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Conseils didactiques
Se déplacer en toute sécurité
Vitesse et énergies mécaniques
La sécurité dans les déplacements est, de toute évidence, un des thèmes qui concerne la citoyenneté.
La technologie a donné aux humains des outils puissants dont l’utilité et la source de plaisir n’est
plus à démontrer. Mais nos moyens de transport peuvent aussi se révéler extrêmement dangereux,
en plus de porter atteinte de façon souvent irrémédiable à l’environnement.
Les notions de position, de vitesse et d’accélération posent des difficultés persistantes à certains
élèves. Les études récentes montrent que c’est en confrontant ses préconceptions à des situations
concrètes que l’élève acquiert au mieux une compréhension des concepts de base de la mécanique.
Il pourra alors transposer efficacement cette compréhension à des situations nouvelles. Le
raisonnement qualitatif et l’explication verbale demandent un niveau d’implication intellectuel élevé, et
aident à comprendre les relations et les différences entre les concepts. Si les difficultés persistent, il
faut les traiter par des situations variées dans des contextes différents
1
.
Développements attendus
Décrire une situation concrète illustrant le principe de conservation de l’énergie mécanique (C1).
Identifier le type d’énergie (cinétique ou potentielle) dans une situation simple (C2).
Identifier les variations d’énergie (cinétique et potentielle) dans un mouvement simple (A1).
Dans une situation simple (telle que le mouvement d’un pendule), l'élève utilise un critère pour distinguer l’énergie
cinétique de l’énergie potentielle. Après avoir analysé les variations de ces énergies, il met le principe de
conservation de l'énergie mécanique en évidence.
Proposer et tester une méthode permettant d’estimer l’ordre de grandeur d’une vitesse dans une situation
concrète ou expérimentale (A3).
L’élève propose et teste une méthode permettant d’estimer l’ordre de grandeur d’une vitesse dans une situation
concrète ou expérimentale.
Sur base de documents fournis, avancer une réponse argumentée permettant d’expliquer une situation de la vie
courante (T1).
L’élève explique, par exemple,
les différents dégâts occasionnés lors d’une collision axiale entre deux véhicules,
une affirmation de la sécurité routière du type : « une collision d’une voiture à 90 km/h contre un mur
correspond à la chute de cette même voiture d’une hauteur de onze étages ».
1
D’après L.C. McDermott, Conceptions des élèves en mécanique, Department of physics, University of
Washington, Seattle, Washington, USA, http://icar.univ-lyon2.fr/gric3/ressources/ICPE/francais/partieC/C1.pdf ,
document consulté le 1/1/2015.
HPT
Formation scientifique
UAA15
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Exemples de situations d’apprentissages
Appliquer les lois permettant de calculer les énergies cinétique et potentielle gravifique à des
valeurs mesurées lors d’expériences pour vérifier la conservation de l’énergie mécanique d’un
mobile au cours du temps (Voir fiche d’expérience « Conservation de l’énergie mécanique »).
C1, C2, A1, A3
Tenter d’enfoncer des clous identiques dans une planche avec des marteaux de masses très
différentes. C2, A1
Mener une investigation sur les facteurs influençant les déformations plastiques lors d’une
collision à partir de l’examen de séquences de crash-tests (Voir fiche d’investigation « Analyse de
collisions »). T1, A3
Mesurer les effets d’une collision avec du matériel simple et mettre en évidence différents
paramètres (Voir fiche d’expérience « Modélisation de collisions »). C1, T1, A3
Notions mises en place
L’énergie est une grandeur qui se conserve et qui mesure la capacité d’un système à produire
un effet. L’énergie peut prendre plusieurs formes :
o Energie mécanique. Cette forme d’énergie peut être liée à
la vitesse d’un objet (énergie cinétique) ;
la hauteur d’un objet (énergie potentielle gravifique) ;
la déformation d’un système élastique (énergie potentielle élastique)
o Energie thermique (ou calorifique) (liée la température d’un objet)
o Energie électrostatique (liée à la séparation de charges électriques sur des objets distincts)
o Energie chimique (liée à la réactivité chimique de certaines substances)
o Energie nucléaire (liée à la fission ou à la fusion de noyaux atomiques)
La masse d'un objet est liée à la quantité de matière qui constitue l’objet. Elle se mesure en
kilogrammes (kg) à l'aide d'une balance et ne dépend pas de l'endroit l'objet se trouve.
Le déplacement d d’un mobile pendant une certaine durée t est la distance qu’a parcourue un
de ses points, si on peut considérer qu’il s’est déplacé en ligne droite et sans tourner sur lui-
même pendant cette durée.
La vitesse moyenne v d’un mobile est le rapport
(unité SI : 1 m/s). Si la vitesse d’un
mobile varie, il peut être utile de connaître sa vitesse instantanée qui correspond à sa vitesse à
un moment précis. Elle correspond à la vitesse moyenne mesurée sur une durée suffisamment
petite.
L’énergie cinétique d’un mobile se détermine à l’aide de l’expression 
, :
m est la masse du mobile (unité SI : 1 kg) ;
v est la vitesse instantanée du mobile (unité SI : 1 m/s) ;
Ec est l’énergie cinétique (unité SI : 1 J).
