l’objet
d’étude et les questionnements peuvent interpeller les politiques
publiques sur les déterminants des comportements humains.
Interview réalisée par Geoffroy Bing (Nova7), le 16 novembre 2010
« L'approche classique de la théorie économique consiste à postuler la
rationalité des acteurs. Mais les tests expérimentaux de la théorie des jeux et
de la décision ont généré, depuis les années 1980, un courant d'études,
l'économie comportementale..."» On parle d’économie expérimentale et
d’économie comportementale. Pouvezvous nous expliquer ce que recouvrent
ces champs et les liens qu’ils ont entre
eux ?
En quoi consiste l’expérimentation en
économie comportementale ?
Comme dans toute science expérimentale,
elle consiste à reproduire un modèle
théorique en laboratoire et à tester ce
modèle
à
l’aide
de
protocoles
expérimentaux appliqués à des sujets
humains pour étudier leur processus de
décisions et les déterminants des choix
individuels et collectifs. L’économie
comportementale nous fournit un modèle
de comportement théorique, et en
laboratoire nous allons tester si ce modèle
prédit effectivement les comportements ou
s’il convient d’amender le modèle. Pour
cela, nous reproduisons ce modèle dans
un environnement le plus contrôlé possible
pour se concentrer sur les dimensions et
les variables les plus fondamentales de la
prise de décision. Nous contrôlons ainsi le
type d’information que l’on donne à nos
L’économie comportementale consiste à
introduire une dimension psychologique
dans la formalisation et la compréhension
des comportements humains à l’occasion
des prises de décisions économiques. La
composante affective et émotionnelle de
nos prises de décisions joue en effet un
rôle considérable qui a longtemps été
ignoré
volontairement.
L’économie
expérimentale désigne principalement une
méthode de recherche permettant de
tester
les
modèles
d’économie
comportementale. Les recherches en
économie comportementale s’appuient en
effet essentiellement sur l’expérimentation.
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sujets, les conditions d’échange, la
fréquence des interactions entre les
sujets, etc. Nous pouvons ainsi approcher
certaines dimensions que les enquêtes ne
nous fournissent généralement pas, telle
une mesure directe de l’attitude des
individus face au risque ou encore leur
préférence pour le présent, leur capacité à
faire confiance aux autres, etc. Nous
pouvons
également
introduire
des
changements toutes choses égales par
ailleurs pour isoler l’effet d’un facteur, ce
qui nous est rarement donné d’observer
dans la réalité. Cette méthode a été
couronnée par deux Prix Nobel attribués à
Reinhard Selten en théorie des jeux en
1994 et, en 2002, à Vernon Smith pour
ses travaux sur les marchés et
l’information et à Daniel Kahneman pour
ses
travaux
sur
les
dimensions
psychologiques
des
comportements
économiques. Kahneman est en effet
psychologue ! Et il convient de savoir que
l’article de recherche le plus cité en
économie a été publié dans Econometrica
par Kahneman et Tversky qui sont tous
deux psychologues. Ces Prix Nobel ont
évidemment renforcé la crédibilité de cette
méthode.
Que
nous
apprend
comportementale?
Certaines émotions nous aident à prendre
de meilleures décisions alors que d’autres
vont nous en empêcher. Le regret par
exemple peut nous aider à mieux décider
(il nous évite de refaire les mêmes
erreurs !). La jalousie ou l’envie peuvent,
au contraire, nous conduire à des choix
qui vont contre notre intérêt ! De même,
chacun sait que les décisions prises à
chaud ne sont souvent pas les mêmes
que celles que vous prendriez à froid.
L’économie comportementale se penche
également sur la question des incitations
monétaires et de leur efficacité. Les
incitations
guident
en
effet
les
comportements et chacun préfère gagner
plus que moins. Définir quelles sont les
incitations à mettre en place pour orienter
les
comportements
des
agents
économiques peut résulter d’un modèle
théorique. Mais on découvre avec
l’économie comportementale qu’il y a des
situations dans lesquelles introduire des
incitations monétaires va avoir un effet
contraire à la performance. Par exemple,
si vous payez le don du sang, moins de
personnes
donneront
leur
sang.
