SEKALI 601 Base de Cours analyse syntaxique énoncés complexes

ALA LG 601 Grammaire Linguistique Martine SEKALI
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Introduction à l’énoncé complexe
1) Qu’est-ce qu’un énoncé complexe ?
En fait c’est très simple : c’est un énoncé qui comporte plus d’une relation
prédicative, c'est-à-dire + d’un prédicat (verbe+compléments).
Relation prédicative = relation Sujet / Prédicat (hors détermination)
dès l’instant vous avez plusieurs verbes dans un énoncé, c’est qu’il
s’agit d’un énoncé complexe.
Il faudra donc prendre l’habitude de retrouver les relations prédicatives
imbriquées, reliées dans l’énoncé complexe : souligner les verbes, chercher
leur sujet..
Petit corpus d’exemples de base:
a) I enjoy walking barefoot in the grass (/I enjoy films)
2 relations prédicatives: <I / enjoy sthg> + < I / walk barefoot in the grass >
b) I expect him to arrive at 5.
c) He thought that (Ø) he could walk on water.
d) My brother who lives in Canada is bald.
e) He’s a cop, but he isn’t a bastard.
f) If he’d killed him, he would be in jail now.
La question, bien sûr, est de comprendre ce qui distingue une suite de 2 énoncés
simples d’un énoncé complexe.
Par exemple qu’est-ce qui distingue l’énoncé e) ci-dessus de la suite :
He’s a cop. He isn’t a bastard.
Ou l’énoncé d) du suivant: My brother lives in Canada. He’s bald.
Au niveau du sens: même représentation ?
Au niveau syntaxique : on passe de la parataxe (mis à côté) à l’hypotaxe (mis
en dessous) : deux énoncés indépendants peuvent être juxtaposés, ou bien mis
dans une relation de dépendance.
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Dans un énoncé complexe, les relations prédicatives sont liées, connectées,
imbriquées pour former une sorte de macro relation prédicative :
(S / P
1
) // (S/P
2
)
r
Cette relation entre les 2 relations prédicatives (que l’on appelle souvent des
propositions) est marquée, construite linguistiquement, par un marqueur de
relation (relateur) qui définit un certain type de relation
identifier les relateurs dans les énoncés complexes donnés : -ing, to, that ou
Ø, who, but, if sont des relateurs.
Chaque relateur, comme tout signe linguistique, a un fonctionnement propre, et
donc définit une relation particulière entre les propositions :
- une relation syntaxique particulière
- une relation sémantique particulière.
2) Les enjeux de l’analyse de l’énoncé complexe sont donc doubles :
a) analyse syntaxique :
syntaxe = mettre ensemble (cf synchronie..) : imbriquer, relier, connecter. Il
faut donc connaître et reconnaître les différents types d’imbrications
possibles entre plusieurs propositions.
On commencera donc par établir une typologie des différents types
d’imbrications possibles. Typologie complète des énoncés complexes, pour
mieux les identifier, comprendre leur construction, leur type de dépendance.
b) analyse sémantique : au sein d’un même type de construction, disons,
par exemple, les subordonnées adverbiales (circonstancielles), quelle
différence de dépendance sémantique y a-t-il entre :
When he comes, I’ll tell him / If he comes, I’ll tell him
I saw him run / I saw him running.
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He’s knows this book well because he’s read it twice / Since he’s read this
book twice, he knows it well.
Les différents relateurs contruisent donc des relations de dépendance
sémantiques différentes. On essaiera de cerner le fonctionnement invariant
des relateurs les plus importants, comme on a pu le faire avec les temps
verbaux, les modaux etc.
(SEULE L’ANALYSE SYNTAXIQUE SERA TRAITEE ICI DANS LA
CADRE DE LA REDEFINITION DU PROGRAMME)
Typologie des énoncés complexes
On peut déjà dégager trois grandes catégories de liens inter-propositionnels :
- la parataxe : He left. She cried all day.
2 relations prédicatives indépendantes, juxtaposées. Pas de relateur autre que la
ponctuation (et à l’oral, l’intonation). Donc pas relation syntaxique marquée
autre que la simple juxtaposition. MAIS La parataxe peut induire des relations
sémantiques entre les 2 propositions par leur successivité linéaire, ou par le
bais d’aspects internes: He left. She had cried all day.
- la coordination : and, or but, (for ?)
2 relations prédicatives sont coordonnées sans relation de dépendance et de
hiérarchie : pas une proposition principale et l’autre subordonnée, 2 unités de
même niveau sont reliées co-ordonnées (ordonnées ensemble).
He fell down and hurt himself
Ne peuvent être coordonnées que des unités de même catégorie et de même
fonction.
They left and never came back. (coordination de groupes verbaux)
Paul and Simon eat a lot. (coordination de groupes nominaux sujets)
*He jumped and quickly. (impossible de coordonner un verbe et un adverbe)
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- la subordination (hypotaxe)
2 relations prédicatives sont subordonnées, l’une étant dépendante de l’autre
(sub=sous). Plusieurs propositions peuvent donc être imbriquées
syntaxiquement, comme des poupées russes, grâce à des relateurs. La
proposition subordonnée est ‘régie’ par une principale, elle dépend du verbe dit
‘recteur’ dans la principale, ou d’un nom antécédent dans un groupe nominal.
il existe plusieurs types d’hypotaxe possible, et donc différents types de
subordonnées, qu’on peut classer en 3 grandes catégories qu’on a nommées
selon la fonction que ces subordonnées peuvent occuper par rapport à leur
élément recteur :
- les subordonnées nominales
- les subordonnées relatives
- les subordonnées adverbiale
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Chapitre 2
Analyse syntaxique des énoncés complexe
1) Les subordonnées nominales :
1a) les nominales finies
ex c) He thought [Ø he could walk on water]
2 relations prédicatives:
a<he, think sthg>
b<he, walk on water>
Le relation predicative b) développe le contenu de ce que le sujet he pense, elle
complète la place de COD (le sthg) du verbe dans la relation prédicative a). La
rel pred b est ainsi subordonnée à la principale a), elle complète le verbe recteur
think en tant que COD.
On appelle ces subordonnées des nominales, car elles ont la même fonction
qu’un groupe nominal : elles peuvent avoir la fonction COD ou sujet du verbe
recteur de la principale.
Celles qui sont COD, on les appelle parfois des ‘complétives’.
Ici relateur Ø raccroche la subordonnée à la principale.
John believes [that he’s going to win]
Même construction syntaxique avec une subordonnée nominale introduite par le
relateur that, COD du verbe recteur believe.
Une nominale peut également avoir la fonction sujet du verbe recteur de la
principale :
[That he should be so ugly] surprised everyone.
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