LA DOCTRINE SOCIALE DE L’EGLISE ET L’ECOLE CATHOLIQUE
INTRODUCTION
Depuis plus d’un siĂšcle, les catholiques ont analysĂ© les enjeux de la vie en sociĂ©tĂ© pour proposer des
principes fondamentaux, dĂ©gager les critĂšres de jugement et suggĂ©rer des orientations concrĂštes. C’est
l’ensemble de cette pensĂ©e que l’on appelle « doctrine sociale catholique ».
Centesimus annus (1991), n° 54 :
« (
) la doctrine sociale a par elle-mĂȘme la valeur d'un instrument d'Ă©vangĂ©lisation : en tant que telle, Ă 
tout homme elle annonce Dieu et le mystĂšre du salut dans le Christ, et, pour la mĂȘme raison, elle rĂ©vĂšle
l'homme Ă  lui-mĂȘme. Sous cet Ă©clairage, et seulement sous cet Ă©clairage, elle s'occupe du reste : les droits
humains (
), la famille et l'Ă©ducation, les devoirs de l'Etat, (
). »
La doctrine sociale n’offre pas des solutions techniques aux diffĂ©rents dĂ©fis. Elle analyse les mĂ©canismes
économiques ou sociopolitiques et dénonce des situations inhumaines, appelle au changement et dessine les
objectifs sociĂ©taux vers lesquels il faut tendre. Cette doctrine n’est pas figĂ©e, mais toujours en Ă©volution. Elle
s’applique de plusieurs façons : la relation d’une personne vis-Ă -vis des autoritĂ©s ; les relations Ă©conomiques
nationales, internationales ; les questions de la paix ; et plus rĂ©cemment, la relation entre l’homme et la
nature.
Bref historique
1. LĂ©on XIII – Rerum Novarum (1891) : est Ă  l’origine d’un mouvement nouveau dans l’Eglise. On prend
conscience que la solution Ă  la question sociale est l’affaire de tous. L’encyclique favorise le dĂ©ploiement
d’une vĂ©ritable crĂ©ativitĂ© en mobilisant les procĂ©dures de la dĂ©mocratie reprĂ©sentative. On assiste bientĂŽt
Ă  la naissance d’institutions sociales catholiques : syndicats et secrĂ©tariats sociaux. La conviction sous-
jacente en est que l’Evangile n’est pas seulement une « bonne nouvelle » pour la vie personnelle et la
sphĂšre privĂ©e, mais aussi pour l’organisation des structures de la sociĂ©tĂ©.
2. Pie XI – Quadragesimo Anno (1931) : Ă©nonce les grands principes qui structurent la doctrine sociale,
comme le principe de subsidiarité.
3. Jean XXIII – Mater et Magistra (1961).
4. Concile Vatican II (1962 Ă  1965) – Gaudium et Spes (1965) : Ă  la lumiĂšre de l’Evangile, les chrĂ©tiens
sont invités à dégager le sens des événements et des situations présentes (particuliÚrement en apprenant à
scruter et interpréter les « signes des temps »), à mettre en évidence les valeurs humaines et chrétiennes
engagées dans les situations et les contextes considérés, et à expérimenter des solutions novatrices.
5. Paul VI – Octogesima Adveniens (lettre apostolique, 1971).
6. Jean-Paul II – Laborem Exercens (1981) et Centesimus Annus (1991).
7. BenoĂźt XVI – Caritas in Veritate (2009) : dans cette lettre encyclique, le Pape introduit l’idĂ©e de gratuitĂ©
et de don. Il rappelle qu’il y a une place pour un espace de gratuitĂ©, d’échange non marchand, mĂȘme Ă 
l’intĂ©rieur des Ă©conomies de marchĂ©. Sinon, cela provoquera un dĂ©veloppement humain incomplet et
inégal.
La doctrine sociale a eu une grande influence sur les grands penseurs du XXe siĂšcle. En France : Emmanuel
MOUNIER (1905-1950), Jacques MARITAIN (1882-1973) et Yves R. SIMON (1903-1961). En
Allemagne : Oswald von NELL-BREUNING (1890-1991) et Romano GUARDINI (1885-1968).
Actuellement, on peut mentionner : William T. CAVANAUGH, Donald DORR, David HOLLENBACH, Ian
LINDEN et Paul VALLELY. En Belgique (KUL) : Johan VERSTRAETEN. Aux Pays-Bas : Wim van de
DONK.