L’économie comportementale va donc
aider à mieux comprendre comment
incitations monétaires et incitations non
monétaires interagissent.
l’économie
Elle nous apprend que la rationalité n’est
pas parfaite, qu’elle est avant tout
contextuelle ; que nos préférences ne sont
pas stables ni nécessairement cohérentes
et que nous en avons une connaissance
imparfaite ; que nous ne basons pas
toujours nos décisions sur toutes les
informations disponibles et que parfois
nous les appuyons sur des informations
non
crédibles.
L’économie
comportementale nous apprend aussi que
les émotions jouent un rôle dans nos
prises
de
décisions
économiques.
L’économie
comportementale
va
également nous aider à comprendre
pourquoi nous ne nous comportons pas de
la même manière face à des risques de
gains ou face à des risques de pertes et
comment cela influence nos stratégies et
nos investissements. Face à des risques
de gains, les gens sont averses au risque,
ils font des choix plus protecteurs. Au
contraire, face à des risques de pertes, les
gens font des choix plus risqués, ce qui
peut paraître a priori contre-intuitif !
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Un
autre
domaine
d’intérêt
pour
l’économie comportementale est la
compréhension
des
préférences
temporelles. Dans quelle mesure acceptet-on d’attendre pour gagner plus ?
Certaines personnes préfèrent empocher
l’argent aujourd’hui plutôt que d’attendre
pour en recevoir plus dans un mois, même
si ce gain futur est assuré ! Si ce
comportement est généralisé, cela se
traduit par une société qui investit peu, qui
prend peu de risques, qui a du mal à
entreprendre et, au final, accuse un retard
de développement économique.
chercherons pas à savoir pourquoi il y a
de la surconfiance chez tel individu. De
même quand nous étudions la jalousie,
l’imitation ou l’importance de l’image de
soi, nous lisons de la psychologie pour
comprendre ce que veulent dire l’image de
soi ou la jalousie, mais nous ne cherchons
pas à mettre au jour le processus
psychologique à l’origine de ces
phénomènes.
La neuroéconomie constitue un champ
de recherche qui suscite beaucoup
d’interrogations. En quoi consisteelle ?
Qu’est-ce qu’un « comportement » pour
un économiste comportementaliste ?
La neuroéconomie se développe depuis
une dizaine d’années à travers la
coopération entre neuroscientifiques et
économistes.
Elle
vise
à
mieux
comprendre les processus neuronaux qui
président à nos choix économiques. Si l’on
constate que les émotions jouent, on veut
savoir quel est le mécanisme cognitif qui
guide ces émotions et comment elles
s’imbriquent
avec
le
raisonnement
économique. La neuroéconomie va nous
permettre de comprendre ce qui se passe
dans le cerveau quand l’individu évalue
diverses options économiques et qu’il
prend sa décision. Les zones du cerveau
activées nous aident à comprendre
comment l’individu analyse une situation
et nous permet de prédire ses choix. Cela
nous permet d’expliquer ce qui relève de
mécanismes
automatiques
ou
de
mécanismes
de
raisonnement
et
d’apprentissage.
Je dirais que c’est le résultat d’un
processus cognitif et émotionnel de
délibération et de décision individuel ou
collectif. Les gens raisonnent, anticipent,
comparent des choix et des non-choix, et
de ce processus résulte une décision que
j’appellerai comportement.
En
quoi
la
démarche
comportementaliste dont vous vous
réclamez se distingue-t-elle de la
psychologie ?
Nous ne sommes pas psychologues. Nous
ne nous intéressons aux décisions de
l’individu qu’en tant qu’il s’agit de choix
économiques ou ayant des implications
économiques. Nous partons toujours d’un
modèle économique dans lequel nous
introduisons des facteurs psychologiques
mais nous ne nous substituons pas à des
psychologues. Pour prendre un exemple,
la sur-confiance chez les traders peut
expliquer des perturbations sur les
marchés financiers à travers des prises de
risques
excessives.
En
tant
qu’économistes, nous allons étudier
comment cette surconfiance influence la
prise de décision mais nous ne
Quand on pense neuroéconomie, on
pense surtout scanners et IRM. Mais cela
recouvre aussi des méthodes moins
lourdes qui recourent par exemple à des
mesures physiologiques (mesures de la
conductivité
de
la
peau,
électrocardiogrammes, oculomètres, etc.).
