© Jean-Louis Fernandez
DOSSIER PEDAGOGIQUE
notre peur de
n’être
Fabrice Murgia
notre peur de n’être
Fabrice Murgia
IntentIon
Ce dossier est un dossier d’accompagnement, il a pour but de donner des «clés de lecture» du spectacle aux enseignants,
et ce afin de mieux préparer les élèves, les étudiants, à comprendre la démarche artistique.
découpage
I .Le travail de Fabrice Murgia : parcours & univers
1. Parcours
2. Univers
II. Notre peur de nêtre
L’histoire
Les thématiques du spectacle
1. La génération Y ou 2.0
2. Exister à travers un monde virtuel
2.1 .La sphère de l’intime et identité virtuelle : éléments d’analyse
- le concept d’extimité et la construction de soi
- L’homme et ses besoins
- Mise en scène de la vie quotidienne : théâtralité
III. Fragilité de lêtre humain
IV. Le point de vue d’un artiste
- Rencontre avec le philosophe Michel Serres
V. Pour approfondir le sujet
VI. Références bibliographiques
VII. Annexes dossier de presse
Dossier réalisé par le Centre Culturel Théâtre de Namur – Magali Company / Marine Haulot
DOSSIER PÉDAGOGIQUE
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I. Le travaIL de FabrIce murgIa
1. parcourS
Fabrice Murgia est né en 1983 à Verviers, il s’inscrit au
Conservatoire de Liège au cours de Jacques Delcuvellerie,
il travaille comme acteur pour le théâtre, le cinéma et la
télévision. Aujourd’hui, il exerce en tant qu’auteur, metteur
en scène, et comédien. Il a sa propre compagnie « Artara »
contraction d’Artaud pour Antonin Artaud et de Sankara.
En 2009, il écrit et met en scène son premier spectacle, Le
chagrin des Ogres, issu de son projet de fin d’étude, qu’il
présente au Festival de Liège et qui deviendra un énorme
succès. Il sera joué plus 300 fois, et cela même au Chili.
En 2009, il devient artiste associé du Théâtre National à
Bruxelles. C’est dans ce cadre, et en coproduction avec
le Festival de Liège, lAncre et la Maison de la Culture de
Tournai qu’il créé ses deux spectacles suivants : LIFE:RESET /
Chronique d’une ville épuisée, - une étrange pièce muette -,
et Dieu est un DJ, adapté du texte homonyme de Falk Richter.
En trois spectacles, Fabrice Murgia pose les jalons d’un
travail singulier : actualité des langages scéniques, tons
et problématiques, points de vue originaux sur des
thèmes générationnels, spectacles hyper-sensoriels
combinant narration et jeu d’acteurs avec les ressources
des technologies avancées du son et de l’image.
En janvier 2012, Fabrice dévoile Exils, création ouvrant
lambitieux projet européen Villes en scène / Cities on
stage initié par le Théâtre National (7 metteurs en scène
européens travaillent la question du «vivre ensemble» et de
la multiculturalité dans les villes européennes). En même
temps que lexil au sens politique, cest le «sentiment d’exil»
qui est exploré, exil hors d’ «une vie et d’une pensée à soi»
lorsque la soumission aux injonctions du système devient
trop anesthésiante.
En avril 2012, Les enfants de Jéhovah est créé au Théâtre
Vidy-Lausanne. Inspiré par une lointaine histoire familiale,
le spectacle questionne la mécanique et les effets de
lendoctrinement notamment chez les groupes religieux à
tendance sectaire tels les Témoins de Jéhovah.
Septembre 2012, GhostRoad
Gost Road voit le jour au Rotterdamse Schouwburg : un opus
poétique et chanté sur les lieux en déréliction, les choix de
vie « hors monde » et la question du vieillissement.
Pour Notre peur de nêtre, création pour le Festival d’Avignon
2014, Fabrice Murgia questionne les malaises, les crises
et les aliénations propres à notre époque. Il se penche,
entre autre sur les Hikikomori au Japon : des personnes qui
refusent tout contact avec la société et avec les humains.