L’énergie potentielle gravifique (ou simplement énergie potentielle) d’un objet se détermine à
l’aide de l’expression , :
m est la masse de l’objet (unité SI : 1 kg) ;
g est la constante de pesanteur, et vaut 9,81 N/kg dans nos régions ;
h est l’altitude du centre de gravité de l’objet par rapport à une hauteur de référence
(unité SI : 1 m);
Ep est l’énergie potentielle gravifique (unité SI : 1 J).
Considérons un système isolé, c’est-à-dire sans transferts d’énergie depuis ou vers l’extérieur.
Nous appelons énergie mécanique du système la somme des énergies cinétique et potentielle
gravifique des différents éléments du système :
Em = Ec + Ep
Si les frottements sont suffisamment faibles pour pouvoir être négligés (système idéalisé),
l’énergie mécanique Em du système reste constante. Cet énoncé est appelé principe de
conservation de l’énergie mécanique.
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Dans la réalité, les frottements ne peuvent jamais être totalement négligés, et l’énergie
mécanique d’un système diminue progressivement au cours du temps. Les forces de frottement
dissipent progressivement de l’énergie en transformant de l’énergie mécanique en énergie
thermique. Si ces forces sont suffisamment intenses, ce processus peut s’accompagner de
déformations permanentes (déformations plastiques) d’un objet.
Remarques pour le professeur
Faut-il mieux commencer cette UAA par les énergies ou par la loi fondamentale de la dynamique ?
Les deux options se défendent. Si les élèves ont besoin d'être rassurés, il sera préférable de
commencer cette UAA par les énergies, car on se contente alors d'en faire le bilan entre les
situations initiale et finale d'un phénomène, sans se soucier de l'évolution plus précise des
mouvements. Par contre, si la classe comporte des élèves provenant de l'enseignement général,
ceux-ci auront déjà vu en détail les transformations d'énergie et le travail d'une force au cours de
physique en 4ème, et il sera peut-être préférable de commencer par les lois de Newton pour les
entraîner dans quelque chose de neuf, ou à tout le moins leur proposer de nouvelles expériences.
Comment justifier les expressions des énergies cinétique et potentielle ?
Il ne faut pas démontrer les expressions des énergies mécaniques. Tout au plus, on pourra
éventuellement illustrer le fait que l’énergie cinétique est proportionnelle au carré de la vitesse en
se basant sur la conservation de l’énergie mécanique. On pourra également se baser sur des
mesures de hauteur et de vitesse lors de l’observation du mouvement d’un mobile présentant des
frottements négligeables pour vérifier que l’énergie totale est conservée (objet en chute libre,
chariot le long d’un plan incliné, pendule...). Notons qu’une bille roulant sur un rail ne se prête pas
à cette vérification, à cause de l’énergie cinétique de rotation de la bille qui vaut 40 % de son
énergie cinétique. Dans le cas d’un chariot, on peut considérer l’énergie de rotation des roues
comme négligeable.
En cas de manque de temps, on pourra se contenter de proposer des illustrations numériques des
formules en montrant par exemple que l'énergie cinétique dissipée lors d'un crash est doublée
quand la masse du hicule est doublée, et est quadruplée quand sa vitesse est doublée. Notons
toutefois que ce cours met plus l’accent sur la compréhension qualitative des transformations
d’énergie que sur la quantification et les calculs.
Faut-il utiliser des diagrammes en flèche-tuyau pour représenter les transferts d’énergie ?
Les diagrammes en flèche-tuyau se prêtent bien à une description qualitative des transferts et
transformations d’énergie en représentant les différentes formes d’énergie sous forme de réservoir,
et en associant les phénomènes avec des flèches-tuyau.
Les descriptions qualitatives feront aussi utilement intervenir des situations impliquant de l’énergie
potentielle élastique (en cas de collision avec une déformation provisoire, comme avec un ressort),
de l’énergie dissipée (en cas de collision avec des déformations permanentes, comme lors d’un
accident, ou en cas d’échauffements dus à des frottements ou freinages divers).
Notons que l’UAA20 fera intervenir à nouveau les transformations d’énergie dans un contexte plus
large.
Les simulations informatiques peuvent-elles remplacer les expérimentations menées en classe ?
Les simulations informatiques (type animations Flash par exemple) peuvent apparaître comme des
alternatives possibles lorsque les conditions matérielles ou la composition de la classe rendent la
mise sur pied d’une véritable démarche expérimentale difficile. Mais leur défaut principal est que ce
sont des expériences « idéales », qui suivent les lois mathématiques à la perfection. Elles ne
peuvent donc pas remplacer le contact avec le réel et toutes ses imperfections. De plus,
l’expérimentation directe permet de mettre des mots sur des sensations/perceptions, et donne
l’occasion de « faire parler la nature », alors que nos jeunes déjà tellement branchés sur le
virtuel…
Pour mettre en place des expériences vraiment porteuses d’apprentissage, il est utile que
l’enseignant clarifie ce qu’il attend précisément des élèves (par exemple noter le matériel, les
manipulations, les observations…) et veille à séparer l’observation de l’interprétation (en
ménageant éventuellement une pause entre les deux temps…). Le document « Expérimenter,
pour quoi ? » reprend les différentes facettes que peuvent comporter une expérimentation dans
l’enseignement secondaire.