Ces dispositifs nous permettent de
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mesurer les émotions et de voir si
l’intensité des émotions ressenties est
corrélée avec tel ou tel type de choix. De
même, l’étude du rôle des hormones a
amélioré notre compréhension des
mécanismes qui sous-tendent la confiance
d’un individu pour un autre ; or la
confiance
est
une
dimension
fondamentale
dans
les
relations
économiques.
Est-ce
que
l’économie
comportementale s’intéresse à la
notion d’acceptabilité, et si oui sous
quel angle ?
Pour nous, l’acceptabilité relève d’une part
de la volonté ou non de payer pour obtenir
quelque chose, et d’autre part, de la
volonté de renoncer à un gain pour
satisfaire une préférence sociale ou pour
respecter une norme morale.
A-t-elle déjà débouché sur des résultats
intéressants, et si oui lesquels ?
Sur le premier point, si l’on s’intéresse à
l’environnement par exemple, il est
intéressant de savoir quelle valeur les
individus accordent à une meilleure qualité
de vie et d’environnement. Nous avons
des méthodes qui permettent de mesurer
cette volonté de payer, c’est-à-dire cette
acceptation de sacrifier de l’argent pour un
bien qui n’a pas de prix et surtout pour
lequel un marché n’existe pas (ou pas
encore). Quand un bien n’a pas de
marché, comment déterminer sa valeur ?
En effet, pour conduire les citoyens à
changer de comportement sur le plan
environnemental, il faut comprendre quelle
valeur ils attribuent à ce type de biens.
Prenons un exemple : dans un jeu de
partage d’une somme d’argent entre une
autre personne et vous-même, si vous
recevez une part qui vous paraît
extrêmement inégale et donc injuste, la
zone de votre cerveau qui est activée est
celle qui est activée quand vous éprouvez
de la douleur physique. Le ressenti d’une
injustice morale ou d’une violence
physique active notre cerveau de manière
proche. De même, on a montré que
lorsque vous réparez une injustice en vous
vengeant par une punition, même si cela
vous coûte de l’argent, la partie du
cerveau qui s’active est celle qui s’active
également lorsque vous ressentez du
plaisir face à un gain monétaire ou en
réaction à une excitation sexuelle. Voilà
quelques
résultats
issus
de
la
neuroéconomie et qui sont importants
pour l’économiste car ils montrent que
l’utilité de l’agent économique ne se
mesure
pas
seulement
par
la
maximisation du gain monétaire mais
aussi et de manière plus complexe, par la
maximisation de gains monétaires et
moraux en présence de préférences
sociales.
D’autre part, l’acceptabilité sociale désigne
notre propension à renoncer à un gain
monétaire pour faire un choix qui nous
paraît plus acceptable sur un plan collectif
ou moral. Il peut être facile de frauder si la
probabilité d’un contrôle est relativement
faible mais notre morale nous interdira de
le faire. Une autre question est de savoir
jusqu’où vous acceptez de contribuer à un
bien commun si les autres citoyens ne le
font pas. Il n’est pas toujours facile de
mesurer l’acceptabilité par des enquêtes
et dans la réalité, l’acceptabilité sociale se
mesure de manière coûteuse quand les
gens vont dans la rue ! Or, on sait bien
étudier ces phénomènes en laboratoire.
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aléatoire des
traitements
différents
pendant plusieurs semaines. Les habitants
d’un quartier recevraient par exemple une
information
sur
les
conséquences
monétaires
et
sanitaires
d’un
environnement
dégradé
si
les
comportements
ne
changent
pas
(information négative). Les habitants d’un
autre quartier recevraient une information
positive
présentant
les
avantages
monétaires et environnementaux des
transports en commun (information
positive). Les habitants d’un troisième
quartier recevraient une information sur
les bonnes pratiques de leurs voisins
(information comparative). Enfin ceux d’un
quatrième quartier pourraient bénéficier
d’une distribution gratuite de tickets de
bus. Ensuite, il s’agirait de comparer les
pratiques d’usage des transports en
commun avant, pendant, et après chacun
des traitements pour comparer leur
efficience relative. C’est ce que l’on
appelle dans notre jargon des expériences
« randomisées ».