Solitude voulue, souhaitée, par tous ceux qui ne supportent
pas la pression sociale trop lourde, trop contraignante.
Août 2014, Fabrice Murgia se voit décerner, par la Biennale
de Venise, un Lion d’argent. Lauteur et metteur en scène est
récompensé pour le caractère innovant de son théâtre.
A 31 ans, Fabrice Murgia a déjà à son actif quelques mises en
scènes considérées comme cultes dont le Chagrin des Ogres.
Cette pièce est particulièrement plébiscitée par un public
jeune.
La Cie Artara rassemble des performeurs, vidéastes,
plasticiens et musiciens autour des pièces de Fabrice Murgia,
dans le souci de témoigner du monde avec le regard et le
langage de leur génération.
DOSSIER PÉDAGOGIQUE
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Photo – Focus Vif
2. unIverS
Fabrice Murgia pose un regard singulier sur le monde
qui lentoure, en choisissant le théâtre comme mode
d’expression, il explore la théâtralité en un langage
qui fait échos à sa génération, celle qu’on nomme la
génération Y ou 2.0., une génération née avec les nouvelles
technologies.
Dans ses créations, il thématise les nouveaux médias :
lutilisation du net, les réseaux sociaux, la vidéo, la musique
électronique. Il se sert précisément de ces moyens
technologiques pour questionner l’impact aliénant de la
technologie virtuelle sur sa génération, surtout du point de
vue des relations sociales, il montre que cette technologie
estompe les frontières entre l’être et le paraître. Ses mises
en scène sont volontairement exacerbées. Par lutilisation
de ces technologies le spectateur est plongé non pas dans
un seul mode de lecture, mais plusieurs, où sont multipliés
les effets : gros plan fixe sur des visages, effets sonores
frôlant parfois l’intolérable, l’induction d’une distance entre
le spectateur et le comédien en projection par web cam.
Fabrice Murgia propose un univers sensitif, il crée des
images oniriques pour nous raconter des histoires, il joue
avec lesthétique par les nouvelles technologies pour
emmener le spectateur dans un récit contemporain qui
nous renvoi à la fragilité de lêtre humain.
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En janvier 2012, Fabrice dévoile Exils © Cie Artara/F.Murgia
II. notre peur de n’être
L’hIStoIre
Le spectacle montre le trajet de 4 personnages : celui d’un
homme veuf, il vient de perdre sa femme, ou sa femme la
quitté, le spectacle ne le dit pas, chacun y trouvera son
interprétation. Il se trouve dans la difficile acceptation de
sa solitude et va chercher refuge dans un dialogue avec une
application de son smartphone.
Hiki, le garçon devenu adulte qui s’est retiré dans sa
chambre et refuse de se confronter au monde extérieur.
C’est par l’intermédiaire des images filmées qu’il pourra
tenter une ouverture vers le monde extérieur.
Et puis il y a sa mère, une immigrée italienne qui vit comme
une tragédie la mise entre parenthèses de son fils, sa raison
de vivre et d’espérer. Elle na plus que ses souvenirs d’un
pays et d’une famille éloignés et hors d’atteinte.
Et enfin, il y a Sarah, une jeune étudiante en communication
qui parle au monde et se parle à elle-même à travers un
dictaphone.
Ces quatre personnages sont accompagnés par des « anges
gardiens », deux figures féminines, habillées de noir qui
racontent les trajectoires des différents protagonistes mais
qui leur parlent aussi, donnent leur avis, dialoguent sur un
ton qui oscille entre le sarcasme et lattention maternelle.
Elles font le lien entre les différents personnages murés
dans leur monologue existentiel.
→ Dans la majorité de ses spectacles, F. Murgia raconte
des histoires d’errance d’individus, de solitude, d’êtres
hypers connectés et pourtant seul. Il pose un regard
sur le type de relations humaines que nous avons
aujourd’hui, sur une génération qui doit fonctionner
avec d’autres repères, d’autres rêves, d’autres
croyances, d’autres besoins.
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