Les chrétiens sont appelés à apporter leur contribution propre à la doctrine sociale, à humaniser la vie
sociale. Ils apportent un surplus de signification à toutes les activités humaines en référant celles-ci à Dieu
qui se rĂ©vĂšle dans l’histoire. L’enseignement et la diffusion de la doctrine sociale font partie de la mission
d’évangĂ©lisation de l’Eglise.
La doctrine sociale propose des pistes de réflexion face aux problÚmes de chaque époque et ce, à trois
niveaux. D’abord, les grands principes : solidaritĂ©, subsidiaritĂ©, bien commun ; puis, des critĂšres de
jugement, trĂšs prĂ©sents dans l’encyclique Caritas in Veritate de BenoĂźt XVI ; enfin, des directives d’action.
2
PREMIÈRE PARTIE
UN HUMANISME INTÉGRAL ET SOLIDAIRE
Le titre du texte Ă  lui seul est intĂ©ressant : « UN HUMANISME INTÉGRAL ET SOLIDAIRE ». Il exprime tout un
programme. Il s’agit d’un humanisme qui embrasse l’humanitĂ© entiĂšre et qui veut exprimer la solidaritĂ© avec
tous les hommes.
N° 1 « L'Église continue d'interpeller tous les peuples et toutes les Nations, car ce n'est que dans le nom
de Jésus que le salut est donné à l'homme. »
Nous sommes invitĂ©s Ă  mettre notre vie et le monde sous le signe de l’évĂ©nement pascal.
« Le salut, que le Seigneur Jésus nous a acquis « à un prix précieux » (cf. 1 Co 6, 20; 1 P 1, 18-19),
se réalise dans la vie nouvelle qui attend les justes aprÚs la mort, mais il englobe aussi ce monde,
dans les domaines de l'économie et du travail, de la technique et de la communication, de la société
et de la politique, de la communauté internationale et des rapports entre les cultures et les peuples »
On pourrait y ajouter : l’enseignement.
N° 3 « Aux hommes et aux femmes de notre temps, ses compagnons de voyage, l'Église offre aussi sa
doctrine sociale. »
Je voudrais souligner l’utilisation des mots « compagnons de voyage ». Le texte indique que le
chrétien doit se sentir solidaire avec les hommes et les femmes de son temps. Nous sommes tous des
« compagnons de voyage », et cette présence auprÚs des hommes se fait dans les actes de solidarité et
aussi en paroles.
Plus loin, on peut lire :
« Cette doctrine a une profonde unité, qui jaillit de la Foi en un salut intégral, de l'Espérance en une
justice pleine et de la Charité qui rend tous les hommes vraiment frÚres dans le Christ: »
Le « salut intégral » ne concerne pas seulement la vie aprÚs la mort, mais également le monde actuel.
Et en mĂȘme temps, « une charitĂ© qui rend tous les hommes vraiment frĂšres dans le Christ » : le
chrétien est donc appelé à témoigner de Dieu qui a aimé le monde en Jésus-Christ (Jean 3, 16).
N° 4 « En se découvrant aimé de Dieu, l'homme comprend sa dignité transcendante, il apprend à ne pas
se contenter de soi et Ă  rencontrer l'autre dans un tissu de relations toujours plus authentiquement
humaines. »
Le premier message d’un Ă©ducateur Ă  l’enfant est donc : « tu es aimĂ© par Dieu ». Ce message rend Ă 
l’homme sa vĂ©ritable dignitĂ© humaine et supĂ©rieure. C’est ainsi que l’élĂšve apprendra Ă  ne pas se
contenter de soi et Ă  rencontrer l’autre dans un tissu de relations authentiquement humaines. L’école
est un de ces lieux oĂč les jeunes croissent – ensemble – en humanitĂ©, dans la certitude qu’ils sont
aimĂ©s par Dieu. C’est en rĂ©sumĂ© tout le programme d’une Ă©cole catholique.
