CLASSE DE 3e Manhattan colors, Daniel Authouart, 1998. Huile sur toile, 192,5 cm x 273,5 cm, 1998, et lithographie, 2001. 05 : 27 min Période historique : XXe siècle Grand domaine artistique : Arts du visuel Thématique : Art, cinéma, publicité, hyperréalisme / Arts, ruptures, continuités I – Contexte Daniel Authouart (né en 1943) 00 : 08 min Né en 1943 en Normandie dans un milieu modeste, Daniel Authouart s’inscrit à l’école des Beaux-arts de Rouen où il étudie la peinture, l’architecture et la publicité. Il commence à travailler dans des cabinets d’architecte, puis enseigne la peinture. À partir de 1974, des expositions lui donnent une notoriété en France et aux États-Unis qui lui permet de se consacrer à son œuvre. Ses toiles, souvent qualifiées d’« hyperréalistes », combinent son goût pour la peinture figurative contemporaine et une fascination pour la culture populaire américaine. Chronologie 00 : 42 min Le travail de Daniel Authouart, qui commence en France, prend une dimension internationale à partir de son voyage aux États-Unis en 1983. 1972 : Première exposition en Normandie 1980 : Première participation à la FIAC 1983 : Voyage aux États-Unis 1998 : Trilogie New-yorkaise 2003 : Rétrospective « Le grand canyon du supermarché des images » 2009 : Exposition « Art contemporain et bande dessinée » L’hyperréalisme 01 : 07 min Courant pictural américain apparu dans les années 1960, en réaction à l’expressionnisme abstrait de J. Pollock, l’hyperréalisme se caractérise par un refus de la peinture gestuelle et un retour assumé à la figuration. La démarche des hyperréalistes peut sembler proche de celle du Pop art. Comme Andy Warhol, ils utilisent la photographie et s’inspirent de la culture populaire. En revanche, ils se refusent à faire porter à leurs œuvres un message politique. Leur recherche esthétique se concentre sur la traduction picturale du réalisme photographique avec un souci du dessin et du détail. II – Analyse de l’œuvre Time Square et Manhattan 01 : 46 min Time Square est au cœur de Manhattan. La place doit son nom à la tour couverte de publicités lumineuses qui fut pendant longtemps le siège du New York Times. Les magasins de prestige, les théâtres de Broadway, de grandes firmes, ou encore le Nasdaq, sont situés à proximité. Lieu touristique toujours animé, c’est aussi un lieu de rassemblement populaire pour le Nouvel An et les grands événements politiques. Time Square, comme New York, change tout le temps. Une partie des immeubles et des enseignes peintes par Daniel Authouart ont disparu. 1 CLASSE DE 3e Mythologies américaines 02 : 19 min L’Amérique s’est construite autour de mythes largement diffusés par la culture populaire : un pays ouvert aux immigrants (le paquebot à gauche), de grands espaces vierges (Monument Valley à droite), la liberté de circuler… C’est aussi le pays de la presse et de la liberté d’expression. Authouart, non sans une certaine ironie montre, à côté du sérieux New York Times, les tabloïds comme Usa Today ou la presse à scandale (New York Post). On devine aussi la Une de The Village Voice, journal culturel. Cinéma 02 : 55 min Sur cette toile, Daniel Authouart a rassemblé la diversité des sources de l’art américain. Il rend un hommage à la culture populaire américaine dont le cinéma est l’expression majeure. Son œuvre est truffée de références cinématographiques : l’indien et le cowboy, figures emblématiques de la conquête de l’Ouest et du Western ; les affiches de grands films comme King Kong, Vérités et Mensonges d’Orson Welles, Les Oiseaux d’Alfred Hitchcock. Daniel Autouart intègre également une allusion à Easy Rider, film culte des hippies au début des années 1970. Enfin, il insère l’affiche en noir et blanc de Manhattan, film de Woody Allen, sur laquelle ajoute le mot « Colors », donnant ainsi son titre au tableau. Peinture 03 : 38 min Depuis la fin de la guerre, New York est devenue une des places majeures de la production artistique. Jean Hélion, Joseph Beuys y ont acquis une notoriété que l’Europe leur refusait. C’est aussi à New York que sont nées des écoles abstraites ou figuratives contemporaines (expressionnisme abstrait, Pop art, figuration narrative). Authouart rend hommage à tous ces précurseurs, il en est l’héritier sans en être le disciple. - Jean Hélion, peintre français installé aux États-Unis. - Joseph Beuys, plasticien allemand connu pour ses performances et ses installations. - Andy Warhol, chef de file du Pop art. - Devant une écolière, Jackson Pollock réalise un « dripping », technique de jet de peinture, sur le cadavre d’un homme. - Pochette de l’album des Rolling Stones Sticky Fingers, réalisée par Andy Warhol. - Tableaux Pop art de Roy Lichtenstein En guise de clin d’œil et de signature, Daniel Authouart glisse ses initiales et sa date de naissance sur la plaque d’immatriculation d’une voiture : « AD 1943 » III – Portée de l’œuvre New York, une ville qui fascine 04 : 43 min Manhattan colors est la dernière toile d’une série où Time Square sert de cadre à la mise en scène de la culture américaine. Authouart multiplie les références aux films américains qui ont baigné sa jeunesse française, il les replace dans un contexte new-yorkais. L’artiste traduit la fascination qu’exerce cette ville sur les étrangers. Les publicités scintillent alors que, par contraste, l’ombre des gratte-ciel obscurcit le bitume. La circulation et la densité humaine de ce carrefour expriment l’énergie et la violence. Les peintres se sont nourris de ce décor mouvant et de cette vitalité pour exprimer le caractère d’une ville-monde. 2