Face à un défi tel que réduire la place
de la voiture en ville, quelle approche et
méthode préconise un économiste
comportementaliste ?
Sur le plan théorique, je suis économiste,
donc je crois aux incitations mais j’en
connais les limites car je suis économiste
comportementaliste. Je serais donc tentée
de réfléchir à cette question en creusant
deux pistes. Tout d’abord on peut infléchir
les comportements par la piste des
incitations monétaires (soit à travers une
augmentation des coûts – l’impôt-, soit à
travers des récompenses – la subvention).
Ensuite, on peut explorer la piste des
incitations non-monétaires en travaillant
sur l’importance des interactions sociales
et des normes sociales. On peut ainsi se
servir de l’exemple des autres et jouer sur
les comparaisons pour changer les
comportements individuels.
Sur le plan méthodologique, deux
méthodes expérimentales peuvent être
utilisées pour tester l’efficacité de diverses
mesures. D’une part, l’expérimentation de
laboratoire,
et
d’autre
part,
l’expérimentation
de
terrain.
En
laboratoire, on peut simuler différentes
options
de
récompenses/sanctions
financières et jouer sur les préférences
temporelles (comprendre à quelles
conditions les individus sont prêts à
renoncer à un gain immédiat à travers
l’usage de la voiture personnelle pour un
gain à plus long terme à travers un
environnement de meilleure qualité permis
par l’usage des transports en commun ou
le covoiturage). Les individus les moins
prêts à faire cet arbitrage sont ceux qu’il
convient d’inciter davantage par des
politiques ciblées.
Précisément, que savons-nous des
bénéfices des incitations monétaires
sur
les
changements
de
comportement ?
Nous savons bien que les individus
réagissent aux incitations monétaires,
qu’elles soient positives (récompenses) ou
négatives (sanctions) en adaptant leurs
comportements : davantage d’incitations
conduit à davantage d’effort. Ce que nous
savons moins bien anticiper en revanche
est l’effet de l’introduction d’une incitation
là où elle n’existait pas auparavant. Nous
connaissons
des
exemples
où
l’introduction d’incitations monétaires peut
avoir un effet contreproductif. C’est le cas
en particulier dans les domaines où les
pratiques dépendent de la bonne volonté
ou de la morale des citoyens. Introduire de
L’expérience de terrain consisterait à
sélectionner des quartiers de Lyon
auxquels on affecterait de manière
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l’argent là où la morale guide les
comportements peut décourager ceux qui
faisaient une « bonne action » sans
contrepartie sans toujours avoir des effets
puissants sur ceux qui n’ont pas de
motivation intrinsèque à adopter des
comportements adéquats. La prise en
compte du contexte revêt une importance
fondamentale dans l’étude des effets des
incitations. On connaît également assez
mal la temporalité de l’effet des incitations
et l’effet de leur régularité et de leur
fréquence sur les choix. Beaucoup de
recherches restent à développer !
heureux avec les moyens limités
d’économies en crise. L’économiste peut
participer à cette démarche, parce qu’il
cherche à comprendre comment créer
plus de valeur mais aussi plus de bonheur
et de satisfaction. Il n’est pas donc
étonnant de voir qu’aujourd’hui les
politiques cherchent à recourir aux travaux
issus de l’économie comportementale et
que les comportementalistes veulent
contribuer à ces réflexions. Ainsi faut-il
comprendre le succès du livre de Thaler et
Sunstein,
« Nudge »
ou
comment
améliorer les décisions sur la santé ; la
richesse et le bonheur. Il convient toutefois
de savoir jusqu’où ne pas aller dans la
manipulation !
En dehors de l’expérimentation en
laboratoire, quelles sont les autres
méthodes
qu’applique
votre
laboratoire ?