« Inséré dans cette perspective, tout homme de bonne volonté peut entrevoir les vastes horizons de la
justice et du développement humain dans la vérité et dans le bien. »
« Des hommes rendus nouveaux grùce à l'amour de Dieu sont en mesure de changer les rÚgles et la
qualité des relations, ainsi que les structures sociales: ce sont des personnes capables d'apporter la
paix lĂ  oĂč sont les conflits, de construire et de cultiver des rapports fraternels lĂ  oĂč se trouve la
haine, de chercher la justice lĂ  oĂč domine l'exploitation de l'homme par l'homme. Seul l'amour est
capable de transformer de façon radicale les rapports que les ĂȘtres humains entretiennent entre
eux. »
Ce nouvel esprit du Christ est donc nécessaire pour entrer de façon libératrice dans les relations
humaines.
On peut rencontrer beaucoup d’opposition de l’extĂ©rieur, mais aussi de l’intĂ©rieur de nos
communautĂ©s. Pensons Ă  un management qui se veut purement Ă©conomique sans s’intĂ©resser aux
conditions de la rencontre humaine ni Ă  des moments de repos.
3
N° 5 Dans le texte des N° 4 et 5, nous voyons que la doctrine sociale de l’Eglise a un point de dĂ©part
thĂ©ologique : l’homme est aimĂ© de Dieu, l’homme est libĂ©rĂ© et il est libre (libre « de » et libre « Ă  »).
Le croyant qui s’est fait ouvrir les yeux par la croix du Christ est capable de regarder, avec un regard
neuf, les besoins du monde, et d’agir. (Besoins de justice, de travail, de respect, de nourriture,
d’alphabĂ©tisation, de santĂ©, de demeure, de sens, de compagnie, d’intĂ©gration sociale, de paix, de
respect des droits humains.)
N° 6 « L'amour chrétien pousse à dénoncer, à proposer et à s'engager en vue de projets culturels et
sociaux, vers une action effective qui incite tous ceux qui ont sincùrement à cƓur le sort de l'homme
à offrir leur contribution. »
Le destin de l’humanitĂ© requiert une prise commune de responsabilitĂ©, inspirĂ©e par un humanisme
intégral et solidaire. Comment transformer ce programme dans un projet éducatif qui mobilise
l’ensemble de la communautĂ© Ă©ducative Ă  collaborer de façon crĂ©ative ? Le fait que l’inspiration soit
un humanisme intĂ©gral et solidaire nous montre que la maniĂšre d’ĂȘtre chrĂ©tien-dans-le-monde
consiste Ă  promouvoir l’humanitĂ© de l’homme entier dans la solidaritĂ©.
N° 13 « Au service de l'entiÚre vérité de l'homme
Ce document est un acte de service rendu par l'Église aux hommes et aux femmes de notre temps
(
). Dans cette perspective, ‘‘aucune ambition terrestre ne pousse l'Église; elle ne vise qu'un seul
but : continuer, sous l'impulsion de l'Esprit consolateur, l'Ɠuvre mĂȘme du Christ, venu dans le
monde pour rendre témoignage à la vérité, pour sauver, non pour condamner, pour servir, non pour
ĂȘtre servi’’ 1.»
L’Eglise souligne donc sa volontĂ© d’ĂȘtre au service du monde.
N° 14 « GrĂące Ă  ce document, l'Église entend fournir une contribution de vĂ©ritĂ© Ă  la question de la place
de l'homme dans la nature et dans la société, affrontée par les civilisations et les cultures dans
lesquelles s'exprime la sagesse de l'humanité. »
Ce qui frappe, c’est le caractĂšre « inclusif » de ce paragraphe. Le document s’enracine dans la lignĂ©e
de la recherche millĂ©naire de l’homme. Quelle est la place de l’univers, de la convivialitĂ© humaine ?
Quel est le sens de l’existence et du mystùre qui l’entoure ? Qu’y a-t-il aprùs cette vie ? Il s’agit pour
nous, éducateurs, de questions qui ont leur place dans le projet éducatif de nos écoles. La voie que le
document indique est de chercher ce qui est dĂ©terminant pour la dignitĂ© de l’homme dans « les
civilisations et les cultures dans lesquelles s'exprime la sagesse de l'humanité ».
Les civilisations et les cultures « (
) se manifestent sous les formes de la religion, de la philosophie
et du gĂ©nie poĂ©tique de tous les temps et de tous les peuples (
). »
Le document cite quelques questions fondamentales de l’existence humaine : « Qui suis-je ?
