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Conseil Supérieur de la Santé
www.css-hgr.be
DD Double Diagnostic
DSM 5 Diagnostic and Statistical Manual of Mental Disorders, 5th Edition
EDS Etablissement de Défense Sociale
IHP Initiatives d'Habitations Protégées
INAMI Institut National d’Assurance Maladie-Invalidité
IWSM Institut Wallon de Santé Mentale
MSP Maisons de Soins Psychiatriques
NICE National Institute for Health and Care Excellence
OMS Organisation Mondiale de la Santé
ONU Organisation des Nations Unies
PHARE Personne Handicapée Autonomie Recherchée
SSM Services de Santé mentale
SWPBS School-Wide Positive Behavior Support
VAPH Vlaams Agentschap voor Personen met een Handicap
1. INTRODUCTION ET QUESTION
Les personnes avec une déficience intellectuelle sont confrontées à de nombreux défis,
particulièrement si elles présentent en plus des problèmes de santé mentale. Ce qui est propre à
ces personnes est que, en raison notamment de leurs aptitudes cognitives, communicatives et
émotionnelles réduites, elles rencontrent des difficultés à exprimer les problèmes de leur vie
quotidienne, ce qui peut résulter en troubles du comportement (violence physique et/ou verbale,
destructions diverses, automutilation, etc.). Cette situation est source de souffrance pour ces
personnes et leur famille, d’incompréhension chez certains professionnels ainsi que de la société
civile, et parfois d’exclusion des services qui leur sont destinés.
La notion de "double diagnostic" (DD) désigne la problématique des personnes atteintes d'une
déficience intellectuelle ainsi que de problèmes de santé mentale. Un changement de paradigme
s'est opéré dans ce domaine, et ces personnes ne sont plus perçues comme des patients, mais
bien comme des citoyens. En même temps, il s'avère que cela n'exclut pas que ces dernières
(comme tout autre citoyen) peuvent également être affectées par des problèmes de santé
mentale. Les études démontrent unanimement que ces personnes sont plus vulnérables à ces
problèmes (Galli-Carminati, 2002). En outre, nous sommes confrontés au fait que ceux-ci se
produisent de plus en plus tôt, sont de plus en plus graves et complexes.
En tant que société, nous sommes amenés à relever un défi majeur en apportant une réponse
axée sur l'avenir au problème du «double diagnostic». A l'heure actuelle, nous ne disposons
guère d'une réponse efficace et adaptée, ni des moyens nécessaires. Et ce, qui soient
conformes aux principes directeurs actuels dans les soins aux personnes atteintes d'une
déficience intellectuelle et aux évolutions dans les soins de santé et les cadres législatifs y
afférant.
Dans la pratique actuelle, des différences importantes existent d'une région à l'autre. Le besoin
semble toutefois être le plus important à Bruxelles.
Afin de répondre à cette préoccupation, plusieurs initiatives ont été prises ces dernières années
par diverses autorités, organismes et associations (voir plus loin la description de celles-ci).
Or, dans la demande d’étude des besoins de cette population introduite en 2014 au CSS, le SPF
Santé Publique indique que « la mise à disposition d’une Cellule Mobile d’Intervention ne suffit
parfois pas et qu’il faille envisager, notamment lorsque la sévérité du trouble l’exige, une
hospitalisation (ou time-out). Nous constatons que de nombreuses régions sont dépourvues de
possibilité d’accueil hospitalier spécialisé à cet égard ».
Le présent avis vise donc à répondre à trois questions relatives aux services disponibles pour ces
personnes, à savoir : « évaluer a) les besoins du groupe-cible ; b) l’offre d’hébergement
hospitalier spécialisé en vue d’envisager la nécessité éventuelle de lits hospitaliers double
diagnostic, et c) proposer des indications concernant l’implantation de ces lits hospitaliers (où et
comment) ». Sur cette base, le Ministre fédéral de la santé publique pourrait, d’après la demande