En dehors des expériences en laboratoire
avec des étudiants, nous faisons aussi
des
expériences
de
terrain
« artefactuelles » par exemple dans des
entreprises avec des salariés ou des
managers ou dans des pays en
développement. Nous n’avons pas encore
fait
d’expérience
randomisée
mais
j’aimerais beaucoup pouvoir développer
cette méthode à Lyon car elle donne des
résultats très puissants ! Cela suppose un
partenariat solide avec une institution.
Aujourd’hui, auprès de qui valorisezvous vos travaux ?
Nous travaillons notamment avec EDF et
l’AFTI (Association Française des Titres)
sur l’élaboration de règles d’organisation
des marchés permettant des gains
d’efficacité, et nous réalisons des
expériences dans des entreprises sur des
sujets de ressources humaines, par
exemple les attitudes face au risque au
Crédit Suisse. Nous diffusons nos travaux
à la fois dans des revues scientifiques et
en direction d’un plus grand public par
exemple dans le cadre des Journées de
l’Economie de Lyon. Nous ne travaillons
pas encore avec des collectivités locales.
Nous ferons de plus en plus de
valorisation sans que cela soit au
détriment de la recherche fondamentale.
La sphère politique semble de plus en
plus s’intéresser aux outils de
l’économie comportementale. Quel
regard
portez-vous
sur
cette
tendance ?
Les hommes politiques cherchent des
méthodes pour rendre les citoyens plus
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Le poids important du GATE dans la recherche lyonnaise
Constitué en 1997, le GATE a fusionné avec le CREUSET de l’Université Jean Monnet
Saint-Etienne en janvier 2010 pour créer le "GATE Lyon-Saint-Etienne". Le GATE LyonSaint-Etienne est une Unité Mixte de Recherche (UMR 5824) rattachée à titre principal au
CNRS (INSHS) et à l’Université Lumière-Lyon 2, et à titre secondaire à l’Université Jean
Monnet-St-Etienne, l’Université Claude Bernard-Lyon 1 et L’Ecole Normale Supérieure de
Lyon. Le laboratoire compte près de 100 membres dont près de 50 chercheurs et 35
doctorants.
Les travaux conduits au laboratoire relèvent de l’économie théorique et de l’économie
appliquée. Ils s’appuient sur des modélisations fondées principalement sur la théorie des
jeux, la théorie de la décision et la théorie des contrats. Le laboratoire s’est constitué une
réputation internationale en économie expérimentale et comportementale et en théorie des
jeux. Son évaluation par l’AERES en 2010 s’est traduite par l’attribution de la note A+ (la plus
élevée).
Le GATE Lyon-St-Etienne est équipé à Ecully d’un Laboratoire Expérimental, de 30
ordinateurs et d’appareils de mesures physiologiques qui permettent de tester une variété
importante de jeux. Un laboratoire expérimental mobile permet la réalisation d’expériences
de terrain. Ses informaticiens ont conçu le logiciel d’économie expérimentale (REGATE-NG).
Les chercheurs du laboratoire publient dans les meilleures revues de la discipline: American
Economic Review, Economic Theory, Experimental Economics, Games and Economic
Behavior, Health Economics, International Journal of Game Theory, Journal of Economic
Behavior and Organization, Journal of Economic Geography, Journal of Labor Economics,
Social Choice and Welfare, etc.
Le GATE Lyon-St-Etienne édite une série de Working-Papers, et organise trois séries de
séminaires. Il est organisateur de manifestations nationales et internationales (congrès de
l’Economic Science Association, de l’Association for Public Economic Theory, Journées de
l’AFSE, Doctorales ADRES, …). Il est partenaire scientifique des Journées de l’Economie et
membre institutionnel de l’AFSE et de l’ASFEE.
Le GATE Lyon-St-Etienne développe des coopérations internationales de recherche avec
plus de 60 Universités étrangères dont : University of California at Santa Barbara,
Appalachian State University, George Mason University, University of Sydney, Tilburg
University, Université de Montréal, Beijing Normal University, Aarhus School of Business,
Université Carlos III Madrid, Université Catholique de Louvain-la-Neuve, etc. Des
programmes d’échange permettent aux doctorants de passer 6 mois à l’étranger au cours de
leur parcours doctoral.
Le laboratoire est également à l’origine de la création d’EuroLIO (European Localized
Innovation Observatory), présidé par N. Massard.
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