Pourquoi la douleur, le mal, la mort, malgrĂ© tous les progrĂšs ? À quoi servent tant de conquĂȘtes si
leur prix est bien souvent insupportable ? Qu'y aura-t-il aprĂšs cette vie ? (
) »
La voie indiquĂ©e par l’Eglise est de cheminer avec les hommes, de les accompagner dans leur
questionnement.
Si nous voulons aller à la rencontre des jeunes, nous devons prendre au sérieux leurs questions.
Chercher ce qu’ils cherchent, comprendre leurs joies et leurs peines. Poser leurs questions dans
l’esprit de la foi chrĂ©tienne.
La CONCLUSION de cette premiĂšre partie – N° 19 – souligne un humanisme intĂ©gral et solidaire. Cet
humanisme doit ĂȘtre « (
) capable d'animer un nouvel ordre social, Ă©conomique et politique, fondĂ© sur la
dignitĂ© et sur la libertĂ© de toute personne humaine, Ă  mettre en Ɠuvre dans la paix, dans la justice et dans la
solidarité ».
1 Concile ƒcumĂ©nique Vatican II, Const. past. Gaudium et spes, 3: AAS 58 (1966) 1027.
4
DEUXIÈME PARTIE
LES PRINCIPES DE LA DOCTRINE SOCIALE DE L’ÉGLISE
N° 160 « Les principes permanents de la doctrine sociale de l'Église constituent les vĂ©ritables fondements
de l'enseignement social catholique : à savoir le principe de la dignité de la personne humaine sur
lequel reposent tous les autres principes et contenus de la doctrine sociale, ceux du bien commun,
de la subsidiaritĂ© et de la solidaritĂ©. (
) »
N° 161 « Ces principes ont un caractÚre général et fondamental, car ils concernent la réalité sociale dans
son ensemble : des relations interpersonnelles caractérisées par la proximité et l'immédiateté
jusqu'aux relations favorisées par la politique, l'économie et le droit; des relations entre
communautĂ©s ou groupes jusqu'aux rapports entre les peuples et les nations (
). L'Église les
désigne comme le paramÚtre de référence premier et fondamental pour l'interprétation et
l'évaluation des phénomÚnes sociaux, dans lequel puiser les critÚres de discernement et de conduite
de l'action sociale, en tout domaine. »
N° 162 « (
) L'approfondissement thĂ©orique et l'application (
) de ces principes sociaux font ressortir
clairement la rĂ©ciprocitĂ©, la complĂ©mentaritĂ© et les liens qui les structurent. (
) »
N° 163 « Les principes de la doctrine sociale (
) constituent la premiĂšre articulation de la vĂ©ritĂ© de la
société (
). Ces principes ont une signification profondément morale car ils renvoient aux
fondements ultimes qui ordonnent la vie sociale. (
) »
I. LE PRINCIPE DE LA DIGNITÉ DE LA PERSONNE HUMAINE
Tous les autres principes et contenus de la doctrine sociale de l’Eglise reposent sur ce principe de
« l’intangible dignitĂ© »2 de la personne humaine. Quand l’Eglise « accomplit sa mission d’annoncer
l’Evangile, elle atteste Ă  l’homme, au nom du Christ, sa dignitĂ© propre et sa vocation Ă  la communion des
personnes ».3 L’Eglise souhaite protĂ©ger cette dignitĂ© humaine face Ă  toute tentative d’en proposer des
images réductrices et déformées.
A. La personne humaine « imago Dei »
N° 133 La personne humaine est une créature de Dieu et discerne comme son élément distinctif et
spĂ©cifique le fait d’ĂȘtre Ă  l’image de Dieu. Parce qu’il est Ă  l’image de Dieu, l’homme a la dignitĂ©
de personne : il est quelqu’un. « Il est capable de se connaĂźtre, de se possĂ©der et de librement se
donner et entrer en communion avec d’autres personnes, et il est appelĂ©, par grĂące, Ă  une alliance
avec son CrĂ©ateur, Ă  Lui offrir une rĂ©ponse de foi et d’amour que nul autre ne peut donner Ă  sa
place ».4 Comme personne, « l’homme est sujet actif et responsable de son processus de
croissance, avec la communauté dont il fait partie ».
On voit donc que la dignité humaine défie les hommes et les femmes à faire usage de leurs talents.
Mais en mĂȘme temps, elle implique une responsabilitĂ©, pour soi-mĂȘme et pour les autres, pour
garantir la liberté à tous les hommes.
