Katérina HALA LES ANNÉES SOIXANTE : UN « ÂGE D`OR » DU

UNIVERSITÉ PARIS–SORBONNE (PARIS IV)
ÉCOLE DOCTORALE 4 : CIVILISATIONS, CULTURES,
LITTÉRATURES ET SOCIÉTÉS
CIRCE (Centre Interdisciplinaire de Recherches Centre-Européennes) dans le cadre du
Centre de Recherches sur les Littératures et Cultures d’Europe Centrale, Orientale et
Balkanique (EA 4084)
UNIVERSITÉ CHARLES DE PRAGUE
DÉPARTEMENT ARTS DU SPECTACLE
Doctorat en cotutelle
Études slaves et Arts du spectacle
Katérina HALA
LES ANNÉES SOIXANTE :
UN « ÂGE D’OR » DU THÉÂTRE
TCHÈQUE ?
Thèse dirigée par M. Xavier Galmiche et Mme Eva Stehlíková
Thèse soutenue en vue de l’obtention du grade de docteur le 16 octobre 2009
Jury :
M. Georges Banu
M. Xavier Galmiche
M. Jan Hyvnar
M. Michel Maslowski
Mme Eva Stehlíková
Dans le monde de la vie, nous pouvons demander, et
nous demandons : pourquoi... ? ou : qu’est-ce que... ? La
réponse est souvent incertaine. « Qu’est-ce que cet objet blanc,
là-bas ? C’est le fils de Cléon », dit Aristote, « ... il se trouve que
cet objet blanc soit le fils de Cléon ». Mais nous ne demandons
pas ce qu’Aristote demande : qu’est-ce que voir, qu’est-ce que
ce que l’on voit, qu’est-ce que celui qui voit ? Encore moins :
qu’est-ce que cette question même, et la question ?
Dès que nous demandons cela, la contrée change. Nous
ne sommes plus dans le monde de la vie, dans le paysage stable
et en repos, fût-il en proie au mouvement le plus violent, où
nous pouvions promener notre regard selon un avant-après
ordonné. La lumière de la plaine a disparu, les montagnes qui la
délimitaient ne sont plus là, le rire innombrable de la mer
grecque est désormais inaudible. Rien n’est simplement
juxtaposé, le plus proche est le plus lointain, les bifurcations ne
sont pas successives, elles sont simultanées et s’interpénètrent.
L’entrée du Labyrinthe est immédiatement un de ses centres, ou
plutôt nous ne savons plus s’il est un centre, ce qu’est un centre.
De tous les côtés, les galeries obscures filent, elles
s’enchevêtrent avec d’autres venant on ne sait d’où, n’allant
peut-être nulle part. Il ne fallait pas franchir ce pas, il fallait
rester dehors. Mais nous ne sommes même plus certains que
nous ne l’ayons pas franchi depuis toujours, que les taches
jaunes et blanches des asphodèles qui reviennent par moments
nous troubler aient jamais existé ailleurs que sur la face interne
de nos paupières. Seul choix qui nous reste, nous enfoncer dans
cette galerie plutôt que dans cette autre, sans savoir où elles
pourront nous mener, ni si elles ne nous ramèneront pas
éternellement à ce même carrefour, à un autre qui serait
exactement pareil.
Penser n’est pas sortir de la caverne, ni remplacer
l’incertitude des ombres par les contours tranchés des choses
mêmes, la lueur vacillante d’une flamme par la lumière du vrai
Soleil. C’est entrer dans le Labyrinthe, plus exactement faire
être et apparaître un Labyrinthe alors que l’on aurait pu rester
« étendu parmi les fleurs, faisant face au ciel » (Rilke). C’est se
perdre dans des galeries qui n’existent que parce que nous les
creusons inlassablement, tourner en rond au fond d’un cul-de-
sac dont l’accès s’est refermé derrière nos pas – jusqu’à ce que
cette rotation ouvre, inexplicablement, des fissures praticables
dans la paroi.
Assurément, le mythe voulait signifier quelque chose
d’important, lorsqu’il faisait du Labyrinthe l’œuvre de Dédale,
un homme.
Cornelius Castoriadis
Les carrefours du labyrinthe. I,
Seuil, Paris, 1998, p. 5-6.
REMERCIEMENTS
Je tiens à remercier avant tout mes deux directeurs de thèse, Mme la Professeur Eva
Stehlíková et M. le Professeur Xavier Galmiche, pour leurs conseils avisés, la générosité et la
fidélité avec lesquels ils m’ont accompagnée dans ce parcours qui fut labyrinthique et parfois
chaotique.
Cette thèse en cotutelle, écrite entre Paris et Prague, a pu voir le jour grâce à l’accueil
et l’encadrement du corps professoral et de l’équipe administrative des universités Paris IV la
Sorbonne et Charles IV de Prague, je les en remercie vivement. Je remercie en particulier
Melle Marie-Madelaine Martinet, directrice de l’École doctorale IV pour l’attention
exceptionnelle qu’elle accorde aux doctorants et les nombreuses journées doctorales qu’elle a
organisées. Lors des quatre années passées en République tchèque, j’ai pu en plus de
l’Université Charles IV de Prague bénéficier de l’aide de plusieurs autres institutions et de
leurs personnels compétents, je pense en particulier à L’Institut théâtral de Prague, au
CEFRES, ainsi qu’à la DAMU. Pour cette dernière, je remercie plus particulier le professeur
Jan Cisář qui m’a conseillé pour ma thèse ainsi que lors de mon apprentissage du métier de
metteur en scène. Par ailleurs, ce travail n’aurait pas pu voir le jour sans les allocations de
recherches de mes deux universités, et sans les bourses bilatérales du Ministère de l’Éducation
tchèque, je les remercie pour la confiance qu’ils m’ont accordée.
Mes remerciements les plus chaleureux vont à tous les artistes et critiques tchèques
des années soixante qui m’ont accordé de leur temps pour répondre à mes questions.
Je remercie mes parents qui m’ont appris qu’aucune frontière n’était infranchissable
ainsi que mes grands-parents vivant en République tchèque leurs encouragements.
Pour leur très grand soutien lors des derniers moments de ce parcours, je remercie
chaleureusement Manuel Devillers pour ses attentives corrections, Mateusz Chmurski pour
son aide à la mise en page ainsi que Fabienne Mailé chargée d’organiser la soutenance.
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