Peut-on expliquer la distance de freinage à l’aide du concept d’énergie ?
Les formules permettant de calculer les énergies cinétiques et potentielles ne font pas intervenir la
durée qui permet de calculer la décélération puis la distance d’arrêt. Il n’est donc pas possible, à ce
niveau, de calculer la distance de freinage en appliquant la conservation d’énergie.
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Liens avec les autres disciplines, liens avec la vie courante
Les traumatismes en cas de choc : le coup du lapin, l’entorse cervicale…
Les enjeux énergétiques et environnementaux liés aux déplacements : carburant, routes,
véhicules… (voir cours de géographie)
Fonctions et expressions mathématiques élémentaires.
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Inertie, force et accélération
Les jeunes, habitués à manipuler le virtuel, ne comprennent souvent pas la notion d’inertie : ils
imaginent qu’on peut arrêter un véhicule facilement en toutes circonstances. Plus précisément, ils ne
sont pas conscients de tous les paramètres qui peuvent provoquer l’allongement de la distance d’arrêt
d’un véhicule, la vitesse, l’état mouillé ou sec de la route...
Certains élèves sont persuadés que lorsqu’ils lâchent un objet par la fenêtre d’une voiture en
mouvement, l’objet est propulsé vers l’arrière.
Certains élèves ne comprennent pas pourquoi la force de frottement ne varie pas en fonction de l'aire
de la surface d’appui, or elle est pratiquement la même lorsqu'un bloc est posé sur sa tranche et
lorsqu’il est posé à plat.
Développements attendus
Associer la distance d’arrêt d’un véhicule aux paramètres dont elle dépend (C3).
Sur base d’une situation concrète, l'élève identifie l’influence des paramètres (par exemple : temps de réaction,
vitesse initiale, état de la route) dont dépend la distance d’arrêt d’un véhicule.
Utiliser un abaque donnant les distances d’arrêt d’un véhicule pour expliquer la pertinence d’une norme de
sécurité routière (A2).
L'élève explique la pertinence de certaines normes de sécurité routière (par exemple : la vitesse adaptée par
temps de pluie, la distance de sécurité sur autoroute, les zones « 30 » aux abords des écoles).
Proposer et tester une méthode permettant destimer l’ordre de grandeur d’une vitesse dans une situation
concrète ou expérimentale (A3).
L’élève propose et teste une méthode permettant d’estimer l’ordre de grandeur d’une vitesse dans une situation
concrète ou expérimentale.
Résoudre un exercice simple reliant vitesse, distance et durée (A4).
L'élève résout un exercice simple se rapportant à une situation réelle et reliant vitesse, distance et durée.
Dans une situation concrète, utiliser la première loi de Newton pour expliquer les effets d’inertie (A5).
A l’aide de la première loi de Newton, l’élève justifie les effets d’inertie dans une situation de roulage (par
exemple : arrêt ou démarrage brusque, effet centrifuge).
Identifier les rôles joués par les frottements lors d’un déplacement (A6).
Dans une situation de roulage, l’élève identifie les frottements en présence et en décrit les effets positifs ou
négatifs.
Sur base de documents fournis, avancer une réponse argumentée permettant d’expliquer une situation de la vie
courante (T1).
L’élève explique, par exemple,
l’importance du port de la ceinture de sécurité,
le rôle de l’airbag…
Exemples de situations d’apprentissages
Interpréter des changements de l’état de mouvement d’un mobile en termes de forces, sur base
d’une chronophotographie (voir fiche d’activité « Exploration de chronophotographies »). A3,
A4
Mettre en évidence les effets de l’inertie avec du matériel simple (voir fiche d’expérience
« Principe d’inertie »). → A5, T1
Décrire ce que ressentent les passagers d’un véhicule en mouvement lors de certaines phases de
son mouvement (voir fiche d’activité « Relativité du système de référence »). → A5, T1
Chronométrer un élève lors d’une performance (par exemple une course ou une nage lors d’un
cours d’éducation physique) et en duire des vitesses moyennes, ainsi des vitesses pour
différentes phases du mouvement. → A3, A4
Filmer l’indicateur de vitesse lors d’un trajet en voiture, puis, lors de l’analyse du film en classe,
déterminer des accélérations moyennes pour différentes phases du mouvement. → A3
Placer divers objets (gomme, taille-crayon en bois, crayon, bille, lest en acier, livre, …) à
l’extrémité d’une planche et soulever progressivement cette extrémité jusqu’à ce que les objets
commencent à rouler ou glisser les uns après les autres. → A6
Construire et tester un système d’amortissement visant à limiter les dégradations en cas de
collision (voir fiche d’investigation « Construction d’un dispositif d’amortissement »). → C3, A6, T1
Mener une investigation sur le lien entre la force exercée sur un objet et la durée mise pour
obtenir un certain changement de vitesse (voir fiche d’investigation « Accélération d’une planche à
roulette »). → C3
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