B. Le respect de la dignité humaine
N° 133 « En aucun cas la personne humaine ne peut ĂȘtre manipulĂ©e Ă  des fins Ă©trangĂšres Ă  son
développement, qui ne peut trouver son accomplissement plein et définitif qu'en Dieu et en son
projet salvifique (
).
L'homme ne (
) peut ĂȘtre soumis Ă  d'injustes restrictions dans l'exercice de ses droits et de sa
liberté. »
« La personne ne peut pas ĂȘtre finalisĂ©e Ă  des projets de caractĂšre Ă©conomique, social et politique
imposĂ©s (
). »
2 Jean XXIII, Mater et Magistra, AAS 53 (1961) 453, 459.
3 CatĂ©chisme de l’Eglise Catholique, 2419.
4 CatĂ©chisme de l’Eglise Catholique, 357.
5
C. L’égale dignitĂ© de toutes les personnes
N° 144 « (
) tous les hommes ont la mĂȘme dignitĂ© de crĂ©ature Ă  son image et Ă  sa ressemblance. (
)
‘‘Il n'y a ni Juif ni Grec, il n'y a ni esclave ni homme libre, il n'y a ni homme ni femme; car tous
vous ne faites qu'un dans le Christ JĂ©sus.’’ 5 (
) c'est aussi le fondement ultime de l'Ă©galitĂ© et de
la fraternité radicales entre les hommes, indépendamment de leur race, nation, sexe, origine,
culture et classe. »
D. Tout l’homme et tous les hommes
Si la personne est le critĂšre, l’objectif de tout dĂ©veloppement doit ĂȘtre tout l’homme et tous les hommes.6 Il
s’agit de viser Ă  un humanisme plĂ©nier et intĂ©gral.
Tout l’homme
Pour le Pape Jean XXIII (Mater et Magistra, 1961), le « développement intégral » de la personne passe par
la prise en compte de sa dimension spirituelle. Paul VI dans son encyclique Populorum Progressio (1967)
n’utilise pas le terme « incrementum » (croissance), mais bien « progressio » (dĂ©veloppement). Il ne veut pas
réduire le développement à ses aspects quantitatifs. Paul VI le présente comme « le passage de conditions de
vie moins humaines » (carences matérielles et morales, structures oppressives) « à des conditions de vie plus
humaines » (possession du nécessaire, acquisition des connaissances et de la culture, respect de la dignité des
autres, reconnaissance des valeurs suprĂȘmes et de Dieu, vie chrĂ©tienne de foi, d’espĂ©rance et de charitĂ©).
Selon BenoĂźt XVI, la clĂ© du problĂšme, c’est l’homme sans Dieu. L’homme a besoin de transcendance. Il n’y
a pas de droits de l’homme lĂ  oĂč la libertĂ© religieuse est menacĂ©e.
Ce dĂ©veloppement intĂ©gral dĂ©range, car l’Eglise manifeste qu’aucun domaine de l’activitĂ© humaine ne se
trouve hors d’une responsabilitĂ© Ă©thique.
Tous les hommes
Considérant le taux de croissance de nos pays, on doit se poser les questions : croissance pour qui ? Est-ce
vraiment un développement humain ?
E. Les droits de l’homme
N° 155 Le respect de la dignité humaine implique que les autorités publiques garantissent la mise en
pratique effective des droits de l’homme.
« En un sens, la source et la synthÚse de ces droits, c'est la liberté religieuse, entendue comme le
droit de vivre dans la vérité de sa foi et conformément à la dignité transcendante de sa personne.»7
N° 157 « Et au niveau des peuples et des nations (
) : les droits des nations ne sont rien d'autre que les
“droits humains” considĂ©rĂ©s Ă  ce niveau spĂ©cifique de la vie communautaire ».
- Le « droit Ă  l’indĂ©pendance »
- Le « droit fondamental à l'existence »
- Le droit à « garder sa propre langue et sa culture »
- Le droit à « mener sa vie suivant ses traditions propres, en excluant naturellement toute
violation des droits humains fondamentaux et, en particulier, l'oppression des minorités »
- Le droit à « construire son avenir en donnant une éducation appropriée à ses jeunes
générations ».
5 Ga 3, 28
6 Expression du PĂšre LEBRET, reprise par Paul VI.
7 Jean-Paul II, encyclique Centesimus Annus, 47, AAS 83 (1991) 851-852.
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