Hiver froid et réchauffement climatique!
Cette année, rares sont les personnes à avoir pensé à une petite
sortie en bateau sur le lac en février: l’hiver a en effet frappé la
Suisse et ne semble pas vraiment vouloir quitter nos latitudes.
Changement climatique? Réchauffement de la planète? Certains
se demanderont en quoi la Terre se réchauffe avec ces tempéra-
tures glaciales et les quantités impressionnantes de neige qui sont
tombées. Mais attention, les températures actuelles n’ont vrai-
ment rien d’extraordinaire. Il est ici important de ne pas confondre
temps et climat. Alors que le temps décrit l’état à court terme de
l’atmosphère, le climat regroupe tous les temps d’un lieu ou d’une
région ainsi que leurs successions typiques et leurs fluctuations.
Pour cela, il est nécessaire de faire des comparaisons sur plusieurs
années ou même plusieurs décennies.
Le changement climatique global existe bel et
bien. Les températures moyennes connaissent
une augmentation significative. Mais alors,
comment considérer l’hiver très froid que nous
connaissons dans ce contexte? La meilleure
manière de constater l’influence de l’homme sur
le climat est de la comparer à un dé pipé. Un dé
pipé sur le 6 donnera plus souvent un 6 que
d’autres chiffres. Il en va de même pour le chan-
gement climatique. Nous autres, êtres humains,
pipons les dés du temps avec le réchauffement
global que nous causons. Cette tendance a été
observée ces dernières décennies. Mais tant que
le réchauffement global reste relativement fai-
ble (le dé n’est donc pas trop pipé), nous pourrons toujours comp-
ter sur des hivers rigoureux.
Ce que nous vivons actuellement est une première: un hiver froid
ne contredit donc pas le changement climatique global, mais ne
fait qu’indiquer la nature chaotique du temps. Considéré globa-
lement, le mois de janvier donne en effet une image assez diffé-
rente. La NASA vient de publier ses mesures internationales.
Avec une température moyenne de 0,52° de plus que la moyenne
1951-1980, janvier 2009 a été le sixième mois de janvier le plus
chaud depuis le début des mesures. Les vagues de chaleur qui
ont balayé l’Australie ont également contribué à ce résultat.
Pour enrayer le phénomène, il faudrait vraiment que les émissi-
ons de certains gaz soient fortement diminuées. Tous les pays
devraient alors participer à ce projet de protection du climat. Les
Etats-Unis ont récemment montré des premiers signes positifs.
Mais nous devrions tous apporter notre propre contribution à
la réduction du CO2. Penser globalement et agir localement: une
importance non négligeable en politique climatique également.
Adrian Stiefel
est économiste de l’environnement et spécialiste
en climatologie. Il travaille pour la ville de Berne.
Climatique
besoin pour ses bateaux à propulsion électri-
que. Pour les clients, cela signifie qu’ils se dé-
placeront non seulement sans polluer, mais
aussi qu’ils seront certains d’utiliser un cou-
rant absolument propre: «Zero+».
«Nos clients qui s’intéressent à ce type de
moteurs ont un rapport particulier à l’envi-
Boesch Electric Power «Zero+»
ronnement; ils estiment qu’il est important
d’utiliser les ressources énergétiques de ma-
nière écologique et durable», commente Klaus
Boesch. «Nous voulons maintenant égale-
ment leur donner la possibilité de labelliser
leur bateau avec le sigle ‹Zero+›. Une ques-
tion de crédibilité pour l’entreprise Boesch,
d’autant plus que nous prévoyons d’investir
plus de 200'000 francs dans les installations
solaires.»
Concrètement, Boesch Motorboote AG a
chargé l’EPFZ de mener une étude de faisa-
bilité concernant ce projet. La quantité d’éner-
gie nécessaire par bateau et par année, ainsi
que la surface de cellules solaires qu’il faut
installer sur les toits orientés sud-est du
chantier ont été calculés à Kilchberg. Resul-
tat: avec une surface de 15 m2, on peut obte-
nir suffisamment d’énergie pour faire fonc-
tionner un bateau pendant une année (30
heures par saison).
Du courant aux lacs suisses
Le client achète chez Boesch, en sus de son
bateau à moteur électrique, un certificat qui
lui garantit la production de l’énergie solaire
dont il a besoin. Etant donné que ce courant
solaire ne peut toutefois pas être fourni di-
rectement à son bateau à partir de l’installa-
tion photovoltaïque, il pourra, sur la base d’un
contrat ad hoc passé avec Boesch, disposer
du courant nécessaire (voir illustration). Le
client continue à recevoir (et à payer) le cou-
rant de son usine électrique, mais, avec le cer-
tificat acheté chez Boesch, il pourra bénéfi-
cier d’une plus-value écologique générée par
l’installation solaire du chantier. «La chose est
un peu compliquée», Michael Benz, collabo-
rateur scientifique à l’EPFZ, en est bien
conscient. «Mais si l’on se représente le flux
global de courant, on voit tout de suite le sens
et la logique de ce projet.»
Le client doit compter près de 1200 francs
par année pour un certificat de plus de 1500
kWh. «Etant donné que notre courant est
vendu sans supplément pour coûts adminis-
tratifs, nous pouvons offrir à nos clients un
prix relativement bon marché», dit Klaus
Boesch. «Les calculs de l’EPFZ ont en outre
montré que les coûts de carburant pour un
bateau à moteur classique se situaient globa-
lement dans le même ordre de grandeur.» Si
tout roule comme prévu, la production pourra
commencer le premier semestre 2009 et les
premiers bateaux à moteur «Zero+» devraient
pouvoir naviguer sur les eaux suisses, quel-
ques semaines plus tard.
www.boesch-boats.ch
Présentation du projet «Kraft-
werk Boesch» à la SuisseNau-
tic: Michael Benz de l’EPFZ en-
touré de Urs (à g.) et Klaus
Boesch.
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