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exportatrices  seront  seulement  sensibles  à  l’évolution du  coût  des  importations.   Ainsi, si  80%  de  l’économie 
dépend des entreprises non exportatrices alors une appréciation de l’euro serait préférable. 
On  évoque  souvent  l’évolution  de  la  devise  euro-dollar  comme  indicateur  de  l’effet-change,  en  raison  de 
l’importance des  échanges  commerciaux  internationaux libellés  en dollars.  La zone  euro est  un cas  particulier 
puisque  la  part  des  échanges  commerciaux  libellés  en  euros  est  importante  pour  les  exportations  (63%  en 
Allemagne, 52% en France) et les importations (55% en Allemagne, 45% en France), ce qui contraste avec des 
pays dont le commerce extérieur est  lié aux échanges  libellés en dollars autant pour les exportations (90% en 
Chine,,  91%  au Brésil)  que  pour  les  importations (93% en Chine, 92%  au  Brésil). Le Japon, disposant d’une 
monnaie échangée sur les marchés internationaux n’a que 48% de ces exportations libellés en dollars mais reste 
exposé sur ses importations (68%). Ainsi, le suivi de la devise euro-dollar est inévitable puisque concentrant 
le principal risque de change pour la France. 
On  retiendra  comme  mesure  du risque de  change  le  taux  de  change  effectif  réel  qui  tient  compte  du  taux de 
change  nominal  et  du  rapport  des  prix  à  l’exportation  de  la  zone  euro  avec  les  pays  extra-zone.  Le  taux  de 
change  effectif  réel  est  une  mesure  significative  de  l’effet  change  global  de  l’euro  sur  le  marché 
international. 
  
La Banque Centrale Européenne (BCE) tient compte de l’effet change comme variable cible de son objectif de 
stabilité  des  prix  qui  lui  permet,  in  fine,  de  déterminer  le  niveau  du  taux  directeur  en  zone  euro.   Une 
appréciation de l’euro face au dollar pourrait alimenter une contraction des prix des biens importés, puisque 40 à 
60% des importations sont libellées en dollar selon les pays. Or, une baisse des prix des biens importés augmente 
la probabilité d’un risque désinflationniste par deux mécanismes : 
-  rendre  le  canal  du  taux  d’intérêt  inefficace  si  le  taux  d’inflation  est  trop  faible  en  niveau:  les  injections  de 
liquidité sont sans effet sur l’activité économique puisqu’il n’y a plus d’arbitrage entre monnaie et titre (situation 
de « trappe à liquidité »). 
- ne pas s'accompagner d'un ajustement à la baisse et dans les mêmes proportions des prix à la consommation : 
les  entreprises  ne  pouvant  pas  ajuster  suffisamment  la  masse  salariale  à  la  baisse,  leur  capacité  à  répercuter 
l’ensemble  de  la  baisse  des  prix sur  une  contraction  de  leur  marge  de  profit  demeure  limitée.  Les  prix  à  la 
consommation des biens et services produits en zone euro diminuent dans une proportion moindre à la baisse des 
prix des biens importés d’où une pression concurrentielle plus importante des biens produits à l’étranger sur les 
marchés de biens et services en zone euro. 
  
Sous quelles conditions une dépréciation de l’euro est profitable pour une économie en zone euro? 
La dépréciation de l’euro peut profiter aux entreprises exportatrices de deux manières : 
-  soit  elles  gagnent  des  parts  de  marché  sur  le  marché  international :  la  hausse  de  la  demande  extérieure 
augmente leurs exportations en volume. 
-  soit  elles  augmentent  leurs  marges  dans  une  proportion  égale  à  l’effet  change :  les  prix  des  biens  exportés 
restent inchangés. La hausse des recettes sera utilisée pour investir et améliorer la production. 
Ces effets favorables aux entreprises exportatrices sont possibles sous deux conditions : 
- la première est que la hausse des prix des biens importés ne soit pas aussi importante que la baisse des prix des 
biens exportés, c’est-à-dire qu’il n’y ait pas dégradation du solde extérieur.